Publié le 24/02/2010 à 16:56 Reuters
Les conditions de la libération de Camatte critiquées en Afrique Le ministère français des Affaires étrangères s'est attaché à calmer la colère des autorités algériennes et mauritaniennes, qui ont vivement contesté les conditions de libération de Pierre Camatte, après trois mois de détention au Mali.
Le Quai d'Orsay a également démenti tout versement de rançon pour la remise en liberté de l'otage français qui était détenu depuis novembre par le groupe armé Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
Paris a réaffirmé sa volonté d'oeuvrer pour la sécurité et la stabilité dans la région. "Notre mobilisation demeure totale aux côtés des Etats de la région qui sont tous confrontés à cette menace terroriste", a déclaré le porte-parole du Quai.
Pierre Camatte a été libéré mardi, quelques jours après la libération par le Mali de quatre prisonniers islamistes dont AQMI réclamait la libération.
Deux possèdent la nationalité algérienne, un est mauritanien et le quatrième est burkinabé. Alger et Nouakchott ont rappelé leurs ambassadeurs à Bamako en signe de protestation.
L'ex-otage a été transféré vers la capitale du pays, Bamako, a-t-on appris mercredi de source diplomatique.
Le ministère français des Affaires étrangères a précisé ne pas avoir de date précise pour le retour de Pierre Camatte, travailleur humanitaire originaire des Vosges, en France.
Interrogé sur le versement d'une rançon, son porte-parole a expliqué qu'en la matière, "la position des autorités françaises n'a(vait) pas changé". "Nous ne versons pas de rançon", a dit Bernard Valero au cours d'un point de presse électronique.
"DE TRÈS NOMBREUX PARAMÈTRES"Les autorités algériennes, qui sont progressivement venues à bout depuis 1992 d'une insurrection islamiste locale dont les derniers éléments actifs ont fait allégeance à Al Qaïda pour former AQMI, est hostile aux marchés passés avec cette organisation pour faire libérer des otages, considérant qu'ils la renforcent.
La coordination déjà malaisée entre les Etats riverains du Sahara comme l'Algérie, la Libye, la Mauritanie, le Mali et le Niger contre une mouvance djihadiste de plus en plus active dans la région risque d'être encore compliquée par les concessions faites par le Mali dans l'espoir de faire libérer le Français.
"S'agissant des conditions de la libération de Pierre Camatte et des moyens mis en oeuvre dans la région pour lutter contre Al Qaïda, de très nombreux paramètres, qui dépassent les développements de ces derniers jours, rentrent en ligne de compte", a déclaré Bernard Valero sans plus de précision.
Al Qaïda au Maghreb islamique a également revendiqué l'enlèvement de trois Espagnols et d'un couple d'Italiens.
"Tous les Européens sont solidaires dans ce genre de situation", a assuré le porte-parole du ministère français, interrogé sur une éventuelle intercession de la France en faveur de ces cinq otages.
Bernard Kouchner, qui s'était rendu au Mali début février, a récemment évoqué leur sort lors de rencontres avec ses homologues italien et espagnol.
Richard Valdmanis, Olivier Guillemain et Laure Bretton pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse
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