Insultes à Van Rompuy et à la Belgique : Leterme s'indigne
Rédaction en ligne
Le Soir.be
jeudi 25 février 2010, 17:21
La Belgique a protesté après les insultes proférées devant le Parlement européen la veille, à son encontre et celle du président de l'UE, l'ex-Premier ministre Herman Van Rompuy. Son successeur, Yves Leterme, demande qu'un tel incident ne se reproduise plus. Nigel Farage, lui, persiste et signe.
A voir : La vidéo de l'intervention de Nigel Farage / Lire aussi : Le web belge répond à Nigel Farage
EPA/ERIC VIDAL
« Je me dois de réagir en tant que responsable politique belge face à la portée calomnieuse de cette intervention », a déclaré le chef du gouvernement belge, Yves Leterme, dans une lettre adressée au président du Parlement européen, Jerzy Buzek, dont l'AFP a eu copie.
Le chef de file des europhobes britanniques au Parlement, Nigel Farage, avait créé un esclandre mercredi en insultant Herman Van Rompuy, nommé à son poste en novembre.
« Je ne veux pas être impoli, mais vraiment, vous avez le charisme d'une serpillière humide et l'apparence d'un petit employé de banque », s'était écrié M. Farage, ajoutant à l'adresse de l'ancien Premier ministre belge : « Vous venez de Belgique, qui est plutôt un non-pays ».
« Non seulement l'attaque personnelle contre un de nos plus éminents ressortissants en sa qualité de Président du Conseil européen, Monsieur Herman Van Rompuy, mais aussi les propos particulièrement discourtois à l'égard de la Belgique en tant que pays et Etat membre jettent un discrédit qui me semble dommageable sur l'institution », écrit Yves Leterme.
M. Leterme, tout en saluant la réaction de Jerzy Buzek qui avait estimé que « de telles atteintes personnelles ne sont pas tolérées », lui demande d'« éviter, dans toute la mesure du possible, la répétition d'un tel incident, dont il ne faut pas sous-estimer la portée auprès de mes concitoyens ».
Le président du Parlement a par ailleurs convoqué l'eurodéputé britannique. « Nous avons reçu un message des services de M. Buzek nous demandant de rencontrer le +proviseur+ » mardi prochain », a indiqué jeudi à l'AFP un porte-parole de son parti nationaliste britannique (UKIP), sur le ton de la raillerie.
L'intéressé, Nigel Farrage, persiste et signe pour sa part : « S'ils estiment que comparer le président du Conseil européen à une serpillière et mettre en doute son charisme est si bouleversant que cela, ils devraient sortir plus souvent et devenir adultes. Il s'agit de politique, pas d'un jeu », a-t-il dit jeudi.
La réaction de Véronique De Keyser
Ce jeudi matin, l'eurodéputée et Vice Présidente du groupe Socialistes & Démocrates Véronique De Keyser a demandé une motion d'ordre pour prendre la parole avant les votes et faire part au Président du Parlement et à ses collègues députés, de son indignation face aux propos scandaleux tenus par Nigel Farage.
« Je ne reviendrai pas sur l'incident regrettable qui est arrivé hier et qui est indigne de ce Parlement où l'on a insulté Monsieur Van Rompuy. Le Président du Conseil sait se défendre lui-même. Mais je n'admets pas que dans ce Parlement, quelqu'un puisse dire de mon pays que ce n'est pas un pays, alors que c'est un pays fondateur de l'Union européenne qui aura la présidence très prochainement. Je ne comprends pas comment dans cette assemblée on puisse tomber dans ce genre de pratique verbale et je demande des excuses ! » a déclaré la députée européenne Véronique De Keyser.
(afp, belga)
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