TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
dimanche 20 décembre 2009
Otages européens dans les mains d’Al Qaida
L’Expression (Alger)-
Ikram GHIOUA -20-12-09Des Occidentaux seraient en pleines négociations avec Al Qaîda au Maghreb pour tenter de libérer les otages retenus au nord de la Mauritanie.
Au moins trois intermédiaires ont été chargés de négocier avec Al Qaîda au Maghreb pour libérer les otages retenus par cette organisation. Il s’agit d’un Français et de trois Espagnols. Ils ont été kidnappés simultanément la fin du mois de novembre dernier. Le rapt a eu lieu dans un lieu à cheval entre les frontières au nord du Mali et de la Mauritanie. Les quatre otages seraient retenus dans un lieu désertique aux frontières algéro-maliennes. C’est un lieu où active le noyau de la nébuleuse.
Les négociateurs pensent que la situation est maîtrisée. Mais cela suffira-t-il pour que les ravisseurs ne commettent pas d’acte imprévisible, comme ce fut le cas pour l’otage anglais qui a été malheureusement exécuté de sang-froid ?
Cette prise d’otage est perçue par Al Qaîda au Maghreb comme une opportunité exceptionnelle pour obtenir une autre rançon afin de financer ses activités.
Car une chose est sûre. Cette organisation criminelle n’est plus en mesure d’assurer sa survie et a du mal à trouver de nouveaux candidats prêts à mourir pour elle. C’est ce qui a été d’ailleurs souligné dans un rapport du département d’Etat américain depuis un mois. Mais Al Qaîda est une organisation tentaculaire. Elle cherche aujourd’hui à exporter sa logique criminelle à partir des zones particulièrement touchées par une instabilité politique et sécuritaire comme le Mali et la Mauritanie. C’est là que tous les ingrédients sont favorables pour une extension plus large du terrorisme transnational.
Déjà, comme nous l’avions rapporté dans l’une de nos précédentes éditions, cette organisation semble avoir la mainmise sur les groupes armés somaliens, notamment les tribunaux islamiques. Un fait qui va certainement lui permettre de régner sur les pays de la bande du Sahel. Actuellement dans cette zone, ce sont trois pays qui sont pratiquement pris entre les griffes de la nébuleuse : le Mali, le Niger et la Mauritanie. Les kidnappings perpétrés presque au même moment renseignent à plus d’un titre sur les facteurs déterminants qui font que cette organisation est décidée à ne pas lâcher prise. Elle réussira, en dix ans, avec des manipulations à implanter ses racines pour en faire une véritable poudrière et une base arrière de toutes ses activités subversives.
Le choix de cette région n’est plus à démon-trer désormais. La présence des Européens, surtout des humanitaires, et sa proximité avec l’Europe ont fait que cette zone soit privilégiée par Al Qaîda. Le paiement des rançons depuis le kidnapping des 31 touristes européens par le groupe de Abderezak El Para a largement contribué à ce choix.
Dans ce contexte justement, le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika a appelé avec beaucoup de détermination à rendre condamnable tout acte de remise de rançon du fait que cela nourrit davantage l’émergence du terrorisme. Reste à savoir que veut dire « les négociations pour la libération des quatre otages sont en bonne voie » ? Et que veut dire « la situation est sous contrôle » ? Les intermédiaires désignés pour cette mission sont-ils en mesure de faire libérer les victimes sans remise de rançons ? Peu probable, selon des sources sécuritaires algériennes.
Connaissant bien les fins fonds d’Al Qaîda, ces mêmes sources avancent que forcément, les otages ne seront libérés qu’en échange de quelque chose. Un compromis n’est pas à écarter pour libérer des détenus appartenant à cette organisation, ce qui est sûr pour nos sources, les négociateurs s’engagent à garder des otages sains et saufs.
Ikram GHIOUA
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