ats - le 08 décembre 2009, 13h30
La Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Navi Pillay a demandé la libération des deux Suisses retenus depuis 508 jours en Libye par le colonel Kadhafi. Elle a affirmé que la détention de Max Göldi et Rachid Hamdani sans explication valable est "injuste"."Ils doivent être libérés aussi vite que possible", a déclaré la Haut Commissaire de l'ONU. "Cette détention apparaît comme une violation" de leurs droits, a-t-elle dit.
"Ils semblent être les victimes d'un litige entre la Suisse et la Libye, mais des individus ne doivent pas souffrir des mauvaises relations entre des Etats", a déclaré l'ex-juge sud-africaine.
Les deux Suisses avaient été arrêtés le 19 juillet 2008 à la suite de l'interpellation du fils du colonel Kadhafi quelques jours auparavant par la police genevoise. Ils ont été condamnés à seize mois de prison pour violation des règles sur les visas. Tous deux ont annoncé leur intention de faire recours.
Navi Pillay a également été interrogée sur l'interdiction des minarets acceptée par le peuple suisse, une décision qu'elle avait regrettée il y a une semaine, en la qualifiant de "clairement discriminatoire". "Je ne critique pas un vote démocratique, je critique les stéréotypes qui influencent un tel vote", a-t-elle expliqué.
Elle a réaffirmé que l'interdiction des minarets "contredit" le droit international, mais a dit s'attendre que le problème juridique "soit résolu au niveau des tribunaux en Suisse". "Il y a toujours un risque à tenir des consultations populaires qui sont potentiellement en conflit avec les valeurs bien établies des droits de l'homme", a ajouté la Haut Commissaire.
Elle a cité l'exemple de son pays, l'Afrique du Sud. La peine de mort, a-t-elle expliqué, a été déclarée inconstitutionnelle. "Mais vu le degré de violence criminelle en Afrique du Sud, je suis certain que si un scrutin était organisé, la population se déclarerait en faveur de la peine de mort", a affirmé Navi Pillay.
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