mardi 29 décembre 2009

Conférence sur le terrorisme au Sahel : Combiner la riposte militaire et l’action de développement pour venir à bout du fléau

El Moujahid - 28/12/09
Conférence sur le terrorisme au Sahel : Combiner la riposte militaire et l’action de développement pour venir à bout du fléau

lundi 28 décembre 2009

Le terrorisme au Sahel est le thème de la conférence organisée hier par le Centre Echaâb des études stratégiques avec, au menu, trois communications présentées par MM. Somayno, Adamo Rabani et Lies Boukraâ respectivement ancien ministre de la Défense et directeur de la sécurité du Mali, juriste enseignant-chercheur, du Niger et docteur en sociologie (algérien). Les interventions ont mis en relief le fait que le vaste espace du Sahel soit devenu une des plaque-tournante pour toutes sortes de trafics (drogue, armes...) mêlés au banditisme (kidnappings, rackets...). Précarité, marginalisation, effondrement de l’autorité de l’Etat, conflits éthniques, rebellion Touareg sont cités comme facteurs ayant favorisé la propagation de ces fléaux. D’où l’impératif pour l’ensemble des Etats de la région de conduire la riposte. M. Somayno relève que les américains ont mis en place différents dispositifs de sécurité dans le cadre de leur stratégie de protection avancée et d’approvisionnement en énergie pour contrôler la région du Sahel. Pour M. Boukraâ les groupuscules terroristes qui ont été défaits en Algérie tentent de se redéployer au Sahel. Cependant l’orateur met en garde contre toute tentation de négliger l’ennemi qui est un acteur géo-politique, qui a une stratégie et des objectifs. Le Djihadisme n’est pas un acteur national, l’arc Djihadiste s’étend de l’Afghanistan à la Somalie en passant par le Pakistan, le Yemen, l’Egypte... Pour M. Somayno la montée de l’insécurité dans la région est liée au radicalisme islamique qui constitue une menace pour les Etats et nos sociétés. Soulignant la nécessité d’une riposte collective à la mesure du danger, les intervenants estiment indispensable de réunir un certain nombre de conditions à même de garantir le succès dans la lutte contre ce fléau. La volonté politique au sein de chaque Etat et une volonté partagée par les différents Etats sont nécessaires. Il faut également s’assurer de la cohérence dans l’action de gagner l’adhésion et la participation des citoyens, vaincre la pauvreté et la misère, estime M. Boukraâ. M. Somayno considère, pour sa part, qu’il faut une convergence dans la caractérisation de la menace. Or à ce niveau il y a des difficultés aujourd’hui ce qui constitue un handicap constate-t-il. “Tant qu’il y a des suspicions c’est un élément retardataire” dira M. Somayno. L’orateur préconise la mise en place d’une force collective coordonnée pour faire du Sahel un espace commun de défense et de sécurité, de stabilité et de développement. Parmi les éléments positifs apparus dans le cadre de l’action collective de lutte contre ce fléau il y a lieu de noter l’adhésion des différents Etats de la région aux conventions régionales et internationales en matière de lutte contre le terrorisme. “Tous les Etats sont parties à ces conventions, c’est un acquis. Il faut traduire ces conventions en réalité”, souligne M. Adamo Rabani. L’orateur notera qu’avec l’accord concernant la rebellion Touareg la situation s’est améliorée au Niger. On note, également, des initiatives qui font avancer les choses à l’exemple de la résolution sur les transactions relatives au paiement de rançons. “Je pense que c’est un pas en avant dans la lutte contre le terrorisme. Ça peut-être dissuasif”, dira M. Somayno. Au sujet de la participation étrangère on s’accorde à dire que si cette participation avec l’apport des moyens qu’elle suppose est bénéfique, il convient de prendre garde à l’ingérence. Les interventions ont mis en évidence le fait qu’une expérience appréciable a été capitalisée dans la lutte contre le terrorisme. Les choses avancent dans la bonne direction. “Je pense qu’il y a une volonté réelle de mettre en commun les capacités”, dira l’ancien ministre de la Défense du Mali. Il y a lieu de noter également le rôle majeur joué par l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme dans la région, comme l’a relevé un haut responsable américain de l’Africom lors de sa récente visite à Alger. M. Brahim

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