mardi 8 décembre 2009

Al-Qaïda revendique le rapt d’un Français et de trois Espagnols


AFP-08-12-09


" DUBAI - Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué le rapt du Français Pierre Camatte et de trois Espagnols, enlevés fin novembre respectivement au Mali et en Mauritanie, dans un enregistrement sonore diffusé mardi par la chaîne de télévision Al-Jazira.

"Deux unités des vaillants moujahidine ont réussi à enlever quatre Européens dans deux opérations distinctes : la première au Mali où a été enlevé le 25 novembre le Français Pierre Camatte, et la deuxième en Mauritanie où ont été enlevés le 29 novembre trois Espagnols", déclare le porte-parole du groupe extrémiste, Saleh Abou Mohammad, dans l’enregistrement.

Il ajoute que "la France et l’Espagne seront informées ultérieurement des revendications légitimes des moujahidine", sans d’autres précisions.

Le Français Pierre Camatte, 61 ans, a été kidnappé le 25 novembre à Ménaka (plus de 1.500 km au nord-est de Bamako), à une centaine de kilomètres de la frontière avec le Niger.

Les trois volontaires espagnols (deux hommes et une femme) de l’ONG Barcelona Accio solidaria ont été enlevés sur la route côtière très fréquentée Nouadhibou-Nouakchott, à 170 km au nord de la capitale alors qu’ils circulaient à bord du dernier véhicule d’un convoi acheminant de l’aide vers l’Afrique de l’Ouest.

Le porte-parole de l’Aqmi a identifié les trois otages espagnols, précisant que l’un d’eux Albert Vilalta est le directeur d’une société de tunnels.

Outre Albert Vilalta, 35 ans, les deux autres otages espagnols sont Roque Pascual, 50 ans, dirigeant d’entreprise du secteur de la construction, et Alicia Gámez, 35 ans, fonctionnaire de l’administration de la justice.

L’enlèvement de trois Espagnols est une première dans en Mauritanie qui a subi ces deux dernières années une série d’actions meurtrières revendiquées par Al-Qaïda au Maghreb islamique.

La plupart des observateurs à Nouakchott avaient attribué ce rapt aux islamistes armés, en faisant un lien avec l’enlèvement d’un Français dans le nord-est du Mali voisin. Des sources sécuritaires maliennes avaient assuré à l’AFP que l’otage français était aux mains de "l’aile dure" d’Aqmi.

Le ministre espagnol de l’Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, avait dit que "tout indique qu’il s’agirait d’un enlèvement d’Al-Qaïda au Maghreb islamique".

Pour le directeur du journal mauritanien indépendant Tahalil Hebdo, Isselmou Ould Salihi, les terroristes visent "l’Europe et particulièrement la France et l’Espagne, engagées dans la lutte contre Aqmi dans la région" et "veulent se donner la possibilité de négocier la libération de leurs combattants détenus à Nouakchott et d’obtenir des rançons".

Le nord du Mali a servi de refuge, depuis 2008, aux groupes enlevant des Occidentaux en Tunisie ou encore au Niger. Des Canadiens et Européens ont été relâchés, mais un Britannique y a été exécuté en juin. "

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