AZZEDINE BENSOUIAH-Liberte Algérie-25-11-09
mercredi 25 novembre 2009
Le patron de l’Africom, le général William E. Ward, est attendu aujourd’hui à Alger où il effectue une visite officielle. Basé à Stuttgart, sa visite intervient un mois après celle de l’ambassadrice Vicki Huddlestone, sous-secrétaire adjoint pour l’Afrique au département américain de la Défense, qui avait effectué une visite de 48 heures à Alger.
Le numéro 3 du Pentagone a demandé aux autorités algériennes de “continuer la bonne collaboration”, qui existe déjà entre les deux parties. Le Commandement militaire des États-Unis d’Amérique pour l’Afrique (Africom), qui fait partie des responsabilités politiques de Mme Huddlestone, a été le principal sujet au menu de ses discussions à Alger, et de voir dans quelle mesure il serait possible d’améliorer la coopération dans ce cadre.
Mme Huddlestone est venue discuter du rôle de cette institution militaire spécialement destinée à l’Afrique. Interrogée à propos du siège du Commandement de l’Africom, Mme Vicki Huddlestone estime que, pour le moment, “il restera à Stuttgart” (en Allemagne). Elle précise également qu’à part la Task Force installée dans la région de la Corne de l’Afrique, les États-Unis “ne cherchent pas à avoir une quelconque base militaire”, même s’il y avait “beaucoup de possibilités” pour qu’un pays africain abrite le siège de cette institution. Évoquant le rôle de l’Algérie en matière de lutte contre le terrorisme, Mme Huddlestone juge son “apport important”. “Nous apprécions le rôle de l’Algérie dans le domaine de la lutte contre le terrorisme dans la région du Maghreb et notamment dans le nord du Mali.”
La coopération avec l’Algérie ne diffère pas de ce qui est fait avec d’autres pays de la région, explique ce haut fonctionnaire du Pentagone. Elle cite, entre autres activités, les exercices militaires entre la Marine américaine et son homologue algérienne, et les symposiums auxquels assistent des cadres de l’Armée algérienne.
L’arrivée du commandant de l’Africom à Alger devrait permettre aux deux parties de peaufiner leur stratégie de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel que les Américains surveillent comme le lait sur le feu, par crainte de la voir se transformer en un nouveau “waziristan”. Il est vrai que les capacités militaires limitées des pays de la région ne leur permettent pas de lutter efficacement contre ce phénomène transfrontalier. Il est vrai, également, que certains pays européens, encore obnubilés par l’idée des zones d’influence, tentent de faire cavalier seul. Pourtant, l’Algérie avait envoyé des aides militaires au Mali et participe, tout comme l’Africom, à des opérations ciblées et concertées en vue de tarir les sources d’approvisionnement en armes des groupes terroristes dans la région du Sahel.
Pour le moment, l’Africom suit de près l’évolution de la situation sécuritaire sur le terrain et apprécie la coopération et le rôle de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme.
La coopération, notamment dans les domaines du renseignement et de la formation, est l’option qui semble arranger tout le monde, dans la mesure où l’idée de l’implantation du commandement de l’Africom dans la région a été rejetée par les pays concernés qui redoutent que cela exacerbe davantage les extrémistes et leur donne une occasion inespérée pour justifier leurs actes. Les Américains soutiennent la tenue d’un sommet à Bamako pour débattre de la stratégie commune de lutte contre le terrorisme dans la région. Un sommet annoncé depuis plus d’une année, mais dont la tenue reste tributaire de la volonté de tous les pays de la région de privilégier l’action commune aux calculs étroits.
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