TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
dimanche 11 octobre 2009
Le MNJ « rend les armes » : Paix contestée au Nord du pays
Justine BRABANT-http://www.lequotidien.sn/10-10-09
Le MNJ « rend les armes » : Paix contestée au Nord du pays
samedi 10 octobre 2009
Deux importants chefs rebelles touaregs, Aghali Alambo du Mouvement des nigériens pour la justice (Mnj), et le Malien Ibrahim Ag Bahanga ont symboliquement déposé les armes mardi 6 octobre en Lybie, indique l’Agence france presse (Afp). Un officiel libyen cité par l’agence assure que par ce geste, les rebelles ont « opté pour la paix ».
Le Mnj avait pris les armes en 2007 pour protester contre la gestion par l’Etat nigérien des richesses issues de l’exploitation d’uranium, gestion qualifiée de « mafieuse » par le mouvement. Les combattants réclament, entre autres, une « participation des sociétés d’exploitation d’uranium à la mise en valeur des zones d’exploitation », ainsi que de meilleures conditions de travail pour les salariés de ce secteur.
Le Mnj compte à son actif l’enlèvement en 2007 d’un ressortissant chinois, employé d’une entreprise menant des activités de recherche d’uranium dans la région d’Agadez, ainsi que celui, en 2008, de 4 Français travaillant pour le groupe Areva. Ces prisonniers ont finalement été relâchés.
Cette cérémonie de « remise des armes » intervient alors que depuis mars 2009, les rebelles et le Président nigérien Mamadou Tandja avaient entamé des discussions sous l’égide de la Lybie. Selon des sources jointes par l’Agence de presse africaine (Apa), « les rebelles qui ont accepté de déposer les armes recevront des aides variant entre 300 et 400 euros ainsi qu’une réinsertion sociale et professionnelle ».
Mais cet accord de paix est contesté au sein du Mnj. Aghali Alambo, qui a déposé les armes au nom du mouvement, n’est plus reconnu par une partie de ses troupes. « L’Etat-major et la direction politique » du Mnj ont indiqué dans un communiqué, le 31 août, que Aghali Alambo était destitué de ses fonctions, pour s’être rendu « coupable d’actes d’une extrême gravité à l’endroit du mouvement ». Les rédacteurs de ce communiqué reprochent à leur ancien chef de s’être « coupé du terrain » en s’établissant à Tripoli, et de « prendre des décisions et des engagements sans jamais s’en référer » aux autres membres du mouvement.
Le Mnj s’est donc scindé en deux branches : Alambo et son entourage d’une part, et des « dissidents » d’autre part, dont font partie certains responsables militaires et politiques. La branche « dissidente » a réagi vivement à la cérémonie qui a eu lieu en Lybie mardi, qualifiée de « gigantesque farce ». Dans un communiqué, elle s’en prend violemment à Mouammar Kadhafi, présent à la cérémonie de remise des armes mardi : « Le parrain libyen de la mascarade de Sebha connu pour sa recherche du sensationnel folklorique et cérémonial, et qui vient d’amener une fausse paix au Niger, est connu du monde entier : jamais son nom n’a été associé à quoi que ce soit de positif sur la planète. » Ces membres du mouvement regrettent également l’attitude de leur chef destitué. Ahmed Akoli, secrétaire général de la cellule politique du Mnj en Europe, interrogé par Le Quotidien, estime que Alambo et son entourage « ont bradé les acquis de la lutte menée depuis bientôt trois ans, et cela sans qu’aucune des conditions qui ont présidé à la naissance du mouvement ne soient satisfaites ».
Sous réserve que les dissidents disposent de forces humaine et matérielle suffisantes pour poursuivre la lutte, il semblerait donc que la paix soit loin d’être gagnée au Nord-Niger. A en croire Ahmed Akoli, la situation pourrait même s’aggraver. Il brandit le spectre d’une possible « explosion générale difficilement maitrisable si rien n’est fait », et assure que « la lutte pourra être plus radicale. »
Le Secrétaire général du Mnj en appelle désormais à l’Algérie, la France et le Burkina Faso : ces pays « doivent s’impliquer dans la gestion de ce conflit à temps », car « l’Etat du Niger n’arrive pas à inscrire une partie de sa communauté dans un projet de société à travers laquelle elle se reconnaît et qui soit viable. Cela perturbe la sous-région et déstabilise ses voisins immédiats qui en souffrent aussi ».
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