jeudi 20 août 2009

NIGER-En réaction à l’arrestation du président du Fusad, Amnesty international exige la libération de Amadou Arou

Sandra KOESSLER-http://www.lequotidien.sn-19-08-09

NIGER-En réaction à l’arrestation du président du Fusad, Amnesty international exige la libération de Amadou Arou
mercredi 19 août 2009
La publication d’un communiqué du Front uni pour la sauvegarde des acquis démocratiques (Fusad) appelant à la mobilisation générale contre le régime du Président Mamadou Tandja est actuellement à l’origine d’­une polémique au Niger. Suite à la publication de ce communiqué le 9 août 2009, Amadou Arou, président du Fu­sad et porte-parole du Front de défense de la démocratie (Fdd), a été arrêté le lendemain. Amnesty international demande maintenant la libération inconditionnelle et immédiate de Amadou Arou, car il est, se­lon cette organisation, « détenu uni­quement pour avoir exprimé ses opinions politiques » et n’a ni appelé à la violence ni préconisé son usage.

M. Arou a été relaxé, le lendemain, par le Tribunal correctionnel de Nia­mey des délits de « propagande ré­gionaliste » et « provocation à la désobéissance des forces armées et de sécurité », mais il a été immédiatement enlevé par des forces de sécurité sur le lieu même de sa détention. Retenu en dehors de tout cadre légal durant quelques heures, il a de nouveau été placé en garde à vue. Il est actuellement détenu à la prison de haute sécurité de Koutoukalé, à 45 km environ de Niamey.

Officiellement, il est poursuivi pour « administration d’une association non autorisée », infraction passible d’un mois à un an d’emprisonnement et de 10 000 à 200 000 francs Cfa d’amende. Cette affaire fait partie de la crise politique que le Niger traverse de­puis plusieurs mois. Au cœur de cet­te crise, il y a la réforme de la Cons­titution par référendum proposée par le Président Tandja. Cette réforme visait, entre autres, la suppression de la limitation de la Présidence à deux mandats consécutifs.

L’Assemblée nationale s’est opposée à ce projet du Président, qui l’a dis­soute en mai et juin 2009 et la Cour constitutionnelle, elle, avait ju­gé le projet illégal. Plusieurs manifestations de membres de la société ci­vile et de partis politiques ont été in­terdites ou réprimées par les autorités. Malgré les contestations de l’­U­nion européenne, critiquant les « vio­lations graves des valeurs dé­mo­cra­tiques essentielles et des principes de l’État de droit » et menaçant de sus­pendre l’aide à la coopération et par les Etats-Unis, cette réforme a été adoptée le 4 août par référendum par (officiellement) 92,5% des voix. Selon la nouvelle Constitution, « le président de la République est le détenteur exclusif du pouvoir exécutif ». C’est justement contre cette réforme adoptée que Amadou Arou avait appelé à la mobilisation générale.

Sandra KOESSLER

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