dimanche 2 août 2009

Le Front anti-référendum au Niger envisage une « stratégie de chaos », selon le ministre de l’Intérieur

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Le Front anti-référendum au Niger envisage une « stratégie de chaos », selon le ministre de l’Intérieur
dimanche 2 août 2009


APA-Niamey (Niger) Les opposants à la tenue du référendum constitutionnel envisagé par le Président Mamadou Tandja envisagent de « déployer » une « véritable stratégie de chaos et de spectre de la peur généralisée », a annoncé samedi Albadé Abouba, le ministre nigérien de l’intérieur, et de la sécurité publique.

« Pour parvenir à leurs fins, ces partis politiques et mouvements associatifs dits « opposants », projettent toutes sortes d’actes anti-démocratiques et anti-républicains » a soutenu le ministre Abouba, dans une déclaration à la presse, à l’occasion de la fin de la campagne référendaire.

Le Président Tandja, a fixé au 4 août un référendum pour adopter une nouvelle constitution qui lui permettra d’exercer ses fonctions présidentielles jusqu’en 2012, alors qu’il devait se retirer du pouvoir au terme de son deuxième quinquennat qui expire le 22 décembre, selon la Constitution actuelle.

L’opposition a qualifié la tenue de ce référendum de « coup d’Etat » et appelé ses militants à « empêcher » son déroulement dans les huit régions du pays.

Le ministre de l’Intérieur a lancé une « dernière mise en garde » contre toute velléité à poser des actes de violences au cours de ce scrutin, accusant le font anti-référendum à déployer une « campagne de désinformation et d’intoxication, (…) attentat contre les personnes et les biens, enlèvements et prise d’otages ».

« De plus ils ont dépêché des missions sur le terrain, conduites par des personnes déjà identifiés et localisées afin d’assouvir ce sombre dessein » a-t-il souligné, alors que la radio privée Anfani rapportait l’interpellation à Ayorou, au sud-ouest de Niamey, d’un responsable du PNDS, le principal parti de l’Opposition.

Samedi, un leader du Collectif de de la société civile nigérienne, Mahamane Hamissou, a été brièvement interpellé et entendu pendant plusieurs heures à la Police judiciaire à Niamey, avant d’être accusé « d’appels à l’insurrection », suite à une déclaration appellent les citoyens à boycotter le referendum.

Le nouveau texte, qui sera soumis à référendum, consacre l’entrée dans une sixième république marquée par la non limitation des mandats présidentiels contrairement à l’actuelle loi fondamentale qui limite le mandat présidentiel à deux de cinq ans une fois renouvelable.

Ex-colonel de l’armée de 71 ans, le Président Tandja justifie son projet par les « incessants appels du peuple » qui réclame un référendum pour lui accorder quelques années de plus en vue de « parachever » divers chantiers lancés dans le cadre de la construction nationale

« On est en train de vouloir que je recule (…) parce que l’opinion internationale veut que je le fasse, mais je ne le ferai jamais », a-t-il affirmé, ajoutant que « si le oui l’emporte je suis retenu (…) et si le non passe, je suis libéré » a-t-il lancé, au lendemain d’une rencontre qu’il avait eue avec une mission conjointe des Nations Unies, de l’Union africaine et de la CEDEAO.

Cette mission avait exprimé à Niamey les « vives préoccupations » de la communauté internationale sur la situation politique au Niger, après avoir rencontré le Président Tandja ainsi que les responsables des partis politiques et associations du pays.

Après les condamnations de Paris, Washington, Ottawa et Berne, l’Union européenne, qui a déjà exprimé sa « plus vive préoccupation », a décidé de bloquer le versement d’une aide destinée aux dépenses de l’Etat nigérien. Le montant de cette aide s’évalue, selon des sources officieuses à une dizaine de millions d’euros destinés à appuyer le budget national.

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