jeudi 20 août 2009

En dépit des conditions naturelles extrêmes, les relations transsahariennes ont toujours existé


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En dépit des conditions naturelles extrêmes, les relations transsahariennes ont toujours existé
mercredi 19 août 2009
Ce, grand désert du nord de l’Afrique s’étire de l’océan Atlantique à l’ouest à la mer Rouge à l’est. D’une largeur de 1 500 km et d’une longueur de 5 200 km d’est en ouest, il couvre près de 9 millions de km2, dont 200 000 km2 sont occupés par des oasis plus ou moins fertiles.

Limites géographiques

Les limites du Sahara sont définies à l’ouest par l’océan Atlantique, au nord par les monts de l’Atlas et la Méditerranée, à l’est par la mer Rouge et l’Égypte, et au sud par le Sahel et la vallée du Niger. Le Sahara occupe une grande partie du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie, de la Libye, de l’Égypte, de la Mauritanie, du Mali, du Niger, du Tchad et du Soudan. Cependant, ses limites méridionales n’apparaissent pas de façon nette et claire. Cette immense contrée désertique était jadis une zone fertile ; on y cultivait du millet depuis plus de huit mille ans. Le climat devenant de plus en plus sec, et la zone commençant à se désertifier, les cultivateurs abandonnèrent peu à peu leurs terres pour s’en aller ailleurs. Si le Sahara fut par le passé une région relativement humide, comme en témoignent les peintures du Tassili des Ajjer, il constitue, aujourd’hui, l’un des déserts chauds les plus absolus du globe. Cette région a longtemps servi de voie commerciale aux caravanes circulant entre l’Afrique du Nord et l’Afrique noire et ne représenta jamais un obstacle entre les territoires qui le délimitent, bien au contraire.

Le relief saharien

Le Sahara se subdivise en plusieurs ensembles. L’ouest est une région de plaines couvertes de pierres et de déserts de sable dont l’altitude varie. Mis à part dans les régions côtières, les précipitations sont très rares et l’écoulement des eaux de surface inexistant. Cependant, il existe de nombreuses rivières souterraines, qui proviennent notamment des monts de l’Atlas. De temps en temps, les eaux de ces rivières remontent à la surface et, dans ces oasis irriguées naturellement, les plantes poussent aisément. Le sol de cette région du Sahara est fertile et produit d’excellentes récoltes, là où l’irrigation est possible. Le plateau central du Sahara s’étend sur approximativement 1 600 km suivant une direction nord-ouest sud-est. Le Tanezrouft, dans le sud de l’Algérie, est particulièrement aride. Le plateau lui-même a une altitude qui varie de 600 m à 750 m. Le Hoggar, un massif volcanique, en Algérie, et le Tibesti, aux confins de la Libye, du Niger et du Tchad, ont des sommets qui s’élèvent à plus de 3 000 m (l’Emi Koussi : 3 415 m, plus haut sommet du Sahara, dans le Tibesti, et le Tahat : 2 918 m, dans le Hoggar). Bien que les précipitations soient faibles, l n’en demeure pas moins que cette vaste surface reçoit des pluies, quoique rares, sous forme d’orages qui causent, le plus souvent, de potentielles crues et inondations. Parmi cette région, le désert Libyque est la région la plus aride du Sahara. Il n’y a presque pas d’humidité et il n’existe que peu d’oasis. Cette région est quasiment dépourvue de toute vie animale et végétale. Le sol se caractérise par ses zones de sable et par ses hautes dunes qui dépassent 100 m de hauteur. Plus à l’est, se situent la vallée du Nil constituée par les crues régulières du grand fleuve africain, puis la région montagneuse du désert de Nubie. L’irrigation transforme le désert en une terre fertile et cultivable sur une grande partie de ce pays, car, comme l’écrivait le géographe et historien grec, Hérodote (484-425 av. J.-C.), « l’Egypte est un don du Nil ».

Un climat rigoureux

Le climat du Sahara, chaud, ensoleillé et aride, est caractéristique de celui d’un désert chaud, situé de part et d’autre du tropique du Cancer. Il résulte de la subsidence de l’air sous l’effet des anticyclones permanents qui se produisent entre 25° et 35° de latitude nord. L’insolation est de plus de trois mille heures par an (une véritable source d’énergie renouvelable). Les températures diurnes sont très élevées, pouvant dépasser 50 °C, et l’amplitude thermique entre le jour et la nuit est souvent supérieure à 35 ou 40 °C. L’amplitude annuelle peut atteindre 50 °C ; en hiver, il peut geler quelques jours la température pouvant tomber de plusieurs degrés au-dessous O. Les précipitations sont très rares et irrégulières ; la plupart des régions reçoivent en moyenne moins de 130 mm de pluie par an, et certaines, comme le Tanezrouft ou le désert Libyque, restent plusieurs années sans pluie. Les pluies peuvent survenir sous la forme d’averses très brutales, et l’eau ruisselle dans les oueds. En Égypte, la haute vallée du Nil ne reçoit que quelques jours de pluie par an. Les précipitations augmentent dans les massifs montagneux du Hoggar et du Tibesti, et en marge du désert, surtout sous la forme d’averses estivales. Des vents brûlants, comme le sirocco, ou plus frais, comme l’harmattan, modèlent et modifient constamment le relief saharien.

L’aréisme (absence d’écoulement fluvial) est général. Le Nil, qui provient de la zone tropicale des Grands Lacs africains, est l’unique — et notable — exception d’un cours d’eau réussissant à traverser ce désert sur des milliers de kilomètres, bien qu’il s’appauvrisse par évaporation lors de sa traversée du Soudan et de l’Égypte.

La végétation et la faune locale

Le Sahara est quasiment dépourvu de végétation sauf en quelques lieux. Des arbustes isolés, faits de tamaris ou d’acacias jalonnent les lits des oueds. Les rares averses peuvent entraîner la pousse d’une maigre prairie temporaire, « l’acheb », recherchée par les nomades et constituant l’alimentation de leurs troupeaux. La faune, elle, se compose de petits mammifères adaptés à la vie dans le désert, comme le fennec et la gerboise. Le principal animal du Sahara reste le dromadaire utilisé comme moyen de transport par les populations du Sahara et introduit, paraît-il, au premier siècle de l’ère chrétienne.

Le peuplement du Sahara Jusque vers 12 000 av. J.-C., les chasseurs-cueilleurs circulaient du Hoggar au littoral méditerranéen ; le Sahara septentrional était, alors, un monde ouvert. Puis, la désertification compartimenta cette grande région, donnant naissance au Grand erg occidental et au Grand erg oriental. De la période s’étalant de 12 000 à 8 000 av. J.-C., le Sahara méridional redevint une zone humide et même lacustre. Le lac Tchad s’étendait considérablement et, vers 7 000 av. J.-C., il était peut-être aussi vaste que l’actuelle mer Caspienne. Plus à l’est, le sud du Soudan était lui aussi occupé par un immense lac. Au nord, le désert du Sahara coupait l’Afrique du Nord du Sahel. A l’est, les lacs isolaient le Sahel de l’Afrique orientale et nilotique. II y avait 5 000 ans, l’actuel désert était devenu une barrière difficile à franchir quelque peu. Il coupait, en effet, le continent africain en deux parties distinctes mais cela n’empêchait nullement la continuité de mouvements des populations entre ses différentes contrées. (
A suivre) R. H.

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