jeudi 13 août 2009

Communauté économique des Etats de l’Afrique del’ouest : position commune à la Cedeao contre Tandja

Africatime / J-C H (Br.Ouémé-Plateau) Le Matinal 11/08/2009
Communauté économique des Etats de l’Afrique del’ouest : position commune à la Cedeao contre Tandja
jeudi 13 août 2009


Les Etats de la Cedeao pourraient adopter dans les jours à venir une position commune contre le régime nigérien au pouvoir à Niamey. Dans l’interview qu’il a accordée aux confrères de Radio France internationale, le président de la Commission de la Cedeao vient d’inviter tous les ministres des Affaires étrangères des Etats membres à une rencontre pour se pencher sur la situation nigérienne.

A la Cedeao, on semble très conscient des implications politiques du référendum réussi au pays de Mamadou Tandja pour la sous région ouest africaine. Le No 1 nigérian, président de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, Sir Umaru Yar’Adua a été le premier à exprimer ses regrets face à la volonté de son homologue Mamadou Tandja de s’éterniser au pouvoir. Et après lui, son président de la Commission de la Cedeao Ibn Chambas est vite monté au créneau. Non pas pour indiquer aux Etats membres de sa structure la conduite à tenir.

Mais pour que ces Etats se penchent sur le cas nigérien, en étudiant les vrais contours pour identifier les dispositions à prendre afin de sauver l’Afrique occidentale des conséquences qui pourraient découler de ce référendum controversé qui permet au président Tandja de prolonger de trois ans son mandat qui devrait prendre fin en décembre prochain. Ainsi, il peut plus tard se présenter aux élections présidentielles autant de fois qu’il le souhaitera plus tard.

La prompte réaction des responsables de la communauté a tout son sens étant entendu que le Burkina Faso voisin vient d’être contaminé et son président, le Capitaine Blaise Compaoré qui a déjà tripatouillé sa loi fondamentale un certain nombre de fois, ne veut plus désormais de l’article 37 de sa propre constitution. Une fois ce verrou levé, le président Blaise Compaoré au pouvoir depuis 1987 après l’assassinat de Thomas Sankara, mettra fin à l’alternance. C’est l’article 37 de la loi fondamentale burkinabé qui fixe le nombre de mandat à la tête du pays à deux non renouvelables. En dehors des institutions internationales, on apprend que plusieurs acteurs politiques de la sous-région et des organisations de jeunes et de femmes sont également contre la volonté de certains chefs d’Etat de s’éterniser au pouvoir.

Parce que tout le monde est conscient du danger que le cas nigérien constitue pour toute la région. Déjà au Tchad, la situation politique n’augure rien de sécurisant. Idem en Mauritanie où il faut bien craindre d’autres ratés après les dernières élections controversées. Toute chose dont on doit prendre garde quand on sait le flou qui entoure la situation politique en Côte-d’Ivoire et en Guinée Bissau. Surtout qu’en Guinée Conakry, la cacophonie des ambitions et les soutiens aveugles de certaines personnalités politiques du pays à la junte militaire au pouvoir constituent aujourd’hui le vrai goulot d’étranglement qui n’arrange rien pour l’instauration d’une démocratie pluraliste. Les limites en la matière On ne doit pas s’attendre à grand-chose en ce qui concerne l’issue de la rencontre des ministres des affaires étrangères des Etats membres de la Cedeao dans cette violation des principes sacro saints de la démocratie. Parce que les Etats n’ont pas le droit d’ingérence dans les affaires intérieures d’un autre.

Même si on note certaines compétences en la matière au niveau de la Cedeao , il sera bien difficile d’imposer un mode de conduite au président Mamadou Tandja par les temps qui courent. Surtout que plusieurs autres chefs d’Etat nourrissent les mêmes ambitions que lui. Ce sont les ministres de ces présidents qui se chargeront de se pencher sur le cas nigérien. Alors même que le président burkinabé qui pèse assez lourd dans la balance, devra envoyer aussi son ministre des affaires étrangères à la rencontre discuter de la situation.

Autant de situations qui font dire que le pari est perdu à l’avance. La Cedeao aura plutôt besoin de recourir à d’autres moyens pour réussir à protéger les constitutions contre les mauvaises volontés des chefs d’Etats. C’est en initiant plutôt des moyens stratégiques pour couper l’aide publique au développement à tous ces Etats anti démocratiquse qu’on pourrait sauver les meubles. Le Royaume de Belgique a déjà donné l’alerte et a besoin d’être encouragé par les autres partenaires au développement.

C’est comme cela qu’on pourra obliger le président Mamadou Tandja 71 ans et les autres aspirants au tripatouillage des lois fondamentales aux respects des normes démocratiques. Pour ne pas avoir sous les bras le moment venu, des réfugiés. Parce qu’il semble que les opposants n’entendent pas baisser les bras et veulent passer par tous les moyens pour affronter les dossiers comme celui de Tandja.

J-C H (Br.Ouémé-Plateau)

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