Niger
20.07.09 | 13h30
Monde.fr
La presse écrite indépendante au Niger a entamé lundi une grève d'une semaine pour réclamer l'abrogation d'une décision présidentielle prévoyant des sanctions contre les médias sans préavis, a-t-on appris auprès d'organisations médiatiques.
"La grève est bien suivie. Trois importantes revues, L'Enquêteur, Le Canard Déchaîné et la Griffe (...) sont absentes des kiosques" ce lundi, a indiqué à l'AFP Boubacar Diallo, de l'Association nigérienne des éditeurs de la presse indépendante (Anepi).
Cette action durera jusqu'au 25 juillet, selon les organisateurs qui avaient dans un premier temps évoqué la date du 26 juillet.
Mardi, les chaînes de radio et de télévision privées observeront une grève d'un jour dans le cadre de ce mouvement.
Six organes de presse indépendants avaient annoncé vendredi dans un communiqué qu'ils exigeaient "l'abrogation pure et simple" de la "décision scélérate" du président Mamadou Tandja.
Le 8 juillet, le chef de l'Etat a décidé que le président du Conseil supérieur de la Communication (CSC) pourrait sanctionner des médias "sans mise en demeure préalable", et sans consulter les dix autres membres du CSC.
Jusqu'ici, le CSC, instance de régulation des médias, prenait ses décisions par consensus de ses onze membres ou par vote.
Ali Abdou, directeur de la très populaire radio Anfani a estimé lundi que c'était "l'existence même des médias qui était menacée".
La décision présidentielle intervient dans un contexte de crise politique au Niger.
M. Tandja doit constitutionnellement quitter le pouvoir au terme de son deuxième quinquennat le 22 décembre. Mais il a convoqué un référendum le 4 août pour l'adoption d'une nouvelle Constitution qui lui permettrait de rester à la tête du pays.
Afin d'y parvenir, il a dissous le parlement puis la Cour constitutionnelle, modifié le code électoral et s'est arrogé des "pouvoirs exceptionnels" pour gouverner seul par décrets.
La grève des médias privés concerne une soixantaine de parutions, vingt-trois radios et quatre télévisions privées, essentiellent concentrées dans la capitale, selon Boubacar Diallo.
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