vendredi 31 juillet 2009

L’Algérie soutient le Mali dans la création de projets de développements pour lutter contre le terrorisme

Par Nazim Fethi pour Magharebia à Alger
jeudi 30 juillet 2009

Le Gouvernement algérien intensifie sa coopération avec le Mali sur des projets de développement en vue de couper la route aux terroristes du réseau al-Qaida qui y trouvent refuge.

Selon des responsables algériens du Ministère de l’Intérieur, l’Algérie a promis d’aider le Mali à améliorer sa sécurité et à développer ses Gouvernorats du nord, de Gao, Tombouctou, et Kidal à travers des projets qui incluent des forages et des centres de formation professionnelle.

"Les projets font partie d’une vision qui a pour but d’amorcer une dynamique de développement dans ces régions, afin de contribuer à la restauration de la paix et à l’approfondissement de la stabilité dans cette partie du Mali", a déclaré Mohand Akli Akreche, responsable au Ministère, lors d’une réunion de la commission bilatérale frontalière qui s’est tenue lundi 27 juillet à Bamako.

Les régions du nord du Mali sont majoritairement peuplées par des tribus Touaregs nomades qui ont longtemps lutté contre le Gouvernement malien, avant qu’Alger ne négocie une trêve en 2008. Les derniers projets viennent accompagner la coopération militaire et ont pour objectif d’empêcher l’exploitation des propulations de la région par Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), dont les membres ont revendiqué l’assassinat le 3 juin de l’otage britannique Edwin Dyer.

Les projets en cours comprennent la construction de trois centres de formation professionnelle, de centres d’assistance sociale et le forage de trois puits dans chaque gouvernorat du nord du Mali, ainsi que l’édification de deux centres de soins et la réhabilitation d’un troisième. Assistant à la réunion, Amadou Beli Soussouko, conseiller technique du Gouvernement malien a félicité la partie algérienne pour "l’engagement tenu", et a souligné ces projets comme étant "un exemple de la coopération sud-sud". " La contribution de l’Algérie participe aux efforts pour asseoir une stabilité durable dans cette partie du Mali qui sort d’un conflit douloureux" a-t-il ajouté.

Ces derniers projets se construisent sur une tradition de coopération bilatérale. Dans le passé, l’Algérie avait accueilli les réfugiés maliens qui fuyaient la sécheresse et les combats entre les Touaregs et le gouvernement. Le méga-projet de la route transsaharienne, devant relier l’Algérie au Nigeria, passera par le Mali, qui bénéficiera également du gazoduc Lagos-Alger, tout comme de celui de la fibre optique reliant l’Afrique du sud à l’Algérie.

Mais c’est surtout en matière de lutte anti-terroriste que l’urgence d’une coopération s’est fait sentir, notamment depuis que les groupes terroristes ont commencé à utiliser les pays du Sahel, notamment le Mali, comme base arrière, et comme zone de transit des armes. L’assassinat de Dyer a acculé les autorités de Bamako à réagir promptement. Avec des accords de coopération, notamment militaire et entrant dans la lutte antiterroriste, et particulièrement avec l’Algérie, les autorités maliennes veulent ainsi passer à l’action au cours d’une "la lutte sans merci contre les combattants islamistes", selon les termes d’un responsable du Ministère de l’Intérieur qui a préféré conserver l’anonymat. Des contacts sont actuellement en cours entre différents services de renseignements et de sécurité de plusieurs pays pour coordonner la lutte contre les réseaux terroristes affiliés à Al-Qaida qui "écument toute la bande sahélienne, entre le Mali, le Niger, la Mauritanie et même vers le Tchad". Dans ce combat, le renforcement de la coopération algéro-malienne est "indispensable", selon un ancien diplomate qui a requis l’anonymat. "Si on n’aide pas le Mali dans sa lutte contre Al-Qaida, ce pays ne pourra pas le faire tout seul. D’autant plus qu’il a eu beaucoup de mal à contenir la rébellion Touareg au nord", dit le diplomate. "Il s’agit donc de contribuer à ramener le calme au nord, en aidant les tribus touaregs à améliorer leurs conditions de vie et à normaliser leurs relations avec Bamako. " "Il faut également empêcher les groupes terroristes de s’installer dans ce pays ou de faire transiter leurs armes, et mettre fin aux opérations de kidnappings, éviter que le Mali négocie avec les ravisseurs des rançons à payer, sachant que ces rançons permettront à financer les activités terroristes", ajoute-t-il. L’ancien diplomate fait remarquer que cette coopération ne concerne pas uniquement l’Algérie, même si cette dernière est la plus impliquée. "D’autres pays de la région, et des pays occidentaux, à leur tête les USA, contribuent à cette opération." Ce contenu a été réalisé sous requête de Magharebia.com.

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