jeudi 28 mai 2009

A son excellence Monsieur Obama , Président des Etats Unis d'Amérique


Monsieur le Président, je vous fais une lettre, que vous lirez peut-être si avez le temps.


Je vous écris au nom du peuple touareg tout entier du Niger, du Mali, de l'Algérie, de la Libye en passant par le Burkina Faso. Depuis des siècles, mon peuple est meurtri dans sa chaire, dans sa dignité et dans ses droits les plus élémentaires.
D'abord par le France durant un siècle de colonisation, d'expropriations et d'exactions qui ont par exemple fait disparaître 50% des Touaregs de l'Aïr à l'Adagh en passant par l'Ahaggar. Cette même France qui continue d'aider et de soutenir au mépris des Droits de l'Homme et de la démocratie de nombreuses dictatures de l'Afrique : Idriss Deby du Tchad, Omar Bongo du Gabon, le Général Bozizé de la Centre Afrique, Paul Biya du Cameroun, Dos Santos de l'Angola, etc. Cette France qui soutient ouvertement le dictateur Mamadou Tanja du Niger ,complice de l'assassinat du président Baré Maïnassara . Les auteurs de ce coup d'état ont étés amnistiés par un article de la 5ème république du Niger.Le président Tanja commet des crimes contre l'humanité et des massacres à l'encontre des populations touarègues du Nord Niger depuis des années (massacres de Tchin Tabaraden en 1990, massacres dans l'Ayr entre 2006 et 2009).
"Uranuim contre Touaregs " voila le "deal" que le président de la France Nicolas Sarkozy a établi avec Mamadou Tanja au mépris des lois des Nations Unies sur les peuples autochtones. Des milliers d'habitants des zones d'exploitation de l'uranium sont déplacés et massacrés si elles refusent d'obtempérer.
Aujourd'hui, piétinant la constitution, le président du Niger, sur les conseils de M. Kadhafi et avec l'aval de N. Sarkozy, veut se maintenir au pouvoir à vie. Il musèle l'opposition politique, interdit toute pensée différente de la sienne et emprisonne les journalistes à tours de bras. Des ressortissants d'Agadez continuent de purger des peines dans les prisons-mouroirs du Niger sans aucun procès et sans même connaître leur chef d'inculpation. Les populations de la région d'Agadez sont sous état de mise en garde depuis 2007, état qui confère des droits répressifs aux militaires et para-militaires dépêchés dans la zone. Forts de ce droit, ils commettent à l'encontre des civils touaregs des exactions sur des bases ethnique ou raciale. Les tortures, les humiliations et les arrestations arbitraires sont monnaie courante. Amnesty International a d'ailleurs dénoncé les exactions perpétrées entre 2007 et 2008.

La France exploite l'uranuim sur nos terres, au nord du Niger, depuis presque 50 ans mais paradoxalement le Niger continue d'être parmi les pays les plus déshérité de la planète en terme d'indice de développement humain. Depuis 50 ans, les habitants de cette région sont exposés aux radiations et aux émanations de poussières radioactives. La COGEMA et la SOMAïR, des filiales du groupe français AREVA, exploitent en effet des mines à ciel ouvert. Les amas de déchets d'uranium, véritables Apalaches, restent sans traitement et sont même visibles du ciel. Des études de la CRIRAD et de SHERPA ont révélé un taux de radiation 100 fois supérieur aux normes internationales. Tout se passe comme si les populations de l'Aïr vivaient, depuis cinquante ans, des "Tchernobyl" au quotidien.
Le Niger en son ensemble est pris en otage par un président, ex-colonel, auteur de plusieurs milliers de morts innocents. Pourtant, le président français, lors d'une visite officielle il y a un mois de cela, a fait l'éloge de ce sanguinaire et a loué la démocratie nigérienne à la seule fin de lui soutirer la signature de la plus grande mine d'uranium au monde, Imouraren, toujours en territoire touareg.

Excellence, Monsieur le Président, ces richesses n'ont jamais profité aux Touaregs, seule la classe politique les dilapide selon sa fantaisie. Je vous adresse cette lettre pour vous demander d'aider les démocrates africains à faire triompher la liberté, la justice, l'équité et le développement partout sur notre continent qui reste aussi, celui de vos parents... pour que la minorité touarègue cesse d'être massacrée sur ses terres, indéfiniment, avec la complicité de la France... pour que le Sahara ne devienne pas un refuge de terroristes, de trafiquants de drogues ou des clandestins.

Nous, habitants de toujours du Sahara nigérien et malien interface entre le monde arabe et l'Afrique, revendiquons une digne association dans la gestion politique, administrative, économique et sécuritaire de nos terroirs et de notre territoire.


Veuillez par la présente, Monsieur le Président, recevoir l'expression de mes sincères salutations

Omar Ag Mohamed MOKHTAR
INTERNATIONALE TOUAREGUE

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