mercredi 13 mai 2009

Conflit opposant le pouvoir du Niger au mouvement local : Les Touareg refusent de déposer les armes


Tahar Fattani L’Expression DZ 13-05-09
Conflit opposant le pouvoir du Niger au mouvement local : Les Touareg refusent de déposer les armes
mercredi 13 mai 2009


Le Mouvement des Nigériens pour la justice exige la satisfaction de ses « revendications politiques » pour mener les négociations.

Le conflit opposant le gouvernement nigérien au mouvement armé touareg est loin de connaître son épilogue. Les négociations entre les deux parties enregistrent des échecs répétitifs. Le Mouvement des Nigériens pour la justice, MNJ, refuse de déposer les armes. Pour passer à la phase de négociation avec le pouvoir de Niamey, le MNJ exige, au préalable, de la satisfaction des « revendications politiques » du mouvement. « Le Mouvement des Nigériens pour la justice ne déposera pas les armes sans qu’au préalable des négociations ne soient menées autour de ses revendications politiques », a rapporté le mouvement sur son site Internet. Et d’affirmer qu’aucune autre solution n’est envisageable en dehors des revendications posées. « Le MNJ attend dorénavant l’ouverture formelle des négociations politiques de fond car aucune solution ne peut s’envisager en dehors des revendications qu’il pose », note le communiqué publié sur le même site. Le mouvement veut des « négociations formelles de fond en terrain neutre ». Les deux parties se sont retrouvées sur la même table en perspective de retrouver la paix. Ce round de négociations s’est déroulé sous les auspices du guide suprême de la Révolution libyenne, Mouamar El Gueddafi qui joue le rôle de médiateur dans ce conflit. Le MNJ a, dès lors, refusé les propositions que lui a soumises le président du Niger, Mamadou Tandja. Ce dernier a proposé aux combattants touareg l’amnistie en vue d’un désarmement des combattants. Une proposition rejetée dans le fond et dans la forme par les représentants du MNJ.

Ils ont, d’ailleurs, qualifié les propositions faites par le président, M. Tandja « d’hallucinantes et d’inacceptables » se « résument à cantonner ses combattants, les désarmer puis les gratifier d’une amnistie générale ». Le MNJ demande au pouvoir de Niamey de cesser « d’occulter la réalité et d’être sincère dans la démarche de recherche de paix ». Parmi « les revendications politiques » formulées par le mouvement, figurent, entre autres, la question du droit des populations sur le foncier, la juste redistribution des retombées économiques minières, le refus de la marginalisation politique de certains groupes ethniques de la population nigérienne, le transfert des pouvoirs issus du processus de décentralisation attendue.

Comme ils revendiquent, « la levée de l’état d’urgence dans le Nord, théâtre du conflit, la libération de toutes les personnes arrêtées du fait du conflit, une trêve dans les hostilités ainsi qu’un calendrier clair et précis des négociations ». Pour un retour à la paix, les trois mouvements représentants des Touareg du Niger, exigent notamment une meilleure insertion des Touareg dans l’armée, les corps paramilitaires et le secteur minier situé dans la zone du conflit.

A noter que les trois mouvements sont le Front des forces de redressement (FFR), le Front patriotique nigérien (FPN), et le MNJ. S’adressant à la Libye, pays médiateur qui mène le processus de négociations, ce dernier mouvement demande à Mouamar El Gueddafi « de mieux s’informer et se documenter sur les objectifs de notre lutte ». « On ne peut être médiateur ou même facilitateur dans ce qui oppose le MNJ au pouvoir de Niamey sans connaissance des préoccupations du peuple nigérien et sans un minimum de connaissance en matière de diplomatie et de sincérité.

La solution au conflit nigérien ne peut être apportée par des intermédiaires qui fonctionnent suivant la logique du business ou des interfaces, obnubilés par l’obsession de soigner leur image auprès des bourreaux de notre peuple ou d’autres dictateurs africains qui piétinent les populations africaines sur leur continent », a noté le même communiqué.

Tahar FATTANI

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