mercredi 11 février 2009

la Justice nigérienne est une Justice aux ordres.


Ecrit par Ibrahim Abdoulaye ,

Source /Tam tam info/Contribution
C’est aujourd’hui une triste réalité, la Justice nigérienne est une Justice aux ordres. C’est certainement ce constat qui a amené nos députés à rejeter la demande de levée de l’immunité parlementaire de trois de leurs collègues. Comme l’a dit un d’entre eux, « je n’ai pas peur de faire face à la Justice mais avec ce qui se passe, je suis inquiet ». En rejetant la demande, les députés nigériens confirment qu’ils ont compris que la Justice est au service du «Tazartché» et non de la moralisation de la vie publique. Ils ont ainsi compris que la justice est entrain d’être utilisée pour éliminer tous ceux qui sont considérés comme des obstacles au «coup d’Etat constitutionnel». Le PNDS en prônant l’abstention en cas de vote de la dernière motion de censure, loin de démonter que cette motion est une affaire interne au MNSD, confirme de manière indirecte que la Justice est cœur du combat politique avec pour mission d’isoler tous les opposants au «Tazartché».

Beaucoup de personnes ne l’avait pas perçu mais dès le départ, la Justice était un élément clé du dispositif du «Tazartché» qui a comme a coordonnateur principal, le bénéficiaire du coup d’Etat civil actuellement en cours. Ce dernier Il faut reconnaître qu’il est un grand joueur qui a su drainer dans son mouvement la majorité des hommes politiques à l’exception de Hama Amadou. Il a aussi, su avec la discrétion et la patience qui le caractérisent mettre en œuvre le volet judiciaire de son plan.
Le premier acte a consisté à mettre en œuvre une campagne de communication pour dénigrer la Justice de l’ère Maty qui n’est rien d’autre que sa justice. Heureusement que, Maty avec son sens élevé de l’état ne parlera jamais malgré tout ce qui lui arrive.

Pourtant il sait ce qu’on lui a fait faire et qu’on lui a empêché de faire. Une fois le terrain préparé, par les médias, des magistrats de service, ont été placés aux différents niveaux de l’appareil judiciaire. Il a fallu pour cela mettre au placard des magistrats très anciens et expérimentés dont le seul défaut est celui de ne pas être malléables. Les arrestations ont commencé une fois le dispositif mis en place. La chaine des ordres venus d’en haut et les intermédiaires qui les répercutent aux différents magistrats de service est un secret de polichinelle à Niamey.
Nos magistrats de service en moins d’une année sont entrain d’écrire les pages les plus sombres de l’histoire judiciaire du Niger. Tout se sait au Niger. Ils traitent les dossiers qu’on leur demande de traiter, ils arrêtent et libèrent à la demande du «Roi ». Le cas de Moussa Kaka et biens d’autres cas sont là pour illustrer nos propos.

Personne n’est contre la lutte contre la lutte contre le détournement, la corruption et l’enrichissement illicite à condition que les trois princes de la Justice à savoir, la légalité, l’équité et l’égalité soient respectés. Malheureusement rien de cela n’est respecté par nos magistrats de service qui profitent du service qu’ils rendent au « Roi » pour régler leurs comptes en s’apprenant à leur collègue Maty Elhadji qu’ils disent les avoir brimés.

Tout est possible avec nos magistrats de service qui malheureusement pour eux sont obligés de prendre des décisions qui resteront pour la postérité et qui leur seront brandis un jour ou l’autre. Entre temps, Ils doivent certainement être «honorés » d’être déjà rentrés dans l’histoire par la petite porte car leurs décisions sont déjà enseignées par les juristes comme de mauvais exemples.

L’ancien Premier Ministre, Hama Amadou est en prison pour un prétendu détournement alors que ceux qui sont censés être ses complices se la coulent douce. Il n’a pas droit à la liberté provisoire parce que sa libération va selon nos magistrats, troubler l’ordre public.

L’ancien Ministre de la Justice, Maty Elhadji Moussa arrêté, sur la base d’un Arrêté qui fera date dans l’histoire judicaire du pays puisque basé sur des rumeurs savamment distillées par ceux qui lui en veulent, doit continuer à garder prison pour « l’équilibre » entre les régions.
Il est maintenant clair que la liberté de l’un ou de l’autre est liée à l’agenda politique des Tazarcthistes. Tous ceux qui ont entendu l’aile de Seini Omar, fixer la date d’un congrès du MNSD au 21 février 2009 à Zinder savent que Hama Amadou n’aura pas sa liberté avant cette date. Ainsi, nos magistrats de service ont vraiment «raison» la liberté de Hama Amadou troublera l’ordre du public constitué par ses adversaires.

Nos magistrats confirment ainsi de la manière la plus maladroite, ce que tout le monde a entendu de la part des adversaires politiques de Hama Amadou qui tout en affirmant que c’est la Justice qui l’a arrêté, disent qu’ils ne le libéreront pas avant d’avoir récupérer le parti ». Il ya lieu ici de se poser la question de savoir ceux qui des adversaires de Hama Amadou ou des juges rendent la justice ?
Heureusement que nos parlementaires ont finalement compris qu’ils ne peuvent continuer à être complice de l’exécution du volet judicaire de l’agenda politique des Tazarcthistes au risque de se faire harakiri. Maintenant, Ils doivent eux et les partis politiques restés mobilisés car le «Tazartché» n’est pas enterré mais a simplement changé de stratégie.

Les partis politiques et les organisations de la société civile ayant refusé toute compromission pour violer la Constitution, il reste à créer les conditions pour ne pas organiser les élections et prolonger de fait le mandat du Président de la République. Il ya aucune base légale pour une éventuelle prolongation du mandat du Président actuel. C’est pourquoi, au cas où des élections ne seront pas organisées comme le suggèrent les stratèges du «Tazartché», les magistrats et autres juristes de service l’auront beau justifié comme prévu dans leur plan, il y’aura autant de Présidents de la République que de nigériens le 22 décembre 2009 à partir de minuit et le plus fort finira par gérer le pays.

Il faut retenir, que le seul mérite du «Tazartché» au-delà du 22 décembre 2009, aura été celui d’être l’origine de déchirures et rancunes profondes pour satisfaire les ambitions d’un homme tout en sachant que sa réalisation, ne peut que reposer sur l’arbitraire, l’injustice, la corruption, la force, la terreur et tout ce qu’il ya de pire.
Enfin avec le «Tazartché», il ya ni légalité, ni égalité ni équité dans le traitement des différents dossiers. Il ya donc pas de Justice.

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