TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
lundi 26 janvier 2009
Temoust : neutralité ou manipulation de l'information ? par : Jacqueline
Survie touarègue-Temoust : site dédié au peuple touareg, qui a pour objectif de faire connaître sa culture, sa vie politique, économique et sociale....ceci est inscrit dans les principes de l’association Temoust, crée il y a une quinzaine d’années.
Nous sommes au cœur du débat, et je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de remettre les pendules à l’heure.
Je vous répondrai donc en plusieurs points :
1 -LES PRINCIPES DE TEMOUST : nous avons toujours dit que nous étions ouverts à toute forme d’informations sur le peuple touareg, avec des articles signés, datés, dont l’origine est clairement repéré , à condition qu’il y ait respect et dignité dans les contenus. Nous avons vu passer suffisamment d’ "articles poubelles" remplis de bêtise, de haine et de racisme pour ne pas imaginer un seul instant de les mettre en ligne.
Nous avons également déclaré à maintes reprises que chacun pouvait nous envoyer des articles contradictoires signés, à mettre en ligne en toute tolérance si ces articles pouvaient élever le niveau de réflexion autour des questions touarègues. Nous l’avons fait.
2-LA THEMATIQUE : nous sommes dans un site dédié aux touaregs. Il est hors de question d’élargir inutilement le débat et de réfléchir ici sur la crise des subprimes ou des front de rébellion des Inuits. Ne pas mélanger les choses apporte clarté et rigueur.
3-LE CHOIX DE ARTICLES : oui, nous sommes ici pour comprendre et défendre les touaregs. Nous ne parlerons pas, ou peu, des problèmes du sida ou du positionnement du gouvernement malien par rapport à la crise du coton, c’est -souvent- hors sujet en ce qui nous concerne.
Mais nous avons déjà parlé, et parlerons encore, de Bahanga, symbole emblématique s’il en est, quoi qu’on en dise, en plusieurs déclinaisons. Le MNJ nous accuse de mettre en ligne des articles peu favorables à la cause touarègue, et de présenter Bahanga comme terroriste, les habitants de Gao nous accusent de parler des milices songhais comme poseurs de bombes, et vous-même nous accusez de prendre parti pour Bahanga…
L’objectivité à risques zéro n’existe pas, même si nous voulions être dans la neutralité complète, on nous accuserait d’être incompétents. Il est vrai, aussi, que depuis un mois, nous sommes bien silencieux par rapport aux problèmes du nord Mali, malheureusement ici c’est le serveur du site qui ne marchait plus qui nous a pollué. Mais ceci est une autre histoire.
4-LA PRISE DE POSITION POLITIQUE : nous essayons au maximum, dans le cadre du site, de ne pas prendre parti, dans un souci d’objectivité et de rigueur scientifique. Nous avons chacun une sensibilité politique, mais ce n’est sûrement pas le lieu pour en débattre. Ceci se passe ailleurs, dans d’autres groupes, ou associations, et c’est un problème personnel qui ne concerne que sa propre conscience. Là aussi, ne pas mélanger les genres…
5-LA FRANCAISE QUI S’AGITE SOUS COUVERT DE LA CAUSE TOUAREGUE POUR DES INTERETS PERSONNELS ET QUI VEUT FAIRE DU BIEN : je n’ai pas pour habitude d’étaler mon militantisme sur la place publique. Je dirai simplement deux ou trois choses qui me tiennent à cœur.
-faire du bien est une vaste fumisterie. Etre aux cotés de l’autre, l’écouter et échanger pour faire jaillir une prise de position responsable pour que l’autre puisse se prendre en charge avec sa propre communauté me parait plus raisonnable.
Ceux qui me connaissent savent que je n’ai jamais fait les choses à votre place, que je ne suis pas donneur de leçons et que je ne rentrerai jamais dans ce débat minable des intérêts personnels qui me dépassent.
- je ne rentrerai pas non plus dans les détails qui m’agitent très vigoureusement, sous couvert de la cause touarègue dont vous en parlez. Je ne parlerai pas des dizaines d’étudiants dont nous avons suivi ensembles les projets et les financements ou les non financements (!), ni des différents accompagnements scientifiques ou logistiques, ni des rencontres de touaregs que j’ai organisé chez moi, offrant un espace de liberté neutre en dehors de toute prise de position politique, ni d’autres actions qui ne concernent que moi et d’autres qui se reconnaîtront. Aucun interêt.
6-UN FRONT TOUAREG RESPONSABLE, ACTIF ET UNI DANS UNE LUTTE DE TOUS LES INSTANTS.
Vraiment, là, je ne suis plus du tout objective, et j’assure. Je constate de plus en plus une montée des individualismes et du « narcissisme » dont parle Emmanuel Todd, où chacun défend sa place et son pouvoir contre les autres. Cela se passe en pays touareg, et aussi dans notre société globale.
Mais en pays touareg, où les enjeux actuellement sont aigus et de plus en plus compliqués, cette difficulté à s’unir et à présenter un front d’action et de réaction uni de tous les touaregs, au-delà des enjeux personnels et de positionnements politiques, me parait de plus en plus dangereuse pour réfléchir à des solutions réalistes. Comment avancer dans un contexte de compétitions personnelles de tous ordres, comment imaginer des rencontres où je ne viendrai pas parce qu’un autre ne me convient pas ou parce qu’il ne pense pas comme moi, ou encore parce qu’il n’est pas de mon territoire ?
Telle association va organiser son petit truc, l’autre ira seul dans une instance internationale sans fonctionner en groupe constitué, un troisième demandera des subventions sans vouloir savoir que la même subvention a déjà été discutée…Et trois mois plus tard les cartes seront redistribuées autrement sans aucune autre information ni coordination.
Bon, c'est humain, mais quand même...
Je sais, on va encore me dire que je m’agite .De toute façon, à partir du moment où on fait quelque chose, c’est tir groupé…
Tant pis, je l’aurais dit. Mais dit quoi, au juste ? Que je suis toujours fière de vous avoir pour amis, que pour moi ACHEQ est une philosophie de vie qui me pousse de l’avant, et que votre dignité restera pour moi un exemple à tout jamais ?
Ar assaghat.
Jacqueline
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