dimanche 11 janvier 2009

Dimanche 11 janvier 2009 à 21.30 sur France 5 (exclusivité soirée)La bataille de l’uranium


Niger, la bataille de l'uranium - Documentaire de Nathan Siby, Frédérique Denis et Stéphane Manier (France, 2008)/ 47 mn. Inédit.

C'est la face cachée du nucléaire français. La ville d'Arlit, dans le nord-ouest du Niger, se trouve sur une mine d'or : 8 % de l'uranium mondial en est extrait.L'exploitation de cette richesse a été confiée, il y a plus de quarante ans, à la société française Cogema. La firme est devenue, depuis, le numéro 1 du nucléaire mondial. Les habitants de la région, les Touareg, n'y ont, eux, gagné que poussière et radioactivité. Certains ont décidé de prendre les armes pour réclamer une meilleure redistribution des profits. Le pillage de leur terre n'est pourtant pas prêt de s'arrêter, puisque l'Etat a décidé d'étendre les zones de prospection et d'y accueillir des groupes chinois et russes...

Ce conflit est un angle mort du commerce international. L'Etat nigérien s'assure que la révolte des Touareg est passée sous silence, tandis qu'Areva interdit l'accès du site aux journalistes. L'indifférence de l'Occident fait le reste. Ce black-out médiatique n'a pourtant pas freiné le travail des réalisateurs. Les épreuves qu'ils traversent pour approcher leur sujet sont habilement mises en scène, comme pour mieux dénoncer la vacuité des paroles rassurantes des communicants. Ce film offre ainsi le meilleur des remèdes à la langue de bois : une enquête solide et exhaustive.
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Thomas Richet

Dimanche 11 janvier, France 5, 21h30 : "La bataille de l’uranium"


Au nord du Niger, dans une région de plaines désertiques où est implantée Areva, le fleuron français de l’industrie nucléaire, les Touareg ont pris les armes. Leurs revendications : un partage équitable des revenus issus de l’extraction d’uranium et des conditions d’exploitation du minerai qui respectent leur mode de vie, leur santé et leur environnement.
Niger : la bataille de l’uranium

Enlèvements, attaques de garnisons, blocages d’axes routiers névralgiques : ce sont les seuls moyens de pression dont disposent les rebelles touareg du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) pour exiger du gouvernement de Niamey une répartition équitable des revenus uranifères. Exploitées depuis quarante ans par la firme française Areva, numéro un mondial du nucléaire, les mines d’uranium du nord du Niger constituent une manne économique pour le sud du pays. Quant aux Touareg et aux 80 000 âmes de la ville d’Arlit, à proximité des sites d’extraction, ils ont « gagné la poussière, la radioactivité, plus de pollution et plus d’atteintes à l’environnement », selon Moussa Tchangari, un militant associatif.

Eau, air, sols : un lourd tribut

De fait, l’eau des puits est polluée par l’acide sulfurique utilisé dans le traitement de la pierre. L’air est chargé de poussières de minerais hautement radiotoxiques. Enfin, des matériaux irradiés récupérés par les mineurs se retrouvent dans les charpentes des maisons, les voitures ou les ustensiles de cuisine. En dépit de preuves tangibles, l’absence de dépistage ne permet pas d’établir l’ampleur de la contamination à l’uranium de la population. Surplombant les activités minières, les vergers de la région agricole de l’Aïr, classée au patrimoine mondial de l’humanité, sont également menacés. Tandis que le gouvernement étend les zones de prospection sans consulter les Touareg qui y vivent, le président du MNJ, Aghali Alambo, appréhende la sédentarisation à laquelle est contrainte sa communauté. « Le nomadisme, c’est notre culture, explique-t-il. Ces gens n’ont pas l’habitude de payer l’eau, le bois, l’électricité. Dans les villes, tout est payant. Et s’ils n’ont pas de travail, il faut qu’ils demandent la charité devant tout le monde. Et ça touche la crédibilité de notre culture. »

Gaëlle Gonthier

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