TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
mercredi 24 décembre 2008
Niger : deux diplomates canadiens restent introuvables
Niger : deux diplomates canadiens restent introuvables
Ludovic Hirtzmann, à Montréal
24/12/2008 | Mise à jour : 09:46
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Le Canadien Robert Fowler, envoyé spécial de l'ONU au Niger, a disparu mi-décembre avec son adjoint Louis Guay.
Le Canadien Robert Fowler, envoyé spécial de l'ONU au Niger, a disparu mi-décembre avec son adjoint Louis Guay. Crédits photo : Associated Press
Attribuée pendant un temps à un groupe rebelle touareg, la disparition le 13 décembre dernier de l'envoyé spécial de l'ONU Robert Fowler et de son assistant Louis Guay demeure une énigme.
«Diplomates disparus au Niger : Le mystère s'épaissit» ou encore «Une énigme», ont titré ces derniers jours les journaux canadiens. Le 13 décembre, la voiture de deux diplomates du Canada, Robert Fowler et Louis Guay, a été retrouvée vide à une quarantaine de kilomètres de la capitale du Niger, Niamey. Un groupe rebelle touareg, le Front des forces de redressement, a alors revendiqué l'enlèvement des deux hommes, avant de revenir rapidement sur ses déclarations.
Depuis dix jours, les causes de la disparition de Robert Fowler et de son adjoint Louis Guay ne sont toujours pas éclaircies. Le premier a été conseiller en politique étrangère des premiers ministres Pierre Elliott Trudeau, John Turner et Brian Mulroney. Il a aussi été sous-ministre de la Défense et ambassadeur du Canada à l'ONU. Louis Guay, haut fonctionnaire, a été ambassadeur du Canada au Gabon. Les deux hommes voyageaient sans escorte. La nature même du mandat des deux diplomates soulève bien des interrogations. Le ministre de l'Information du Niger, Mohammed Ben Omar, a déclaré que Robert Fowler n'avait sollicité qu'une invitation pour participer au cinquantième anniversaire de la République du Niger. L'ONU a, dans un second temps, indiqué que le diplomate était en mission officielle, «chargé de s'occuper de tous les problèmes humanitaires et de régler le conflit avec la rébellion touareg».
Peu de temps avant leur disparition, Louis Guay et Robert Fowler ont visité une mine d'or canadienne située à 90 km à l'ouest de Niamey, sans prévenir la direction de la mine de leur venue. «Ces gens étaient à la barrière de sécurité, où ils ont été interceptés», a déclaré au quotidien montréalais La Presse le porte-parole de la mine Semafo, Jean-Paul Blais. Les médias canadiens s'interrogent sur ce que deux diplomates de haut rang pouvaient bien faire dans une mine d'or sans s'être annoncés.
«The French Connection»
Les spéculations vont bon train. La visite de Robert Fowler et de Louis Guay intervient à un moment où le Canada souhaite renouveler son parc de centrales nucléaires. Le 16 juin dernier, le gouvernement de l'Ontario a retenu les propositions du groupe canadien Candu, du français Areva et de l'américain Westinghouse pour le renouvellement du parc de centrales nucléaires en Ontario. Seuls Candu et Areva sont encore en lice. Le contrat s'élève à 40 milliards de dollars. L'examen final des propositions, prévu au plus tard le 31 décembre, a été reporté en février 2009. Les contrats seront attribués au printemps.
Le Niger est un pays producteur d'uranium, l'un des principaux fournisseurs d'Areva. Plusieurs médias canadiens ont contesté les pratiques d'Areva au Niger. Ils accusent l'entreprise française de ne respecter ni l'environnement ni les Touaregs, sur les terres desquels se trouvent des gisements d'uranium. Dans son édition de samedi dernier, le quotidien The National Post a titré : «Disparition de Fowler : The French Connection», sans pour autant donner d'éléments probants. Il reste que le gouvernement canadien semble pour sa part déterminé à donner l'avantage à Candu et que le Niger pourrait être le maillon faible d'Areva.
En décembre 2006, le ministre des Ressources naturelles, Gary Lunn, a déclaré au quotidien The Globe and Mail : «Nous devons bâtir la technologie Candu chez nous. C'est impératif pour l'industrie nucléaire canadienne. Si nous ne sommes pas compétitifs chez nous, cela augure mal pour notre technologie ailleurs dans le monde.»
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