mardi 30 décembre 2008

Niger: création d'un front contre la prolongation du mandat du président Tandja



Il y a 4 heures

NIAMEY (AFP) — Une vingtaine d'ONG et syndicats ont crée mardi à Niamey le "Front uni pour la sauvegarde des acquis démocratiques" (Fusad) pour combattre une possible prolongation du mandat du président nigérien Mamadou Tandja, qui expire fin décembre 2009, selon des médias indépendants.

Le Fusad a affirmé sa "ferme opposition à toute prolongation de ce mandat sous aucun prétexte après décembre 2009", dans une déclaration publiée par les médias indépendants.

Le 21 décembre, des partisans du président Tandja réunis en "comités de soutien" avaient proposé au Parlement une transition politique de trois ans, allant du 22 décembre 2009 au 22 décembre 2012, durant laquelle M. Tandja piloterait un gouvernement "d'entente nationale".

Mené par la puissante Confédération démocratique des travailleurs du Niger (CDTN), ce front s'est dit "déterminé à faire échec à ce plan conçu pour renverser les institutions de la République et l'ordre constitutionnel".

Le Fusad a exigé une intervention personnelle du président Tandja pour "mettre fin aux appels incessants" tendant "à remettre en cause de la constitution qu'il a juré de respecter et de faire respecter".

Ce front a également demandé au ministère de la Justice d'engager des poursuites judiciaires contre "les auteurs et co-auteurs" de cette demande de prolongation "pour troubles à l'ordre public, complot contre la sûreté de l'Etat et incitation à la haute trahison".

Enfin, le Fusad a demandé à M. Tandja "d'annoncer sans délai" la tenue des élections locales, législatives et présidentielles, toutes programmées avant fin 2009.

Le président Tandja, qui a plusieurs fois promis de se retirer à la fin de son mandat, n'avait fait aucune allusion à ces élections dans son discours à la nation à l'occasion du 50e anniversaire de la République le 18 décembre dernier.

La Constitution ne prévoit aucune prolongation du mandat présidentiel et interdit à M. Tandja de briguer un troisième mandat, puisque fin décembre 2009, il aura effectué deux quinquennats successifs.

Plusieurs ONG et des syndicats ont estimé que s'il devait rester au-delà de 2009, il violerait son serment sur le Coran et serait passible de la Haute Cour nationale de justice.
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