TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
jeudi 18 décembre 2008
Disparus mystérieusement : Qui a intérêt à enlever Fowler et ses compagnons ?
Oumarou Keïta Le Républicain-Niger 18-12-2008
jeudi 18 décembre 2008
Le gouvernement a déployé les forces de sécurité pour localiser l’envoyé spé-cial du secrétaire général des Nations unies au Niger, Robert Foller, et son assistant, tous deux de nationalité canadienne, et leur chauffeur nigérien. La coordonnatrice résidente du système des Nations unies (SNU) au Niger, Mme Khardiata Lo N’Diaye, a annoncé la mise en place d’une cellule de crise, et la coo-pération pleine et entière du SNU aux côtés du gouvernement nigérien.
Robert Fowler, son assistant et le chauffeur n’ont plus donné signe de vie depuis le dimanche 14 décembre dernier, aux alentours de 16h30, annonce un commu-niqué du Ministère des Affaires étrangè-res et de la coopération. Agé de 64 ans, Fowler est un diplomate à la retraite, qui a été sollicité par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, dans le cadre de la résolution du conflit au Niger. A ce propos il y a effectué plusieurs missions. Mais pour le gouvernement, sa mission porte sur le contrôle de la circulation des armes illicites.
Il est arrivé à Niamey, le jeudi 11 dé-cembre dernier, invité pour prendre part à la commémoration du cinquantenaire de la République. Le dimanche, il se rend sur le site aurifère de Samira, exploité par une compagnie canadienne. C’est à leur retour, au niveau du bac Farié, sur le fleuve Niger, à une soixantaine de Km de Niamey, que les traces du diplomate et de ses deux compagnons d’infortune seront perdues. Les forces de sécurité localisent le véhicule des Nations unies qui les transportait, et découvrent à l’inté-rieur des appareils de téléphone portable et d’autres effets personnels des occupants du véhicule. Selon certaines sources, le véhicule n’a subi aucun dommage. Ces trois personnes ont-elles prises dans un guet-apens ? Qui a alors intérêt à enlever Fowler et ses compagnons ? Qui pourrait-il gêner au point de le kidnapper ?
Ce diplomate est un promoteur de la paix et de la sécurité, qui a reçu mandat d’aider les différents acteurs du conflit à rapprocher leurs positions pour le bien des populations nigériennes. De prime abord, on peut poser l’hypothèse que ce diplomate ne peut gêner que ceux qui ne veulent pas du retour de la paix au Niger. On peut poser cette hypothèse : s’il a été kidnappé à cet endroit précis, c’est que ses ravisseurs se sont renseignés dans les détails sur lui. Ils savaient qu’il serait au Niger, le connaissent physiquement, et sont au courant de son agenda. Ils savaient qu’il se déplacerait à Samira, le dimanche. Ils n’ont pas cherché autre chose que de l’attendre à ce lieu précis pour accomplir leur triste besogne. Il était donc attendu pour être enlevé. Pour l’heure, on ne dispose pas d’informations concordantes qui reconstituent le puzzle. A tous égards, cette opération que le ministre de la communication qualifie d’irrationnelle ressemble étrange-ment à cette série de poses de mines anti chars, l’an dernier à pareil moment, dans certains centres urbains du Niger comme Niamey, Tahoua, Maradi, Dosso, où dans les trois premiers cas il y eut mort d’hommes. Au total, quatre personnes avaient été tuées et plusieurs autres blessées, toutes civiles. On se rappelle qu’en décembre 2007, un agent d’une ONG de la place, Adamou Sabiou, a été tué à l’arène des jeux de Tahoua. Quelques jours plu tard, en début janvier 2008, le directeur général de la radio privée R et M, Abdou Mahaman dit Jeannot a été tué par une mine dissémi-née, dans un quartier de Niamey. Les poseurs de ces engins de mort n’ont jamais été identifiés, à plus forte raison châtiés.
Le jour où on répondra à autant d’interrogations, nul doute qu’on saura qui a commandité et accompli l’enlèvement de ces trois personnes, non loin de Niamey.
Oumarou Keïta
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