dimanche 14 décembre 2008

नाइजर/Affaire des 400 Millions du Bloc d’Agadem, des responsables du ministère des Mines dans des sales draps

Transparence/ROTAB, Niger -12-12-08

Dans notre dernière livraison, nous avions parlé, en dernière minute, d’une affaire de 350 millions douteux concernant le projet pétrolier Agadem. En vérité, nous n’avions pas vu juste. Il s’agit plutôt de 400 millions de Frs CFA qui seraient versés au Ministère des Mines et de l’Energie (MME) dans son compte « Petroleb ». Le virement a été fait par Drak & Barth un cabinet d’étude de Droit camerounais qui a négocié pour le compte du Niger le contrat de l’exploitation du bloc pétrolier Agadem par la CNPC, une société chinoise. Ce cabinet a « gagné » son contrat, d’un montant de 5 millions d’euros soit plus de trois milliards deux cents milliards (3.200.000.000), sans appel d’offre, de gré à gré. Ce qui viole totalement la loi sur le code des marchés publics.

Même si certaines personnes tentent de minimiser l’affaire, une chose est sûre. Ces 400 millions ne correspondent à aucune recette légale du MME qui proviennent essentiellement des redevances minières. Pourquoi, une société qui a eu un marché avec le MME va lui verser un tel montant alors qu’elle n’est pas demandeur d’un permis ? Il y a quelque chose de louche. Comme dirait quelqu’un, ça sens un peu du retour de l’ascenseur à ceux qui lui ont accordé le marché. Pour voir clair, nous avions contacté le syndicat des mines, qui a préféré ne rien dire avant les conclusions du « groupe d’enquête » qu’il a mise en place pour éclaircir cette affaire. S’il y a un groupe d’enquête, cela signifie, en n’en point douer, que les 400 millions constituent vraiment une affaire qui met mal à l’aise et le personnel et les responsables du Ministère des Mines et de l’Energie. Ils sont d’autant plus mal à l’aise lors qu’on sait que plusieurs organisations de la société civile se sont accaparé de l’affaire jusqu’à aller à la BIA pour voir la liste de ceux qui ont émargé pour toucher le « goro » de ce qui convient d’appeler, désormais, « MINISTERE DES MINES GATE ».

Ces organisations parlent des chèques de un à 35 millions qui seraient payés par la BIA sur le compte « Petroleb » au profit de plusieurs personnes internes et externes au MME. En plus même de la société civile, les services publics chargés du traitement des infractions financières et du blanchissement de l’argent sale sont rentrés dans la danse. Ces services ont été alertés par la BIA de ce virement.

Comme on le sait, pour lutter contre le blanchissement de l’argent sale et la corruption, les banques sont obligées de signaler tout mouvement d’argent dépassant les 50 millions de Frs CFA. D’ailleurs c’est par ce billais qu’un notaire de la place doit son séjour en prison pour des questions toujours liées aux...mines. Au de las, du fait que cette affaire met le MME sur les feux de rampe, c’est tout le Niger qui se trouve mal en point. L’ancien Premier ministre Hama Amadou est en taule à cause de « l’affaire du fonds d’aide à la presse » d’un montant de cent millions.

D’ores et déjà, ses partisans les plus chevronnés déclarent ne pas comprendre que leur chef soit incarcéré pour le quart d’une affaire louche alors qu’ils ont toutes les « preuves » qu’il n’a pas « bouffé » l’argent. Comme un malheur ne vient pas seul, cette affaire des 400 millions intervient pendant que des doutes planent sur le contrat uranifère du bloc Moumaran (toujours à Diffa) sur lequel la compagnie indienne ERSTON s’est engagée, outre ses compétences minières à investir 24 milliards dans le secteur... agricole. Où est l’uranium, où est le « tatasse » (poivron, produit phare de la région de Diffa).

Il y a du bouffement dans l’air, car, dans les milieux informés, l’on parle déjà des billets de mec qui seraient distribués à certaines personnes proches du dossier. Cette affaire présage déjà, si les Nigériens ne prennent garde, de la grande déception qui les attend quand à l’exploitation du pétrole d’Agadem. Ce même pétrole pour lequel, ils marchent pour solliciter un Tazartché. Car, avant que le robinet de la raffinerie consente à libérer sa première goûte, certaines personnes donnent le ton de ce qui adviendra du pétrole d’Agadem

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