jeudi 27 novembre 2008

Mea culpa sur fond de démagogie et d’hypocrisie collective !

jeudi 27 novembre 2008


Le 25 novembre 2008 se tenait à Niamey un séminaire régional sur le thème «Lutte contre le terrorisme et les trafics illicites».
Au cours de ce séminaire organisé avec l'appui de la France, le ministre nigérien de la justice, garde des sceaux, est intervenu pour "clarifier" la position du Niger dans la politique terroriste du pouvoir de Niamey.

Le ministre annonce : «Le Niger aimerait que le monde entier sache que les actes perpétrés dans le nord du Niger sont des actes terroristes».
Bien dit ! Sauf que le ministre garde des sceaux a entretenu l’ambigüité en omettant de spécifier qui du MNJ et du pouvoir de Niamey et son armée est vraiment terroriste !

D’ailleurs, comment est ce possible dans la mesure où, depuis plus d'un an le Nord du pays est sous état d'urgence pour que justement rien ne se sache ?

En donnant plein pouvoir à l'armée, celle ci profite pour se livrer à des actes d’extrême barbarie :
- Exactions sur les populations civiles innocentes,
- Assassinats et ensevelissements dans des fosses communes,
- Arrestations, tortures et emprisonnements pour des raisons ethniques,
- Abattages de bétail, incendies de jardins et des maisons,
- Minage des axes routiers,
- Bombardements indiscriminés par l'armée, à l'arme lourde, des villages et hameaux.

Le seul souci du gouvernement est de cacher à la face du monde les atrocités et violations des droits de l'Homme perpétrées par les forces armées "Nigériennes" (FAN) : la presse et tout œil étranger sont interdits de se rendre dans la zone du conflit.

Le Niger serait-il enfin prêt à laisser la communauté internationale venir voir ce qui se passe au Nord alors que la politique de l'autruche jusqu'ici pratiquée consiste à nier le problème tout en continuant de se lamenter auprès des bailleurs pour bénéficier de l'appui nécessaire en vue de faire face à l’effort de guerre ?
Pour faire semblant de jouer son rôle de ministre de la justice, le garde des sceaux donne sa définition : «il n y a pas d'actes plus terroristes que ceux là : comme dans tout acte terroriste en provoquant la peur, en semant la panique et la désolation au sein des populations l'on pense contraindre l'Etat à négocier. Depuis toujours et singulièrement après le 11 septembre 2001 la communauté internationale a fermement et résolument décidé que le terrorisme ne passera pas.»

Fort bien !
Mais paradoxalement, le terrorisme est légalisé et entretenu par le gouvernement du Niger. Il constitue le fondement même de sa politique face au conflit en cours dans notre pays ; et, les raisons qui poussent le Niger à sacrifier ses populations à travers les exactions des FAN sont de plusieurs ordres. On peut citer entre autres :
- l’approche d’essayer par le génocide de trouver une solution définitive aux problèmes des soulèvements engendrés par des politiques institutionnelle, économique, sociale et environnementale non adaptées et en vigueur au Niger,
- par cette démarche et la situation intolérable qu’elle induirait, la population pousserait ses fils ayant pris les armes à revenir les déposer sans condition : c’est ce qui s'appelle du chantage !
- "faire école" pour que plus jamais aucun nigérien, quelles que soient les injustices auxquelles il est confronté, n'osera dire non à la tyrannie,
- utiliser la violence et l'intimidation comme ferment de «l'unité nationale»,
- faire pression sur le MNJ pour le décourager face aux souffrances imposées au Peuple par la dictature.



Devant ce règne de la terreur qu’il légalise, le ministre de la justice est-il vraiment bien placé pour qualifier une tierce personne de pratique de terrorisme ?

Enfin l'allusion faite au 11 septembre 2001 qui n'a rien à voir avec ce qui se passe au Niger, ni sur le plan de la géopolitique ni en celui des motivations de notre lutte, n'est en fait que la récurrente lamentation et la tentative désespérée d'un Etat en déroute mais qui cherche à utiliser des concepts à l’air du temps pour amener d’autres pays à l’aider à détruire des combattants déterminés à faire échec au système néocolonial de Niamey.
En effet depuis plus d'un an le Niger essaie d'amener la communauté internationale à venir faire à sa place une guerre que les FAN ont perdue depuis le début.


Le garde des sceaux ajoute que «Le gouvernement de la république du Niger dit également que le terrorisme ne passera pas Inch Allah».
Comment comprendre alors que le Niger à travers son gouvernement accueille à bras ouverts et tambours battant plusieurs groupes armés qu'il essaie de faire passer pour des scissions du MNJ ; groupe qu'il ne cesse pourtant de qualifier de terroriste ?



Si le Niger est une démocratie comme on veut le présenter, sur quel article de la loi fondamentale s'appuie le ministre de la justice pour accueillir aux frais du contribuable nigérien «ces Criminels d'hier» devenus subitement des frères plus que fréquentables ?



Mr le Ministre dit : «C'est la raison pour laquelle, je vous prends à témoin, mesdames et messieurs, pour vous dire encore que les poses des mines dans la zone nord de notre pays constituent des actes terroristes de la pire espèce».



Le MNJ est entièrement d'accord qu’il est plus que temps que les FAN soient défaites dans les régions nord pour que les populations civiles puissent retrouver leur terroir et vaquer paisiblement à leur activités.
En effet, comme les FAN ne s'inquiètent, ni pour les populations qu'elles considèrent (à tort) toutes coupables de leur déroute face au MNJ, ni de l'avenir de cette zone même dans la perspective d’une fin des hostilités, elles minent aveuglement tout en étant incapables de localiser leurs mines dans une région qui leur est inconnue.
Le garde des sceaux conclut en disant que «Le gouvernement de la république du Niger aimerait que le monde entier sache que c'est des actes terroristes qui sont quotidiennement perpétrés dans le nord du pays».
Aussi, dès lors qu’on sait très bien par qui, le MNJ joint sa voix à celle du ministre pour appeler la communauté internationale à s'intéresser aux souffrances de cette population civile innocente dont le seul tort est de vivre sur des richesses qui aveuglent les cœurs des puissances qui n’y voient que leurs intérêts.



Nous appelons la presse à venir vérifier de visu les «inquiétudes» du ministre de la justice.
Nous invitons les ONG et institutions internationales et nationales à venir apporter leurs aides aux populations déplacées et dont le capital cheptel a été décimé, les boutiques céréalières mises à sec, les jardins brûlés par les Forces Armées "Nigériennes" avec l'aval des autorités de la 5eme république qui, viennent de reconduire pour la sixième fois consécutive l'état de mise en garde.

Quand au trafic des êtres humains à travers l'immigration dont le ministre de la justice a omis volontairement de parler, il prend naissance depuis Niamey avant d’aboutir à Agadez et, prospère sur l’axe Niamey-Agadez grâce aux taxes versées à la police et à la gendarmerie du Niger.


Tout cela permettra sans nul doute à la communauté internationale de reclasser le Niger à la place qui lui revient de droit, à savoir celle d'un État (régime) VOYOU (comme disent les américains) : c’est une expression politique qui sied bien au gouvernement de Niamey.

Le Mouvement

Publié par La voix des Hommes libres à l'adresse 27.11.08

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