TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
jeudi 30 octobre 2008
Sous Commandant Tango /discour du 18 èmè anniversaire de Tchingalene /Mont Gréboun
Bonsoir, compagnes et compagnons Mnjustes,
Je salue d’abord nos dirigeants, les amis démocrates et tous ceux épris de justice de part le monde.
Ici sont réunis des compagnes et des compagnons Mnjustes Autochtones:Peuls,Touaregs,Sonraïs,Haoussa,Toubous,Arabes et Djermas.
Ils sont venus de toutes les zones du Niger où flotte notre bannière au bouclier et aux armes de la justice le drapeau du MNJ.
Nous saluons également toutes les femmes et tous les hommes qui sont nos chefs des Comités révolutionnaire de par le monde.
Et je salue enfin nos autorités autonomes qui gouvernent sur ces terres rebelles et dignes, les terres de nos ancêtres et qui participent ici aujourd’hui à la Première Rencontre des peuples Autochtones épris de justice et de liberté comme tous les peuples du monde.
En ce jour, notre parole en tant qu’Mnjustes s’adresse tout particulièrement à vous.
Pour nos anciens et nos anciennes, nos femmes et nos hommes, nos enfants, filles et garçons.
Notre parole s’adresse à nous qui sommes le coeur de notre mouvement le Gardien de nos peuples.
La plupart des nigeriens qui sont ici ont pris les armes contre le mauvais gouvernement, l'an 1990, et depuis continuent en rébellion et poursuivent leur lutte pour la reconnaissance des droits et de la culture des peuples autochtones que nous sommes.
D’autres, femmes et hommes, ont rejoint notre lutte tout au long de ces dix huit ans de guerre contre l’oubli.
Certaines et certains n’étaient encore que des enfants quand notre combat a commencé.
Mais ils ont grandi dans la résistance et dans la dignité que nous enseignent nos aînés.
Notre histoire, celle de notre mouvement ne se limite pas à ce qui a surgi comme l’éclair à l’aube du mois de février 2007, il y a deux ans.
Elle ne se limite pas non plus à ce qu’ont tenté de rapporter nos paroles dans les communiqués, les lettres et les interviews qui ont été rendus publics au long de ces années de résistance.
L’histoire de notre mouvement se limite encore moins à ce que l’on en perçoit dans de grandes cérémonies où, comme c’est le cas aujourd’hui, de bonnes personnes de l'Afrique et du monde entier tendent l’oreille et affûtent le regard pour nous voir et nous écouter avec le cœur.
Voir et écouter avec le cœur, c’est précisément, comme le disait notre défunt commandant Sherif, la meilleure façon de regarder et d’écouter ce qui existe et qui existera au long de notre chemin.
Notre histoire ne peut pas être contée par petits bouts, avec ce que chacun met ou supprime de son histoire personnelle.
C’est une histoire collective.
Une histoire où le "je" n’a pas sa place.
Une histoire où nous parlons, nous écoutons, nous regardons et nous ressentons en tant que collectif.
Nous tous toutes et nous tous, les Mnjustes, nous ne sommes pas à votre service pour exister individuellement.
C’est pour cela qu’il y en a qui ne reste qu’un moment, sans plus, et puis qui s’en vont ou qui ne font que jeter un œil sans entrer vraiment.
Car la parole qui nous a fait et nous fait être ce que nous sommes et être où nous sommes est "nous".
Et ça, peu nombreux sont ceux qui le comprennent.
Ils croient que quand parlent Mano ou Bakri ou Sherif ou Azawa ou Bahanga ou Iyad ou Touzougué ou Alambo, ce sont seulement eux qui parlent, en tant qu’individus.
Mais dans notre histoire, il n’y a pas place ni pour le "je", ni pour le "tu", ni pour le "il".
Il n’y a de place que pour le "nous".
Nous sommes un "nous", pour le meilleur et pour le pire.
Alors, l’histoire de notre mouvement est l’histoire de la manière dont nous avons essayé de croître, de nous faire grands dans la parole et dans la pensée de ce nous.
Et nous, MNJ, nous avons pris les armes pour cause qu’il n’est plus possible de supporter le vol, l’exploitation, le mépris et la répression dont nous étions victimes du seul fait d’être autochtones .
Pour le dire platement, on nous traitait pire que des bêtes.
Et on se moquait de nous à cause de notre peau brune,noire ,métissée, à cause de notre langue, à cause de notre façon de nous vêtir, à cause de notre culture.
Et parfois aussi la moquerie consistait à nous ignorer, à faire comme si on ne nous voyait pas, comme si nous n’étions que des choses ou de simples sacs qui vaguent comme des ombres de par le monde.
Autrement dit, quoi, ceux d’en haut, les puissants et leurs mauvais gouvernements, nous régalaient du mépris de l’oubli.
Et avec cet oubli, ils livraient contre nous une guerre d’extermination pour nous anéantir en tant que peuples autochtones.
Des milliers de petites filles et de petits garçons autochtones mouraient de maladies que l’on savait soigner avec une simple pilule, mais on ne nous regardait pas, nous comptions pour rien, même pas bons pour la mort.
Alors, nous avons conçu dans notre pensée qu’il n’était plus possible de supporter ça, que nous n’étions plus disposés à mourir comme des bêtes et nous avons dit et nous disons Yigdah !,Basta, ça suffit que ce pays qui s’appelle le Sahara ne nous prenne pas en compte.
On ne nous regardait que pour nous insulter, pour nous exploiter, pour nous dérober notre terre et notre culture, pour nous réprimer, pour nous frapper, pour nous violer, pour nous emprisonner et pour nous assassiner.
Alors le nous qu’est le MNJ a décidé qu’il y en avait assez, que YIGDAH! et nous avons pris les armes et nous nous sommes soulevés pour que l’on nous voie, pour que l’on nous prenne en compte, pour que l’on nous respecte.
C’est une histoire que l’on a parfois tendance à oublier.
On dirait que tout était toujours comme maintenant, que des gens venaient de partout nous offrir leur parole, leur écoute, leur cœur.
Mais non, il fut un temps où le nous que nous étions n’était ni regardé, ni écouté, ni pris en compte.
L’histoire du MNJ est l’histoire d’une dignité qui se fait collective.
La dignité que nous possédons en tant que peuple Saharien de l'Afrique.
Or la dignité est le respect de ce que nous sommes et de comment nous sommes, ainsi que le respect de ce que sont et de comment sont les autres femmes et les autres hommes.
Notre histoire en tant qu'MNJ est l’histoire d’une dignité qui lutte pour devenir toujours plus collective, pour faire un nous très grand.
Si grand que pourront y être tous les exploités, tous les dépossédés, tous les méprisés et tous les opprimés de l'Afrique et du monde.
Dans notre lutte, nous avons compris que nos exigences ne pouvaient aboutir si nous ne nous unissions pas à d’autres peuples du Niger ,de l'Afrique, si ne venaient pas nous accompagner d’autres personnes qui ne sont pas indigènes mais qui luttent aussi pour la liberté, la justice et la démocratie.
En cours de route, nous avons compris qu’il existait un responsable de ce que nous soyons méprisés, dépossédés, exploités et réprimés.
Ce responsable, le coupable, c’est un système qui s’appelle la marginalisation.
Dans la marginalisation, le monde se divise en deux, en ceux qui ont les choses et ceux qui n’ont rien, en possédants et en dépossédés, en exploiteurs et en exploités.
Et ces dépossédés et ces exploités par ce régime , ce n’est pas seulement nous, mais tous les peuples autochtones aussi, et des millions de personnes qui ne sont pas autochtones mais qui subissent aussi le joug du système d'exclusion.
Pour avoir en main cette pensée nous l’avons faite parole et nous lui avons donné le nom de Sixième Déclaration du maquis de Tamgak parce que c’est la sixième fois que nous expliquons le chemin que nous suivons.
Avec la Sixième Déclaration, nous essayons de former un grand chemin avec beaucoup d’autres personnes en Afrique et dans le monde.
Dans le monde, ce chemin que nous empruntons s’appelle "Taraït tan internationale".
Et au Nord Niger, ce chemin que nous empruntons s’appelle "l’Autre Campagne".
Elle s’appelle comme ça parce que les voies qu’elle emprunte sont très "autres", très différentes de celles des puissants et de leurs serviteurs, les partis politiques et les mauvais gouvernements d’en haut.
C’est un chemin qui veut regarder ceux que personne ne regarde, écouter ceux que personne n’écoute, prendre en compte ceux dont personne ne tient compte.
Au Niger, nous avons déjà effectué un premier pas et nous sommes allés partout dans ce pays pour rencontrer et écouter nos nouveaux compagnons et parler avec eux.
Obéissant aux ordres de nos dirigeantes et de nos dirigeants, j’ai été désigné pour emprunter le premier ce chemin, pour aller voir en somme notre pays qui est le Niger et savoir quelle manière, quel temps et quel lieu avaient ces nouvelles et ces nouveaux compagnons.
Obéissant à leurs ordres, j’ai porté l’oreille et le regard de toutes et de tous les Mnjustes.
J’ai emporté avec moi la parole de ce cœur collectif que sont les peuples autochtones.
Nous avons pu voir et écouter beaucoup de gens, de toutes sortes d’endroits et de manières différentes qui sont les leurs.
Des gens qui vivent et résistent et luttent dans les villes et dans les campagnes, dans les montagnes, dans les Lacs et dans le fleuve de notre pays le Niger.
Et parmi ces gens, il y a des personnes qui nous connaissent et qui nous respectent.
Il y a aussi des gens qui ne nous connaissent pas et ne nous voient pas.
Il y a des gens qui ne nous voient et ne nous connaissent qu’à travers leurs yeux, comme si nous étions semblables à un reflet dans un miroir.
Il y a des gens qui ne voient pas ce que nous sommes et où nous en sommes.
Quand ils écoutent notre parole et quand ils nous parlent, ils disent : "C’est une parole et une écoute comme les autres, ou un groupe de plus, comme tout autre individu ou groupe qui est dans la lutte, et sa parole et son écoute ont la même valeur que toute autre parole et que toute autre écoute."
Nous, nous n’avons rien dit, nous n’avons fait qu’écouter et en prendre note.
Il se peut que ces gens nous voient, nous écoutent et parlent avec nous en pensant que nous sommes que des individus ou des individues, que nous sommes des "je", des "tu", des "il".
Ils ne comprennent ni ne voient notre histoire, notre lutte, notre rébellion, notre nombre, nos décisions.
Ils ne comprennent ni ne voient que le MNJ, c’est un nous.
Mais sur ce long chemin nous avons rencontré d’autres peuples .
Eux, oui, ils nous voient et nous reconnaissent.
Ils voient et connaissent ce que nous sommes et où nous en sommes.
Ils savent que ce n’est pas la parole d’une seule personne qu’ils entendent de nos lèvres.
Ils savent que ce n’est pas un cœur individuel qui écoute, regarde et apprend.
Ils savent que c’est un "nous" la parole qui nous donne un nom, un visage, une oreille, une voix et un chemin.
Et pour nous, c’est pareil.
Quand nous avons rencontré les autres peuples autochtones, nous avons su et nous savons que nous ne parlions et n’écoutions pas.
Nous savons que nous voyons, que nous écoutons, que nous parlons et que nous apprenons avec des peuples tout entiers.
La pensée collective des peuples du Niger est très bien comprise par les autres peuples africains et du reste du monde.
C’est pourquoi quand nous avons rencontré des autochtones de l’ensemble du Niger, nous étions à notre aise, heureux, sachant que quelqu’un comprenait ce que veut notre cœur.
Ce que veut ce cœur collectif qu’est le MNJ c’est de faire devenir grand, très grand, le nous des oubliés, le nous des dépossédés, le nous des sans-voix et des sans-visage, le nous de la dignité rebelle, le nous de l’histoire d’en bas.
Ici, aujourd’hui, il y a des personnes qui viennent d’autres parties du monde et d’autres endroits du Niger.
La plus grande partie de ces personnes connaissent notre histoire.
Très peu de personnes savent que nous sommes des centaines de milliers de MNjustes et qu’il y a des milliers de communautés qui s’organisent, résistent et luttent.
Très peu de personnes savent ce qui s’est passé il y a Dix huit ans.
Et aujourd’hui, nous faisons exercice de mémoire, en évoquant nos compagnes et nos compagnons tombés au cours de cette lutte.
En évoquant le souvenir de ceux qui ne sont plus avec nous mais qui étaient là il y a dix huit ans, quand nous n’avions rien d’autre qu’une énorme rage et une énorme douleur à cause de l’injustice et de notre esclavage.
Nous voulons évoquer le commandant Khamo, Monsieur Wan Issik’, le Sub Tak et les insurgés de Tchinta qui périrent en combattant contre les forces d'opression au cours de ces dix huit ans de guerrilla.
Et aujourd’hui que notre chemin et ce nous que nous sommes sont plus grands dans le dénommé Autre Compagnon, évoquons ici notre jeune compagnon Ris.
En dix huit ans, jamais nous n’avons oublié nos prisonniers, nous avons toujours tout fait pour obtenir leur libération, et parfois nous mettons longtemps ou pas à les voir libres, mais nous nous battons pour leur liberté.
Aujourd’hui, nous sommes plus grands parce que nous traitons avec des organisations, des groupes, des collectifs, des familles et des personnes individuelles pour mener ensemble une lutte.
Et nous disons que c’est une lutte anti-exclusion et de gauche, parce que, tandis que certains veulent changer de gouvernement, nous, nous voulons changer notre pays et notre monde.
Dans cette lutte, certaines compagnes et certains compagnons sont prisonniers, nous ne les laisserons pas seuls, nous ne les oublierons pas.
Il y a des prisonniers politiques partout au Niger, des hommes et des femmes qui se battent pour la justice, la liberté et la démocratie pour nos peuples.
En tant que leurs compagnes et leurs compagnons que nous sommes, nous voulons que l’on sache que nous n’allons pas les oublier, que nous allons continuer à lutter pour leur liberté et pour que l’injustice qui les a jetés en prison soit réparée.
Au cours de notre premier circuit dans notre pays, nous avons trouvé que les personnes les plus décidées dans la lutte étaient partout les exclus.
Avec elles et eux, nous allons nous faire plus forts .
Nous avons aussi rencontré d’autres organisations politiques de gauche.
Certaines se sont contentées de venir voir si elles pouvaient tirer un quelconque bénéfice de l’Autre Campagne et sont reparties ou vont s’en aller ou nous allons les faire partir.
Mais il y a d’autres organisations honnêtes et conséquentes. Nous constatons de nombreuses différences entre leur manière et leur pensée et les nôtres, mais nous avons vu qu’elles se battaient avec détermination et qu’elles nous parlaient vrai.
Avec ces organisations, nous allons travailler de plus près pour apprendre plus de leurs histoires, de leurs luttes, de leurs manières, de leurs lieux et de leurs temps.
Dans notre parcours à travers le Niger d’en bas, nous avons aussi vu des endroits qui constituent des symboles de lutte et de résistance.
Obéissant aux ordres reçus, nous avons fait et nous ferons ce à quoi nous avons pensé pour faire savoir à chacune et à chacun ce que c’est que d’avoir pour compagnon le MNJ.
Le plus important, c’est que nous nous sommes rencontrés et que nous avons établi une relation respectueuse avec des peuples sur l’ensemble du Niger, et même avec certains dont le gouvernement de leur État ignorait l’existence.
Parmi eux, nous voudrions mentionner tout spécialement le peuple Peul, qui n’est pas respecté par les mauvais gouvernements et à qui on voudrait imposer une autorité sans tenir compte de la pensée et du sentiment de la communauté .
Compagnons
Aujourd’hui, nous évoquons notre histoire, nous nous rappelons qui nous sommes, où nous en sommes, comment nous voyons le Niger et le monde, ce que nous voulons faire et comment nous voulons le faire.
Nous nous rappelons qu’il y a dix huit ans, au petit matin, nous marchions comme nous avons l’habitude de marcher.
Nous étions seuls, nulle peur n’étreignait notre cœur et nous avons suivi notre chemin sans hésiter.
Il y a dix huit ans, là-haut sur les montagnes du Mt Gréboun ceux qui pensent qu’ils pensent nous ont jugés et condamnés, et aujourd’hui ils le font de nouveau.
Il y a dix huit ans, les mauvais gouvernements nous ont menacés de prison, nous ont promis de nous faire disparaître et de nous donner la mort, et aujourd’hui ils le font de nouveau.
Alors, en tant que Mnjustes que nous sommes, nous disons :
Si, il y a dix huit ans, quand nous étions seuls, nous ne nous sommes pas arrêtés, nous n’avons pas eu peur, nous ne nous sommes pas rendus.
Maintenant que nous avons de la compagnie sur notre route, dans notre marche et dans notre but, nous n’allons pas non plus nous arrêter.
Peu importe les menaces, les coups, les mensonges, l’oubli ou le mépris.
Nous n’avons pas peur de mourir en luttant.
Nous poursuivrons notre projet en ce qui concerne notre lutte conformément à notre plan.
Salut, compagnons Mnjustes
Joyeux anniversaire !
Des montagnes du Nord Est Nigerien.
Escarmouche à TAMAZLAKH
Information
Un pouvoir et une armée terroristes et, une communauté internationale insensible
Publié par le MNJ:La voix des Hommes libres à l'adresse 26.10.08
Egorger et découper des êtres humains est un acte criminel et barbare pratiqué par les seuls terroristes que le monde contemporain a redécouverts ces dernières années avec le terrorisme international.
Quiconque pratique ces horreurs est un extrémiste, un terroriste, ou, a des accointances avérées avec les terroristes internationaux.
Or le pouvoir et l’armée actuels du Niger s’illustrent dans cette cruauté barbare intolérable pour l’humanité. Des photos choquantes des actes humainement insupportables ; des actes terroristes, sont réalisées par leurs bourreaux sur le terrain puis se les envoient entre eux comme des trophées qui deviennent des images d’écran des téléphones portables.
Ainsi, afficher sur son portable une image de scène où un militaire égorge ou découpe en morceaux une personne est devenue la mode au sein des FAN. Nous disposons de plusieurs types de ces photos que les militaires s’envoient entre eux mais que nous ne publions pas à cause de leur caractère choquant pour le lecteur. Cependant, nous en faisons un dossier à toute fin utile.
Notre interrogation aujourd’hui est pour quoi la communauté internationale ferme-t-elle les yeux devant des crimes terroristes et génocidaires commis régulièrement par le pouvoir et l’armée actuels du Niger ?
Au nom de quels profit et intérêts (aussi vitaux soient-ils pour des pays ou des sociétés), les décideurs au nom de la communauté internationale doivent-ils fermer les yeux ou se taire (encourageant de la sorte les auteurs de pratiques abjectes en cours dans notre pays), devant les crimes de guerre et de génocide perpétrés quotidiennement par le pouvoir actuel du Niger et son armée dans le Nord de notre pays ?
Derniers actes :
- le 20 octobre 2008, 08 personnes découpées en morceaux par les Forces Armées “Nigériennes” (FAN) à ELMIKI,
- le 22 octobre 2008, 02 personnes tuées à TCHINTELOUST par les Forces Armées “Nigériennes” (FAN)
Le Mouvement.
Publié par La voix des Hommes libres à l'adresse 26.10.08
samedi 25 octobre 2008
A Ban KI MOON, Secrétaire Général des Nations Unies à New York
Armée nigerienne :terrorisme d'état et méthodes AL Qaïda:Ces images des bergers Touareg égorgés puis ensevelis dans des fosses communes au Nord Niger ont etés prises par les militaires nigeriens qui s'en delectent,comme des trophés, sur leurs téléphones portables, datent du 23 octobre 2008.No comment
A Ban KI MOON, Secrétaire Général des Nations Unies à New York
Monsieur le Secrétaire Général,
J’ai le triste honneur d’attirer à nouveau votre attention sur les exactions et les massacres perpétrés par le régime de l’ex-colonel Mamadou Tanja, Président du Niger.
Depuis, le 27 juin 2007 les ONG comme Amnesty Internationale (rapports du 21/09/07, 12/10/07, 19/12/07, 03/04/08…) et Human Right Watch (19/12/07), des partis politiques toutes tendances confondues (Parti Socialiste Française et les Verts Français) n’ont cessé d’interpeller l’opinion internationale sur les massacres des populations nomades touarègues du Nord Niger, sur les pillages et les destructions systématiques de leur cheptel, leur principal moyen de survie.
Le Président du Niger a donné les pleins droits à l’armée nigérienne notamment celui de commettre en toute impunité des exactions et de bafouer par la même la convention de Genève. Depuis plus d’un an, dans la région d’Agadez, capitale de l’Aïr (Nord du Niger), sous le fallacieux prétexte de contrer la révolution du Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ), les massacres de civils se succèdent. Les populations du Nord du Niger, prises en étau, sont victimes d’exactions perpétrées par les FAN (Forces Armées Nigériennes) :
- 3 vieillards dont un infirme découpés en morceaux à Tezerzeyt le 27 juin 2007
- 8 jardiniers exécutés aux environs d’Iférouane en septembre 2007
- 22 personnes exécutées à Inazawa, dont un Malien et un Algérien le 23 octobre 2007
- 4 civils exécutés d’une balle dans la tête et une dans le coeurs et enterrés dans une fosse commune aux environs de Tchirozérine le 22 novembre 2007
- 5 civils abattus aux environs d’Agadez le 23 novembre 2007
- 7 civils exécutés (5 commerçants dont 2 de nationalité libyenne, 2 chauffeurs) en présence du Commandant de zone de la région d’Agadez le 11 décembre 2007
- 17 personnes exécutés à Gougaram et Tin Teloust en décembre 2007
- 5 civils tués et 2 portés disparus, 43 maisons dont celle du maire de Dabaga détruites à l’arme lourde le 25 mars 2008
- 5 civils assassinés à Tidène (3 bergers et 2 jardiniers) le 27 mars 2008
- 14 personnes tuées à Tadak le 25 mai 2008
- 4 bergers assassinés à Tamazlagh le 29 juin 2008
- 7 morts et une dizaine de blessés graves à Tizémallet par des obus lancés par les FAN sur un campement le 26 juillet 2008
- 8 personnes enlevées et probablement égorgées au sud d’Iférouane le 23 octobre 2008
Comme le montre cette liste, on dénombre des dizaines de victimes civiles. Le général Moumouni Boureïma, chef d’état major des armées et les officiers supérieurs Djibrila Hima, Saliah, Salifou Mody, Maliki Boureïma et Namata Samna Boubé sont les principaux auteurs de ces assassinats. Ils sont par ailleurs impliqués dans l’assassinat de l’ancien président du Niger, Ibrahim Baré Mainassara le 9 avril 1999.
A cette énumération macabre viennent s’ajouter des dizaines de disparitions et des milliers de populations chassées de leurs terres pour permettre l’extraction intensive de l’Uranium par les multinationales (AREVA France et CNUC Chine). Les arrestations arbitraires, les tortures et les humiliations, souvent perpétrées sur des bases ethniques, sont le lot quotidien des populations du Nord du Niger. L’ensemble de la société civile est traumatisé par les agressions à répétitions et les méthodes inhumaines employées par l’État.
Le ministre de l’intérieur Albadé Bouba issu du parti de la mouvance présidentielle, le ministre de la communication et porte parole du gouvernement Mohamed Ben Omar, le secrétaire général de la société civile Nouhou Arzika à Niamey ont, à de multiple reprises, incité à la haine raciale et à l’épuration ethnique contre les Touaregs sur les ondes des radios et de la télévision nationale. Dans un débat radio-télévisé du 6 octobre 2007, repris par Le Républicain-Niger du 11 Octobre 2007, Nouhou Arzika soutenu par Mohamed Ben Omar a déclaré que l’on pouvait se débarrasser des Touaregs en 48 heures et qu’il ne suffisait pour cela qu’un seul mot d’ordre.
Les images ci-dessus valent mieux que tous les témoignages ; elles parlent d’elles-mêmes et racontent mieux que n’importe qui la barbarie et le terrorisme d’état perpétré à l’encontre de la population touarègue.
Que signifie le silence des chancelleries internationales siégeant à Niamey, au Niger ? Quelle explication donner au mutisme des ONG, des journalistes et de l’Union africaine et européenne ? Signifie-t-il que tout est permis à l’armée nigérienne aujourd’hui parce que le pays dispose des ressources en Uranium et en pétrole ? Un état peut-il décréter la fin d’un peuple au su et au vu de tous dans l’impunité la plus totale ? Que signifie le droit et les valeurs humaines sur notre planète aujourd’hui ?
Tout en Vous réitérant mes respectueuses salutations, j’espère et mon peuple avec moi, une réponse franche et immédiate de votre part pour que s’arrête le génocide des Touaregs au Niger
Omar M.Mokhtar
Le collectif Belge pour la paix au sahara
Ampliation/Union européenne/Union africaine/Amnesty Internationale/Human Right watch/ANDDH/CEN-SAD/CEDEAO/TPI.
vendredi 24 octobre 2008
Niger, Issouf ag Maha : J’accuse
vendredi 24 octobre 2008
Le gouvernement de la 5ème République a malheureusement réussi ce dont nous ont épargné les différents régimes qui se sont succédés au Niger depuis les indépendances. Même le régime brutal et dictatorial du feu Général Seyni Kountché a su observer durant ses treize ans de règne une attitude humaine vis-à-vis du sacré.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Le régime du président Tandja a, on se le rappelle, annoncé la couleur dès les premiers événements de février 2007. Les populations locales, tétanisées par la crainte de voir surgir un nouveau conflit dont elles ont gardé un souvenir des plus cauchemardesques, ont vite plaidé pour la paix et le retour du calme. Comme pour prouver à l’opinion que ceux qui ont par le passé opté pour la paix et l’unité nationale ne sont que des incapables, notre gouvernement s’est focalisé sur la manière forte et a vite fait de semer la panique tous azimuts au sein de la population. Les arrestations arbitraires, les tortures et les exécutions sommaires sont devenues une règle dans une région désormais sous régime militaire.
Comme pour pousser le bouchon à l’extrême, nos autorités tentent une pratique d’un autre âge, celle de conditionner l’opinion publique en semant la haine et le mépris.
On se rappellera toujours de cette conférence radiotélévisée animée par les tristement célèbres Nouhou Arzika et Ben Omar et par laquelle les deux personnages ont tenté d’embraser le pays en faisant usage des moyens de l’Etat et des medias publics. Lors de ce débat précipitamment organisé, il a été ouvertement proposé au peuple nigérien de se débarrasser pour de bon d’une partie de lui-même. Ils ont préconisé une épuration ethnique. 48 heures pour régler de manière définitive l’épineuse question du Nord.
Par la grâce du tout puissant, le peuple nigérien, épris de paix et de sagesse, a volontairement évité ce triste rendez vous de l’histoire. Malheureusement, nous constatons avec beaucoup d’amertume que si l’Etat du Niger a échoué dans ses lamentables provocations à l’endroit du peuple, il a réussi sa manœuvre chez les porteurs de tenue. Ceux-ci, conditionnés et stimulés par le caractère ethnique de la rébellion, (qualificatif que leurs responsables mettent en avant pour les dédouaner des actes immondes qu’ils leur permettent de commettre à l’égard de la population évoluant sur le site du conflit), se donnent à cœur joie à des méthodes comparables à celles utilisées naguère au Rwanda par d’autres frères qui eux aussi vivaient pourtant en harmonie. Comment comprendre de nos jours, qu’une armée républicaine massacre de paisibles citoyens dès lorsqu’elle croise ceux-ci en dehors des agglomérations ? Comment comprendre que ces mêmes soldats soient récompensés et décorés par la nation à chaque fois qu’ils commettent des actes aussi avilissants ?
...
Comment comprendre que le régime de la 5ème république réussisse en moins de 24 mois à rendre banale une telle barbarie ? Comment comprendre que, malgré l’éducation religieuse et le patriotisme supposés de nos soldats, l’image de la mort et du meurtre devienne à leurs yeux le symbole de la gloire et de la satisfaction ? Comment admettre qu’un régime qui se veut issu du peuple opère un tel lavage de cerveau à nos soldats au point d’en faire des machines de mort, prête à broyer leurs propres concitoyens, ceux avec qui ils sont sensés partager le meilleur et le pire, l’assurance et le doute ? Comment admettre que des hommes politiques, pour la majorité profondément humains, observent un silence complice face à une aussi grave dégradation de nos valeurs morales et républicaines ? Comment admettre que le gouvernement de la 5ème république veuille finir son mandat avec des mains maculées de sang. Comment admettre que l’homme à qui les Nigériens ont accordé leur confiance se complaise aujourd’hui dans la haine, la désolation, la détresse et la mort d’une partie de son peuple. Comment admettre que la communauté internationale et en particulier la France, obnubilée par le souci de préserver ses intérêts au Nord-Niger, se rende complice d’actes contraires à la valeur et à la dignité humaine ?
Comment comprendre que, sous couvert de la souveraineté nationale, les pays amis, l’Union africaine et la CEDAO admettent qu’un homme aveuglé par le pouvoir et la haine commette à travers son armée, des actes criminels qui seront de toute évidence jugés par l’histoire ? Au nom des populations du Nord-Niger, j’accuse le gouvernement du Niger de meurtre de plusieurs centaines d’innocents. J’accuse la communauté internationale toute entière de complicité et d’indifférence à l’égard de notre détresse et notre anéantissement.
Issouf Ag MAHA Maire du departement de Tchirozerine.
jeudi 23 octobre 2008
Enlèvement et Disparition Inquiétante
jeudi 23 octobre 2008
8 civils éleveurs ont été enlevés par les FAN le 20 octobre 2008 à 50 km au sud d’Iférouane.
Depuis, aucune nouvelles de ces personnes qui finiront très probablement par être retrouvées dans une fosse commune : pratique adorée par les FAN.
Le Mouvement.
Publié par La voix des Hommes libres à l'adresse 23.10.08
Choquant et Irresponsable
mercredi 22 octobre 08
Dans la nuit du 21 au 22 octobre 2008, une colonne des FAN passant la nuit à WARARATAKALT (TIDEN) égorgea 2 chamelles en laissant leurs 2 petits chamelons blatérer à leur sort.
Il s’agit là d’un acte doublement significatif :
- détruire par tous les moyens les sources de l’économie locale dans la zone de conflit,
- faire le plus de peine morale aux propriétaires du bétail abattu : rien n’est aussi pénible pour un éleveur que de se trouver dans ces conditions avec les petits animaux sans mères.
Le lendemain (22 octobre), donc ce matin, la colonne criminelle a continué vers ELMIKI.
Le Mouvement.
Publié par La voix des Hommes libres à l'adresse 22.10.08
Avec les rebelles touareg au Sahara
Michel Beuret hebdo.ch L’Hebdo (Suisse) 23-10-2008
jeudi 23 octobre 2008
Niger. Sous le sable, des tonnes d’uranium enrichissent l’Etat et les groupes étrangers. Mais cette ressource ne bénéficie en rien aux locaux, qui n’ont droit qu’au mépris. Certains ont pris les armes.
Le photoreporter suisse Philippe Dudouit est l’un des très rares journalistes à avoir pu photographier et accompagner la rébellion touareg sans se faire arrêter par les services nigériens et expédier en prison « pour haute trahison ».
Parti en mars 2008 dans l’extrême nord du Niger, il peut témoigner des crimes de guerre dont l’armée nigérienne s’est rendue coupable. « Elle détruit les villages, pille, abat les troupeaux. Des restes de villageois coupés en morceaux et enterrés à la hâte sous le sable ont aussi été retrouvés. »
La tension est très forte dans toute la zone de peuplement touareg, « ces gitans du désert que tout le monde méprise et rejette », au sud de l’Algérie, au nord du Mali et, plus encore, au Niger. Certains observateurs évoquent déjà le scénario d’un « Darfour bis » dans cette région du Sahara peuplée de 3 millions de Touareg. Comment en est-on arrivé là ?
La suite de l’article le mercredi, 29. octobre 2008...
mercredi 22 octobre 2008
Pillage et vols par les FAN à Tchintelous.
mardi 21 octobre 2008
Destruction à TCHINTELOUS, d’un véhicule des FAN
A 15h, ce mardi 21 octobre 2008, le MNJ a détruit un véhicule des FAN au niveau de TCHINTELOUS.
Nous faisons le serment que le pouvoir de Niamey et tous ceux qui lui assurent les arrières regretteront d’avoir rejeté les opportunités qui leur ont été offertes.
Le Mouvement.
Publié par La voix des Hommes libres à l'adresse 21.10.08
Perte d’un véhicule par les FAN, ce matin à ELMIKI
Perte infligée aux FAN ce 19 octobre 2008
Le Mercredi 15 octobre 2008, un avion militaire de reconnaissance s'est écrasé entre Madaouela et Gougaram.
samedi 18 octobre 2008
Mise en garde
Le Mercredi 15 octobre 2008, un avion militaire de reconnaissance s'est écrasé entre Madaouela et Gougaram.
Nous saisissons cette occasion pour informer l'opinion nationale que le MNJ dispose à ce jour d'un dispositif antiaérien opérationnel. Par conséquent, nous demandons à toutes les compagnies aériennes privées desservant Arlit, Agadez et Tahoua de suspendre jusqu'à nouvel ordre leur trafic et ce dans leur propre intérêt.
Le MNJ prendra ses responsabilités chaque fois qu'un avion mal identifié survolera ses bases.
Le Mouvement.
Publié par La voix des Hommes libres à l'adresse 18.10.08
dimanche 19 octobre 2008
Encore une Bavure à Tinzaouatène ??
Le Mercredi 15 octobre 2008, un avion militaire de reconnaissance s'est écrasé entre Madaouela et Gougaram
Mise en garde
Le Mercredi 15 octobre 2008, un avion militaire de reconnaissance s'est écrasé entre Madaouela et Gougaram.
Nous saisissons cette occasion pour informer l'opinion nationale que le MNJ dispose à ce jour d'un dispositif antiaérien opérationnel. Par conséquent, nous demandons à toutes les compagnies aériennes privées desservant Arlit, Agadez et Tahoua de suspendre jusqu'à nouvel ordre leur trafic et ce dans leur propre intérêt.
Le MNJ prendra ses responsabilités chaque fois qu'un avion mal identifié survolera ses bases.
Le Mouvement.
mercredi 15 octobre 2008
Communiqué du 13 octobre 2008 de l’ Alliance Nord Mali pour le Changement (ATNMC)
Ibrahim Ag Bahanga- Président de l’Alliance Nord Mali pour le Changement.
mardi 14 octobre 2008
Nous démentons les informations selon lesquelles « ma présence en Libye signifie retraite…pour ceux qui connaissent très mal le dossier Nord Mali ». Nous informons que les personnes résidents à Bamako entre autres le député ancien porte parole de l’Alliance Démocratique ne peut nullement parler ou négocier en notre nom.
Sur initiative des Autorités libyennes pour relancer, pour aider à une sortie de crise entre nous et les autorités maliennes que nous sommes en Libye depuis quelques jours, suite au geste de la libération des 44 militaires au mois de septembre. 4 autres officiers militaires sont toujours détenus par l’Alliance Nord Mali pour le Changement. S’agit-il d’une gestion qui consiste à faire libérer des militaires chaque fois qu’ils sont faits prisonniers lors des combats par les Touareg sans que suive derrière un dialogue politique ?
Si dans les jours qui viennent les autorités maliennes ne répondent pas à notre invitation de dialogue, elles assumeront ce rejet de dialogue qui pourrait avoir des répercussions graves dans les jours qui viennent sur le terrain, car notre mouvement est très présent sur l’ensemble des régions du Nord. Nous ne manquerons pas de saisir et de prendre à témoin une fois de plus la communauté internationale et les partenaires du Mali de cette politique des dupes qui consiste à remettre au lendemain tout espoir de réconciliation et de développement.
Signé Ibrahim Ag Bahanga Président de l’Alliance Nord Mali pour le Changement.
lundi 13 octobre 2008
NOUVELLES DES POPULATIONS DU NORD DU NIGER (Bulletin n°3)
NOUVELLES DES POPULATIONS DU NORD DU NIGER (Bulletin n°3)
Par Targuinca, lundi 13 octobre 2008
Le conflit s'éternise. Les populations civiles souffrent toujours de peur, d’exactions diverses et de misère. Le président Tandja nie toujours l’existence d’une rébellion armée et continue de refuser le dialogue avec le MNJ.
L’opposition gouvernementale est muette ; ceux qui osent élever la voix se font emprisonner. Mais le parti présidentiel se scinde en deux tendances : les fidèles de Mamadou Tandja et ceux de Hama Amadou, l’ex-premier ministre emprisonné, qui demandent sa libération, soutenus par la ligue nigérienne des Droits de l’homme ANDDN.
A grand renfort médiatique, le gouvernement en place prépare l’opinion publique à accepter un renouvellement de la Constitution qui autoriserait l’actuel président à briguer un troisième mandat.
Le 7 octobre 2008, Moussa Kaka, correspondant de Radio France Internationale ( RFI), de Reporters sans frontières et directeur de la radio privée Saraounya, est sorti de la prison où il était incarcéré depuis le 20 septembre 2007. Il était inculpé de « complicité d’atteinte à l’autorité de l’Etat » pour avoir eu, dans le cadre de son travail de journaliste, des entretiens téléphoniques avec Aghali Alambo, chef du Mouvement rebelle des Nigériens pour la Justice ( MNJ).
« Je suis très ému car je reviens de très loin, sincèrement à la limite des portes de l’enfer », a-t-il déclaré à la presse. La cour d’appel de Niamey avait ordonné sa mise en liberté provisoire « d’office ».
« Les faits sont requalifiés d’atteinte à l’intégrité du territoire national par entente avec des éléments du MNJ », a précisé l’avocat de Moussa. L’infraction, au départ considérée comme un crime, sera donc jugée comme un délit. Moussa Kaka est renvoyé devant le tribunal correctionnel.
La libération de Moussa Kaka n’est pas pour autant synonyme de libération de la presse. D’après un communiqué du 20 septembre 2008, le CSC (Conseil Supérieur de la Communication), autorité administrative censée être indépendante pour « garantir et assurer la liberté et la protection de la presse », est devenu un instrument de répression au service du pouvoir public : - Radio Sahara FM, émettant à Agadez, est fermée depuis six mois, - la Maison de la Presse est « fermée jusqu’à nouvel ordre » depuis le 30 juin 2008, - Abdoulaye Tiémogo, directeur de publication du « Canard déchaîné », est en exil.
Dans le Nord, les communes attendent toujours en vain l’argent en provenance des rentes minières ; une partie devait leur être redistribuée. Les Chinois qui ont obtenu des permis d’exploitation de gisements d’uranium se sont installés sur quatre ou cinq bases différentes, dont celle d’Azelik, l’ancienne cité du cuivre. Ils emploient plus de deux tiers de main d’œuvre chinoise et à peine un tiers de Nigériens, tous en provenance du Sud. Seuls, quelques cadres seraient issus de la population locale. La compagnie Areva, elle, recrute beaucoup de cadres, mais son principe d’exploitation s’appuie sur le tâcheronnage : les travaux seront répartis entre différentes petites entreprises qui feront jouer la concurrence pour obtenir leurs parts de marché. L’usage de la sous-traitance tire les salaires vers le bas et dégrade les conditions de travail et de sécurité des ouvriers.
La population du Nord du Niger, écartée de parties de plus en plus importantes de son territoire ancestral, se sédentarise majoritairement dans les bidonvilles ; une proportion croissante des habitants choisit de fuir la misère et le conflit, le nombre des réfugiés augmente sans cesse.
Nous avons toujours besoin de soutiens financiers pour aider ceux d’In Guezzam, près de la frontière algérienne.
Source:http://www.targuinca.org/blog/index.php?Rebellion-nord-niger
«Repli» des FAN de la zone de Eroug/Gougaram
vendredi 10 octobre 2008
«Repli» des FAN de la zone de Eroug/Gougaram
Le mardi 7 octobre, le MNJ a repris ses opérations militaires sur le terrain en expliquant pleinement les raisons qui l’y ont contraint.
Le même jour, nous donnions à 17h, donc avant la fin des combats de la journée, le bilan de notre première action contre les FAN.
Nous complétons ici le bilan de la journée de ce mardi 7 octobre et, nous communiquons ensuite un autre bilan qui est celui de cette journée de vendredi 10 octobre.
Ainsi, consécutivement à la première partie des combats de la journée du mardi 07 octobre, les 2 parties (MNJ et FAN) dépêchèrent chacune des renforts sur le lieu. Suite à ces renforts arrivés de part et d’autre, le bilan de la journée du mardi 7 octobre s’est alourdi, à nouveau du côté des FAN, par la :
- mort des 4 militaires,
- destruction d’un véhicule Toyota 4X4 et de ses équipements.
Du son côté, le MNJ déplore :
- la perte d’un de ses véhicules qui prit feu,
- 1 blessé léger.
Depuis, le MNJ continue son harcèlement contre les troupes de Niamey qui perdirent encore, à 14 heures ce vendredi 10 octobre :
- 4 militaires,
- 1 véhicule Toyota 4X4 équipé ; celui-ci a été littéralement détruit par le MNJ.
Suite à ce harcèlement continu, les troupes de Niamey stationnées dans la zone de Eroug/Gougaram se sont «repliées» à 15h30 vers Arlit.
La lutte continue sans relâche,
Le Mouvement.
NIGER : ETAT DES LIEUX D’UNE GUERRE OCCULTEE
Un reportage de Cham et Omar Mohamed
En 1995 les mouvements de rébellion touareg et le gouvernement du Niger signaient des accords de paix après cinq ans de conflit.
À l’époque les deux hommes qui avaient su faire la paix étaient le leader touareg Mano Dayak, et le président putschiste Ibrahim Maïnassara Baré. Les accords de paix prévoyaient l’intégration des combattants dans les différents corps nigériens, une autonomie politique du nord du pays et le développement du nord du pays.
Mais Mano Dayak disparaissait dans un étrange accident d’avion au moment de la signature des accords et trois ans plus tard en 1999 le président Baré qui était assassiné par le commandant de sa propre garde rapprochée.
Après avoir écarté du pouvoir tous les proches du président assassiné, le commandant meurtrier a, huit mois plus tard, organisé des élections pluralistes et cédé la place, en décembre 1999, à un président démocratiquement élu, Mamadou Tandja toujours au pouvoir aujourd’hui non sans avoir exigé une amnistie, inscrite dans la Constitution qui lui garantissait une impunité totale.
Du coup, les demandes d'ouverture d'enquête, notamment de l'Union européenne et des organismes de défense des droits de l'homme, sont demeurées lettre morte.
Depuis seule une petite partie des accords de paix ont été appliqué, principalement l’intégration des ex combattants dans l’armée, la douane la police et la gendarmerie et le Niger n’a cessé de voir son indice de développement reculer alors que les richesses des membres du gouvernement restent difficilement quantifiables. En 2005 le Niger subissait une grave crise alimentaire que l’actuel gouvernement s’évertuait à nier.
Pourtant le Niger est le quatrième producteur d’uranium au monde.
Mais en 40 ans d’exploitation (par la société française Cogéma devenue Areva), les populations nomades environnants les mines n’ont cessé de voir leur mode de vie se dégrader. Ainsi en plus de la pollution, les pâturages ont disparus de la zone d’exploitation et les éleveurs ruinés s’entassent en périphérie des villes.
Avec la crise énergétique mondiale actuelle l’uranium est redevenu à la mode et le gouvernement a, ces dernières années, vendu près de 240 permis de recherche et d’exploitation minières à des sociétés françaises, chinoises, sud Africaines et indiennes…
Ces permis ont été attribués sans la moindre consultation des populations nomades qui vivent dans ces régions. Il faut aussi préciser que selon le code foncier du Niger, à la différence des agriculteurs qui n’ont besoin que de cultiver un terrain pour en être propriétaire, les éleveurs nomades ont beau faire creuser des puits à leur frais, ils n’ont aucun titre de propriété officiel. Ainsi ils vivent et nomadisent sur les terres du gouvernement qu’il peut donc céder à qui lui semble bon.
C’est pour toutes ces raisons qu’un petit groupe d’ex rebelles a fomenté l’attaque d’un poste militaire en février 2007 et a déclaré la naissance du MNJ, le Mouvement des Nigériens pour la Justice.
Bientôt rejoint par de nombreux ex rebelles qui avaient intégrés les forces gouvernementales puis par des officiers de l’armée régulière (des ethnies Zermas et Haoussas) proches du président assassiné qui avaient vécus des arrestations arbitraires et parfois vécus en exil puis par les jeunes touaregs des villes qui subissaient les brimades des autorités, le MNJ a vu ses rangs enfler de manière exponentielle.
Sont aussi présents des membres d’autres factions armées les FARS (majoritairement Toubou) de l’Est du pays ainsi que certains éléments des milices Peuls de la région de Tilabérie à l’ouest du Niger.
Le MNJ qui se présente comme un mouvement national et non pas ethnique comme cela a pu être dit dans la presse est donc bien constitué de toutes les ethnies du pays et ce film s’en fait le reflet.
Ils sont aujourd’hui officiellement 2400 combattants dans les rangs du MNJ dans de nombreuses bases dans les montagnes de l’Aïr dans le nord du pays. Les téléphones satellites leurs permettent de communiquer facilement. Ils disposent des voitures et d’armes légères, (bien que tous les combattants ne soient pas armés) ainsi que des quelques armes lourdes (calibre 12,7 et 14,5) ainsi que de lances roquettes. Leur technique est d’attaquer des postes militaires isolés ou les convois militaires et de récupérer armes munitions et véhicules. Leur motivation et leur maîtrise du terrain leur donnent pour l’instant une supériorité indéniable sur l’armée loyaliste.
Les revendications principales du MNJ sont : une meilleure redistribution des ressources dégagées par l’exploitation des mines qui ne profitent qu’à Niamey, des emplois pour les habitants de la région qui en subissent aujourd’hui que les désagréments des mines (pollution et expropriations sans aucun des avantages : emplois et redistributions. le développement de ces régions, l’application des accords signés en 95 qui prévoyait l’intégration civile et militaires des combattants mais aussi l’abolition de la loi d’amnistie et la justice concernant l’assassinat du président Baré.
Le MNJ a libéré de nombreux prisonniers militaires et tenté d’ouvrir des négociations avec le gouvernement, pour l’instant sans succès.
De son côté le gouvernement a répondu de la manière la plus dure qui soit :
- Aucune reconnaissance de ce mouvement dont les membres sont qualifiés de bandits armés, d’apatrides et de trafiquants de drogue.
- Un état de mise en garde a été décrété depuis un an qui donne les pleins pouvoirs à l’armée et à la police pour arrêter quiconque est soupçonné de collusion avec les rebelles ainsi que l’instauration d’un couvre feu dans les villes du nord du pays.
- Le black out total de l’information et l’arrestation des journalistes qui ont voulu médiatiser cette lutte (Moussa Kaka le correspondant de RFI est sous les écrous depuis plus de 6 mois, les journalistes d’Arte Thomas Dandois et Pierre Cresson ainsi que le réalisateur indépendant François Bergeron qui ont eu droit à un mois de prison).
Mais le plus grave étant que ne pouvant mettre la main sur les rebelles et subissant de lourdes pertes, l’armée s’en prend aujourd’hui aux populations civiles désarmées : on dénombre ainsi plusieurs fosses communes, des exécutions sommaires d’éleveurs, des tortures, des viols…
L’armée a installé sa base dans la ville d’Iférouane, au centre de l’Aïr, qui a été littéralement vidée de ses 15000 habitants. Certains ont rejoints des parents dans d’autres villes du Niger, les plus pauvres sont restés aux abords de la ville sous des campements de fortune. Le gouvernement ne reconnaissant pas cette situation il a interdit aux ONG de se rendre dans cette région.
Ce film tourné entre février et mars 2008 dans différentes bases de la rébellion au nord du Niger, revient sur les raisons de la crise et tente à travers des scènes collectives et des entretiens, de rendre compte du quotidien des rebelles et des civils réfugiés dans cette zone, de leurs motivations et leurs espoirs ainsi que de leurs moyens d’action face au gouvernement.
mercredi 8 octobre 2008
"Le Destin confisqué", par Issouf ag MAHA - Préface de Pierre RABHI
mercredi 8 octobre 2008, par temoust
La guerre bat son plein sur toute la partie septentrionale du Niger avec son cortège de deuil, de haine et de désolation. Le gouvernement nigérien tente vainement de discréditer la rébellion du MNJ en qualifiant le phénomène de banditisme bénin ; pourtant les accrochages se multiplient dans l’Aïr et l’armée se venge sur les civiles qui sont massacrés en toute impunité. La classe politique et la presse indépendante prises en otage par un régime qui s’endurcit chaque jour davantage observent un silence de démission.
Issouf Ag MAHA nous plonge à travers les péripéties d’un peuple souvent incompris, dans les méandres d’une rébellion touarègue oubliée des medias et de l’opinion internationale.
Par cet acte, il tente de comprendre pourquoi les siens se sont vus contraints de prendre les armes pour se faire entendre face à la politique oppressive des pays qui les hébergent. Il nous décrit comment ce peuple, malmené par un Etat sensé le protéger et stimulé par la course effrénée à l’énergie nucléaire, assiste sans recourt à la confiscation de son territoire et de son destin.
Après "Touareg du XXIe siècle", "Le destin confisqué" est un témoignage saisissant, le cri du cœur d’un homme attaché à son pays, à sa culture et à la liberté.
- Avec les témoignages de Ibrahim Manzo Diallo, BMT (ancien travailleur des mines), Alain Joseph et Pierre Schmitt. - Postface de Michel Pons - Illustré d’une quarantaine de photographies : photos exclusives de l’auteur, et photos de Samuel Bourguet, Marielle Cartiaux et Pierre Schmitt
Parution fin octobre - Possiblité de pré-commande en ligne dans quelques jours. Pour plus d’information : tchinaghen@yahoo.fr Prix de vente : 15€ dont une participation de 5 € pour les projets humanitaires de l’Association Tchinaghen
Livre relié, 216 pages, format 13 x 20 cm © 2008
Tchinaghen Editions - ISBN : 978-2-9532925-0-3
Niger : Attaque du MNJ à Eroug
http://m-n-j.blogspot.com/ 07-10-2008
mercredi 8 octobre 2008
Par souci de favoriser la diplomatie en vue d’une sortie du conflit qui nous oppose aux autorités de Niamey par la voie du dialogue, nous avions suspendu, près 2 mois, toutes les actions militaires sur le terrain.
A l’opinion nationale et internationale ainsi qu’à tous les pays et institutions soucieux d’épargner à notre pays des épreuves encore douloureuses, nous avions ainsi apporté le gage de notre disposition et de notre bonne volonté pour une fin heureuse de la situation actuelle. Nous avions laissé le terrain libre à tous les bons offices qui malheureusement ont fini par mesurer par eux-mêmes, l’obstination des autorités de Niamey à ne pas vouloir la fin du conflit.
Que des supputations ! Le pouvoir de Niamey va jusqu’à annoncer que le MNJ n’existe plus et qu’en conséquence aucune intermédiation ne se justifie : des missions des autorités de Niamey furent même dépêchées à l’extérieur à cet effet !
Face à une si mauvaise foi et un tel refus de toute communication pour une solution négociée, le MNJ se trouve dans l’obligation de reprendre ses actions militaires.
Tôt ce matin, mardi 7 octobre, nous avons attaqué les FAN stationnés à Eroug, près de Gougaram. A 17h, les FAN ont enrégistré les pertes suivantes :
De nombreux morts,
4 véhicules détruits (3 Toyota 4x4 et 1 VLRA) ainsi que leur armement détruits,
D’importantes quantités d’Armes et de munitions récupérées par le MNJ.
Le Président, Aghali Alambo
mardi 7 octobre 2008
MNJ-FAN : Accrochages violents dans l'Aïr
Selon des sources au nord Niger, des violents accrochages ont opposé le MNJ et les FAN depuis ce matin. Le bilan est très lourd côté militaire. A l'heure où nous publions ce message, le bilan provisoire est de 4 véhicules militaires détruits avec leurs occupants. 4 VLRA ainsi que leurs équipements et des centaines d'armes de guerre ont été prises par les combattants du Mouvement des Nigeriens pour la Justice. Les éléments du MNJ qui continuent le ratissage de la zone, ont déclaré qu'ils assistent à une débâcle des FAN.
lundi 6 octobre 2008
Lettre de déclaration du Président de l'Internationale Touarègue à la première session du Mécanisme d'Experts sur les Droits des Peuples Autochtones
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IT/déclaration nations unies - genève
par JA08, le 4 Octobre 2008 à 20:54
Nations Unies - Genève
le 2 octobre 2008
Merci Monsieur le Président,
Madame, Messieurs les Experts,
Chers frères et sœurs autochtones,
Je voudrais commencer ma déclaration par un appel du bout du monde que je reprends de la sociologue M. Dedecker dans son ouvrage intitulé « je suis de ceux qui aiment le mouvement? » que lui a inspiré le peuple Touareg :
" Je vous écris du bout du monde. Il faut que vous le sachiez, souvent les pages s'envolent. De là où je vous écris, il arrive parfois qu'une chèvre affamée arrache une feuille de mon cahier et un pan de mon histoire disparaît, c'est pourquoi je m'efforce sans cesse de la réécrire. C'est le plaisir que la ceinture procure à la taille (proverbe Touareg)".
Aujourd'hui, je vous le dis depuis et de la part du bout du monde, « c'est le plaisir que la ceinture procure à la taille »:
Les groupes Touareg et le pays Touareg aspirent à la reconnaissance. Ils font partie de ce monde, font face avec leur moyen aux effets de la mondialisation, assistent aux désordres des systèmes politiques et économiques et le subissent car ils n'ont dans les mains aucun outil (mécanisme) qui leur permettent de faire entendre leurs voix.
Le désert préserve et conserve. Il forme des hommes et des femmes de valeur, aux capacités d'adaptation considérables.
Cet espace, autrefois considéré par les colonisateurs comme hostile, ingrat, parce qu'impropre à l'agriculture et à une colonisation de peuplements est aujourd?hui très convoité.
Or des populations avaient compris depuis des temps immémoriaux les adaptations nécessaires à convenir avec ce milieu et ont choisi d'y vivre selon un mode qui se poursuit encore et qu'il faut rendre durable.
Aujourd'hui ils sont simplement chassés de leur territoire ancestral ; la pression foncière exercée sur leur territoire est faite sans participation, sans indemnisation et sans solution durable de remplacement. Cette pression est exercée sur les meilleures terres pastorales du pays touareg.
Les groupes Touareg sont répartis entre 5 Etats dans lesquels leurs conditions d'existence et de citoyenneté sont inégales.
Pour permettre aux groupes Touareg de participer pleinement à leur avenir avec les outils des accords de l'OIT et de la déclaration sur les droits des peuples autochtones de 2007, je vous demande :
- D'oeuvrer pour rétablir la paix, car la prolongation de l'état de mise en garde en pays Touareg nourrit la guerre et aggrave la précarité, la pauvreté et empêche les initiatives ;
- D'oeuvrer pour une vrai politique d'éducation car ce sont les éduqués d'aujourd'hui qui prendront les responsabilités de demain ;
- Et enfin de permettre un développement soutenable qui profite à tous.
Pour cela, Monsieur le Président, Madame et Messieurs les Experts,
je vous demande, dans le cadre d'une procédure spéciale, d'obtenir une invitation permanente des Etats du pays Touareg pour organiser des forums populaires réunissant les groupes Touareg, les notables, les chefs traditionnels, les sociétés civiles et leurs représentants, afin que les Touareg saisissent l'occasion historique de se déterminer eux-mêmes, et en parfaite connaissance, par rapport à la déclaration historique des droits des peuples autochtones et conformément à son esprit.
Je lance un appel au Président de la Ligue des Tribus du Grand Sahara, Son Excellence et Président Mouammar Kadhafi, Guide du peuple Libyen, pour qu'il fasse confiance aux Touaregs en permettant l'organisation de ces forums spécifiquement Touareg desquels surgiront des conclusions sur la vision d'avenir des groupes Touareg dans leur pays.
J'invite également tous les Etats à permettre l'organisation de ces forums.
Je vous remercie.
Le Président de l'Internationale Touarègue
Déchets radioactifs de la mine d’Arlit : Les retombées radioactives devant nos portes
par JA08, le 6 Octobre 2008 à 10:42
Des gisements d'uranium sont exploités à moins d'une centaine de kilomètres de la frontière algéro-nigérienne par deux compagnies françaises dans la région d'Arlit au Niger. L'émanation des poussières radioactives et du gaz radon-222, poussés par les vents du Sud, traversent les frontières et se dispersent plus particulièrement sur une grande superficie du Sud algérien, détruisant pour toujours le système écologique. Cette émanation toxique tue les hommes, la flore et la faune, sur une échelle plus grande que les restes des essais nucléaires français au Sahara.
L'uranium du Niger est seulement indispensable au programme électronucléaire massif de la France, mais surtout pour la fabrication d'armes nucléaires, qui sont prohibées pour certains et permises pour d'autres. L'uranium du Niger, une fois traité sur site et délesté de ses déchets radioactifs, représente 96,5% du volume de minerai extrait, le ‘yellowcake' (concentré de minerai jaunâtre), une part est transportée vers le Libye par Agadez, le reste est acheminé au Bénin jusqu'au port de Cotonou.
Ce qui est inquiétant, c'est l'existence de la mine elle-même, car elle restera pour l'éternité une grande source d'émanation de la radioactivité, tuant à petit feu les populations d'Afrique (voir tableau 1). Libéré en grande quantité par l'activité minière et les déchets radioactifs, le gaz radon-222, élément radioactif, qui peut parcourir des milliers de kilomètres en quelques jours sans jamais s'éloigner de la surface du sol, à cause de sa densité et la pesanteur. Le radon s'émane aussi en grande quantité des montagnes de résidus radioactifs, qui jonchent auprès des mines et aussi par les cheminées d'aération de la mine. A Arlit, une montagne de 15 m de haut sur une superficie de 85 hectares de surface et d'un volume de 12,5 millions de tonnes de résidus radioactifs est soumise au gré des vents qui transportent ses poussières sur des milliers de kilomètres.
Sur le site de la mine d'Arlit, des mesures faites clandestinement par des ONG européennes donnent une teneur moyenne de 49 000 Bg/kg pour le thorium 230, 57 000 Bg/kg pour le radium 226 et 54 000 Bg/kg pour le plomb 210, soit une radioactivité totale supérieure à 500 000 Bg/kg, si l'on ajoute la contribution des 14 descendants de l'uranium (voir tableau 1). Laissés à l'air libre, la poussière de résidus radioactifs et le gaz radon-222 sont emportés par les vents dominants, soufflant du sud vers le nord, jusqu'en profondeur du territoire algérien.
A Tamanrasset comme à Adrar des morts suspectes dues à l'irradiation radioactive ont été enregistrées, la plupart des habitants du Sud algérien portent un cancer des poumons, les enfants dès leur jeune âge souffrent des difficultés respiratoires, les services sanitaires ont relevé sur la population des signes de stress et de perte de mémoire, d'autres sont apparues: les cancers de la peau, les cancers de gorge, les déformations physiques, la chute de cheveux à un âge prématuré, etc. Des mesures hasardeuses qui ont été faites dans différents sites du sud du pays se sont avérées alarmantes et quelques fois elles dépassent largement le seuil de radioactivité admis pour l'homme et la nature.
Les désastres dans l'environnement
L'émanation des nuages toxiques et radioactifs de la mine d'Arlit, sur les régions touristiques classées patrimoine national, mérite plus qu'une attention particulière de la part des autorités algériennes entre autres le ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire qui fait la sourde oreille aux alarmes sur les calamités qui rongent notre pays.
L'AIEA a le plein pouvoir des Nations unies pour contrôler l'exploitation anarchique des mines et sa destination, mais aussi de s'inquiéter des conséquences environnementales dramatiques qui s'abattent sur les pays d'Afrique limitrophes aux sites miniers d'uranium.
Le radon-222 obtenu par la décomposition de l'uranium U-238 est extrêmement nocif pour la faune, la flore et le monde animal.
Dans le Hoggar, les arbres, les petites et les grandes herbes ont disparu, le sol nu est devenu stérile pour longtemps: l'irradiation radioactive est pour une grande part dans le changement climatique de notre planète.
Cette agression de la nature par l'homme riche a des répercussions négatives sur la vie économique de la contrée, les habitants de l'extrême sud survivant que de l'élevage chamelier et caprin et du tourisme, ces deux activités sont complètement effacées à cause de la disparition de la nature causée par les émissions de la radioactivité de la mine d'Arlit au Niger.
Des conséquences dramatiques sur le site de la mine
Pour ce qui est sur le site, le traitement du minerai exige l'usage de produits chimiques toxiques: ammoniaque, acide chlorhydrique, kérosène et eau oxygénée. Ces substances sont systématiquement déversées dans l'environnement qui engendre des réactions chimiques donnant des résultats épouvantables de toxicité.
Le plus grand risque pour l'environnement est dû aux résidus miniers laissés par le broyage et le traitement du minerai d'uranium. Ces résidus conservent 85% de la radioactivité du minerai d'origine sous forme de produits de désintégration qui se régénèrent sans cesse.
Pour extraire le minerai, il faut décaper de grandes surfaces aux alentours de la mine qui vont rester stériles pendant toute la vie de la terre à cause du dégagement en surface du radon.
Les tas de résidus miniers contiennent également des matières chimiques toxiques: acides, arsenic, nitrates et métaux lourds, où pendant la saison des pluies l'eau chargée s'infiltre dans la nappe phréatique et la pollue.
Lorsqu'il se désintègre, l'uranium émet de l'énergie et se transforme en substances diverses qui se désintègrent à leur tour, tout en produisant de l'énergie radioactive (voir tableau 1). Ces matières émettent des radiations de faible intensité capables de pénétrer les cellules et de modifier les molécules nécessaires à un fonctionnement normal du corps. Les effets nocifs des radiations atomiques: cancer, leucémie, problèmes de reproduction, troubles génétiques et troubles de la vision sont les maladies les plus propagées par la radioactivité.
Ambiguïté sur les chiffres communiqués par l'AIEA
Les mines du Niger sont exploitées par deux compagnies françaises :
La SOMAIR (Société des Mines de l'Aïr, créée en 1968) qui exploite l'uranium par carrière à ciel ouvert dans des gisements à une teneur de 3 à 3,5 kg par tonne. Sa production actuelle est de 1.400 tonnes par an, elle en a extrait plus de 51.000 tonnes.
La COMINAK (Compagnie Minière d'Akouta, créée en 1974) qui exploite d'autres gisements à une teneur de 4,5 à 5 kg d'uranium par tonne par travaux de galeries, elle produit 2.300 tonnes par an, elle a extrait plus de 68.000 tonnes.
D'autres mines découvertes ne sont pas encore exploitées.
Ces deux compagnies sont des filiales du groupe français AREVA-COGEMA, qui détient 63,4% du capital de la SOMAIR et 34 de celui de la COMINAK, le reste est partagé entre l'ONAREM (Etat du Niger), OURD (Japon) et ENUSA (Espagne). Ces compagnies françaises produisent plus de 3700 tonnes d'uranium par an, soit 11% de la production mondiale. L'extraction de l'uranium du sol nigérien assure 70% des rentrées en devises du pays, alors que la population ne bénéficie presque de rien de cette drôle d'aubaine, juste de quoi acheter leur linceul.
La présence française est contestée par toute la population autochtone pour son comportement néo-colonialiste et raciste dans les camps de la mort.
Les compagnies françaises d'extraction de l'uranium au Niger sont très influentes sur le gouvernement nigérien, sur la vie politique du pays. Cependant, la population du Niger compte parmi les gens les plus pauvres de la planète qui travaillent dans un environnement parmi les plus mortels qui soient pour fournir de l'énergie aux nations les plus riches et alimentent leurs bombes par le combustible nucléaire qui sera utilisé contre eux.
La France exploite aussi plus de 7 mines sur son territoire, produisant 1400 tonnes d'uranium/an, au total elle produit 5100 tonnes d'uranium avec la mine d'Arlit. Selon l'AIEA, la France possède 59 réacteurs nucléaires en service pour produire de l'électricité. Ces réacteurs répartis sur 19 centrales nucléaires produisent 80% de l'énergie électrique française, évaluée à 63 gigawatts (1 milliards de watts). Les Etats-Unis possèdent 104 réacteurs en service développant une puissance totale de 99 GW, le reste du monde produit 208 GW.
Source: le quotidien d'Oran
par Y. Merabet
vendredi 3 octobre 2008
Bordeaux, 9, 10 et 11 octobre 08 : "Les conflits armés en Afrique, ...le conflit Touareg "
vendredi 3 octobre 2008, par temoust
LES CONFLITS ARMES EN AFRIQUE, APPROCHES GLOBALES, CONTEXTE GLOBAL
Bordeaux – 9, 10 et 11 octobre 2008
Centre d’étude d’Afrique noire/ Institut d’études politiques
EN SAVOIR PLUS !
Jeudi 9 octobre 2008 -Après-midi
17.00 19.00 | Atelier 4
LE CONFLIT TOUAREG
Discutant : René Otayek | CEAN, Sciences Po Bordeaux (Salle Senghor)
- Pierre Boilley | Centre d’études des mondes africains, Paris
Géopolitique africaine et rébellions touarègues : singularités et constantes (1960-2008)
- Frédéric Deycard | Centre d’études d’Afrique noire, University Berkeley
Culture politique et mobilisations touarègues. Le Niger rebelle, de Kaocen au MNJ
- Yvan Guichaoua |Centre for Research on Inequality, Human Security and Ethnicity, University of Oxford
Comment le Mouvement des Nigériens pour la Justice mobilise-t-il des combattants ? Résultats préliminaires
- Georg Klute | Universität Bayreuth, Bayreuth
Local and Global Actors in the Algerian-Malian Borderland
Areva : négociations secrètes
Africa Intelligence - France -01-10-08
jeudi 2 octobre 2008
AFRICA ENERGY INTELLIGENCE - Edition française n°589 - 01/10/2008
La négociation pour la mise en place du méga projet d’uranium d’Imouraren est âpre et compliquée entre Areva et le président Tandja. Enquête exclusive.
Anne Lauvergeon, la présidente du groupe Areva, n’a pas encore vu le bout du tunnel de son nouveau projet d’Imouraren (un milliard $ pour 5 000 t/an d’uranium). Déjà, l’ex-sherpa de François Mitterrand a été à Canossa au début de l’année, en se rendant à Niamey, pour payer "le juste prix" de l’uranium nigérien sous la pression du marché et de la concurrence chinoise. Le prix du kilo pour le groupe français est ainsi passé de 27 300 F CFA début 2007 (alors qu’il était déjà de 135 000 F CFA sur le marché Spot ) à 40 000 F CFA fin 2007 et 80 000 F CFA pour 2008. Le président Mamadou Tandja a également obtenu de bénéficier de 900 t d’uranium à commercialiser, soit environ la part de l’Etat dans les compagnies Somaïr et Cominak. Enfin, Areva a accepté de verser 15 milliards F CFA d’impôts anticipés (LC nº534). Aujourd’hui, c’est le même bras de fer sur la répartition de la future manne d’Imouraren. Selon nos informations, le président nigérien souhaiterait que l’Etat dispose de 40% dans le capital de la société d’exploitation contre 33% proposés par Areva. Et sur ces 33%, la part de commercialisation de l’uranium pour le Niger ne serait que de 13%. Les deux parties ne s’entendent pas non plus sur la fiscalité. Autre décision stratégique : le chef de l’Etat a demandé au groupe français qu’il s’engage sur la construction d’une voie ferrée jusqu’à Dosso (région de Tahoua) pour évacuer le yellow cake par le port de Cotonou… A suivre.
Après la visite à Niamey à la mi-août de Sébastien Montessus, vice-président exécutif des activités minières d’Areva, la négociation se poursuit avec l’amiral (à la retraite) Thierry d’Arbonneau, le missi dominici du groupe sur certains dossiers sensibles africains. Ce dernier s’était cependant fait "doubler" à Bangui par une autre équipe dont "l’expert" était Georges Forrest, le roi des mines du Congo-K (LC nº547).
source temoust
L'insécurité persiste, malgré l'arrestation d'un chef rebelle
30 septembre 2008 - IRIN
Tandis que le gouvernement s’efforce d’assurer la sécurité dans le nord du pays en prenant des mesures répressives à l’encontre d’une milice accusée d’avoir orchestré dernièrement le meurtre de Touaregs, la paix durable reste hors d’atteinte, dans cette région, face à d’anciens combattants rétifs, à la pauvreté extrême des populations du Sahel, et au trafic de drogue, selon les analystes.
Les autorités maliennes ont annoncé avoir arrêté des dizaines de suspects, membres de la milice Ganda Izo (« les enfants de la terre »), dont Amadou Diallo, le chef de la milice, qui s’était réfugié au Niger voisin après l’enlèvement et le meurtre de quatre civils de la communauté des Touaregs au cours d’une foire organisée le 1er septembre à Gao, au Mali, à l’occasion d’une célébration musulmane.
Loin d’être apaisée par les mesures de répression du gouvernement, Raichatou Wallet Altanata, lobbyiste touareg des droits humains, estime que même les bonnes intentions peuvent provoquer une réaction violente. « Je crains que la traque et les arrestations massives des miliciens par le gouvernement ne puissent avoir l’effet contraire sur leur mouvement [la milice] ».
Mme Altanata craint qu’en représailles, des meurtres ne soient commis par la milice contre la communauté touareg du nord.
Ganda Izo, une milice principalement composée de membres des communautés Peuls et Songhaïs, rappelle à Mme Altanata de sanglants souvenirs de Ganda Koy, le mouvement paramilitaire qui l’a précédée, dans les années 1990 ; ce mouvement, qui s’est livré à l’exécution massive de civils touaregs en 1993 et 1994, aurait été soutenu, pour ce faire, par le gouvernement.
Les gouvernements du Mali et du Niger voisin ont tous deux été accusés d’avoir violemment réprimé les précédentes révoltes touaregs, forçant des milliers de Touaregs à fuir en Libye, en Algérie et au-delà, depuis 1996.
Passé sanglant, avenir radieux ?
Depuis près de deux décennies, diverses factions rebelles touaregs prennent les armes périodiquement contre leurs gouvernements, à la fois au Niger et au Mali, pour réclamer un meilleur accès aux services dans une région nord sujette à la sécheresse, ainsi que l’autonomie des communautés touaregs nomades de la région nord-est.
Plusieurs accords de paix ont été signés entre les gouvernements et les groupes rebelles touaregs depuis le début des années 1990, qui ont permis d’assurer plusieurs années de calme relatif jusqu’à la reprise des violences au Mali, en mai 2006, et au Niger, en février 2007.
Cette fois-ci, le gouvernement nigérien a refusé de négocier avec les rebelles. Dans le même temps, le gouvernement malien et les rebelles touaregs ont suspendu, le 31 août 2008, les pourparlers de paix engagés sous les auspices de l’Algérie, même si ceux-ci devraient néanmoins se poursuivre ces prochains jours, dès la fin du Ramadan, mois de jeûne musulman.
Mais pour Naffet Keita, anthropologue à l’université de Bamako, qui a publié des travaux sur les révoltes touaregs, les conditions qui avaient donné lieu à des flambées de violence ethnique soutenue par le gouvernement, en réaction aux précédentes rébellions touaregs, ne sont plus réunies. « Les individus qui ont sauvagement tué quatre Touaregs le 1er septembre ont eu tort de croire qu’ils seraient protégés par l’Etat, comme ils l’ont été par le passé. Nous ne sommes plus à la même époque », a affirmé M. Keita.
Bien que, selon M. Keita, l’armée malienne soit désormais plus juste, l’anthropologue, comme d’autres analystes, pense que certains obstacles l’empêchent encore d’assurer une sécurité durable dans la région.
Une intégration hasardeuse
Les efforts déployés précédemment en vue d’intégrer les anciens combattants dans l’armée nationale malienne n’ont pas été efficaces, selon Faradji Ag Bouteya, officier de l’armée dans l’administration territoriale malienne : « les rebelles qui sont entrés dans l’armée ne se sont jamais vraiment détachés de leurs mouvements ».
Selon M. Bouteya, après l’accord de paix de 1996, destiné à mettre fin à plusieurs années de révolte touareg dans le nord du Mali, environ 12 000 anciens rebelles touaregs ont été intégrés dans l’armée, les forces paramilitaires et la fonction publique, dont certains ont alors déserté.
« Ils n’étaient pas habitués à la discipline militaire, ils voulaient avoir la vie facile, [mais] ils voulaient attirer l’attention de l’Etat, alors ils ont choisi un raccourci en prenant de nouveau les armes ».
D’après M. Keita, l’armée n’était pas suffisamment entraînée ni préparée à absorber ces nouvelles vagues de combattants, dont certains occupaient des postes à responsabilité. « Ce sont des officiers qui n’ont jamais eu de supérieur. Cette situation [peut être] dangereuse pour tout le monde. S’il y a une nouvelle vague d’intégration, nous risquons de tomber dans le même piège [tensions exacerbées entre les anciens rebelles touaregs et l’armée] ».
Développement retardé
Dans les années 1970, des périodes de sécheresse ont commencé à décimer le bétail des éleveurs, à rétrécir la surface cultivable et à plonger les communautés rurales, y compris les nomades qui vivaient à la lisière du désert du Sahara, dans une plus grande pauvreté.
Le Mali se trouve systématiquement au bas du classement annuel établi par les Nations Unies sur les conditions de vie des populations du monde, mesurées en fonction de l’espérance de vie, de l’éducation et des revenus.
Mais d’après Mahomed Ag Mahmoud, directeur de l’Agence publique pour le développement du nord, le gouvernement fait de son mieux, et a investi, depuis 2006, 3,6 millions de dollars dans les infrastructures, les sources d’eau et la microfinance dans le nord du pays. « De plus, il est estimé qu’au cours des 10 prochaines années, le gouvernement investira 1,5 milliard de dollars de plus dans la région nord ».
Mais pour Mme Altanata, qui travaille avec l’Association pour la promotion de la paix, du développement et des droits humains, le chiffre est douteux. « Les mesures de développement prises par l’Etat, et que l’Etat s’est engagé à prendre restent ni plus ni moins ce qu’elles sont : des engagements hypothétiques. Si vous allez dans le nord, [vous allez voir qu’on] ne dirait pas que des millions y ont été injectés ».
Trafic de drogue
L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime a recensé un plus grand nombre de saisies de drogue et une recrudescence du trafic via le désert du Sahara, ces dernières années. Selon les enquêteurs, la drogue arrive de différents ports d’Afrique de l’Ouest, est acheminée à travers le désert, avant d’être envoyée vers les marchés lucratifs de l’héroïne et de la cocaïne, en Europe.
Les rebelles touaregs ont nié tout rôle important dans le trafic de drogue, tout en admettant à IRIN, sous couvert de l’anonymat, que les trafiquants faisaient appel à leurs services en tant que guetteurs ou, à l’occasion, de chauffeurs.
« On en sait moins que les gens croient sur le trafic de drogue. On aimerait bien être plus impliqués. Nos jeunes n’ont pas de travail. Au moins, ça nous rapporterait un peu d’argent. Mais les Arabes sont jaloux de leur trafic et ne nous laissent pas nous approcher de trop près. Tout au plus, ils peuvent faire appel à nous pour guetter les forces de sécurité en nous faisant passer pour des éleveurs – vous savez, ces vieillards qui n’ont pas de bêtes, mais qui attendent au beau milieu du désert », a déclaré à IRIN un rebelle touareg, qui a participé aux insurrections, à la fois au Mali et au Niger.
Selon Mahamadou Diagouraga, directeur de la Commission malienne de paix et de réconciliation, même dans les meilleures circonstances, le trafic de drogue menace la sécurité dans le nord : « le trafic de drogue et la progression de l’islamisme algérien dans notre pays font du nord un terreau fertile. Même si nous contrôlions totalement cette région, je pense que, même dans ce cas-là, la paix à laquelle nous aspirons ne serait pas près d’être établie ».
Tous droit de reproduction et de représentation réservés
source: Jeune Afrique
Tandis que le gouvernement s’efforce d’assurer la sécurité dans le nord du pays en prenant des mesures répressives à l’encontre d’une milice accusée d’avoir orchestré dernièrement le meurtre de Touaregs, la paix durable reste hors d’atteinte, dans cette région, face à d’anciens combattants rétifs, à la pauvreté extrême des populations du Sahel, et au trafic de drogue, selon les analystes.
Les autorités maliennes ont annoncé avoir arrêté des dizaines de suspects, membres de la milice Ganda Izo (« les enfants de la terre »), dont Amadou Diallo, le chef de la milice, qui s’était réfugié au Niger voisin après l’enlèvement et le meurtre de quatre civils de la communauté des Touaregs au cours d’une foire organisée le 1er septembre à Gao, au Mali, à l’occasion d’une célébration musulmane.
Loin d’être apaisée par les mesures de répression du gouvernement, Raichatou Wallet Altanata, lobbyiste touareg des droits humains, estime que même les bonnes intentions peuvent provoquer une réaction violente. « Je crains que la traque et les arrestations massives des miliciens par le gouvernement ne puissent avoir l’effet contraire sur leur mouvement [la milice] ».
Mme Altanata craint qu’en représailles, des meurtres ne soient commis par la milice contre la communauté touareg du nord.
Ganda Izo, une milice principalement composée de membres des communautés Peuls et Songhaïs, rappelle à Mme Altanata de sanglants souvenirs de Ganda Koy, le mouvement paramilitaire qui l’a précédée, dans les années 1990 ; ce mouvement, qui s’est livré à l’exécution massive de civils touaregs en 1993 et 1994, aurait été soutenu, pour ce faire, par le gouvernement.
Les gouvernements du Mali et du Niger voisin ont tous deux été accusés d’avoir violemment réprimé les précédentes révoltes touaregs, forçant des milliers de Touaregs à fuir en Libye, en Algérie et au-delà, depuis 1996.
Passé sanglant, avenir radieux ?
Depuis près de deux décennies, diverses factions rebelles touaregs prennent les armes périodiquement contre leurs gouvernements, à la fois au Niger et au Mali, pour réclamer un meilleur accès aux services dans une région nord sujette à la sécheresse, ainsi que l’autonomie des communautés touaregs nomades de la région nord-est.
Plusieurs accords de paix ont été signés entre les gouvernements et les groupes rebelles touaregs depuis le début des années 1990, qui ont permis d’assurer plusieurs années de calme relatif jusqu’à la reprise des violences au Mali, en mai 2006, et au Niger, en février 2007.
Cette fois-ci, le gouvernement nigérien a refusé de négocier avec les rebelles. Dans le même temps, le gouvernement malien et les rebelles touaregs ont suspendu, le 31 août 2008, les pourparlers de paix engagés sous les auspices de l’Algérie, même si ceux-ci devraient néanmoins se poursuivre ces prochains jours, dès la fin du Ramadan, mois de jeûne musulman.
Mais pour Naffet Keita, anthropologue à l’université de Bamako, qui a publié des travaux sur les révoltes touaregs, les conditions qui avaient donné lieu à des flambées de violence ethnique soutenue par le gouvernement, en réaction aux précédentes rébellions touaregs, ne sont plus réunies. « Les individus qui ont sauvagement tué quatre Touaregs le 1er septembre ont eu tort de croire qu’ils seraient protégés par l’Etat, comme ils l’ont été par le passé. Nous ne sommes plus à la même époque », a affirmé M. Keita.
Bien que, selon M. Keita, l’armée malienne soit désormais plus juste, l’anthropologue, comme d’autres analystes, pense que certains obstacles l’empêchent encore d’assurer une sécurité durable dans la région.
Une intégration hasardeuse
Les efforts déployés précédemment en vue d’intégrer les anciens combattants dans l’armée nationale malienne n’ont pas été efficaces, selon Faradji Ag Bouteya, officier de l’armée dans l’administration territoriale malienne : « les rebelles qui sont entrés dans l’armée ne se sont jamais vraiment détachés de leurs mouvements ».
Selon M. Bouteya, après l’accord de paix de 1996, destiné à mettre fin à plusieurs années de révolte touareg dans le nord du Mali, environ 12 000 anciens rebelles touaregs ont été intégrés dans l’armée, les forces paramilitaires et la fonction publique, dont certains ont alors déserté.
« Ils n’étaient pas habitués à la discipline militaire, ils voulaient avoir la vie facile, [mais] ils voulaient attirer l’attention de l’Etat, alors ils ont choisi un raccourci en prenant de nouveau les armes ».
D’après M. Keita, l’armée n’était pas suffisamment entraînée ni préparée à absorber ces nouvelles vagues de combattants, dont certains occupaient des postes à responsabilité. « Ce sont des officiers qui n’ont jamais eu de supérieur. Cette situation [peut être] dangereuse pour tout le monde. S’il y a une nouvelle vague d’intégration, nous risquons de tomber dans le même piège [tensions exacerbées entre les anciens rebelles touaregs et l’armée] ».
Développement retardé
Dans les années 1970, des périodes de sécheresse ont commencé à décimer le bétail des éleveurs, à rétrécir la surface cultivable et à plonger les communautés rurales, y compris les nomades qui vivaient à la lisière du désert du Sahara, dans une plus grande pauvreté.
Le Mali se trouve systématiquement au bas du classement annuel établi par les Nations Unies sur les conditions de vie des populations du monde, mesurées en fonction de l’espérance de vie, de l’éducation et des revenus.
Mais d’après Mahomed Ag Mahmoud, directeur de l’Agence publique pour le développement du nord, le gouvernement fait de son mieux, et a investi, depuis 2006, 3,6 millions de dollars dans les infrastructures, les sources d’eau et la microfinance dans le nord du pays. « De plus, il est estimé qu’au cours des 10 prochaines années, le gouvernement investira 1,5 milliard de dollars de plus dans la région nord ».
Mais pour Mme Altanata, qui travaille avec l’Association pour la promotion de la paix, du développement et des droits humains, le chiffre est douteux. « Les mesures de développement prises par l’Etat, et que l’Etat s’est engagé à prendre restent ni plus ni moins ce qu’elles sont : des engagements hypothétiques. Si vous allez dans le nord, [vous allez voir qu’on] ne dirait pas que des millions y ont été injectés ».
Trafic de drogue
L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime a recensé un plus grand nombre de saisies de drogue et une recrudescence du trafic via le désert du Sahara, ces dernières années. Selon les enquêteurs, la drogue arrive de différents ports d’Afrique de l’Ouest, est acheminée à travers le désert, avant d’être envoyée vers les marchés lucratifs de l’héroïne et de la cocaïne, en Europe.
Les rebelles touaregs ont nié tout rôle important dans le trafic de drogue, tout en admettant à IRIN, sous couvert de l’anonymat, que les trafiquants faisaient appel à leurs services en tant que guetteurs ou, à l’occasion, de chauffeurs.
« On en sait moins que les gens croient sur le trafic de drogue. On aimerait bien être plus impliqués. Nos jeunes n’ont pas de travail. Au moins, ça nous rapporterait un peu d’argent. Mais les Arabes sont jaloux de leur trafic et ne nous laissent pas nous approcher de trop près. Tout au plus, ils peuvent faire appel à nous pour guetter les forces de sécurité en nous faisant passer pour des éleveurs – vous savez, ces vieillards qui n’ont pas de bêtes, mais qui attendent au beau milieu du désert », a déclaré à IRIN un rebelle touareg, qui a participé aux insurrections, à la fois au Mali et au Niger.
Selon Mahamadou Diagouraga, directeur de la Commission malienne de paix et de réconciliation, même dans les meilleures circonstances, le trafic de drogue menace la sécurité dans le nord : « le trafic de drogue et la progression de l’islamisme algérien dans notre pays font du nord un terreau fertile. Même si nous contrôlions totalement cette région, je pense que, même dans ce cas-là, la paix à laquelle nous aspirons ne serait pas près d’être établie ».
Tous droit de reproduction et de représentation réservés
source: Jeune Afrique
mercredi 1 octobre 2008
L’uranium devient un élément crucial au Niger : les rebellions touarègues font peser la menace d’une conflagration sahélienne
Jeremy Keenan, professeur d’Anthropologie à l’Université de Bristol
mercredi 1er octobre 2008, par temoust
« L’articla analyse les causes et conséquences des actuelles rébellions au Niger et au Mali. On attribue généralement la rébellion plus importante et plus étendue du Niger, aux demandes des Touaregs nigériens pour une part plus importante et plus équitable des revenus de l’uranium, mais l’article révèle que les deux rébellions sont beaucoup plus complexes, centrées autour des griefs associés à la marginalisation, aux problèmes du foncier indigène et à l’exploitation des ressources minières. L’autre élément clé est l’impact sur la région de la guerre globale contre la terreur ; les impérialismes et subimpérialismes concurrents ; les intérêts connexes des compagnies minières internationales, les menaces sur l’environnement et les intérêts des trafiquants internationaux de drogues. L’article détaille également les sévices infligés aux populations civiles au Niger et au Mali par les militaires récemment entraînés par les Américains. »
Cet article est le résumé en français de l’intégralité d’un article en anglais de Jeremy Keenan, professeur d’Anthropologie à l’Université de Bristol, paru dans la revue "Review of African Political Economy, No. 117:449-466".
Abstract
Introduction
Rappel des événements Tin Zawatène en Février 2008. Les américains sont prévenus de ne pas voyager dans la région du Nord Mali couverte de mines et aux mains d’Al Qaida – afin d’éviter qu’il y ait des témoins au fait que l’armée US participe « au sac et au pillage » de la ville.
« … environ un mois après le ratissage US-Mali de Tin Zawatène, une force rebelle de touaregs maliens menés par Ibrahim Bahanga lacça une attaque meurtrière sur un convoi militaire à 15km au sud de Tin Zawatène » … « Les représentants des rebelles ont confirmé qu’il s’agissait de venger l’attaque US-Mali su Tin Zawatène.
« Le 25 mars, de sources militaires occidentales, les rebelles de Bahanga auraient transféré leurs 33 otages au Niger ou ils seraient gardés par des membres du MNJ. Ce que tout le monde redoutait est arrivé : la liaison est faite entre les diverses rébellions touarègues. Comme je l’avais prédit depuis 4 ans, la conflagration de l’ensemble de la région sahélienne est devenue réalité. Les océans Atlantique et Idien sont désormais reliés par une zone de conflits, de la Mauritanie à l’Ouest à la Somalie, en passant par le Mali, Niger, Tchad, Soudan et Ethiopie. LA conflagration dont le Mali et le Niger sont aujourd’hui le centre a des ramifications politiques et peut-être militaires pour l’Algérie, la Libye, le Tchad, la Mauritanie et le Nigeria, sans compter mes intérêts hégémoniques de la France, de la Chine et des USA. »
« Les rébellions touarègues au Niger et au Mali ont connu une escalade depuis le printemps et l’été 2007. Elles ont pris l’aspect d’une rébellion pan-touarègue. Mais si les griefs des deux rébellions sont souvent communs, l’analyse est compliquée du fait que toutes deux sont liées au niveau local à des problèmes politiques et sociaux non seulement complexes mais aussi assez différents ».
Les actions de Bahanga sont plus médiatisées parce que sur le terrain les accrochages sont plus nombreux, mais au Niger on assiste à un génocide de l’armée qui se venge de son impuissance sur les populations en détruisant les villages et disséminant des mines avant de se retirer.
« Les causes de la (des) rébellion(s) »
Au Niger, elle est « surdéterminée » et à « multicouches » 3 causes essentielles :
1/ « Colère contre la fabrication par les Américains d’un front Sahara-Sahel de la « guerre globale contre la terreur » Les Amériacinas ont réussi à faire croire que la région était un nid d’Al Qaida (à preuve l’aventure d’El Para qui était au service de l’armée algérienne et agissait de connivance avec les services amétricains. « La fabrication de l’incident El Para avec pour conséquence le fait que la région soit étiquetée « zone de terreur » par les Américains n’a pas seulement détruit l’industrie locale du tourisme et activités liées, mais elle a soulevé la colère des populations touarègues du Sud de l’Algérie, Nord Mali et Nord Niger qui refusent de voir leur espace qualifié de zone de terreur et de se voir manipuler afin de rentrer dans le tableau global du terrorisme peint par les Américains. Mais leur colère s’est portée autant sur les Américains que sur leur propre gouvernement qui utilisent la « guerre contre la terreur » comme source de rente et leur permet de qualifier leur opposition légitime, leurs minorités et autres éléments récalcitrants de « terroristes » ou, pur employer le terme de Washington, de terroristes « putatifs ».
En conséquence, en 2004 Tandja « provoque les Touaregs à l’action en arrêtant Rhissa ag Boula … sur des accusations forgées de toutes pièces »… et les rebelles se réfugient à Tamgak.
2/ « Les pratiques des sociétés minières d’uranium et pétrolières d’exploitation des populations » Critique d’AREVA et des nouveaux arrivants Chinois.
3/ « La faillite du gouvernement à adhérer aux accords de paix de 1995 »
Au Niger
« Le rôle des intérêts nationaux et externes dans les causes et escalade de la rébellion »
Les rébellions de 2004 au Niger et de 2006 au Mali ont été « dans une certaine mesure orchestrées par des forces externes. » à savoir la France et AREVA, l’Algérie, les USA, la Libye, les sociétés minières et pétrolières internationales, les islamistes, les trafiquants de drogue et les élites des gouvernements nigérien et malien.
France et Areva-Niger
Algérie
Impliquée dans la rébellion et notamment avec Aboubacar Alambo qui est un « psychopathe » qui est toujours chargé du « sale boulot ».
« La DRS joua un rôle dans la brève rébellion de Kidal du 23 mai 2006. Cette opération clandestine fut soutenue par 100 soldats des Forces spéciales américaines venues de Stuttgart qui atterrirent à Tamanrasset (Algérie) les 15-16 février 2006 et gagnèrent le Nord Mali par la route. »
L’Algérie a « fabriqué » nombre d’incidents terroristes dans la région et pratiqué la désinformation ; a provoqué des troubles et exagéré (ou fabriqué) les accrochages entre les touaregs (soutenus par la DRS algérienne) et les éléments du GSPC au Nord Mali entre septembre et novembre 2006.
« L’orchestration par l’Algérie de la révolte de Kidal le 23 mai 2006 était destinée à discréditer la présence de la Libye dans la région. » l’idée étant de créer un rébellion touarègue pour pouvoir en accuser les libyens. C’est du moins ce qu’on pensait au début mais c’est devenu moins probable car les Algériens s’inquiètent d’une possible extension aux Touaregs algériens.
Le gouvernement nigérien-Rappel des événements menant à Tamgak
Les USA
Besoin de développer l’AFRICOM
Les rébellions « sont le produit de l’intervention américaine dans la région à la suite du 9 septembre 2001 mais n’ont rien à voir avec la menace islamiste ». Les militaires entraînés par les américains harcèlent les populations locales au Mali et se livrent au génocide au Niger.
LA Chine
Les chinois croient avoir acheté les terres touarègues et refusent l’accès aux puits.
La Libye
Concurrence l’Algérie dans sa volonté hégémonique
Mali
“Si les Touaregs du mali ne souffrent pas encore des mêmes conditions d’exploitation invasive de leurs terres par les sociétés minières comme au Niger, la rébellion malienne partage certaines caractéristiques essentielles avec celle du Niger. C’est la faillite (ou perçue comme telle) du gouvernement malien à appliquer les accords de la fin de la rébellion des années 1990 et le harcèlement de la population civile par l’armée malienne. Le premier acte de rébellion de Bahanga, l’attaque d’un poste de police près de Tin Zawatène et la mort de 2 policiers en mai 2007 avait été provoqué par le viol de femmes touarègues par des soldats maliens. EN même temps, il semblait que le gouvernement malien comme celui du Niger travaillait à ressusciter le Ganda Koi, milice songhaï responsable de nombreuses attaques sur les civils touaregs pendant la rébellion des années 1990. Bien qu’ils l’aient nié, les rebelles malines et le MNJ se sont rencontrés les 20-22 juillet pous discuter d’une stratégie commune et ont formé l’ATNM. Aprs une série d’attaques contre l’armée malienne à la fin Août et en Septembre, et la pose de mines sur nombre de pistes autour de Tin Zawatène, une paix ténue a été maintenue pendant le mois du Ramadan. Elle fut brisée en Mars à la suite d’atrocités commises par les forces maliennes et américaines à Tin Zawatène. En d’autres termes, aussi bien l’acte initial de rébellion et son escalade subséquente, comme au Niger, furent la réponse aux atrocités commises par les forces de sécurité sur les populations civiles touarègues. »
Trafiquants de drogue
Les Touaregs ne sont que les passeurs, les chauffeurs. Le trafic est organisé par les « fils de généraux ».
CONCLUSIONS
Plusieurs éléments :
Extraction Uranium
Eclatement MNJ
US/AFRICOM
Extension de la conflagration : le conflit ‘est considérablement étendu cette année. Le gouvernement malien est décidé à aboutir à une solution pacifique tandis qu’au Niger c’est la solution militaire qui est choisie.
LA remise en question de la légitimité des états et des frontières : les jeunes refusent le legs de la colonisation : retour à l’idée de création d’un Etat touareg. L’Algérie a passé un pacte avec les rebelles : elle les aide à condition qu’ils s’assurent que la rébellion ne s’étende pas au-delà des frontières Niger et Mali. Elle compte ainsi augmenter son influence dans la région.
Jeremy Keenan,professeur d’Anthropologie à l’Université de Bristol
Traduction française : Anne Saint Girons
Uranium Goes Critical in Niger : Tuareg Rebellions Threaten Sahelian Conflagration Jeremy Keenan,
in Review of African Political Economy, No. 117:449-466 © ROAPE Publications Ltd., 2008
mercredi 1er octobre 2008, par temoust
« L’articla analyse les causes et conséquences des actuelles rébellions au Niger et au Mali. On attribue généralement la rébellion plus importante et plus étendue du Niger, aux demandes des Touaregs nigériens pour une part plus importante et plus équitable des revenus de l’uranium, mais l’article révèle que les deux rébellions sont beaucoup plus complexes, centrées autour des griefs associés à la marginalisation, aux problèmes du foncier indigène et à l’exploitation des ressources minières. L’autre élément clé est l’impact sur la région de la guerre globale contre la terreur ; les impérialismes et subimpérialismes concurrents ; les intérêts connexes des compagnies minières internationales, les menaces sur l’environnement et les intérêts des trafiquants internationaux de drogues. L’article détaille également les sévices infligés aux populations civiles au Niger et au Mali par les militaires récemment entraînés par les Américains. »
Cet article est le résumé en français de l’intégralité d’un article en anglais de Jeremy Keenan, professeur d’Anthropologie à l’Université de Bristol, paru dans la revue "Review of African Political Economy, No. 117:449-466".
Abstract
Introduction
Rappel des événements Tin Zawatène en Février 2008. Les américains sont prévenus de ne pas voyager dans la région du Nord Mali couverte de mines et aux mains d’Al Qaida – afin d’éviter qu’il y ait des témoins au fait que l’armée US participe « au sac et au pillage » de la ville.
« … environ un mois après le ratissage US-Mali de Tin Zawatène, une force rebelle de touaregs maliens menés par Ibrahim Bahanga lacça une attaque meurtrière sur un convoi militaire à 15km au sud de Tin Zawatène » … « Les représentants des rebelles ont confirmé qu’il s’agissait de venger l’attaque US-Mali su Tin Zawatène.
« Le 25 mars, de sources militaires occidentales, les rebelles de Bahanga auraient transféré leurs 33 otages au Niger ou ils seraient gardés par des membres du MNJ. Ce que tout le monde redoutait est arrivé : la liaison est faite entre les diverses rébellions touarègues. Comme je l’avais prédit depuis 4 ans, la conflagration de l’ensemble de la région sahélienne est devenue réalité. Les océans Atlantique et Idien sont désormais reliés par une zone de conflits, de la Mauritanie à l’Ouest à la Somalie, en passant par le Mali, Niger, Tchad, Soudan et Ethiopie. LA conflagration dont le Mali et le Niger sont aujourd’hui le centre a des ramifications politiques et peut-être militaires pour l’Algérie, la Libye, le Tchad, la Mauritanie et le Nigeria, sans compter mes intérêts hégémoniques de la France, de la Chine et des USA. »
« Les rébellions touarègues au Niger et au Mali ont connu une escalade depuis le printemps et l’été 2007. Elles ont pris l’aspect d’une rébellion pan-touarègue. Mais si les griefs des deux rébellions sont souvent communs, l’analyse est compliquée du fait que toutes deux sont liées au niveau local à des problèmes politiques et sociaux non seulement complexes mais aussi assez différents ».
Les actions de Bahanga sont plus médiatisées parce que sur le terrain les accrochages sont plus nombreux, mais au Niger on assiste à un génocide de l’armée qui se venge de son impuissance sur les populations en détruisant les villages et disséminant des mines avant de se retirer.
« Les causes de la (des) rébellion(s) »
Au Niger, elle est « surdéterminée » et à « multicouches » 3 causes essentielles :
1/ « Colère contre la fabrication par les Américains d’un front Sahara-Sahel de la « guerre globale contre la terreur » Les Amériacinas ont réussi à faire croire que la région était un nid d’Al Qaida (à preuve l’aventure d’El Para qui était au service de l’armée algérienne et agissait de connivance avec les services amétricains. « La fabrication de l’incident El Para avec pour conséquence le fait que la région soit étiquetée « zone de terreur » par les Américains n’a pas seulement détruit l’industrie locale du tourisme et activités liées, mais elle a soulevé la colère des populations touarègues du Sud de l’Algérie, Nord Mali et Nord Niger qui refusent de voir leur espace qualifié de zone de terreur et de se voir manipuler afin de rentrer dans le tableau global du terrorisme peint par les Américains. Mais leur colère s’est portée autant sur les Américains que sur leur propre gouvernement qui utilisent la « guerre contre la terreur » comme source de rente et leur permet de qualifier leur opposition légitime, leurs minorités et autres éléments récalcitrants de « terroristes » ou, pur employer le terme de Washington, de terroristes « putatifs ».
En conséquence, en 2004 Tandja « provoque les Touaregs à l’action en arrêtant Rhissa ag Boula … sur des accusations forgées de toutes pièces »… et les rebelles se réfugient à Tamgak.
2/ « Les pratiques des sociétés minières d’uranium et pétrolières d’exploitation des populations » Critique d’AREVA et des nouveaux arrivants Chinois.
3/ « La faillite du gouvernement à adhérer aux accords de paix de 1995 »
Au Niger
« Le rôle des intérêts nationaux et externes dans les causes et escalade de la rébellion »
Les rébellions de 2004 au Niger et de 2006 au Mali ont été « dans une certaine mesure orchestrées par des forces externes. » à savoir la France et AREVA, l’Algérie, les USA, la Libye, les sociétés minières et pétrolières internationales, les islamistes, les trafiquants de drogue et les élites des gouvernements nigérien et malien.
France et Areva-Niger
Algérie
Impliquée dans la rébellion et notamment avec Aboubacar Alambo qui est un « psychopathe » qui est toujours chargé du « sale boulot ».
« La DRS joua un rôle dans la brève rébellion de Kidal du 23 mai 2006. Cette opération clandestine fut soutenue par 100 soldats des Forces spéciales américaines venues de Stuttgart qui atterrirent à Tamanrasset (Algérie) les 15-16 février 2006 et gagnèrent le Nord Mali par la route. »
L’Algérie a « fabriqué » nombre d’incidents terroristes dans la région et pratiqué la désinformation ; a provoqué des troubles et exagéré (ou fabriqué) les accrochages entre les touaregs (soutenus par la DRS algérienne) et les éléments du GSPC au Nord Mali entre septembre et novembre 2006.
« L’orchestration par l’Algérie de la révolte de Kidal le 23 mai 2006 était destinée à discréditer la présence de la Libye dans la région. » l’idée étant de créer un rébellion touarègue pour pouvoir en accuser les libyens. C’est du moins ce qu’on pensait au début mais c’est devenu moins probable car les Algériens s’inquiètent d’une possible extension aux Touaregs algériens.
Le gouvernement nigérien-Rappel des événements menant à Tamgak
Les USA
Besoin de développer l’AFRICOM
Les rébellions « sont le produit de l’intervention américaine dans la région à la suite du 9 septembre 2001 mais n’ont rien à voir avec la menace islamiste ». Les militaires entraînés par les américains harcèlent les populations locales au Mali et se livrent au génocide au Niger.
LA Chine
Les chinois croient avoir acheté les terres touarègues et refusent l’accès aux puits.
La Libye
Concurrence l’Algérie dans sa volonté hégémonique
Mali
“Si les Touaregs du mali ne souffrent pas encore des mêmes conditions d’exploitation invasive de leurs terres par les sociétés minières comme au Niger, la rébellion malienne partage certaines caractéristiques essentielles avec celle du Niger. C’est la faillite (ou perçue comme telle) du gouvernement malien à appliquer les accords de la fin de la rébellion des années 1990 et le harcèlement de la population civile par l’armée malienne. Le premier acte de rébellion de Bahanga, l’attaque d’un poste de police près de Tin Zawatène et la mort de 2 policiers en mai 2007 avait été provoqué par le viol de femmes touarègues par des soldats maliens. EN même temps, il semblait que le gouvernement malien comme celui du Niger travaillait à ressusciter le Ganda Koi, milice songhaï responsable de nombreuses attaques sur les civils touaregs pendant la rébellion des années 1990. Bien qu’ils l’aient nié, les rebelles malines et le MNJ se sont rencontrés les 20-22 juillet pous discuter d’une stratégie commune et ont formé l’ATNM. Aprs une série d’attaques contre l’armée malienne à la fin Août et en Septembre, et la pose de mines sur nombre de pistes autour de Tin Zawatène, une paix ténue a été maintenue pendant le mois du Ramadan. Elle fut brisée en Mars à la suite d’atrocités commises par les forces maliennes et américaines à Tin Zawatène. En d’autres termes, aussi bien l’acte initial de rébellion et son escalade subséquente, comme au Niger, furent la réponse aux atrocités commises par les forces de sécurité sur les populations civiles touarègues. »
Trafiquants de drogue
Les Touaregs ne sont que les passeurs, les chauffeurs. Le trafic est organisé par les « fils de généraux ».
CONCLUSIONS
Plusieurs éléments :
Extraction Uranium
Eclatement MNJ
US/AFRICOM
Extension de la conflagration : le conflit ‘est considérablement étendu cette année. Le gouvernement malien est décidé à aboutir à une solution pacifique tandis qu’au Niger c’est la solution militaire qui est choisie.
LA remise en question de la légitimité des états et des frontières : les jeunes refusent le legs de la colonisation : retour à l’idée de création d’un Etat touareg. L’Algérie a passé un pacte avec les rebelles : elle les aide à condition qu’ils s’assurent que la rébellion ne s’étende pas au-delà des frontières Niger et Mali. Elle compte ainsi augmenter son influence dans la région.
Jeremy Keenan,professeur d’Anthropologie à l’Université de Bristol
Traduction française : Anne Saint Girons
Uranium Goes Critical in Niger : Tuareg Rebellions Threaten Sahelian Conflagration Jeremy Keenan,
in Review of African Political Economy, No. 117:449-466 © ROAPE Publications Ltd., 2008