BAMAKO (AFP) - samedi 19 juillet 2008 - 14h45 - Des hommes armés ont attaqué dans la nuit de vendredi à samedi une brigade de gendarmerie malienne à Téssalit, dans la région de Kidal (nord), et pris en otage trois gendarmes, a appris l'AFP de source militaire.
"Des hommes armés ont attaqué dans la nuit de vendredi à samedi la brigade de gendarmerie de Téssalit. Trois gendarmes dont l'adjoint au chef de brigade ont été enlevés", a déclaré à l'AFP une source militaire contactée dans le nord du Mali.
Un véhicule de la brigade a été incendié par les assaillants qui ont par ailleurs blessé par balles un gendarme qu'ils ont laissé sur place, a poursuivi la même source.
L'attaque a été revendiquée par les "Forces unies de l'Azawad", a déclaré samedi par téléphone à l'AFP un ancien député de Téssali, Baye Ag Hadi, affirmant parler au nom de ce mouvement touareg. L'Azawad est une appellation traditionnelle du nord du Mali.
"Nous avons actuellement trois otages gendarmes. J'ai fait cela pour réclamer plus de justice, plus de développement, plus de liberté pour le nord du Mali", a-t-il indiqué.
"Les trois otages, l'adjudant-chef Mamadou Maïga et les adjudants Madani Danté et Adama Traoré se portent bien. Nous voulons des négociations pour la suite", a-t-il dit.
Selon les observateurs, l'ancien député est à "la tête d'un tout petit groupe" qui n'est pas très influent.
"Il a trois otages. C'est important mais je crois plutôt qu'il lance un message pour signifier sa présence", a estimé un diplomate en poste à Bamako.
Cette attaque intervient alors que se déroulent depuis jeudi à Alger de nouveaux pourparlers entre rebelles touareg maliens et émissaires du gouvernement malien pour le retour de la paix dans le nord du Mali, selon une source proche du Comité de suivi de l'accord d'Alger, signé en juillet 2006 entre les deux parties.
Ce comité est composé de représentants du gouvernement malien, de ceux des rebelles et de la partie algérienne.
La délégation malienne est conduite par le ministre de l'Administration territoriale, le général Kafougouna Koné, la médiation algérienne est représentée par l'ambassadeur d'Algérie au Mali, Abdelkrim Gheraieb.
Selon le quotidien algérien El-Khabar, le chef du gouvernement algérien Ahmed Ouyahia doit superviser les négociations directes entre Bamako et les rebelles.
Avant la réunion d'Alger, la partie gouvernementale malienne avait exigé en préalable à toute véritable décrispation sur le terrain, la libération de plusieurs dizaines de ses militaires retenus en otages par la rébellion, le démantèlement des bases des rebelles et la remise du matériel militaire et des armes de l'armée régulière emportés par ces derniers lors des différents affrontements avec l'armée régulière.
De leur côté, les rebelles demandent notamment que l'armée malienne allège son dispositif militaire dans le nord du Mali et que le médiateur algérien prenne la tête du comité de suivi des accords d'Alger jusque-là dirigé par un responsable malien.
Un total de 92 militaires maliens, pris en otage en avril et mai dernier, sont aux mains des groupes rebelles touareg du nord du Mali, selon des sources concordantes.
Source : AFP
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