vendredi 24 juin 2011

Niger-Sécurité: Plus de 50 personnes tuées par les bandes armées en un an


Niamey, Niger - Plus de cinquante personnes ont été tuées dans vingt-sept attaques de bandits armés en une année dans le Nord-ouest du Niger, sur la frontière avec le Mali, a révélé mercredi le gouvernement nigérien dans un communiqué. La zone frontalière avec le Mali est régulièrement le théâtre d’opérations de bandits armés, nigériens et maliens, qui volent du bétail, rançonnent les populations pour ensuite se replier dans l’un ou l’autre des deux pays. Vendredi dernier, une dizaine de Nigériens ont été tués par des bandits en provenance du Mali, rappelle-t-on. Cette attaque constituait la vingt-septième en une seule année, selon le gouvernement nigérien, qui déplore plus de cinquante morts, de nombreux blessés et des biens emportés.

Face à cette situation, qu'il juge 'totalement inacceptable', le gouvernement nigérien a décidé de poursuivre et d'accélérer les démarches en cours avec les autorités maliennes pour organiser une rencontre entre les deux Etats dans les meilleurs délais, indique le communiqué.

Les autorités nigériennes ont également décidé de créer un comité inter-ministériel chargé de trouver rapidement une solution à cette situation.

Pana 24/06/2011

Niger: L'enquête avance sur le Semtex découvert en provenance de Libye


http://www.gaboneco.com
Les enquêteurs nigériens ne chôment pas, l'enquête sur le Semtex avance. L'armée nigérienne est tombée il y a une dizaine de jours sur une cargaison d'explosifs de professionnel au cours de l'interception d'un convoi de trois véhicules en provenance de Libye dans la région d'Arlit. Un homme a été tué au cours de l'accrochage, un autre s'est rendu et est actuellement entendu à Niamey et ces derniers jours, du matériel suspect a été découvert chez cet homme à Agadez.
 
© D.R/ Des soldats nigériens patrouillent entre Agadez et Arlit.
 
Abta Hamaïdi Mohamed a été placé sous haute surveillance à Niamey. Cet arabe de Tassara présenté unanimement comme un homme très influent et très puissant au Niger a été rapidement transféré pour interrogatoire à Niamey après sa reddition.

Il aura notamment à s'expliquer sur les dernières découvertes faites à son domicile d'Agadez. Selon nos informations, les enquêteurs ont mis la main sur des armes de guerre, sur des thurayas et sur une grosse somme d'argent, 170 000 dollars. Abta devra expliquer si cet argent est le produit d'une première livraison d'armes libyennes ou bien une avance pour acheter d'autres matériels sur le marché libyen.

Il pourra également renseigner les enquêteurs sur ses relations avec le chauffeur du premier 4X4 abattu par l'armée nigérienne au cours de l'accrochage qui a couté la vie à un militaire et où 6 soldats ont été blessés.

Cet homme présenté un temps comme arabe a désormais un nom: al Housseini. Des témoins l’ont vu par le passé à Agadez, chez le fameux Abta.

Autre découverte: des kalachnikovs et des mèches lentes ont été retrouvées parmi les futs de carburants dans le second véhicule du convoi.

Quant au troisième 4X4, il s'est bel et bien évanoui dans la nature. L'armée nigérienne recherche activement Ibba Alambo, un frère du chef de l'ex rébellion nigérienne.

Des officiers libyens réfugiés en Tunisie jugent la situation dramatique

http://tempsreel.nouvelobs.com

Publié le 24-06-11 à 18:20    Modifié à 18:12     Réagir

TUNIS (AP) — Des officiers libyens de haut rang ayant fait défection en Tunisie ont fait état vendredi d'une "situation dramatique" en Libye.
Depuis plusieurs semaines, les dissidence se multiplient dans les rangs des forces gouvernementales libyennes. De nombreux groupes sont arrivés en bateau en Tunisie au port de Ketf, dans la région de Ben Guerdane frontalière avec la Libye, et d'autres par voie terrestre, en passant par le poste frontalier de Wazen contrôlé par les insurgés ou en empruntant des pistes sahariennes.
L'agence de presse officielle tunisienne TAP a fait état de l'arrivée jeudi de 49 réfugiés libyens, dont 19 officiers de l'armée et de la police, précédés mercredi encore au port de Keft par 38 autres Libyens, parmi lesquels de hauts responsables militaires.
Trois officiers supérieurs ont accepté de livrer leur sentiment à l'Associated Press, sous le couvert de l'anonymat, par crainte de représailles du régime du colonel Moammar Kadhafi contre leurs familles restées en Libye. Ces informations n'ont pas pu être vérifiées de source indépendante étant donné le chaos qui prévaut sur place.
"Nous sommes venus ici (en Tunisie) non pas pour fuir la mort mais en raison du massacre perpétré contre le peuple libyen. Nous n'acceptons pas de tuer les enfants de notre pays", a expliqué l'un d'eux.
Jugeant "la pression de plus en plus insoutenable", il a confié avoir attendu plus de deux mois pour "sauter sur l'occasion" de partir qui s'était présentée à lui et à ses compagnons.
Selon lui, de nombreux autres militaires n'attendent eux aussi que le bon moment pour faire de même. "Il est arrivé que certains de nos collègues à bout de nerfs se tirent des balles sur eux-mêmes. Certains sont morts, d'autres se sont grièvement blessés", a-t-il assuré.
Il a aussi mentionné un bataillon de 150 militaires "disparus" pour s'être opposés à des "ordres insensés". Pour ce militaire, le colonel Kadhafi est devenu un "Satan" auteur de "crimes horribles".
"Nous vivons des drames tous les jours. Chaque heure, il y a des victimes qui tombent", a renchéri un autre officier. Il a avancé un bilan de plus de 15.000 morts depuis le début de la crise libyenne et estimé le nombre de prisonniers à plus de 30.000.
Le troisième officier a déploré les effets dévastateurs de la guerre à Misrata, deuxième ville du pays et dernière encore tenue par l'opposition dans l'ouest du pays. "Misrata était une belle ville. Aujourd'hui, c'est la désolation. Elle n'est méconnaissable", a-t-il témoigné.
A leur arrivée en territoire tunisien, les militaires libyens dissidents sont interceptés par les unités de l'armée et de la garde nationale tunisiennes qui ont renforcé leur présence dans les zones frontalières.
"Ils nous rendent leurs armes et nous les conduisons en lieu sûr. Certains vont rejoindre leur famille réfugiée en Tunisie", a déclaré le porte-parole du ministère tunisien de la Défense, le colonel-major Mokhtar Ben Nasr, qui a refusé de préciser leur nombre. AP
xbb/st

LIBYE : Une réunion de rebelles libyens: KADHAFI TOMBERA-T-IL?

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Dakar.net


Alors que Kadhafi s’apprêterait à quitter Tripoli -tout en jurant de «résister jusqu’à l’au-delà»-, des discussions officielles et officieuses auraient été entamées entre Tripoli et Benghazi en vue du départ du colonel. Le temps urge, tandis que les dissensions s'accroissent au sein de l’Otan.



LIBYE :  Une réunion de rebelles libyens.
quand le bout du tunnel en Libye? Dans une interview au «Figaro» parue jeudi sur le site, Mahmoud Shammam, porte-parole du Conseil national de transition (CNT, organe dirigeant de l’opposition libyenne, reconnu par une bonne partie de la communauté internationale), confirme qu’il existe des contacts, indirects, entre les rebelles et des représentants des autorités de Tripoli. Ces discussions, selon lui, conservent la même condition sine qua non qu’ils ont fixée le mois dernier: l’éviction totale de Mouammar Kadhafi et de ses proches. «La participation de Kadhafi et des membres de sa famille à un futur gouvernement est totalement exclue», a-t-il assuré. En revanche, le CNT accepterait que le «Guide de la révolution libyenne» reste en Libye s’il s’écarte du pouvoir. «Nous ne voyons pas d'inconvénient à ce qu'il se retire dans une oasis libyenne, sous contrôle international», a expliqué Mahmoud Shammam. «De plus, l'opposition est prête à négocier avec n'importe quel technocrate ou officiel libyen qui n'a pas de sang sur les mains, de façon à l'intégrer à un futur gouvernement intérimaire qui devra organiser des élections», a-t-il ajouté. Jusqu’ici, le Conseil de l’opposition s’était obstiné à démentir toute négociation avec les autorités encore en place. «Il n'y a de contacts ni directs ni indirects avec le régime de Kadhafi», a encore certifié le vice-président du conseil, Abdul Hafiz Ghoga, hier, alors qu’il était interrogé sur les révélations de son confrère. 

En outre, la BBC révèle qu’il existerait en parallèle des pourparlers secrets entre cinq membres du CNT basé à Benghazi –surnommé «le groupe des cinq»- et une centaine d’insurgés infiltrés à Tripoli, pour préparer la chute du régime. L’informateur a précisé que ces discussions avaient lieu toutes les nuits via des lignes sécurisées -par Skype sur internet ou par satellite-, et croit savoir que le nombre de pro-Kadhafi régresse. «Nous sommes sûrs à 100% qu’il y aura un soulèvement à Tripoli, la seule chose est de savoir quand», a affirmé Alamin Belhaj. Un de leurs objectifs serait donc d’éviter de reproduire le bain de sang qui s’est produit en février quand les rebelles ont pris Benghazi. Ils espèrent notamment convaincre les policiers et militaires encore fidèles à Mouammar Kadhafi de rejoindre leur camp le jour où ce dernier tombera. Bien que confirmée par d’autres membres de l’opposition, ces informations sont difficiles à vérifier, précise la BBC. «Si ces tractations sont clandestines, pourquoi les révéler au grand jour?», lui a demandé la journaliste Bridget Kendall. «Parce que le plus grand danger pour nous est de ne pas tenir les gens informés», a répondu Alamin Belhaj. «Les gens commencent à se poser des questions sur ce que nous faisons au CNT. Nous devons commencer à les préparer à la chute du régime.» 

DIVISIONS AU SEIN 
DE LA COALITION
 

Justement, l’après-Kadhafi est l’une des inquiétudes de la coalition, dont les divisions se font de plus en plus pesantes. «Nous, la communauté internationale, pourrions être demain dans la Libye du jour d'après (sans Kadhafi, ndlr) et il n'y a pas de plan, il n'y a pas de bon plan», a regretté le plus haut responsable militaire américain en Afrique, le général Carter Ham, dans les colonnes du «Wall Street journal». Selon lui, Mouammar Kadhafi pourrait rapidement tomber et des forces terrestres pourraient être nécessaires pour maintenir l'ordre en Libye. Rappelons que Washington avait été vivement critiqué pour ne pas avoir préparé l'après Saddam Hussein en Irak après l'intervention militaire de 2003, qui avait été suivie par des années de troubles violents et de nombreuses pertes humaines. Les politiques américains sont en désaccord sur la stratégie à adopter en Libye. Les Républicains et même certains Démocrates reprochent notamment à Barack Obama d'avoir violé la Loi sur les pouvoirs de guerre, qui interdit que l'armée soit impliquée pendant plus de 60 jours dans des opérations sans autorisation du Congrès, avec un délai supplémentaire possible de 30 jours –dépassé depuis dimanche dernier. Ce à quoi l’administration Obama rétorque qu’elle n’est pas obligée de demander l’avis du Congrès dans la mesure où ses forces ne sont engagées qu’en tant que soutien dans la mission aérienne de l'Otan –menée par Paris et Londres. Reste que selon du propre aveu de Washington, cette «guerre» qui ne dit pas son nom aurait déjà coûté plus de 715 millions de dollars (près de 500 millions d'euros) au pays, un chiffre qui attendra selon les estimations 1,1 milliard de dollars (769 millions d'euros) début septembre. Le Congrès doit se prononcer ce vendredi sur deux projets de loi: le premier, déposé par les sénateurs démocrate John Kerry et républicain John McCain, autorisant un engagement américain en Libye dans la limite d’un an et en rendant des comptes réguliers; le second, déposé par le représentant républicain de Floride Tom Rooney, visant à geler les fonds pour l’intervention, ce qui bloquerait de fait les frappes américaines. 

KADHAFI QUITTERA-T-IL TRIPOLI? 

Mercredi, le ministre des Affaires étrangères italien, Franco Frattini, avait déjà appelé à un cessez-le-feu le plus rapidement possible en Libye, suscitant une vive réaction en France et en Grande-Bretagne, rejoints par Anders Fogh Rasmussen, secrétaire général de l'Otan, déterminé à aller «jusqu'au bout». «La mission vient d'être prolongée de trois mois», a-t-il rappelé dans un entretien au «Figaro». «Nous prendrons le temps qu'il faudra jusqu'à ce que l'objectif militaire soit atteint: arrêt total des attaques contre les civils libyens, retour des forces armées dans leurs casernes et liberté d'acheminement de l'aide humanitaire. Nous savions qu'il (Kadhafi) disposait de moyens militaires et financiers importants. Nous avons évité un massacre et brisé sa machine de guerre. L'Otan a endommagé ou détruit 2 400 cibles militaires. (…) Je suis satisfait du progrès accompli.» Ce vendredi, Nicolas Sarkozy a abondé en ce sens: «Nous (les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-sept) sommes bien convenus de ce que nous devons continuer jusqu'au départ de M. Kadhafi», a-t-il répété lors d’une conférence de presse donnée à l'issue d'un Conseil européen à Bruxelles. «Aujourd'hui, tout le monde constate que les forces de M. Kadhafi reculent partout», a-t-il poursuivi, estimant que si les alliés n’étaient pas intervenus, les morts se seraient comptés par «dizaines de milliers» et «la ville de Benghazi serait aujourd'hui rayée de la carte.» 

Enfin, concernant les possibilités de départ du dirigeant libyen, le «WSJ» a révélé ce vendredi que le colonel envisagerait «sérieusement» de fuir la capitale libyenne, où il «ne se sent[irait] plus en sécurité» en raison de l'intensification des frappes de l'Alliance Atlantique Nord. L’information est toutefois d’une importance toute relative, car le «Guide» n’aurait pas l’intention de quitter la Libye, et encore moins le pouvoir, mais simplement de se réfugier dans une des multiples résidences qu’il possède dans le pays, à une date toutefois inconnue et qui semblerait «pas imminente»… Pendant ce temps, le dictateur fou ne cesse pas de narguer l’Otan, multipliant les allocutions dans lesquelles il promet de ne jamais s’avouer vaincu. Sa dernière intervention télévisée remonte à mercredi soir, quand il a juré de «résister jusqu’à l’au-delà» et rendu hommage à son ami Khouildi Hmidi, qui a perdu plusieurs membres de sa famille dans un raid de l’Otan. Le week-end dernier, la maison de ce général, qui faisait partie du conseil de commandement de la révolution de 1969, a été bombardée avec acharnement, tuant 15 personnes dont la femme enceinte du fils de Khouildi Hmidi, et ses trois enfants.

LIBYE :  Une réunion de rebelles libyens.
L'Otan, qui a néanmoins dû reconnaître sa première bavure, affirmait que la villa, totalement détruite, servait également de centre de commandement. «Vous avez dit: "Nous avons frappé nos cibles avec précision", vous, assassins! Un jour, nous vous répondrons de la même manière et vos maisons deviendront des cibles légitimes», a menacé Kadhafi. «Il n'y a plus aucun accord entre nous après que vous avez tué nos enfants et nos petits-enfants», a-t-il asséné.

Vendredi 24 Juin 2011 - 17:47

jeudi 23 juin 2011

Libye : quel point de chute pour Mouammar Kaddafi ?



23/06/2011 à 19h:31 Par Jeune Afrique
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Mouammar Kaddafi.Mouammar Kaddafi. © AFP
La solution de l'exil de Mouammar Kaddafi agite les diplomaties. Mais outre le fait que le "Guide" ne se laissera pas faire, il faudrait encore trouver un pays qui veuille bien l'accueillir...
L’hypothèse d’un départ en exil de Mouammar Kaddafi, sur laquelle le G8 s’est penché lors du sommet de Deauville, fin mai, reste d’actualité. Quel point de chute pourrait lui convenir ? Deux solutions. 1. La palmeraie de Sebha, dans le Sud libyen. Très improbable, car il faudrait que le Conseil national de transition (CNT) renonce à toute poursuite judiciaire contre lui. 2. Un pays d’accueil, mais lequel ? La Turquie a déjà refusé. Le Venezuela n’est pas stable, et Kaddafi a tout à craindre de l’après-Chávez.L’Égypte, où se réfugia le roi Idriss en 1969 ? Elle n’est pas signataire du traité instituant la Cour pénale internationale (CPI), mais est sans doute trop proche de la Libye. En tout cas, le régime de transition n’a dit ni oui ni non. L’Érythrée ? Le président Afewerki, qui doit beaucoup à Kaddafi, pourrait accepter. Autre option sérieusement envisagée : la Malaisie. C’est très loin, le pays est musulman et n’a, lui non plus, pas reconnu la CPI. De plus, Najib Razak, le Premier ministre, s’est prononcé contre l’opération internationale en Libye. Reste à convaincre le « Guide », qui veut se battre « jusqu'à l'au-delà », de lâcher prise…


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Libye : plus de 100 000 Nigériens ont fui les combats

Plus de 100 000 Nigériens ont fui les combats en Libye depuis février a indiqué mercredi le Comité gouvernemental (nigérien) chargé de leur accueil. Ils sont rentrés dans leur pays d’origine. "Nous avons recensé à ce jour plus de 100 000 Nigériens qui sont rentrés au bercail", a indiqué à l’AFP un responsable du comité basé à Agadez, au nord du Niger, frontalier de la Libye. La quasi-totalité sont rentrés par la route par le poste frontalier de Dirkou, localité nigérienne proche de la frontière libyenne. D’autres sont passés par des points d’entrée non officiels.

«Il y a des contacts entre Benghazi et Tripoli»

Figaro.fr

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Par Delphine Minoui
23/06/2011 | Mise à jour : 18:07
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Mahmoud Shammam, porte-parole du CNT, lors d'une conférence internationale portant sur l'avenir de la Libye, le 29 mars dernier à Londres.
Mahmoud Shammam, porte-parole du CNT, lors d'une conférence internationale portant sur l'avenir de la Libye, le 29 mars dernier à Londres. Crédits photo : © Toby Melville / Reuters/REUTERS

INTERVIEW - D'après Mahmoud Shammam, le porte-parole du Conseil national de transition (CNT), les rebelles libyens continuent de faire de l'abandon du pouvoir par le clan Kadhafi la condition préalable d'une solution négociée.

LE FIGARO. - Un émissaire russe a récemment affirmé que les autorités libyennes avaient entamé des négociations directes avec la rébellion. Y a-t-il, oui ou non, des discussions en cours, et à quel niveau ?
Mahmoud SHAMMAM. - Oui, des contacts sont en cours par le biais d'intermédiaires. Mais ces négociations ne sont jamais directes. Elles se déroulent parfois en Afrique du Sud, parfois à Paris, où Kadhafi a récemment envoyé un représentant pour nous parler. Nos conditions demeurent invariables : la participation de Kadhafi et des membres de sa famille à un futur gouvernement est totalement exclue. Nous évoquons avec eux les mécanismes du départ de Kadhafi. Nous considérons qu'il doit se résigner à partir, ou bien accepter une mise en retraite dans une zone reculée de la Libye. Nous ne voyons pas d'inconvénient à ce qu'il se retire dans une oasis libyenne, sous contrôle international. De plus, l'opposition est prête à négocier avec n'importe quel technocrate ou officiel libyen qui n'a pas de sang sur les mains, de façon à l'intégrer à un futur gouvernement intérimaire qui devra organiser des élections.
Et comment réagit Tripoli à ces propositions ?
Leurs réactions sont contradictoires. Parfois nous approchons du but, parfois nous nous en éloignons, ça dépend de l'humeur du moment de Kadhafi.
Comment préparez-vous l'après-Kadhafi, s'il finit par tomber ?
Notre objectif est d'assurer une transition la plus transparente et démocratique possible. Si Kadhafi quitte le pouvoir, les défis sont nombreux : l'organisation d'élections, l'élaboration d'une nouvelle Constitution. Ce processus ne devrait pas excéder huit mois. De plus, les 32 membres du CNT, moi y compris, se sont engagés à ne pas participer à la vie politique du pays durant les quatre années qui suivront la chute de Kadhafi, afin d'éviter les conflits d'intérêt.
Unie contre Kadhafi, la mosaïque des opposants ne risque-t-elle pas de se fissurer à sa chute ?
En quarante-deux ans de pouvoir, Kadhafi a tué l'opposition. Mais aujourd'hui, les Libyens sont soudés malgré leur diversité. Qu'ils soient arabes, berbères, membres de telle ou telle tribu, ils aspirent tous au changement. Il y a une vraie solidarité, un respect mutuel. Je suis optimiste pour l'avenir. Regardez comment la société civile s'organise à Benghazi. Le taux de criminalité n'a pas augmenté depuis le départ des forces de Kadhafi.

Éléments radicaux

Certains, en Occident, s'inquiètent d'une infiltration de la rébellion par al-Qaida. L'extrémisme est-il à craindre ?
La société libyenne est musulmane, mais elle n'est pas fondamentaliste. On ne peut nier la présence d'éléments radicaux. Cependant, ils ne représentent qu'une portion infime, pas plus de 15 % des rebelles, et ne constituent pas, à nos yeux, une menace. Les membres du Groupe islamiste combattant libyen, libérés par Kadhafi avant la révolution, font partie de l'opposition. Nous considérons qu'il est de leur droit, comme les autres composantes de la dissidence, de participer à la politique de la future Libye. Mais s'ils ne jouent pas le jeu de la démocratie, je vous garantis que les Libyens leur réserveront le même sort qu'à Kadhafi.
La rébellion reçoit-elle des aides financières et militaires ?
Nous n'avons pas reçu un seul centime de la communauté internationale. En revanche, nous avons bénéficié d'aides en nature de différents pays : nourriture, médicaments, équipements. Nous avons également reçu de certains pays arabes des armes légères pour nous défendre.
Si l'Otan se retire, comment allez-vous vous défendre ?
Nous continuerons à nous battre jusqu'au bout. Nous n'avons pas d'autre choix.
Êtes-vous préparés à ce scénario ?
Bien sûr qu'on travaille là-dessus. Mais je ne peux pas en dire plus.