lundi 23 février 2009

Niger, /Al Qaeda revendique sept rapts


Marie-France Cros
Lalibre.be
Bruxelles/Belgique

Mis en ligne le 19/02/2009
Deux diplomates et leur chauffeur disparus depuis décembre et quatre touristes enlevés en janvier seraient entre ses mains. Le Niger a massé son armée en zone touarègue. Il a ainsi dégarni les zones islamistes.

Un enregistrement sonore envoyé mardi à la chaîne satellitaire arabe al Jazeera, revendique, au nom de al Qaeda au Maghreb, l’enlèvement de deux diplomates canadiens et leur chauffeur, et celui de quatre touristes européens.

Robert Fowler, envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu pour le Niger, et son collègue Louis Guay avaient disparu le 14 décembre dans la région de Tillabéri - zone du Niger normalement épargnée par l’insécurité - avec leur chauffeur; ils rentraient d’une visite privée dans une mine d’or exploitée par une société canadienne à Samira. Un couple suisse, une septuagénaire allemande et un Britannique, qui faisaient du tourisme à la frontière nigéro-malienne avaient, eux, été enlevés le 22 janvier, alors qu’ils circulaient en convoi, à bord de plusieurs véhicules.

Dégarni

Le directeur du journal indépendant "Le Républicain", Mamane Abou, cité par l’AFP, souligne que Niamey a concentré "80 pc de ses forces armées dans le nord", pour y combattre la rébellion touarègue, qui dérange la juteuse exploitation de l’uranium nigérien pour en réclamer sa part. Le reste du territoire s’est ainsi trouvé "dégarni", "no tamment l’ouest, proche des bases d’al Qaeda".

Al Qaeda au Maghreb est le nom adopté depuis septembre 2006 par les islamistes algériens du Groupe salafiste de prédication et de combat. Depuis quelques années, ce groupe terroriste a ses bases arrières dans le Sahara - théâtre de multiples trafics (biens de consommation, cigarettes, drogue, essence, armes, migrants clandestins en route pour l’Europe ) permettant aux Touaregs de survivre malgré l’abandon dans lequel les gouvernements maliens et nigériens ont historiquement laissé leur région aride.

Zone de contrebande

Des groupes de salafistes rencontrent à l’occasion des Touaregs avec des objectifs de contrebande, ce qui a poussé Bamako et Niamey à les lier idéologiquement entre eux - ce que les Touaregs contestent avec véhémence. Un groupe touareg rebelle malien, l’Alliance démocratique pour le changement, s’est ainsi battu à plusieurs reprises contre al Qaeda au Maghreb. En 2003, des Touaregs avaient servi de médiateurs pour la libération d’une trentaine de touristes européens enlevés par des islamistes algériens.

Alertes islamistes

La décision de Niamey de concentrer ses soldats en zone touarègue est d’autant plus malheureuse que les alertes islamistes n’ont pas manqué au Niger. Niamey s’était d’ailleurs doté, en 2006, d’un Conseil islamique national, organe consultatif de vingt oulémas désignés par leurs pairs et chargés de faire des propositions au gouvernement afin de créer les conditions d’une pratique de l’islam qui cadre avec les valeurs sociales et culturelles du Niger, avait alors déclaré le Premier ministre nigérien.

A plusieurs reprises, au cours de la décennie écoulée, les autorités nigériennes ont dû, en effet, intervenir contre des assaillants intégristes. Ceux-ci sont particulièrement actifs dans l’ouest (où est construit Niamey) et le sud du Niger, régions qui jouxtent le nord du Nigéria, où les Etats fédérés locaux sont administrés depuis le début du siècle par des gouvernements islamistes.

Depuis 2003, les Etats-Unis ont lancé un programme de lutte contre le terrorisme islamiste dans la sous-région sahélienne (Niger, Mali, Tchad, Sénégal, Maroc, Mauritanie, Nigéria, Algérie, Tunisie) comprenant un volet développement : le Niger est un des pays les plus pauvres du monde et plus des deux tiers de ses 14 millions d’habitants vivent avec moins d’un euro/jour.

dimanche 22 février 2009

Targuinca : NOUVELLES DES POPULATIONS DU NORD NIGER


22-02-09
Bulletin d'information n°7 de janvier-février 2009

Le 21 décembre 2008, les partisans du président Tanja ont proposé au Parlement une transition politique de trois ans, du 22 décembre 2009 au 22 décembre 2012 : pendant cette période, Mamadou Tanja piloterait un gouvernement « d’entente nationale ». En réaction, pour lutter contre une possible prolongation du mandat présidentiel, le 30 décembre, une vingtaine d’ONG et de syndicats nigériens ont créé à Niamey le « Front uni pour la sauvegarde des acquis démocratiques » (FUSAD). A la mi-janvier, quelques combats ont eu lieu dans le Nord, dans les zones de Tamazlakh et d’Elmiki, entre le MNJ et les FAN. Deux hélicoptères des FAN ont lâché des bombes. A notre connaissance, il n’y a pas eu de victimes civiles.

Actuellement, des hélicoptères survolent quotidiennement la bordure du massif de l’Aïr pour repérer les rebelles du MNJ. De temps à autre, ils lancent des roquettes, terrorisant les civils disséminés en brousse.

De retour d’Agadez, un membre d’une ONG amie nous a dit que tous les villages de l’Aïr ont été désertés par leurs habitants, dont la majeure partie a fui vers les bidonvilles d’Arlit ou d’Agadez ou la frontière algérienne, tandis qu’une faible proportion s’est cachée en brousse. Seuls les habitants de Timia sont restés dans leur village. Ils subissent des pressions visant à les faire partir : exécutions arbitraires de responsables officiels…

Cependant, 60 à 80 habitants d’Iférouane, essentiellement des responsables officiels et des jardiniers, sont retournés dans leur commune pour voir l’état des lieux, faire un bilan, envisager des réparations et une réinstallation progressive de la population. Mais tout a été pillé : maisons, moteurs pour les pompes à eau, matériel de jardinage… Tout est à reconstruire.

Pendant que certains peinent à se procurer une bâche en plastique et une mesure de mil, un chantier absolument pharaonique se prépare.

La firme française AREVA a obtenu le marché pour le gisement d’uranium d’Imouraren, l’un des plus grands au monde. 66,65% des bénéfices de l’exploitation reviendront à AREVA, 33,35% à l’Etat du Niger. Le démarrage de la production est prévu pour 2012 ; le Niger deviendra alors le 2e producteur mondial d’uranium.

Quelles seront les retombées économiques pour la population locale ? Elle attend pour juger sur pièces. Les promesses sont mirobolantes : on avance les chiffres de 1,2 milliards d’euros d’investissement initial ; 1400 emplois directs sont prévus, 3000 indirects, ainsi que des réalisations dans le domaine social ( accès à l’eau potable, santé, éducation, transports). Mais à Arlit, selon Almoustapha Alhacen, coordinateur de la société civile d’Arlit, AREVA continue de veiller à ses propres intérêts sans prêter attention aux préoccupations de la population locale qui demande un accès à l’eau potable, des routes bitumées pour amoindrir les effets de la poussière radioactive, un site de maraîchage pour fournir des légumes frais aux habitants, l’embauche des jeunes de la localité confrontés au chômage et à la délinquance. Ces différentes revendications ont déjà été soulevées, « mais elles n’ont malheureusement pas été prises en compte dans le cahier de charges », affirme Almoustapha Alhacen. Saisi par la société civile d’Arlit, le ministre de l’Environnement a pris « l’engagement de mettre en place un cahier de charges et un comité de suivi et d’évaluation ». Le comité a été mis en place en janvier, mais le cahier de charges n’a pas intégré les aspirations des 120 000 habitants d’Arlit, scandalisés par l’attitude des responsables d’AREVA qui refusent de les écouter. « Nous avons sollicité une audience avec la présidente du directoire d’AREVA pour lui exposer nos problèmes afin qu’on puisse se comprendre sur ce que nous entendons par développement durable. Malheureusement, elle n’a pas voulu nous rencontrer », déplore Alhacen.

Le comité de recrutement d’AREVA est basé à Niamey, à l’autre bout du pays, alors que les gisements d’uranium sont dans le Nord. Dans ces conditions, les emplois que créera l’exploitation d’Imouraren profiteront-ils à la population locale ? On peut en douter. En revanche, il est certain que cette exploitation apportera une pollution radioactive et chimique et assèchera la nappe d’eau fossile des grés d’Agadez, la plus importante au Nord du Niger, mettant fin, à moyen terme, aux possibilités de pâturage et à la « cure salée », essentielle pour la santé de tout le bétail du Nord et moment fort de la culture touarègue.

L’association des parents d’élèves d’une école d’Arlit, dont notre partenaire Toudjani a été élu président, demande à Targuinca une aide pour réparer le bâtiment. Le toit, composé de nattes posées sur des murs en banco, aurait besoin d’être partiellement rénové et protégé par de la bâche en plastique pour éviter la dégradation des nattes et des murs lors des pluies. Les parents ont aussi de plus en plus de mal à payer le gardien, 45 euros par mois.

Les secouristes de Gougaram ont également fait appel à Targuinca : beaucoup d’ex-habitants de Gougaram, déplacés en brousse autour de ce qui fut leur village, n’ont pas vu d’infirmier depuis deux ans et nécessitent des soins. L’association a envoyé 200 euros et renouvellera son aide dès que nécessaire.

L'opération de la petite hydrocéphale, Fatimata, n'ayant pu avoir lieu, Targuinca a reversé une partie de la somme qui lui était consacrée à une association locale permettant l'opération de la cataracte d'un habitant de la commune de Tchiro qui avait perdu la vue depuis des mois.

Nous avons par ailleurs accédé à la demande d'un étudiant nigérien touareg exilé dans un pays limitrophe afin qu'il puisse valider sa troisième année d'études supérieure. Il lui manquait 600 euros pour solder ses frais de scolarité et finir son année de licence dans de bonnes conditions.

En France, le 16 janvier, à l’espace culturel Philippe Auguste de Vernon, Christiane Roy et Annick Destiné, représentantes des association APREL et Targuinca, ont organisé une soirée culturelle intitulée : « Touaregs, un peuple, un destin confisqué ». Issouf ag Maha y a donné une conférence, suivie d’un débat, avant de dédicacer son dernier livre : « Le destin confisqué ». L’assistance, une centaine de personnes, a ensuite écouté des poésies touarègues et de la musique traditionnelle, puis a pu s’intéresser à l’exposition « La malédiction de l’uranium » qui dénonce les conséquences de l’exploitation de l’uranium au Niger sur les populations locales, leur environnement, leur santé, leur mode de vie et leur culture. Cette soirée a été très appréciée.

Le dimanche 12 avril 2009, à Nantes, une association amie, La gazelle de Bermo, organise une journée d'information et de concert au bénéfice de Targuinca. Cette journée aura pour but de soutenir les populations civiles déplacées du Nord-Niger. Merci à tous les organisateurs.

Niger/Marchandages autour des touristes enlevés


Vendredi 20 février 2009
Niger/Marchandages autour des touristes enlevés
Valérie de Graffenried
sur Le Temps.ch

Un négociateur malien affirme que les Suisses ont été vendus à Al-Qaida par des peuls bororos

Sur une des nombreuses cartes qui ornent les murs de son bureau, le colonel Mohamed Lemine Ould Taleb dessine un vaste cercle, qui part des grands ergs du nord-est mauritanien, vers les vastes dunes algériennes, puis descend en courbe vers les hauts plateaux rocailleux de l’Air nigérien, et continue vers les montagnes de l’Adrar malien, avant de se refermer en Mauritanie. Des centaines de milliers de kilomètres carrés où les rares voyageurs qui s’y hasardent ne rencontrent jamais le moindre uniforme.

Ce territoire sans maître, que le patron des opérations de l’armée mauritanienne, surnomme «le Cercle du diable», est le sanctuaire des brigades d’Al-Qaida au Maghreb islamique, qui viennent de revendiquer l’enlèvement de six Occidentaux, dont le couple suisse.

Selon un influent notable arabe malien de la région frontalière avec le Niger, qui est en contact avec les ravisseurs pour le compte du gouvernement canadien (ndlr: deux Canadiens figurent parmi les six otages), les ravisseurs se trouveraient aujourd’hui au Niger. «Ils sont précisément dans la région désertique du Ténéré, mais il n’est pas exclu qu’ils se déplacent vers une autre zone, s’ils ne se sentent plus en sécurité», assure-t-il.
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Reconnaissant l’enlèvement des deux diplomates canadiens sur son territoire, où ils étaient en visite pour le compte des Nations unies, le gouvernement nigérien avait affirmé que les autres otages ont été kidnappés au Mali et non au Niger. «Ils ont tous été enlevés au Niger», affirme aujourd’hui le notable malien. Niamey a aussi laissé croire à l’existence de liens entre les deux rapts et la rébellion touarègue qui sévit depuis quelques années dans le nord du pays. «Les rebelles veulent écorner l’image du pays en le présentant désormais comme peu sûr», avaient accusé plusieurs ministres nigériens.

«Il n’y a aucun lien entre les rapts et les rebelles nigériens ou maliens. C’est une façon pour le gouvernement nigérien de discréditer la rébellion», affirme notre source. «Les diplomates canadiens ont été enlevés par des bandits touaregs, mais les Suisses et leurs compagnons l’ont été par des Peuls bororos. Les deux groupes ont ensuite été vendus comme otages à Al-Qaida», explique-t-il. Selon lui, chaque groupe d’otages a été vendu 50 millions de francs CFA (environ 80 000 euros).


Habitué à monnayer ses otages contre de fortes rançons, Al-Qaida au Maghreb demande-t-elle de l’argent aujourd’hui aussi? «Ils demandent 33 millions d’euros pour chaque otage. Mais auparavant, ils exigent la libération de certains de leurs militants incarcérés dans un pays de la région qu’ils n’ont pas encore précisé», détaille le notable malien. Selon une source mauritanienne, il s’agirait vraisemblablement du groupe de terroristes auteurs de l’assassinat de quatre Français en décembre 2007 près d’Aleg, dans le sud-est de la Mauritanie, une opération à l’origine de l’annulation sur insistance du gouvernement français du rallye Paris-Dakar et de son transfert en Amérique latine.

La Suisse, qui a mis en place une cellule de crise, dispose-t-elle, comme le Canada, de contacts avec les ravisseurs, par le biais de ce notable? «Pas par mon intermédiaire directement: ils sont en contact avec d’autres notables et nous travaillons ensemble», conclut-il.

vendredi 20 février 2009

Communiqué du FFR : la vérité a fini par triompher !



Front des Forces de Redressement


La revendication par les salafistes (AQMI) de l’enlèvement en territoire nigérien et de la prise en otages de touristes occidentaux et des diplomates onusiens vient donner raison au Président du FFR Mohamed Awtchiki Kriska qui disait, en substance : « le Front de Forces et de Redressement dément formellement être impliqué dans la disparition des diplomates Onusiens, ce type d'action est contraire à la vision et l'approche de notre mouvement ».

Ainsi les allégations et autres coups bas destinés à ternir les raisons de notre lutte et à inscrire le FFR sur la liste noire des “mouvements terroristes”(cf Réponse du Président Tandja aux vœux du nouvel an du Corps diplomatique, in « Le Sahel » du 14/01/09), tombent d’elles-mêmes, dévoilant à la face du monde l’incompétence et l’amateurisme qui caractérisent le gouvernement actuel du Niger.

Par ailleurs, nous déplorons profondément les positions du gouvernement canadien qui, malgré notre prompt démenti, n’a eu de cesse à s’en prendre à notre mouvement et aux touaregs en général, au moyen de périphrases et d’allusions dont le sens n’a échappé à personne. A présent que les masques sont tombés et les ravisseurs connus, nous l’invitons à faire amende honorable, si tant est que son souci est de préserver l’image d’un partenaire épris de justice qu’il a su donné de sa coopération.

De tels amalgames, voulus et entretenus, ne peuvent qu’engendrer la rancœur et l’intolérance, toute chose qui met en péril la sécurité de la communauté touarègue et la quiétude d’une nation en construction..

Le Sahara est le pays des touaregs, leur terre, c’est le berceau naturel de notre culture et de notre civilisation. Comprenez ainsi que personne, plus que nous, ne peut vouloir que la vie et la paix s’y développent, et que rien ne peut s’y entreprendre ni s’y réaliser en ignorant cette réalité-là.

Au regard des exactions inqualifiables qui sont en train de se perpétrer, au vu et au su de tout le monde, sur des populations sans défense, des menaces de déguerpissement massif de personnes et de fermeture d’accès aux ressources pastorales aux éleveurs, et au nom du devoir de protection des populations,

le FFR condamne ce silence complice,

en appelle aux organisations de défense des droits de l’Homme et à la Communauté internationale pour veiller au respect des droits du peuple touareg et de toutes les communautés affectées par la violation de leur cadre de vie, en se référant à l'article 32 de l’ONU, et aux déclarations universelles des droits des peuples autochtones ainsi stipulés : <
puis à son article 36 : « Les peuples autochtones, en particulier ceux qui vivent de part et d'autre de frontières internationales, ont le droit d'entretenir et de développer, à travers ces frontières, des contacts, des relations et des liens de coopération avec leurs propres membres ainsi qu'avec les autres peuples, notamment des activités ayant des buts spirituels, culturels, politiques, économiques et sociaux. Les États prennent, en consultation et en coopération avec les peuples autochtones, des mesures efficaces pour faciliter l'exercice et assurer l'application de ce droit.>>

Tout en privilégiant la voie du dialogue politique, le FFR réaffirme sa détermination à poursuivre la lutte armée, tant que cette option demeurera la seule alternative pour nous de nous défaire de ce régime polico-militaire et de traduire devant les instances compétentes de la Justice Internationale les vrais trafiquants et ceux qui règnent en pratiquant le terrorisme d’Etat. Nous y veillerons, ainsi qu’après nous, toute la génération de nigériens épris de justice et de démocratie.

Le mouvement

jeudi 19 février 2009

Al-Qaida publie des photos des touristes enlevés au Niger


19-02-09
La branche nord-africaine d'Al-Qaïda a publié des photos de quatre personnes qu'elle présente comme les touristes européens dont elle a revendiqué l'enlèvement au Niger, selon un centre américain de surveillance de sites internet islamistes (SITE).

SITE a indiqué mercredi soir que le groupe a diffusé des photos d'un couple de Suisses, d'une Allemande et d'un Britannique qu'il dit retenir en otage.

Auparavant mercredi, un message audio du porte-parole du groupe, Salah Abou Mohammed, a revendiqué l'enlèvement des quatre Européens en janvier, et celui de deux diplomates canadiens en décembre.

Sur un des clichés, on voit un homme hagard, ébouriffé et les yeux fermés, assis à coté d'une femme portant un turban, dont le visage a été brouillé.

Une autre photo montre une femme également coiffée d'un turban, et dont le visage est inidentifiable. La troisième présente un homme dégarni, également les yeux fermés, apparemment dans un état de détresse.

Sur les trois photographies, des hommes armés enturbannés au visage masqué sont visibles sur fond de paysage désertique.

Ces enlèvements marquent la première apparition d'Al-Qaïda au Niger, un Etat pauvre déjà fragilisé par deux années de rébellion armée touareg dans sa partie nord, proche de l'Algérie et du Mali.

Copyright © 2009 AFP
Posté par Anne_Simone à 17:47 - Simone actu Niger -

14 février,avant le désarmement à Inebag:interview et photos avec Abdallah ag Albacar, maire et responsable du cercle de Tessalit.





jeudi 19 février 2009, par temoust

Inebag, 130 kms à l’ouest d’Adielhoc. Une page de plus dans la résistance touarègue, page d’histoire, rugueuse. Les rebelles vont déposer les armes après combats, négociations, et médiations, combats et renégociations. Tout avait recommencé le 23 mai 2006. Et aujourd’hui, Salieka Ag Atali, maire d’Inebag, a proposé son village comme lieu de paix. « Tous les combattants, civils et militaires, de toutes tendances, peuvent se retrouver ici et déposer leurs armes. Les gens sont fatigués et veulent la paix. »

Abdallah ag Albacar, maire et responsable du cercle de Tessalit, nous reçoit au milieu de ses hommes, dans les montagnes proches. Personnage très présent et très disponible, il écoute beaucoup et prend soin temps pour répondre.

Rendre les armes….Moment historique ou épiphénomène ? « C’est un moment important pour le Mali, si le gouvernement respecte à la lettre ses engagements. »

Le ton est donné. Oui,… mais … si ?...

« Depuis la rébellion de 1963, on ne trouve pas de solutions. Des accords. Mais peu de résultats. On continue, on recommence. On espère. On recommence. On continue. Et le Pacte National, de 1992, si peu respecté, est une cause de plus, essentielle, de la dernière rébellion de 2006. C’est un témoin du présent, de la nature et de ses hommes laissés à eux-mêmes depuis si longtemps. »

Résumer cette histoire en quelques mots :

« Tous les touaregs demandent une équité sociale, pour un juste développement des terres dans lesquelles ils vivent. Ni bandits, ni voleurs de bagnoles, ils aspirent simplement au développement de la région, du cercle, de la commune, pour la population civile. »

Abdallah continue : « Ce qui nous entoure, c’est l’injustice. Quand on compare le nord et le sud du Mali, il n’y a que cela. Ce matin il y eu un accident entre deux véhicules qui venaient à Inebag, peu de temps avant d’arriver ici. Nous avons été obligés de transporter un blessé grave jusqu’à Kidal, plusieurs heures de pistes à travers le désert. Entre Adielhoc et Inebag, un seul puits asséché, profond de 200 m, personne ne peut faire vivre ses bêtes dans ces conditions ! A force de voir cela tous les jours, les touaregs sont comme une cocotte-minute qui va exploser d’un jour à l’autre. Après, vous connaissez l’histoire : résistances, massacres de bétail, puits empoisonnés, exactions contre les civils… Les éleveurs, dont on retire les biens de façon arbitraire, ne peuvent plus faire autre chose que de se rebeller encore plus.

Qui te retire ton bien t’abat.

Aujourd’hui nous déposons les armes. On connaît les mots du gouvernement, on va voir ses actes et on surveille le temps, c’est lui qui commande. Dans un souci de transparence, les groupes rebelles vont rendre les armes par cercle, ceux du cercle de Tessalit et une partie du cercle de Kidal, Essouk, sont ici, à Inebag. Il y eu Ersan il y a un mois, Djounhan le 13 février, Inebag demain le 15, et Agharous le 17. Pour la première fois, et c’est très important, ce n’est plus Kidal qui centralise les événements, mais chaque territoire, avec un respect total des habitants de ces territoires, Tessalit, Tarlit, Adielhoc, Essouk, Telabit, et d’autres…

Nous allons rendre les armes aux médiateurs du gouvernement, choisis par le gouvernement et la société civile. Après, nous ne serons plus responsables ni des hommes, ni du matériel. Ce sera le problème du gouvernement malien. Connaissant le passé de la politique malienne, nous attendons des mesures mais nous n’en sommes pas sûrs. On ne peut pas juger une situation qui n’a pas donné ses fruits.

Notre espoir est fondé sur les décisions des Accords d’Alger, avec l’aide des médiateurs algériens et libyens. Mais si le gouvernement ne suit pas ces accords, les touaregs vont refaire de la résistance. Et ils vont se retrouver dans des groupes encore plus irréductibles, comme ceux de Bahanga et consorts. Lui, c’est un cas spécial.

En ce qui concerne une possible "Union des Touaregs", si les gouvernements maliens et nigériens travaillaient à une meilleure égalité dans la justice, tout le monde pourrait s’y retrouver. Si les gouvernements continuent à ne rien faire, nous pourrions bien nous unir dans un regroupement plus élargi aux différents pays où vivent les Touaregs, pour aboutir à une Autonomie. »

Et Abdallah de conclure sur un point d’interrogation : « L’opinion publique et les médias, ne font pas leur travail correctement. Les Droits de l’Homme les plus élémentaires sont bafoués tous les jours sur nos terres. On entend dire de temps en temps que les Droits de l’Homme existent. Mais où, et comment les appliquer de manière rigoureuse ? Et quand les touaregs seront-ils vraiment reconnus ? »

14 février 2009, Abdallah ag Albacar, maire et responsable du cercle de Tessalit.

Propos recueillis par Jacqueline Dupuis à Inebag.

Dans quelques jours, les photos de la journée du désarmement à Inabag, du 15 février

mercredi 18 février 2009

Sécurité dans le Sahel: nouveau report du sommet de Bamako




Romandie News

BAMAKO - Le sommet sur la sécurité et la paix dans la bande sahélo-saharienne, prévu jeudi à Bamako avec les dirigeants du Mali, du Burkina Faso, du Niger, d'Algérie, de Libye et du Tchad, a été à nouveau reporté, a-t-on appris mercredi auprès du ministère malien des Affaires étrangères.

"Le sommet est à nouveau reporté. Des chefs d'Etat annoncés ont un problème de calendrier, alors qu'on souhaitait la présence physique de tous", a déclaré à l'AFP un responsable du ministère sous couvert de l'anonymat.

Reporté à plusieurs reprises depuis plusieurs mois, le sommet devait également se pencher sur le développement de cette vaste région désertique qui fait face à de graves problèmes de sécurité.

Présent en Algérie, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a ces dernières années développé ses activités dans le nord du Mali, où elle a détenu en otage en 2008 deux touristes autrichiens, et lancé plusieurs attaques en Mauritanie.

Le nouveau report du sommet régional intervient alors que Aqmi a revendiqué l'enlèvement ces dernières semaines de deux diplomates canadiens et de quatre touristes européens au Niger, dans un enregistrement sonore diffusé par la chaîne satellitaire Al-Jazira dans la nuit de mardi à mercredi.

Le Mali et le Niger font en outre face à des rébellions touareg dans le nord de leur territoire respectif, tandis que des rebelles tchadiens ont tenté à plusieurs reprises de renverser le pouvoir de N'Djamena ces dernières années.

En septembre 2008, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice avait, lors d'une tournée, appelé les pays de cette région, aux frontières traditionnellement poreuses, à "partager les informations" pour éviter des contacts entre groupuscules terroristes.

"Il est clair qu'il y a des problèmes de terrorisme et qu'il faut une coopération antiterroriste entre les partenaires de la région, entre les pays de la région, et avec les Etats-Unis", avait-elle déclaré lors de son escale au Maroc.

Un sommet pour la sécurité dans le Sahel


Six pays se réunissent demain à Bamako
Un sommet pour la sécurité dans le Sahel
Par : Azzeddine Bensouiah
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Les dirigeants des six pays de la région du Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger, Algérie, Libye et Tchad) participeront demain à Bamako à un sommet sur la sécurité et la paix dans la bande sahélo-saharienne.

Ce Sommet devrait voir la présence de la plupart des dirigeants de la région, selon une source proche du ministère malien des Affaires étrangères.
Maintes fois reportée, cette rencontre au sommet traitera, outre la question de la sécurité dans la région, de la problématique de développement économique dans la région, seule solution à même d’endiguer les trafics transfrontaliers (armes, contrebande et émigration clandestine).
Le thème principal du Sommet de Bamako traitera de la sécurité dans cette sous-région sujette à un double défi en la matière : les conflits entre les Touaregs et les gouvernements centraux, notamment au Mali, et la menace terroriste représentée par le réseau Al-Qaïda pour le Maghreb islamique qui utilise cette vaste contrée désertique pour le trafic d’armes, mais aussi pour perpétrer quelques actions spectaculaires (rapt de touristes européens).
Si, pour la question de la rébellion touareg, des efforts diplomatiques ont été déployés, notamment par l’Algérie, qui a grandement contribué à réunir les parties en conflit, pour mettre fin à la violence au nord du Mali, il n’en demeure pas moins que, pour ce qui est de la menace terroriste, des efforts sont entrepris par les pays de la région pour empêcher le transit des groupes terroristes.
Des réunions d’experts dans la lutte antiterroriste se tiennent régulièrement. La dernière en date a eu lieu à Alger, au siège du Centre africain d’études et de recherches sur le terrorisme, au début du mois de décembre dernier et avait comme thème le financement du terrorisme en Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest.
La nature de la région du Sahel, caractérisée par des frontières désertiques difficilement contrôlables, fait d’elle une zone privilégiée pour tous genres de trafic. À la contrebande et à l’émigration clandestine est venue s’ajouter le phénomène du terrorisme qui utilise les voies des contrebandiers pour acheminer les armes vers les maquis d’Al-Qaïda au nord de l’Algérie, mais aussi en Mauritanie. Les étendues désertiques du Ténéré servent également de base de repli pour les groupes terroristes. Pour ce qui est de la rébellion touareg au nord du Mali, la médiation algérienne a porté ses fruits. Plus de 500 éléments armés de l’Alliance démocratique pour le changement au nord du Mali ont déposé, hier à Kidal (nord du Mali), les armes et intégré le processus de paix conformément à l’accord signé à Alger en juillet 2006.
La cérémonie de remise symbolique des armes et des munitions s’est déroulée en présence du facilitateur algérien, l’ambassadeur d’Algérie à Bamako, Abdelkrim Ghrieb, et du ministre malien de l’Admi-nistration territoriale et des Collectivités locales, le général Kafougouna Koné.
Au cours de cette cérémonie, le rôle de l’Algérie et les efforts de son président, pour le retour de la paix au nord du Mali, ont été hautement salués.
M. Ghrieb a, dans une allocution, souligné qu’“aujourd’hui, un nouveau pas décisif, sur le chemin de la concrétisation des engagements que nous avons solidement souscrit dans le cadre de l’accord d’Alger, a été enregistré”.
“Cet acte est également la traduction de la volonté inébranlable de mon pays l’Algérie et de son Président qui n’a ménagé aucun effort pour aider le peuple frère du Mali à retrouver le chemin de la paix, de la stabilité et du développement”, a-t-il ajouté. Cette bonne nouvelle, qui intervient à la veille du Sommet de Bamako, devrait permettre aux dirigeants de la région d’appréhender l’avenir sous de meilleurs auspices. D’autant plus que les défis qui l’attendent sont immenses, notamment en matière de développement économique et d’intégration régionale, seules voies pour garantir la stabilité dans la région et pour endiguer le phénomène d’émigration clandestine.

Azzeddine Bensouiah

Communiqué de l’A T N M C


18/02/09

Après le désarmement, allons-nous vers une réconciliation ?

mercredi 18 février 2009

L’Alliance Touareg Nord Mali pour Changement prend acte du retour de quelques centaines de combattants touaregs à Kidal le 17 février dans l’espoir de réintégrer le processus de paix. Nous assistons cependant à un processus de désarmement quasi identique à celui du 9 mars 2007 qui n’a pas empêché les hostilités de reprendre quelques mois plus tard faute de promesses tenues. Nous regrettons les conditions de ce « désarmement » du 17 février 2009 qui s’est fait sans dialogue direct entre toutes les parties, qui ressemble plus à une « reddition » sans condition qu’à un processus de paix durable. Nous tenons à rappeler que plus d’une vingtaine de points de l’Accord d’Alger restent encore à appliquer. Nous mettons en doute la volonté de l’Etat malien de revenir aux entières dispositions de l’Accord d’Alger et encore moins d’accepter des aménagements qui en permettraient une meilleure lisibilité et tiendraient compte d’un contexte qui a changé sur le terrain depuis sa signature en juillet 2006.

Ce processus actuel de « retour » ne saurait être la solution définitive. Un des obstacles majeur pour ce retour à la paix reste la rupture totale, presque consommée, entre Ibrahim Ag Bahanga et les autorités centrales maliennes.

Le désarmement de quelques centaines de Touaregs ou leur intégration n’empêchera pas la poursuite du mouvement tant que les arrestations arbitraires continuent dans la région de Kidal et tant que n’auront pas lieu des négociations qui prennent en compte de façon appropriée la problématique touareg.

Des pistes sérieuses pour une paix définitive dans la région existent et le mouvement touareg pourrait apporter une large contribution lorsque les autorités maliennes auront un jour le souci de la sauvegarde de la paix et d’un développement au profit des populations touaregs. Afin d’aller enfin vers une réconciliation durable et d’éviter d’autres rebondissements.

Alliance Touareg Nord Mali pour le Changement (ATNMC) Porte parole et Chargé des relations extérieures Hama Ag Sid’Ahmed

Terrorisme : Al-Qaïda signe son premier raid au Niger


AFP - 18/02/09

mercredi 18 février 2009

Avec les enlèvements revendiqués mercredi de deux diplomates canadiens et de quatre touristes européens au Niger, Al-Qaïda a frappé pour la première fois cet Etat pauvre déjà fragilisé par deux années de rébellion armée touareg dans sa partie nord, proche de l’Algérie et du Mali.

Dans un enregistrement sonore diffusé mercredi par la chaîne satellitaire Al-Jazira, la branche nord-africaine d’Al-Qaïda a revendiqué l’enlèvement de Robert Fowler, envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Niger et de son collègue Louis Guay, disparus avec leur chauffeur nigérien à la mi-décembre, à une quarantaine de km à l’ouest de Niamey.

Leur voiture avait été retrouvée moteur tournant et portières ouvertes.

Mi-janvier, le président nigérien Mamadou Tandja avait évoqué la piste touareg, mais les deux principaux mouvements armés touareg avaient immédiatement nié toute responsabilité dans la disparition des deux diplomates.

Les deux Canadiens ont disparu dans la région de Tillabéri, une zone épargnée par l’insécurité et située très loin du théâtre des opérations des rebelles touareg.

Les quatre touristes européens ont eux été enlevés le 22 janvier dans la zone frontalière Mali-Niger.

"Nous sommes heureux de transmettre à la nation islamique la bonne nouvelle du succès des moujahidine dans la réalisation de deux opérations de qualité au Niger", déclare sur la bande son le porte-parole d’Al-Qaïda au Maghreb, Salah Abou Mohammed.

Les autorités nigériennes n’étaient pas disposées mercredi à commenter cette information.

Pour Nouhou Arzika, un représentant de la société civile, la rébellion touareg pourrait avoir joué un rôle dans ces enlèvements, cherchant à ternir l’image du pays.

"Notre conviction est que ces enlèvements visent à créer les conditions à même de désigner le Niger comme un pays dont doivent se méfier les étrangers", a déclaré à l’AFP M. Arzika, à l’origine de nombreuses manifestations contre la rébellion.

Il n’a pas exclu "une connexion" entre les fronts touareg nigériens et des groupes terroristes internationaux dont Al-Qaïda.

Mamane Abou, directeur du journal indépendant Le Républicain, a une toute autre explication.

"En concentrant 80% de ses forces armées dans le nord pour combattre la rébellion touareg, le Niger a dégarni le reste de son vaste territoire, notamment l’ouest proche des bases d’Al-Qaïda", analyse-t-il.

Le Niger "paie donc très cher ce choix idiot qui ouvre son territoire aux groupes terroristes", ajoute-t-il.

"Personne n’est donc en sécurité et Al-Qaïda peut frapper au coeur de la capitale", a commenté un diplomate africain sous couvert d’anonymat.

Pour l’ancien diplomate Issoufou Bachar, qui se présente comme un "islamiste", "le système de sécurité nigérien ne peut rien contre Al-Qaïda pour qui le terrain reste très fertile" au Niger, un Etat laïc majoritairement musulman.

"Al-Qaïda pourra bénéficier de toutes les complicités internes pour exécuter n’importe quelle opération en territoire nigérien", a-t-il poursuivi.

Pour l’heure, le Niger et le Mali, les deux Etats au sud du Sahara les plus touchés par l’épineux problème d’insécurité, tentent de conjuguer leurs efforts.

Début février, le ministre nigérien de l’Intérieur, Abouba Albadé, s’est rendu au Mali pour évoquer cetet question.

Des patrouilles mixtes de surveillance sont déjà opérationnelles sur les frontières des deux pays, qui ont convenu d’engager des incursions sur leurs territoires lors des poursuites des bandes armées.

Un sommet sur la sécurité et la paix dans la bande sahélo-saharienne, prévu jeudi à Bamako avec les dirigeants du Mali, du Burkina Faso, du Niger, d’Algérie, de Libye et du Tchad, a été reporté mercredi en raion de problèmes "de calendrier".

Al-Qaida Maghreb revendique une série d’enlèvements au Niger


Afrik.com - 18/02/09

L’organisation terroriste a envoyé un enregistrement audio à la chaîne al-Jazira

mercredi 18 février 2009

Dans un enregistrement audio posté sur le site internet de la chaîne de télévision qatarie, al-Jazira, la branche nord-africaine d’al-Qaïda a revendiqué l’enlèvement, en décembre et en janvier, de deux diplomates canadiens et de quatre touristes européens au Niger. L’enregistrement a été diffusé dans la nuit de mardi à mercredi.

Les autorités nigériennes soupçonnaient les rebelles touaregs. Mais dans la nuit de mardi à mercredi, la branche nord-africaine d’al-Qaïda a revendiqué les récents enlèvements survenus au Niger. « Nous sommes heureux de transmettre à la nation islamique la bonne nouvelle du succès des moudjahidines dans la réalisation de deux opérations de qualité au Niger », a déclaré, sur une bande transmise à la chaîne satellitaire du Qatar, al-Jazira, Salah Abou Mohammed, le porte-parole du groupe islamique armé.

Le 14 décembre dernier, Robert Fowler, envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu pour le Niger, son assistant Louis Gay et leur chauffeur nigérien, Soumana Moukaila, ont disparu à l’ouest de Niamey, la capitale du Niger. Ils venaient de visiter une mine d’or exploitée par Semafo, une société canadienne. Les autorités nigériennes ont, entre temps, évoqué la piste des rebelles touaregs. « Toutes les investigations menées portent à croire qu’ils [les diplomates canadiens, Ndlr] sont otages de groupes terroristes », avait affirmé, en janvier, le président Mamadou Tandja alors qu’il présentait ses vœux de nouvel an au corps diplomatique présent dans son pays. Il faisait ainsi allusion aux rebelles touaregs.

Un sommet sur la sécurité dans le Sahel

Début février, une vidéo montrant les deux diplomates canadiens vivants aurait été envoyée au gouvernement canadien par leurs ravisseurs. Mais cette information n’a pas été confirmée par le Canada, et Marie-Christine Lilkoff, une porte-parole du ministère canadien des Affaires étrangères avait déclaré à la presse : « nous ne partagerons pas d’information qui pourrait compromettre nos efforts ou qui pourrait mettre en danger les individus impliqués ». Un mois après l’enlèvement des Canadiens, le 22 janvier dernier, des touristes européens : deux Suisses, un Allemand et un Britannique, ont disparu dans la zone frontalière entre Mali et Niger. Ils rentraient à Niamey d’un festival ethnique auquel ils avaient assisté au Mali.

Dans l’enregistrement parvenu à al-Jazira, dans la nuit de mardi à mercredi, Salah Abou Mohammed indique que les moudjahidines « se réservent le droit de gérer le cas de ces six otages selon la loi islamique (Charia) ».

Les problèmes de sécurité dans le Sahel constituent un des thèmes d’un sommet qui se tient, jeudi, à Bamako, dans la capitale malienne, indique ce mercredi Liberté. Cette rencontre réunira les dirigeants de six pays de la région du Sahel : le Mali, le Burkina Faso, le Niger, l’Algérie, la Libye et le Tchad. Ces chefs d’Etat se pencheront sur les conflits entre les Touaregs et les différents gouvernements, et aussi sur la menace terroriste représentée par le réseau Al-Qaïda pour le Maghreb islamique. Le groupe utiliserait la zone désertique du Sahel pour son trafic d’armes et commettre des rapts.

Le réseau d’Oussama ben Laden qui a signé plusieurs actes terroristes dans le Maghreb notamment en Algérie, tente d’unifier les différents groupes islamistes en Tunisie, en Algérie et au Maroc. Al-Qaïda est même en passe de d’installer dans la partie subsaharienne du continent.

jeudi 12 février 2009

Tinariwen & Carlos Santana : Amassakoul

Réportage vidéo du groupe Tinariwen




par JA08, le 12 Février 2009 à 15:01

The nomadic Touareg tribes have endured years of drought and civil war. The one constant through this hardship has been the music of Tinariwen.

Once a group of rebel soldiers, training alongside Colonel Gadaffi in Libya, after years of struggle and violence Tinariwen decided to lay down their guns and fight with a different weapon - music.

Touaregs et le mirage nucléaire ! Part 1

La colonisation appartient-elle au passé ?


Agoravox - 11/02/09

jeudi 12 février 2009

A priori, il peut paraître incongru d’émettre l’idée selon laquelle la colonisation serait un phénomène qui se poursuit de nos jours. En effet, la majorité des territoires colonisés au XIXème et XXème siècles ont retrouvé leur indépendance politique avant 1975 (1) mais il ne faut pas oublier que la France possède encore des « résidus » issus de la colonisation : les DROM-COM (2) dont certaines populations indigènes luttent pour obtenir leur indépendance (3). Mais alors, pourquoi conserver ces colonies ? Si l’avantage économique tiré de ces possessions est contesté (4), elles apportent cependant à la France la possibilité d’accroître l’étendue de ses eaux territoriales (5), ce qui est un atout géostratégique majeur puisque cela permet d’augmenter la taille des zones de pêche, d’études scientifiques et surtout de bénéficier d’éventuelles ressources du sous-sol marin. Toutefois, en ce début de XXIème siècle, les États sont de moins en moins responsables du fait colonial et on a vu apparaître dès la fin du XXème siècle une nouvelle forme de politique impérialiste de la part des anciennes métropoles vis à vis de leurs anciennes colonies : Il s’agit du néocolonialisme.

* Une spoliation des ressources

Désormais, ce sont les entreprises des pays les plus avancés qui exploitent les ressources des pays en développement qui ont pourtant obtenu leur indépendance juridique, militaire et politique. On peut alors se demander comment se manifeste cet impérialisme économique et si la restitution de leurs ressources à ces pays leur permettrait de connaître un accroissement de leur niveau de vie.

Parmi ces entreprises qui exploitent les ressources africaines ; Areva qui aurait proposé de lutter contre la rébellion touarègue (qui s’oppose au président Tandja) en échange de l’exploitation du gisement d’uranium d’Imouraren (6). La convention d’exploitation signée le 5 janvier 2009 prévoit que la société mixte créée pour exploiter ce gisement sera détenue à 66,5% par Areva et à 33,5% par l’État nigérien. Ce qui veut dire que le Niger ne pourra commercialiser que 33,5% d’un gisement qui se trouve sur son propre sol. On peut signaler que Le Mouvement des Nigériens pour la Justice (un groupe rebelle touareg) avait déjà dénoncé cette répartition pour les autres gisements qu’Areva exploite au Niger et revendique une plus grande part des revenus issus de ces exploitations.

Évidemment, Areva n’est pas la seule grande entreprise française implantée en Afrique. Total est présent en Algérie, Bouygues est présent dans quelques pays africains et le groupe Bolloré est très présent sur l’ensemble de l’Afrique. Il serait nécessaire de croiser les ressources que l’on peut trouver y avec les entreprises étrangères implantées sur le continent (7).

* Un commerce inégal

Bien entendu, les entreprises ne sont pas les seules « institutions » à participer au néocolonialisme. Tout le monde ou presque sait que les pays du « tiers monde » se sont endettés (8) auprès d’organismes internationaux et financiers ainsi qu’auprès d’autres états afin de financer leur développement. Toutefois le FMI et la Banque Mondiale conditionnent leurs prêts à la mise en place de politiques économiques à caractère libéral (9) qui font la ruine de ces pays. En effet, ceux-ci doivent ouvrir leurs frontières à la production étrangère alors qu’eux mêmes sont soumis au protectionnisme des États qui leur imposent ces politiques. D’une part, les États-Unis et l’Union Européenne (via la PAC) mettent en place des barrières douanières pour éviter que des pays plus compétitifs ne concurrencent leur agriculture sur le marché intérieur (10), d’autres part, ils donnent des subventions à leurs agriculteurs afin que ceux-ci puissent exporter à moindre coût dans les pays en développement, ce qui a pour conséquence de ruiner l’agriculture locale.

Par ailleurs, il existe aussi un néocolonialisme monétaire dans les anciennes colonies françaises qui ont pour monnaie le franc CFA lequel est indexé sur l’euro, ce qui en fait une monnaie surévaluée pour pouvoir exporter dans les autres pays dits du Sud. En outre, dans ces pays, toute décision en terme monétaire est soumise à l’aval de la France, ce qui rend difficile une politique budgétaire cohérente avec les intérêts économiques du pays (11).

* Des dirigeants conciliants

Enfin, comme l’avaient fait les États-Unis avec l’Argentine (12), la France ou ses entreprises choisissent, dans son « pré carré » africain, les dirigeants qui leur semblent les plus conciliants. Outre le réseau Foccart, qui aurait entre autres fait assassiner Ben Barka en 1965 et soutenu les sécessionnistes pendant la guerre du Biaffra en 1966 - 1967 (13), de nombreux présidents africains auraient été aidés dans leurs coups d’état par les intérêts français (14). C’est par exemple le cas de l’entreprise Elf qui aurait aidé l’arrivée au pouvoir de Paul Biya au Cameroun en 1982, serait partisane d’Omar Bongo au Gabon et aurait financé les guerres civiles au Congo Brazaville de 1997 à 1999.

N’oublions pas que, lorsque la France voit ses intérêts menacés, elle n’hésite pas à envoyer l’armée, comme ce fut le cas au Shaba en 1977, en Côte d’Ivoire en 2003 et au Tchad en 1983 et 1985 pour soutenir Hissène Habré et en 2008 pour soutenir Idriss Déby.

* Ne pas tomber dans le manichéisme

Dire que tous les maux du continent africain sont dus à un impérialisme des pays les plus riches résulterait d’un manichéisme marxiste qu’il faut nuancer.

Certains présidents africains sont à la tête de pays bénéficiant de nombreuses ressources, que ce soit en or, diamants, coltan (15), cobalt, cuivre et bois. Alors qu’elles pourraient être utilisées pour financer la construction d’infrastructures utiles au développement du pays - on pense notamment aux écoles et aux hôpitaux - elles sont utilisées à des fins personnelles (16). En effet, pour nombre de pays africains, la part du budget consacrée à l’armée est plus importante que celle consacrée à l’éducation et tout le monde sait l’importance des diamants de conflit en Sierra Leone et en RDC ou du bois exotique au Liberia qui ont permis le maintien au pouvoir de leur président respectifs (17). Évidemment, les guerres civiles à l’intérieur même des ces états peuvent en partie s’expliquer par les tracés très géométriques des frontières qui n’ont pas tenu compte des diversités ethniques. C’est pourquoi les élites financières et intellectuelles de ces pays envoient leurs enfants étudier dans les grandes écoles des anciennes métropoles et que ceux-ci ne reviennent que rarement dans leur pays d’origine pour tenter d’y résoudre les différents problèmes.

* Sortir de la crise

S’il apparaît très difficile de mettre rapidement fin aux crises qui sévissent sur le continent africain, on peut toutefois envisager une ingérence productive des organisations internationales. L’ONU pourrait essayer de pacifier les zones à risques et des organisme comme le FMI, la Banque Mondiale ou l’OMC pourraient gagner en légitimité en dépêchant des experts en gestion de crises et en proposant des aides en nature (18). Si les guerres et le néocolonialisme permettent à quelques uns de s’enrichir, la paix et le codéveloppement, quant à eux, favorisent un commerce équitable et la prospérité de tous. Mais quel dirigeant d’une puissance mondiale serait prêt à sacrifier ses meilleures industries (et donc son éventuelle réélection) au profit de pays politiquement instables dont les régimes accepteraient de vendre leurs ressources en échange d’une promesse de sécurité ?

(1) A l’exception de quelques états

(2) Nouveau nom des DOM-TOM depuis une loi organique de 2003

(3) La Nouvelle-Calédonie votera un référendum en 2014 pour obtenir son indépendance complète prévue par les accords de Nouméa en 1998

(4) Les revenus issus du tourisme ne compenseraient pas les dépenses liées à l’administration de ces territoires

(5) La France possède une ZEE de 11035000 km² et occupe le deuxième rang mondial en terme de surface maritime derrière les États-Unis : http://fr.wikipedia.org/wiki/ZEE. Elle cherche par ailleurs à l’agrandir depuis 2002 avec la mise en place du projet Extraplac.

(6) Il s’agit du premier gisement d’uranium d’Afrique et du deuxième au niveau mondial.

(7) Si vous souhaitez approfondir cet élément je vous conseille de croiser les données issues de la carte de ce document : http://www.monde-diplomatique.fr/IM... avec la liste des entreprises implantées dans les pays d’Afrique : http://fr.transnationale.org/epays.php

(8) http://fr.wikipedia.org/wiki/Dette_...

(9) Au FMI, les voix des pays sont pondérées par leur participation financière. La plupart des votes s’effectuent à une majorité qualifiée de 85%. Or États-Unis et Union Européenne disposent chacun de plus de 15% des droits de vote, ce qui leur donne le droit de veto.

(10) S’il n’existait pas de barrières douanières, les produits étrangers seraient largement moins chers que les produits européens ou états-uniens

(11) Je vous invite à lire l’article d’Arnaud Zacharie : http://users.skynet.be/cadtm/pages/...

(12) La CIA a assassiné S. Allende et l’a fait remplacer par le Général Pinochet

(13) La région du Biafra recèle les 4/5 de la production pétrolière nigériane

(14) http://www.africafiles.org/article.asp ?ID=19700 et http://www.cellulefrancafrique.org/...

(15) Le Coltan est une ressource stratégique car elle sert à la fabrication d’appareils électriques de très haute technologie.

(16) Félix Houphouët-Boigny, ancien président de la Côte d’Ivoire a fait construire à Yamoussoukro, la Basilique Notre-Dame de la paix, plus grand édifice religieux chrétien du monde selon le Guinness des records de 1989. Le coût de sa construction est estimé à 1 milliard de francs de l’époque.

(17) http://joseyav.afrikblog.com/archiv... et http://www.30giorni.it/fr/articolo.asp ?id=1386

(18) Des aides en nature sont préférables à des aides financière car ces dernières peuvent être détournées.

Niger to build nuclear plant in medium to long term


Reuters - 11/02/09
jeudi 12 février 2009

Adolphe Gbaguidi Waly, an advisor to the minister of mines and energy, said nuclear power would be part of the country’s plans to increase energy independence in Niger.

"Among other solutions to solve the energy shortage in the region it was decided to build a nuclear plant ... not soon, but in a medium to long term," Waly told Reuters on the sidelines of a mining conference. [ID:nL9472559]

Landlocked and on the southern side of the Sahara, Niger is one of the world’s poorest countries. It imports around 80 percent of its electricity from neighbouring Nigeria, Africa’s top producer of crude oil.

Waly said the country has not yet decided on a specific way to go forward, but would ask South Africa, the only country on the continent with a nuclear plant so far, to help.

"Nuclear is a solution being discussed now. We haven’t yet looked at details, but in a very short time we should come up with a way and the process to go forward and start approaching countries who are using nuclear power," he said.

He said finances were an obstacle to be overcome.

Niger has also discussed the potential of a plant with France’s Areva (CEPFi.PA) which it awarded a licence to operate at its Niger’s Imouraren mine. The mine will more than double the country’s uranium output and make it the world’s second biggest producer after Canada.

Insecurity in northern Niger, where Tuareg rebels are fighting government forces, has stifled investment in the vast desert nation’s mining industry, but Waly said it was no longer a major hinderance to uranium prospecting. [ID:nLU229382] "The situation on the ground is improving ... there are no more disruptions to operations in the area as the necessary steps have been taken to prevent any major problems," he said, without giving any details.

(Reporting by Agnieszka Flak ; editing by Guy Dresser)

Drilling Begins at Isakanan




jeudi 12 février 2009

TORONTO, ONTARIO - Global Uranium Corp., ("Global" or the "Company") a private Ontario corporation, is pleased to report that it has begun a first phase drill program on its Adrar Emoles 4 concession in Niger.

This concession hosts a uranium deposit outlined by previous Japanese drilling and currently hosts an inferred uranium resource of approximately 28 million pounds at an average grade of 2.3 pounds / tonne. It is Global’s intention to confirm the previous drill results and to continue to expand the size of the resource which currently remains open in all directions.

A previously completed NI 43-101 report discussed at the shareholders meeting held in November, 2008, reported total resources in all categories of 33.7 million pounds located both at the company’s Tin Negouran concessions, where all of the drilling has been done to-date, as well as the two Adrar Emoles concessions.

The Adrar Emoles concessions are located in the same vicinity as Areva’s flagship Imouraren deposit, which is currently being developed into the largest uranium mine in Niger. Imouraren hosts a reported 320 million pounds at a similar grade as Global’s Isakanan deposit. Isakanan mineralization occurs in the Madouela formation.

Qualified Person

The drilling program was completed under the supervision of Mr. George Flach, P.Geo., qualified person within the meaning of National Instrument 43-101. Mr. Flach has reviewed the contents of this release.

About Global Uranium Corp.

Global Uranium is a private Ontario corporation founded in January, 2005 by executives with extensive experience in the mining and marketing of uranium. The Company has exploration agreements covering six uranium concessions in the Republic of Niger, covering an area of approximately 3,000 km2, as well as owning a database consisting of numerous uranium exploration targets around the world collected over a 30 year period by a major Canadian uranium producer.

The information in this release may contain forward-looking information under applicable securities laws. This forward-looking information is subject to known and unknown risks, uncertainties and other factors that may cause actual results to differ materially from those implied by the forward-looking information. Factors that may cause actual results to vary include, but are not limited to, inaccurate assumptions concerning the exploration for and development of mineral deposits, political instability, currency fluctuations, unanticipated operational or technical difficulties, changes in laws or regulations, the risks of obtaining necessary licenses and permits, changes in general economic conditions or conditions in the financial markets and the inability to raise additional financing. Readers are cautioned not to place undue reliance on this forward-looking information. The Company does not assume the obligation to revise or update this forward-looking information after the date of this release or to revise such information to reflect the occurrence of future unanticipated events, except as may be required under applicable securities laws.

Niger : La paix pointe au Nord


Relief Web - 11/02/09
jeudi 12 février 2009

Visiblement, le président de la République, dont le mandat expire en décembre prochain entend laisser un pays en paix, débarrassé de la rébellion armée qu’on connaît dans le Nord depuis déjà deux ans. Les dommages humains, financiers, matériels résultant de la situation dans le Nord sont énormes, au point que nul ne saurait rigoureusement les évaluer. Soldats, rebelles, habitants de la zone du conflit, tous des Nigériens ont perdu la vie, soit sur le champ de combat soit par l’action des mines anti chars, ces engins de mort que la bêtise humaine a enfouis dans la terre. Plusieurs dizaines de milliards FCFA ont été investis par l’Etat pour l’achat des matériels de guerre, au détriment des investissements dans le pays. Des intermédiaires, comme on en rencontre partout où il y a de l’argent facile à gagner, ont bien sûr, eux, tiré leur épingle du jeu. La région d’Agadez, zone touristique par excellence, n’est plus que l’ombre d’elle-même, offrant aujourd’hui le spectacle pitoyable d’une région en ruines.

Le président Tandja est aujourd’hui sur les sentiers de la paix. Il vient de demander au tout nouveau président en exercice de l’Union africaine (UA), le Colonel Mouammar Kadhafi, de s’investir à fond pour le règlement de la situation au Nord. Selon nos sources, Kadhafi, qui a accepté la demande de médiation, engage ainsi sa première action diplomatique, lui, dont la désignation en qualité de président de l’UA a fait grincer des dents parmi ses pairs africains. Il s’active à rapprocher les différentes positions, en ne faisant pas perdre la face à aucun des acteurs. L’essentiel étant de ramener la paix dans ce grand Sahara bouillonnant, qui, si rien n’est fait, se transformera durablement en repaire des trafiquants et de bandits de tout acabit. Il faut donc que les problèmes, qui ont un caractère politique puissent être résorbés. Ainsi les Etats riverains du grand Sahara assumeront ensemble, y compris en mutualisant leurs moyens, la lutte contre le terrorisme et les trafics divers. Même si l’on ne parle pas de feuille de route, on s’attend, dans les milieux diplomatiques, à voir autorités et rebelles fumer le calumet de la paix dans les trois mois à venir.

Il restera alors aux Forces de défense et de sécurité nigériennes de faire la chasse à ceux qui se mettront volontairement en marge de la paix, avec certainement l’appui de ceux qui auront déposé les armes. Pour ce faire, on peut compter sur le savoir-faire des soldats nigériens. D’ici un mois, apprend-on, le Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ) fera connaître ses revendications au médiateur. Les Nigériens sont fatigués de ce qui se passe dans la région d’Agadez, tout comme ils sont indignés des entraves à la libre circulation des personnes et de leurs biens, dans le Nord ou d’une frontière à une autre. C’est pourquoi l’enlèvement de l’Envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies, Robert Fowler, de son assistant Louis Guay, et de son chauffeur nigérien Mounkaila, le 14 décembre dernier, suivi de celui de touristes occidentaux à la fron-tière du Mali avec le Niger sont vécus comme un drame.

Oumarou Keïta

Republicain/Niger