samedi 11 février 2017

Voici ce que l'ascension du nouvel homme fort de la Libye, le général Haftar, implique pour la France et l'Europe (et saurons-nous gérer un nouveau Khadafi à 300 kilomètres de nos côtes ?)..sic!

Voici ce que l'ascension du nouvel homme fort de la Libye, le général Haftar, implique pour la France et l'Europe (et saurons-nous gérer un nouveau Khadafi à 300 kilomètres de nos côtes ?)

Longtemps conspué, méprisé sur la scène internationale, le général Haftar pourrait devenir le nouvel homme fort de la Libye et le possible unificateur d'un pays toujours traversé par de graves crises politiques et par le terrorisme. Mais si cette position se confirme, elle ne sera certainement pas sans conséquence pour la l'Europe et la France.

Possible danger ?

Publié le 
image: http://www.atlantico.fr/sites/atlantico.fr/files/styles/une/public/images/2016/01/libye.jpg
Voici ce que l'ascension du nouvel homme fort de la Libye, le général Haftar, implique pour la France et l'Europe (et saurons-nous gérer un nouveau Khadafi à 300 kilomètres de nos côtes ?)
  •  
  •  

Atlantico : Le général Haftar est soutenu explicitement par les Russes et dans les médias, il est de plus en plus présenté comme le possible unificateur de la Libye. Si le général venait à être le nouvel homme fort du pays, quelles pourraient être les conséquences pour l'Europe ? 

Jean-Sylvestre Mongrenier : Le général Haftar, qui a récemment pris le titre de maréchal, est un « entrepreneur de guerre », une sorte de condottière, qui évolue entre plusieurs allégeances et a des ambitions propres. Un bref rappel biographique s’impose. Chef de l’« Armée nationale libyenne », Khalifa Haftar n’est pas un homme neuf surgi du désert ou de l’actuel chaos libyen. Âgé de 73 ans, il est l’un des compagnons et chefs de guerre de Kadhafi. Au préalable, il a reçu une formation d’officier à l’Académie militaire de Benghazi, complétée ensuite par un stage dans l’Egypte nassérienne, puis en URSS.
En 1969, il participe au coup d’Etat de Kadhafi qui met à bas la monarchie sénoussiste et instaure la « République arabe de Libye ». Pendant plus de quinze ans, il sert celui que l’on put nommer le « Trotsky des sables » (voir son rôle dans la guerre du Kippour en 1973, dans la guerre contre le Tchad d’Hissène Habré en 1986). Fait prisonnier lors de la déroute du corps expéditionnaire libyen, il passe à l’opposition et rejoint le Front de Salut National de la Libye (FSNL), basé au Tchad, et il bénéficie du soutien de la CIA pour organiser un coup d’Etat contre Kadhafi. Exfiltré en 1990, Haftar séjourne au Zaïre, puis au Kenya, avant d’être accueilli sur le territoire des Etats-Unis. Il s’installe alors dans une petite ville à dix kilomètres de Langley, le siège de la CIA. Lors de la guerre qui a renversé Kadhafi, l’homme n’a joué qu’un rôle marginal, mais il est aujourd’hui décidé à se placer au premier plan de la « nouvelle Libye ». 
Présentement, le général Haftar est à la tête de l’« Armée nationale libyenne » qui est tout sauf « nationale ». Il importe de conserver à l’esprit le fait que la Libye est un vaste territoire (1,7 million de km²), au peuplement ténu (6,5 millions de Libyens), parcouru par des lignes de partage sur les plans géographiques et ethniques. Schématiquement, la Libye est composée de trois régions hétérogènes et centrifuges : la Tripolitaine à l’ouest, la Cyrénaïque à l’est et le Fezzan au sud. Si Kadhafi a amplement instrumentalisé le panarabisme, avant de tabler sur le panafricanisme, il ne faut pas oublier la part des Berbères (10 % de la population) ou encore des Toubous, une ethnie nilo-saharienne présente dans le Sud libyen, le nord du Tchad et l’est du Niger (quelques dizaines de milliers d’âmes, mais des milliers d’hommes en armes). A cela, il faut ajouter les clivages tribaux et les différentes familles de l’Islam politique, en plus de l’« Etat islamique » aujourd’hui sur le repli. Dans cette partie géopolitique, Haftar dispose du soutien de l’Egypte d’Al-Sissi et des Emirats arabes unis (EAU) qui, malgré l’embargo onusien sur les armes, lui ont livré du matériel (avions, hélicoptères et blindés). En second rideau se trouve la Russie à qui la guerre en Syrie a permis de se redéployer en Méditerranée. Sur le chemin du retour, le porte-avions russe Kouznetsov a fait escale à Tobrouk (Est libyen) et accueilli à son bord le général Haftar. Une visio-conférence avec le ministre de la Défense russe a été organisée (11 janvier 2017). Moscou entend ainsi reprendre pied en Méditerranée centrale et en Afrique du Nord. Assurément, ces soutiens extérieurs pèsent, mais cela suffira-t-il à prendre le pas sur le gouvernement de Fayez al-Sarraj, le seul reconnu par l’ONU, et sur les différentes forces et milices ? La réalité de la Libye est polycentrique et Haftar s’est surtout imposé comme l’une des parties avec lesquelles il faut compter. Les Etats européens soutiennent la solution préconisée par la « communauté internationale » et donc le gouvernement de Fayez al-Sarraj. Théoriquement, la Russie également puisqu’il s’agit d’une décision prise au sein de l’ONU, mais elle pratique un double jeu.

Si cette ascension se confirme, quelles pourraient être les conséquences sur la crise migratoire ? La Libye étant une des principales sources de préoccupation de l'agence Frontex mais Haftar serait-il seulement disposé à négocier avec l'Europe pour endiguer ce phénomène au vu du rapprochement établi avec la Russie ?

La montée en puissance du général Haftar, qui domine le parlement installé à Tobrouk, et le conflit avec le premier ministre, chef du gouvernement sis à Tripoli, repoussent la constitution d’un gouvernement d’unité nationale. Fayez al-Sarraj a réussi à évincer l’ex-gouvernement (l’émanation de la coalition « Aube de la Libye ») qui contrôlait la Tripolitaine, mais il n’a pu s’imposer au camp de l’Est (la Cyrénaïque). Le parlement de Tobrouk est contrôlé par les amis et alliés du général Haftar qui refusent de valider l’autorité de Sarraj. Au sein du Conseil de sécurité, la Russie veille à ce que le « parti » d’Haftar échappe aux sanctions internationales. Il est évident que la persistance du clivage Est-Ouest et l’absence de gouvernement d’unité nationale interdisent toute refondation politique et instauration d’un semblant d’ordre dans le pays, ce qui ne facilite pas le contrôle des flux migratoires à destination de l’Europe. Un mauvais esprit pourrait penser que le pouvoir russe y trouve son intérêt, les flux migratoires contribuant à déstabiliser la situation politique dans les pays d’accueil. En effet, l’appareil de propagande du Kremlin exploite ces situations (faits divers montés en épingle et désinformation) et soutient en Europe les formations politiques qui ont fait de l’hostilité à l’immigration leur fond de commerce électoral. Au vrai, les vues géopolitiques russes sont certainement plus larges. Moscou entend rétablir en Méditerranée les positions qui étaient les siennes à l’époque de l’URSS et de la Guerre froide (la « grande stratégie » russe est de facture néo-soviétique).
Il reste que le phénomène migratoire dépasse largement les calculs d’Haftar et la situation libyenne. A ce sujet, il est trop facile d’affirmer que l’intervention militaire occidentale en Libye (mars-octobre 2011) est à l’origine de ce phénomène de masse. Déjà, elle visait à empêcher des massacres et une longue guerre, avec une extension à l’Afrique du Nord, qui auraient inévitablement provoqué de vastes mouvements de populations. Si l’actuel chaos politique a fait de la Libye une plaque tournante de l’immigration illégale en l’Europe, le très grand nombre des réfugiés et migrants provient d’espaces plus lointains : le Moyen-Orient (Syrie, Irak), le Sahel et la Corne de l’Afrique (Mali, Niger, Erythrée), la Haute-Asie (Afghanistan). Insistons plus particulièrement sur la guerre en Syrie, provoquée par la volonté de Bachar al-Assad de se maintenir coûte que coûte au pouvoir, soutenu sans faille aucune par le Kremlin et le régime chiite-islamique de Téhéran. La guerre et les exactions ont jeté les populations sur les routes de l’exil (la moitié de la population syrienne a été déracinée). Au-delà du contexte moyen-oriental, la composition des flux migratoires appelle l’attention sur l’Afrique subsaharienne. La « transition démographique » n’a pas encore produit tous ses effets. En 2010, le continent africain a dépassé le milliard d’habitants, soit quatre fois plus qu’en 1950, et il atteindra les deux milliards en 2050. L’Afrique représente le quart des naissances dans le monde et elle est devenue le troisième foyer de peuplement au monde (à la place de l’Europe). La démographie, le sous-développement, l’impéritie des dirigeants et les conflits armés généreront d’autres flux migratoires.

Concernant le terrorisme, même si le général a déclaré "avoir le même ennemi" que les Européens. Quelle stratégie celui-ci compte-t-il mettre en place pour lutter contre le terrorisme, celle-ci vous semble-t-elle pertinente ?

Le général Haftar a pour habitude de désigner comme « terroristes » l’ensemble de ses opposants et ennemis politiques. Il faut lire à ce sujet l’interview récemment donnée au Journal du Dimanche (5 février 2017). De fait, il mène sa propre guerre contre l’« Etat islamique » et l’on sait qu’il a bénéficié de l’aide de services occidentaux, notamment français : la présence d’unités spéciales de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) a été révélée par la mort de trois membres du service action, lors d’un « accident d’hélicoptère » qui s’est produit le 17 juillet 2016. Le gouvernement de Fayez al-Sarraj avait alors protesté contre cette « ingérence française » dans l’Est libyen. Du point de vue de la France, il s’agit de soutenir les forces qui combattent l’« Etat islamique ». Cela dit, le général Haftar n’incarne pas la seule force à mener ce combat. Pour mémoire, c’est une coalition de brigades venues de Tripolitaine, affiliée à Serraj, qui depuis Misrata, a lancé une offensive militaire contre Syrte, le bastion de l’Etat islamique en Libye. Le général Haftar a alors mis à profit la situation pour s’emparer du « croissant pétrolier », à l’est de Syrte. On désigne ainsi un arc de terminaux qui, en temps normal, assure environ la moitié des exportations libyennes de pétrole (elles sont tombées à 12 % du volume exporté avant 2011). A l’évidence, Haftar est animé par un but qui dépasse largement la lutte contre l’« Etat islamique ». Il s’agit de prendre le pouvoir en Libye. La dénonciation du « terrorisme » lui sert à légitimer son combat personnel et à obtenir des appuis extérieurs. Dans l’entretien accordé au numéro du Journal du Dimanche, mentionné plus haut, il est évident qu’il entend utiliser cette cause et l’appui apporté par la Russie pour disposer d’un levier à l’égard des Occidentaux (« Si la Russie nous ouvre ses bras, nous n’hésiterons pas à accepter cette offre »).
Les buts politiques du général Haftar sont donc clairs. En a-t-il les moyens ? Ceux dont il dispose sont suffisants pour lui assurer un pouvoir de nuisance et bloquer toute transition politique. Sur le plan diplomatique, d’aucuns déjà évoquent un triangle Russie-Algérie-Egypte prêt à jouer la carte « Haftar ». Son chantage et les positions qu’il occupe dans l’Est libyen lui permettront peut-être d’obtenir des puissances occidentales quelques facilités et accords « derrière les rideaux ».De là à réunifier la Libye et à neutraliser durablement les forces centrifuges, il y a une marge. Dans l’immédiat, la volonté de cet « entrepreneur de guerre » de se mettre à son compte et le refus de placer ses forces sous le contrôle politique du gouvernement de Fayez al-Sarraj expliquent dans une certaine mesure la perpétuation du chaos, une situation qui profite à toutes les forces anomiques, dont les groupes djihadistes. Il est vrai que les puissances occidentales ne font pas grand-chose pour soutenir le gouvernement reconnu par la « communauté internationale ». En définitive, la situation est fluide, bien des retournements sont possibles et la situation politique de la Libye donne le sentiment que ce pays, comme d’autres parties du monde, renoue avec l’âge précolonial (localisme et fragmentation). Une différence toutefois : ce « retour du refoulé » se produit dans un monde plein et interconnecté. Du fait des multiples flux et nuisances qui relient les rives sud et nord de la Méditerranée, sans même parler du terrorisme, les puissances occidentales ne sauraient pratiquer une politique de « douce négligence ». Du reste, c’est la piraterie barbaresque qui a été autrefois un des déclencheurs des expéditions militaires européennes en Afrique du Nord. 
image: http://image.mediabong.com/thumbnails/f/94b7ebd2df2cd7f67a1ce8902d326529ab8f93df.jpg
image: http://static.mediabong.com/play.png
image: http://static.mediabong.com/img/previous_btn_atlantico.png
image: http://static.mediabong.com/img/next_btn_atlantico.png

Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/voici-que-ascension-nouvel-homme-fort-libye-general-haftar-implique-pour-france-et-europe-et-saurons-gerer-nouveau-khadafi-300-2959350.html#1JjjbsEeEKCJueCp.99

Libye : l’envoyé spécial de l’ONU mis à la porte

Libye : l’envoyé spécial de l’ONU mis à la porte

Samedi 11 Février 2017 - 12:25
Abonnez-vous
  • Augmenter
  • Normal
Current Size:100%
Version imprimableEnvoyer par courriel

Les efforts de l’Allemand Martin Kobler pour ramener la paix en Libye ont été jugés « insuffisants » comme ils le furent en RD Congo jadis.
Une fois de plus Martin Kobler semble faire l’unanimité contre lui. Après la République démocratique du Congo où il a fini par être déchargé de la plus grande mission de paix des Nations unies, la Monusco, l’Allemand semble ne pas avoir donné davantage satisfaction à ses employeurs comme envoyé spécial du secrétaire général en Libye. Celui-ci, Antonio Guettieres semble ne semble pas avoir fait une évaluation différente de celle de son prédécesseur le Sud-coréen Ban Ki-moon. Martin Kobler a été désaisi du dossier libyen. Selon toute vraissemblance, il sera remplacé par le Palestinien Salam Fayyad.
Le secrétaire général de l’ONU en a informé le Conseil de sécurité jeudi ainsi que les protagonistes libyens que M. Martin Kobler était censé amener à la paix autour d’une structure unitaire favorisant l’extinction des dissensions et des violences. Ils ne seront sans doute pas les plus mécontents de ce remplacement. Déjà le maréchal Khalifa Haftar affirmait à qui voulait l’entendre que Martin Kobler n’était pas aimé des Libyens; qu’il était « l’homme du diable ». Sévère point de vue de l’homme fort de l’est libyen, mais une opinion qui semble rejoindre celle de beaucoup autour de la crise libyenne.
Son remplaçant probable, Salam Fayyad, est un Palestinien de 65 ans qui a été le Premier ministre de l’Autorité palestinienne de 2007 à 2013. Il va prendre en charge un dossier délicat qui va exiger tout le doigté pour faire tenir l’accord politique chancelant autour duquel les Libyens sont en discussion depuis des semaines. Sauf à croire que Martin Kobler va partir en emportant avec lui les maigres résultats qu’il a obtenus sur ce terrain, les Libyens seraient sur le point d’annoncer la formation d’un gouvernement d’union de plus grande inclusion.
Le maréchal Haftar récuse l’autorité de Fayez al-Sarraj, actuel dirigeant à Tripoli, la capitale, d’un Gouvernement d’unité nationale (GAN) que soutient une partie de la communauté internationale. Il a exigé et semble avoir obtenu la constitution d’un autre gouvernement d’union qui lui reconnaîtrait un rôle plus important – de chef d’état-major de l’armée – pour que ses forces et ses moyens militaires non-indifférents quittent la région de Tobrouk (est libyen) et se fondent dans une structure nationale unitaire. Ce serait la condition pour que le gouvernement rival et le Parlement qui lui sont favorables dans cette partie du pays cessent de se poser en rivaux de ceux qui sont établis à Tripoli.
Le maréchal Haftar qui dispose d’avions de chasse et de tanks pour son armée a de quoi peser sur l’avenir de la Libye. C’est lui qui a chassé les djihadistes de Benghazi, la deuxième ville du pays. Il est soutenu par l’Egypte et par la Russie alors que M. Fayez al-Farraj est soutenu par les Occidentaux mais avec une autorité qui ne va pas au-delà de Tripoli. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Gutteres a donné jeudi deux jours aux membres du Conseil de sécurité pour accepter ou non sa décision de récuser Martin Kobler. Ce serait sa première nomination importante depuis son arrivée à la tête de l’ONU, le 1er janvier dernier.
Lucien Mpam
http://www.adiac-congo.com/content/libye-lenvoye-special-de-lonu-mis-la-porte-61047

Libye: inquiétudes après l'entrée de groupes armés à Tripoli











avec AFP Il y a 1 heure


LIBYE



*Des groupes armés, notamment de la ville libyenne de Misrata (ouest), sont arrivés cette semaine à Tripoli où ils ont annoncé la création d’une force armée “indépendante”, suscitant l’inquiétude des autorités locales et de Washington. *
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la capitale libyenne est sous la coupe de dizaines de milices dont les allégeances et les zones de contrôle sont mouvantes.



Une source proche du gouvernement d’union (GNA), basé à Tripoli et appuyé par l’ONU et les pays occidentaux, a précisé samedi que la plupart des groupes armés arrivés dans la capitale faisaient partie des forces qui ont chassé l’an dernier le groupe Etat islamique (EI) de Syrte.

“Ils se sentent maintenant marginalisés et sont à la recherche d’un appui”, a ajouté cette source sous couvert de l’anonymat, précisant que des réunions étaient en cours samedi avec leurs commandants “pour tenter de trouver une solution”.

Les États-Unis ont remarqué vendredi “avec inquiétude l’entrée à Tripoli de nombreux véhicules armés d’une organisation prétendant être la garde nationale libyenne“.

“Ce déploiement risque de déstabiliser davantage la sécurité déjà fragile à Tripoli”, a ajouté le département d’Etat dans un communiqué, appelant à la construction d’une “force militaire nationale unifiée sous commandement civil capable de fournir la sécurité à tous les Libyens et de lutter contre les groupes terroristes”.

Mahmoud Zagal, un commandant militaire de Misrata, avait annoncé jeudi la création d’une “Garde nationale libyenne sans appartenance politique” qui aura pour mission de combattre l’EI, de sécuriser les institutions de l’Etat et les missions diplomatiques.

M. Zagal n’a pas précisé si cette “Garde nationale” appuyait ou non le GNA. Mais selon des sources locales, plusieurs des milices qui la composent étaient loyales à Khalifa Ghweil, un ancien dirigeant qui avait autoproclamé en 2014 à Tripoli un “gouvernement de salut national” et n’avait ensuite pas voulu reconnaître le GNA quand ce dernier s‘était installé dans la capitale en 2016.

L’annonce de la création de “la garde nationale” affaiblit encore plus le GNA, qui s’apprête à lancer avec l’appui de l’ONU une “garde présidentielle” pour sécuriser les institutions de l’Etat et les missions diplomatiques.

Près d’un an après son installation, le GNA n’arrive toujours pas à asseoir son autorité dans l’ensemble du pays ni même dans la capitale. Il fait face notamment à la hostilité d’une autorité rivale basée dans l’est du pays et qui refuse de le reconnaître.

Mali : Début des "patrouilles mixtes" avant la fin du mois Par AFP

Accueil | A la Une | Mali : Début des "patrouilles mixtes" avant la fin du mois

Mali : Début des "patrouilles mixtes" avant la fin du mois

Par  1 réactions  
  
Taille de la police: Decrease font Enlarge font
Mali : Début des "patrouilles mixtes" avant la fin du mois
Bamako - Les signataires de l’accord de paix au Mali ont établi un nouveau calendrier prévoyant la mise en place avant la fin février de deux dispositions importantes de l’accord: les "patrouilles mixtes" et les autorités intérimaires dans le Nord, selon un document obtenu vendredi par l’AFP.
Ce document émane du "Groupe de travail" qui s’est réuni cette semaine à Bamako pour préparer la rencontre vendredi du Comité de suivi de l’accord signé en mai-juin 2015, en présence de la médiation internationale et de toutes les parties, a constaté un correspondant de l’AFP.

La réunion se tient un peu plus de trois semaines après l’attentat suicide jihadiste du 18 janvier à Gao, principale ville du nord du Mali, visant un camp de regroupement des formations armées signataires de l’accord de paix, en vue de l’organisation des "patrouilles mixtes", qui a fait près de 80 morts.

"Nous avons le devoir et la volonté de réussir ensemble", a déclaré le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, dont le pays conduit la médiation internationale qui a abouti à cet accord entre le gouvernement, les groupes qui le soutiennent et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg).

"Nous sommes tous attachés à cet accord, nous ne voyons pas d’autre alternative", a-t-il ajouté au début de la réunion, en présence notamment du chef de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), Mahamat Saleh Annadif et du responsable de la direction Afrique du ministère français des Affaires étrangères.

Selon le document du Groupe de travail, l’installation dans le Nord des autorités intérimaires prévues par l’accord, constamment reportée, doit se dérouler "du 13 au 20 février".

Quant aux "patrouilles mixtes" entre militaires maliens, combattants des groupes pro-gouvernementaux et de la CMA, censées préfigurer la refonte d’une armée malienne unitaire, leur lancement doit s’échelonner à partir du 20 février.

"Les patrouilles mixtes démarreront à Gao le 20 février", selon le texte, puis "le 28 février à Kidal (nord-est), et à Tombouctou (nord-ouest), une semaine après".

A Kidal (nord-est), toujours contrôlée par les ex-rebelles, "le retour de la représentation de l’Etat et des services déconcentrés se fera concomitamment avec l’installation des autorités intérimaires et des patrouilles mixtes prévues pour le 28 février".

En janvier, le Conseil de sécurité de l’ONU, a estimé que "les retards continuels menacent la viabilité de l’accord", censé isoler définitivement les jihadistes qui avaient pris le contrôle du nord du Mali en 2012.
SourceAFP

jeudi 9 février 2017

Issinara - Ténéré - 2016

Issinara avec Agahani - Adounia tigla - 2016

Tamikrest - Kidal (album teaser)

Tamikrest - Wainan Adobat

Tinariwen - "Assàwt"

Tinariwen - "Sastanàqqàm"

Home / Actualité / La Libye déchirée, l’espoir de paix s’éloigne

La Libye déchirée, l’espoir de paix s’éloigne

Depuis l’accord signé le 17 décembre 2015 dans la ville de Skhirat au Maroc, la situation en Libye n’a pas évolué. Elle s’est même dégradée. Cet accord prévoit la formation d’un gouvernement à Tripoli avec, à sa tête, le premier ministre Faïez el-Serraj. Mais ce dernier est en perte constante de légitimité, et concurrencé par le Maréchal Haftar à l’Est.
Depuis 2011, les milices pro et anti régime sont souvent au centre du jeu libyen
Un premier ministre affaibli
Deux principales forces politiques se font face en Libye. À l’ouest, le Premier ministre Faïez el-Serraj est à la tête d’un gouvernement reconnu par la communauté internationale, depuis mars 2015, dans la ville de Tripoli. Cependant, M. Serraj perd de l’influence jour après jour. La principale raison tient en un nom : le maréchal Haftar, qui contrôle une grande partie de l’est de la Libye et la majorité des champs pétroliers. Ce dernier est de plus en plus influent dans toute la Libye. Le Parlement de Tobrouk, allié de Haftar, dont les membres ont été élus en 2014, est la seule instance à avoir une réelle légitimité. Or, ce Parlement ne reconnaît pas le Premier ministre Faïez el-Serraj. Ses membres le considèrent comme une marionnette de l’Occident. Ils l’accusent aussi de traiter avec les islamistes.
D’ailleurs, la Russie, dont le positionnement est assez trouble, se rapproche de plus en plus du Maréchal Haftar car elle voit en lui le vrai homme fort de la Libye. Or, selon Kader Abderrahim¹, le soutien russe ne doit pas être surestimé. En effet, l’Égypte est, en réalité, le principal soutien à Haftar.
D’autres acteurs sur le devant de la scène
Ces deux principales forces politiques ne sont toutefois pas les seules à vouloir tirer leurs épingles du jeu en Libye.
Tout d’abord, la chute de Syrte, dernier bastion de l’État Islamique (EI) dans le pays, en décembre 2016, a largement affaibli l’organisation djihadiste. Mais l’EI n’est pas mort. Des forces survivent notamment dans des zones en périphérie de Benghazi, ville côtière à l’Est. Les milices du Maréchal Haftar ont du mal à les déloger complètement.
D’autre part la filière de al-Qaïda en Libye, Ansar al-Charia, maintient toujours une influence dans le Fezzan, région du Sud. La rumeur selon laquelle les djihadistes de l’EI auraient fui en masse vers le sud après la chute de Syrte est en partie fausse. En effet, l’EI est davantage intéressé par les champs pétroliers du Nord contrôlés par le Maréchal Haftar pour sa survie économique.
De plus, la rivalité avec al-Qaïda empêche les djihadistes de l’EI de descendre trop au sud. Quant à Ansar al-Charia, son activité économique fonctionne principalement grâce à toutes sortes de trafics : cigarettes, essence, drogue. Il existe aussi un important trafic de migrants subsahariens qui souhaitent rejoindre le Nord de la Libye, pour ensuite espérer passer en Europe.
Le groupe djihadiste al-Mourabitoune de l’algérien Mokhtar Belmokhtar, qui a prêté allégeance à al-Qaïda  ne fait cependant pas oublier les deux principaux peuples historiques rivaux du Sud : les Touaregs et les Toubous. Selon Thomas Feneux², même si des accords ont été signés récemment, les tensions restent très fortes et la paix est fragile. Les combats entre les deux groupes peuvent reprendre à la moindre étincelle.
Enfin, un acteur « oublié » du conflit est revenu faire parler de lui début 2017 : l’ancien premier ministre Khalifa al-Gwell qui n’a plus aucune légitimité. Il est le leader du groupe Fajr Libya (Aube de la Libye), proche des mouvances islamistes. En entrant dans trois ministères différents le 17 janvier, sans rencontrer de résistance de la part des forces de sécurité à l’entrée, il tend à prouver l’inutilité de l’accord de Skhirat. Si cela affaiblit incontestablement Faïez el-Serraj, il y a toutefois peu de chances que al-Gwell puisse revenir sur le devant de la scène.
Les coups médiatiques de l’ancien premier ministre Khalifa al-Gwell, la résistance de l’État islamique à Benghazi, les tensions entre Toubous et Touaregs, et l’influence de al-Qaïda au sud rendent la situation complexe. Et pour tout dire, bloquée. Un accord solide doit être trouvé entre les différentes forces politiques pour que la situation se stabilise et qu’on puisse avoir une chance de voir apparaître un espoir de paix en Libye.
¹ Chercheur à l’IRIS
² Journaliste observateur du conflit libyen
http://les-yeux-du-monde.fr/actualite/afrique-moyen-orient/28245-la-libye-dechiree-lespoir-de-paix-seloigne