dimanche 1 mai 2016

« Au Sahel, notre politique d’aide au développement s’est complètement fourvoyée »

LE MONDE |  | Propos recueillis par Cyril Bensimon (propos recueillis)
Ancien directeur à la Banque mondiale et à l’Agence ­française de développement (AFD), conseiller de plusieurs gouvernements africains, Serge Michailof est engagé depuis près de quarante ans dans les questions de développement. Dans son dernier ­livre,Africanistan. L’Afrique en crise va-t-elle se retrouver dans nos banlieues ? (Fayard, 2015), il dresse un parallèle entre la situation au Sahel et en Afghanistan.
"Once upon a time", du plasticien tunisien Omar Bey.

Vous craignez que de la crise actuelle au Sahel émerge un nouvel Afghanistan. D’autres Etats sont-ils susceptibles de s’effondrer comme le Mali en 2012 ?
La comparaison à laquelle je procède a été parfois jugée excessive. Pourtant je persiste et signe. Ces régions n’ont rien de commun sur les plans géographique, historique ou culturel, mais elles partagent de graves fra­gilités structurelles : une démographie qui va dans le mur, une agriculture en panne, une misère rurale dramatique – moins de 0,5 % d’accès à l’électricité –, pas de création ­d’emplois, une montée des tensions pour l’accès à la terre, à l’eau et aux pâturages, une aggravationdes fractures ethniques et religieuses, la dissémination d’armes légères et une immense faiblesse des institutions publiques, qui fait que l’Etat est absent dès que l’on sort des villes.
Notez aussi l’émergence de systèmes ­mafieux qui vivent de trafics (opium en Afghanistan, cocaïne et migrants au Sahel), la diffusion d’un islam radical qui se substitue à l’islam traditionnel tolérant, et enfin des ­environnements régionaux en crise entre Boko Haram au sud et la Libye au nord. Tous les pays sahéliens sont en situation de risque.
Selon vous, il faut s’attendre dans les prochaines années à une catastrophe humanitaire avec des conséquences qui s’étendront au-delà des frontières du Sahel…
Une telle catastrophe n’a rien d’inéluctable. Mais la poursuite des politiques actuelles conduit à une impasse. En priorité, il est illusoire de compter sur des forces étrangères, françaises ou autres, pour restaurer la ­sécurité. S’il est une leçon à tirer du fiasco ­occidental en Afghanistan, c’est que tôt ou tard, des forces étrangères sont perçues comme des forces d’occupation.
Le véritable enjeu n’est pas, comme l’annonçaient les Américains en Afghanistan, de « tuer les méchants », mais de répondre au désespoir d’une jeunesse sans capacité d’insertion économique ou sociale, travaillée par un islam rigoriste, et dont les meilleures perspectives se situent, objectivement, non dans une agriculture marginale, mais dans les trafics illicites contrôlés par des groupes armés.
Après « Serval » au Mali, la France a étendu ses opérations militaires avec « Barkhane ». La présence continue de soldats français au Sahel est-elle un facteur de stabilité ?
Le Sahel est constitué d’une série de poudrières autour desquelles circulent des groupes brandissant des torches enflammées. L’armée française tente d’éteindre ces torches avec les petits moyens qui sont les siens : 3 500 hommes sur une superficie correspondant à six ou sept fois celle de la France. Mais le cœur du problème est que seuls des appareils régaliens nationaux fonctionnels peuvent restaurer la sécurité. Cela implique de consolider ou de reconstruire non seulement les armées nationales mais aussi les gendarmeries, les administrations territoriales, les systèmes judiciaires. Or ces pays aux bases fiscales restreintes n’en ont pas les moyens.
L’aide n’y contribue pas ?
Les dépenses de sécurité de ces pays ont connu une rapide progression et représentent près de 4 % de leur PIB, ce qui demeure néanmoins très insuffisant, mais elles se font au détriment du développement. Cela conduit ces pays à une impasse sécuritaire, budgétaire, économique et sociale. Le malheur ici, comme en Afghanistan jusqu’en 2009, est que personne ne veut financer cette reconstruction des systèmes régaliens nationaux ou leur fonctionnement. Sans financement, il est illusoire de reconstruire, par la seule ­formation et la livraison de matériels comme nous le faisons actuellement, des institutions souvent corrompues, gérant leurs ressources humaines en fonction de critères ethniques ou clientélistes, payant leurs soldats de manière épisodique.
Le plus important est de s’occuper des poudrières. L’urgence est de créer massivement des emplois en concentrant les efforts sur les plus gros gisements potentiels que sont le développement rural et les activités du secteur informel urbain. Il faudra enfin traiter sérieusement la question démographique qui, comme la sécurité et l’emploi, a été oubliée par les agences d’aide.
En quoi la situation démographique au Sahel est-elle une exception historique ?
La transition démographique qui s’est généralisée dans le monde entier, caractérisée par une forte baisse de la mortalité des enfants et de la fécondité, est à peine ou même pas amorcée au Sahel. Par exemple, au Niger, le taux de fécondité est supérieur à 7 enfants par femme depuis des décennies. Ce pays qui avait 3 millions d’habitants en 1960 en aura plus de 40 millions dans vingt ans et entre 60 et 90 millions en 2050. Or, sur ce territoire largement désertique, où seulement 8 % de la superficie est cultivable, on imagine mal que, même dans le cas de l’hypothèse basse, 60 millions de Nigériens puissent vivre et se nourrir en 2050. D’autant que l’agriculture y est très fragile et menacée par le réchauffement climatique. Cette dynamique ne peut que provoquer des tensions considérables.
Ne faut-il pas surtout s’attendre à des ­migrations vers les pays voisins ?
Oui, mais dans les pays voisins plus riches, les migrations régionales s’ajoutent à un accroissement naturel important. La population ivoirienne a été multipliée par 6,5 depuis 1960, et le nombre d’étrangers qui y résident représente près du quart de la population totale. Si l’on appliquait ces ratios à la France, notre population serait aujourd’hui supérieure à celle des Etats-Unis, et les étrangers seraient plus nombreux que la population totale actuelle.
On comprend mieux ainsi l’ampleur des problèmes identitaires, ethniques, fonciers et politiques qui ont contribué à déchirer la Côte d’Ivoire. En 2050, le Nigeria devrait être le troisième pays le plus peuplé du mondeavec entre 350 et 400 millions d’habitants. Sera-t-il disposé à accueillir 30 ou 40 millions de Nigériens en plus, sans compter autant de Soudanais, de Maliens ?
Le Sahel est observé sous un prisme ­sécuritaire. Le problème n’est-il pas le fossé entre les attentes des populations et les politiques engagées ?
Les populations rurales demandent une amélioration significative et rapide de leurs conditions de vie, ce qui suppose des routes entretenues, une recherche agronomique performante, des services agronomiques et vétérinaires compétents, un accès aux intrants et à un matériel adapté, et puis l’eau potable, l’électricité, un système de santé qui fonctionne. Il n’y a rien d’extraordinaire dans ces demandes. Mais elles ne peuvent être satisfaites par les seules ressources fiscales locales, car les bases économiques actuelles sont trop étroites.
L’aide internationale doit donc jouer ici un rôle fondamental, ce qu’elle fait de manière inadaptée malgré les sommes considérables qu’elle consacre à ces pays. Cela par manque de coordination et de stratégie cohérente (il y a actuellement 16 stratégies Sahel définies par 16 organismes d’aide différents). D’abord, elle ne veut ou ne peut pas financer la sécurité, et, depuis trente ans, elle se désintéresse du développement rural. Au Mali, sur les 3,4 milliards d’euros promis à ce pays lors de la conférence d’octobre 2015, l’aide à l’agriculture et à l’élevage dont vivent 70 % de la population représente 3,7 % du montant !
Pourquoi appelez-vous à une réorientation de l’aide de la France vers plus de bilatéralisme ?
Notre politique d’aide au développement s’est complètement fourvoyée car les préoccupations d’affichage politique l’emportent sur le souci d’efficacité. Nous sommes heureux d’afficher une aide publique au développement de 10 milliards d’euros en y imputant pêle-mêle des frais administratifs, le coût des étudiants étrangers en France, des annulations de dettes, le montant des prêts consentis par l’AFD. Notre effort budgétaire effectif est en réalité de 2,8 milliards d’euros, sur lesquels nous confions chaque année environ 1,7 milliard aux institutions d’aide multilatérales, onusiennes et européennes, dont on a pu mesurer l’échec en Afghanistan.
Notre aide bilatérale est essentiellement consentie sous forme de prêts par l’AFD, qui en fait un usage judicieux mais qui ne peut prêter à des pays très pauvres qui ont bénéficié par le passé d’annulations de dettes. Au total, il ne nous reste que 200 millions d’euros de dons pour aider les seize pays les plus pauvres que nous considérons prioritaires et dont beaucoup sont hors Afrique, soit une douzaine de millions par pays. Ces montants sont ridicules.
Depuis des années, je plaide pour que l’on imite les Britanniques, qui concentrent leur aide essentiellement composée de dons bilatéraux sur un petit nombre de pays en difficulté. Ils affectent couramment à ces pays une centaine de millions de livres[130 millions d’euros] par an et exercent ensuite d’« amicales » pressions sur les agences multilatérales pour qu’elles participent au financement de leurs programmes. En pratiquant ce fléchage intelligent des ressources multilatérales vers leurs propres actions, les Britanniques sont capables de contrôler des montants d’aide de l’ordre du milliard de dollars annuel dans certains pays. C’est à comparer avec nos 12 millions… Cela leur permet d’avoir les moyens de leurs ambitions. Pourquoi ne pas les imiter ?
Les décideurs politiques ont-ils pris conscience du danger que constitue le Sahel ?
Je pense que l’inquiétude commence à remonter jusqu’aux instances de décision, mais que la vision est encore de court terme et focalisée sur les questions de sécurité et de terrorisme. L’imbrication forte avec les questions de développement est très mal identifiée et le problème leur semble devoir être traité par les grands organismes multilatéraux, auxquels les responsables politiques font encore trop naïvement confiance.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/international/article/2016/04/29/serge-michailof-le-sahel-est-constitue-d-une-serie-de-poudrieres_4911188_3210.html#L16ujOQkMDqZaboA.99

lundi 25 avril 2016

Pourquoi Erdogan massacre-t-il les kurdes de Turquie ?

La création d’un Etat kurde est une vieille histoire, et une vieille promesse. Si nous nous en tenons au XXème siècle, il y eut d’abord la conférence de la paix à Paris en 1919 avec une frontière proposée par la délégation kurde (couvrant essentiellement des morceaux de territoires turcs et iraniens et empiétant légèrement en Irak et en Syrie). Ensuite une nouvelle limite, bien plus restreinte, a été proposée lors du Traité de Sèvres en 1920 (ne couvrant qu’une partie du territoire turc). Enfin une troisième limite bien plus large (empiétant largement en Turquie et en Iran, englobant l’actuel Kurdistan irakien mais aussi les régions pétrolifères de Mossoul et Kirkuk) a été proposée lors de la 1ère conférence des Nations Unies, à San Francisco, en 1945. (carte jointe, zones de peuplement kurde http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/kurdes )
Un Etat kurde a existé, en 1945, sa création a été proclamée en Iran, il a été baptisé République de Mahabad et n’a existé que 10 mois, écrasé puis suivi d’une répression féroce, ses dirigeants ont été pendus et le Ministre de la Défense, Mustafa Barzani s’est réfugié en URSS avec « ses » combattants.
Actuellement, après le retour de Barzani dans le Kurdistan irakien et la création d’une région autonome possédant un parlement à Erbil et votant ses propres lois, on peut penser qu’il n’y aura pas de retour en arrière dans cette partie de l’Irak. Depuis cette création il est patent que les indépendantistes kurdes de Turquie sont soutenus par les kurdes irakiens et trouvent refuge dans cette région.
En matière de nombre, il convient de bien mesurer qu’il y a environ 34 millions de kurdes qui se répartissent entre la Turquie (19 millions), l’Irak (6 millions), l’Iran (8,5 millions) et la Syrie (1 million).
En 2008 les USA ont lâché les kurdes irakiens et ont donné leur autorisation pour que l’armée turque (Etat membre de l’OTAN) entre dans cette partie de l’Irak, en dehors de tout mandat de l’ONU, pour y poursuivre les rebelles du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan). Cette occupation a continué jusqu’à maintenant mais la donne s’est inversée suite à deux événements, d’une part la mise au grand jour des trafics de pétrole entre l’Etat Islamiste et la Turquie, d’autre part le soutien militaire apporté par la Turquie à cet E.I. qui embarrasse autant l’OTAN que l’Union Européenne, puisqu’on ne sait plus qui est qui, qui est déplacé de guerre, qui est combattant replié en Occident, et où vont les quelques milliards d’euros dégagés par l’exploitation de ces « migrants ».
Devant ces deux « dérapages » l’ours russe a décidé d’intervenir, suite à la demande officielle de l’Etat syrien, pour mettre de l’ordre là ou l’Occident n’apportait que du désordre, là encore en dehors de tout mandat de l’ONU.
Pour intervenir le Président Poutine a négocié avec son homologue Syrien une stratégie, à savoir diviser encore plus la rébellion, déjà mal en point avec ses propres dissensions internes. Avec l’accord des iraniens il a été décidé de rallier les kurdes syrien en leur promettant (avec l’accord du Président Assad, qui probablement n’avait pas d’autre choix) une large autonomie, voire un véritable Etat, et de réactiver le « Kurdistan rouge » d’Azerbaïdjan, limitrophe du Haut Karabakh, avec le soutien de l’Arménie. La Turquie a impérativement besoin des ressources de l’Azerbaïdjan depuis que le projet de gazoduc prévu en provenance de la Russie a été abandonné. Un tel gazoduc ne peut que passer par la Géorgie et continuer via la Mer Noire ou bien passer par l’Arménie, ce qui n’est pas joué !
Le résultat a été visible et sans appel ; la Turquie a eu beau abattre un avion russe dans l’espace aérien syrien, ce que la prétendue coalition occidentale faite de bric et de broc n’a pas réussi en plusieurs mois, les russes et l’armée syrienne, soutenus par les rebelles kurdes, l’ont fait en quelques semaines. Daesh est en pleine débandade, les terroristes modérés d’Al Nosra, si chers à Fabius, ne savent plus où se cacher, les rebelles kurdes gagnent du terrain et il y a un début d’incendie dans le Nagorny Karabakh.
Il semble donc que le problème kurde soit redevenu un problème brûlant pour la Turquie du « sultan » qui a recommencé à envoyer son armée pacifier l’est de son propre pays, tuant des civils, mais l’Etat turc va-t-il pouvoir résister longtemps aux velléités d’autonomie des 19 millions de kurdes vivant (et disséminés) dans ce pays et dont leur frange active (le PKK) est structurée comme un véritable mouvement de résistance, possède des armes, et est approvisionnée désormais par les « pays amis de la Syrie ».
Erdogan est dos au mur et sa bêtise doublée de sa lâcheté le feront soit commettre l’irréparable en utilisant des armes chimiques contre le peuple kurde de Turquie (il fournit déjà ce type d’armes à Daesh) soit poussera l’armée turque à le destituer pour que ce pays redevienne respectable sur la scène internationale.
Pour le moment rien n’est joué, le seul élément visible et lourd de sens est le fait que les familles des militaires américains (officiellement présents au nom de l’OTAN) ont quitté l’est de la Turquie.

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/pourquoi-erdogan-massacre-t-il-les-179850

•Ban Ki-moon condamne les violentes manifestations à Kidal (sic!!)

Mali: Ban Ki-moon condamne les violentes manifestations à Kidal

 
Photo: ONU/Mark Garten
Le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a condamné fermement mercredi les violentes manifestations survenues lundi 18 avril à Kidal, au nord du Mali, qui ont fait des morts et des blessés.
D'après les informations préliminaires, deux manifestants sont morts et d'autres ont été blessés, a précisé le porte-parole du Secrétaire général dans un communiqué de presse.
« Le Secrétaire général regrette aussi les dommages matériels inacceptables causés à l'aérodrome de Kidal, ressource cruciale pour la prestation de services et l'appui à la population de la région, y compris pour la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) », a-t-il ajouté.
Ban Ki-moon a présenté ses sincères condoléances aux familles des victimes et a souhaité un prompt rétablissement aux personnes blessées. Il s'est engagé à établir les faits relatifs aux morts et aux blessés.
« Le Secrétaire général lance un appel urgent aux parties concernées et aux responsables locaux de Kidal, y compris les représentants de la Coordination des mouvements de l'Azawad, à coopérer pour apaiser les tensions et à faire preuve de retenue pour permettre une prompte enquête sur ces faits. Un retour au calme et à l'ordre dans la région faciliterait aussi le rétablissement du fonctionnement de l'aérodrome de Kidal et la promotion des efforts communs en appui à l'accord de paix », a encore dit le porte-parole.
« Le Secrétaire général réitère l'engagement des Nations Unies à soutenir la stabilisation du Mali et la mise en œuvre de l'accord de paix », a-t-il ajouté.

Libye : Les sièges de cinq ministères remis au gouvernement de consensus

Il s’agit "des ministères du Logement et des services publics, de la Jeunesse et des sports, des Affaires sociales, des Autorités locales, et des Transports", affirme le président du Comité de la réception des sièges gouvernementaux, au sein du Conseil présidentiel du gouvernement libyen de consensus national
Libye : Les sièges de cinq ministères remis au gouvernement de consensus
AA/ Libye
Mohamed Al-Ammari, un membre du Conseil présidentiel du gouvernement libyen de consensus national, a déclaré que le "Comité pour la réception des sièges gouvernementaux, au sein du conseil présidentiel, a reçu au cours de la dernière période, les sièges de cinq ministères dans la capitale, Tripoli."
Al-Ammari a déclaré à Anadolu qu’il « s’agit des ministères du Logement et des services publics, de la Jeunesse et des sports, des Affaires sociales, et des Autorités locales », soulignant que le siège du ministère des Transports a été livré dimanche matin.
Mohamed Al-Ammari, qui assume les responsabilités de président du Comité de la réception des sièges gouvernementaux, au sein du Conseil présidentiel, a ajouté : "les sièges des ministères de la Planification, des Waqf, de l'Education, seront réceptionnés à partir de demain, lundi, et ce, conformément au calendrier convenu avec les parties concernées ».
« Le siège du ministère des Affaires étrangères nous sera remis à la fin de cette semaine », a-t-il affirmé, soulignant qu’une fois le processus achevé, « les sièges en question seront mis à disposition des ministres concernés, qui commenceront par assumer leurs fonctions, après avoir prêté serment ».
Le responsable libyen a, par ailleurs, affirmé que le ministère de l'Intérieur du gouvernement de consensus national, sera chargé d’assurer la sécurité des sièges gouvernementaux.


Christel Pernet, dessine-moi un puits

L'association de Christel Pernet a créé 230 puits en douze ans.
L'association de Christel Pernet a créé 230 puits en douze ans. Crédits photo : Sébastien SORIANO/Le Figaro
PORTRAIT - Depuis presque vingt ans, elle consacre sa vie aux causes humanitaires en Afrique. Son association Les Puits du Désert œuvre à la création de puits au Niger mais aussi d'écoles et de dispensaires.
Elle est tombée du ciel en plein désert du Ténéré, à l'heure où le soleil couchant éclaire encore les maisons en banco rose. Là, elle a rencontré un grand seigneur qui lui a demandé: «S'il vous plaît… dessine-moi un puits.» Elle, c'est Christel Pernet, fondatrice des Puits du Désert, une association œuvrant depuis douze ans pour l'accès à l'eau, à la santé et à l'éducation des peuples nomades du Niger. Lui, c'est Mohamed Ixa, guide touareg renommé qui a longtemps suivi le Paris-Dakar… Leur histoire est un conte moderne qui n'est pas sans rappeler celui de Saint-Exupéry et de son Petit Prince.
«Le Niger est le pays au monde où la mortalité infantile à cause des maladies hydriques est la plus élevée. Un enfant sur cinq n'atteint pas l'âge de 5 ans.»
­Christel Pernet «Le raccourci est un peu facile, explique l'intéressée. Je n'ai pas atterri en urgence dans le désert comme ...
Cet article a été publié dans l'édition du Figaro du 82% reste à lire.
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Cinéma et Poésie - Middle of the Moment


- cliquez sur l'image pour agrandir

Date

Jeudi 28 Avril 2016 18h30

Lieu

KURSAAL
1 Place du Théatre
25000 Besançon
allez-y en BUS
Poème cinématographique, Middle of the Moment est le résultat d'un voyage de deux ans, passé en compagnie des artistes du Cirque O, de nomades touaregs et du poète américain Robert Lax. Sans tomber dans le piège de la nostalgie - ou de la description nostalgique des "gens du voyage" -, les cinéastes ont su créer une œuvre lyrique, mise en musique par Fred Frith.
Loin de constituer une simple étude comparative des modes de vie itinérants, Middle of the Moment est devenu en lui-même une aventure nomade. Le film est lyrique dans ses tonalités et aménage des ruptures et des juxtapositions. Il ne craint pas de s’arrêter en un endroit, tout en parvenant à nous conduire jusqu’au prochain. Les réalisateurs ont exploité images et rencontres avec une imagination aussi fertile que celle de ceux qu’ils ont rencontrés et qui en font un usage permanent dans leur vie quotidienne. Plus l’on est sensible, plus l’on peut voyager loin, au coeur de l’instant, dans Middle of the Moment • (Nicolas Humbert et Werner Penzel - 1H20, ALLEMAGNE, SUISSE, 1995). • Projection suivie d'un débat
Les 2 Scènes - Scène nationale de Besançon
©CCBYSA 2010 contributeurs OpenStreetMap.org
L'armée et des milices maliennes tuent injustement des Peuls pris pour des jihadistes

Depuis plusieurs semaines, l'armée et les milices maliennes confondent les Peuls avec des jihadistes, les arrêtant ou les tuant injustement.
L'armée et des milices au Mali tuent et arrêtent "injustement" des civils peuls pris pour des jihadistes, a dénoncé dimanche une association malienne regroupant des membres de cette ethnie.
"Des milices formées par des jeunes de villages du Centre du Mali et l'armée malienne font l'amalgame et arrêtent ou tuent des Peuls pris pour des jihadistes. Ces dernières semaines, plus de quinze civils peuls ont été tués comme ça", a déclaré dimanche à la presse Oumar Aldjana, un responsable de l'association "Kawral poulakou" (l'union des Peuls, en langue pulaar), qui revendique plusieurs milliers de membres.
Une dizaine de civils peuls, "injustement" accusés d'être des jihadistes, ont également été arrêtés ces dernières semaines dans le Centre du Mali, a dit M. Aldjana lors d'une conférence de presse.
"On prend parfois tous les Peuls pour des jihadistes, mais c'est faux. Il ne faut pas faire d'amalgame. Nous sommes fiers d'être des Maliens mais nous sommes aussi fiers d'être Peuls".
"Sur les cas de tueries de civils peuls, je n'ai aucun élément pour répondre mais j'insiste : notre armée est respectueuse des droits de l'homme. Donc, je ne confirme pas ces tueries", a répondu à l'AFP une source militaire, demandant à ne pas être citée nommément.
L'association "Kawral poulakou" affirme par ailleurs soutenir l'accord d'Alger, pour le retour de la paix dans le nord du Mali, signé en mai-juin 2015 entre le camp gouvernemental et l'ex-rébellion à dominante touareg.
Elle s'est engagée à travailler au retour "au sein de la République" du Mali de certains jeunes peuls qui ont intégré les rangs des islamistes du "Front de libération du Macina" (FLM).
Le FLM, un groupe basé dans le centre du Mali, apparu début 2015, est dirigé par le prédicateur radical malien Amadou Koufa, un Peul.
Le FLM est allié au groupe jihadiste malien du nord du pays Ansar Dine. Ces deux groupes revendiquent régulièrement des attaques dans le Nord et le Centre.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, après la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.
Les jihadistes ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.
Avec AFP

Centenaire d'un espion deguisé en prêtre et qui a contribuer à la tragédie du peuple Amazigh et touareg/NDLR

Centenaire de la mort de Charles de Foucauld

Le 15 juillet 2016
Paris
Colloque international et pluridisciplinaire
Charles de Foucauld, pluriel
Une vie, une œuvre, une postérité
Le centenaire de la mort de Charles de Foucauld
1er - 2 décembre 2016

Appel à communications

Partenariats et soutiens : Laboratoire LDI – UMR CNRS 7187 (Universités Paris 13 Sorbonne-Paris-Cité et Cergy-Pontoise) ; Laboratoire LESMS (Université de Béjaïa, Algérie) ; Centre culturel algérien (Paris).

Argumentaire
À l'occasion du centenaire du décès de Charles de Foucauld (1858-1916), le laboratoire « Lexiques, Dictionnaires, Informatique » (LDI – UMR CNRS 7187) de l’Université Paris 13 organise un colloque international et pluridisciplinaire consacré à l’œuvre scientifique de Charles de Foucauld.
La mobilité du génie foucauldien étonne. Créateur aux sept visages, Charles de Foucauld fut officier de l’armée française, explorateur, géographe, religieux catholique ermite, ethnographe, linguiste et lexicographe. Ordonné prêtre en 1901, il décide de s’installer à Tamanrasset et se passionne pour l’étude de la langue touarègue. Son ami Adolphe de Calassanti-Motylinski, disait, au cours d’une de ses missions sahariennes : « Pour faire le dictionnaire du dialecte de ce pays, il faudrait y passer vingt ans, en parler la langue comme sa langue maternelle et en composer le vocabulaire sans le secours d’aucun informateur. ». Charles de Foucauld a cumulé une expérience de plus de vingt ans dans le pays. De 1905 à 1916, il s’établit chez les Touaregs de l’Ahaggar dont il étudie la langue, les coutumes et les traditions.
Au-delà de son œuvre spirituelle, à laquelle ses biographes ont fait la part belle (René Bazin, Jean-François Six, Antoine Chatelard...), Charles de Foucauld a aussi accompli une œuvre scientifique d’envergure. Il a élaboré le Dictionnaire touareg-français dialecte de l’Ahaggar qui fait aujourd'hui encore autorité. La première édition de ce dictionnaire encyclopédique – une version abrégée – a été confiée à René Basset, spécialiste du berbère, qui en a fait paraître, de 1918 à 1920, les deux volumes chez l’éditeur Jourdan-Carbonel. L’œuvre complète ne sera publiée qu’en 1951 à l’Imprimerie nationale : quatre volumes autographes, soit plus de 2000 pages comportant des illustrations et des notes diverses.
Charles de Foucauld a également rédigé des Notes pour servir à un essai de grammaire touarègue (1920), des Poésies touarègues (1925-1930), un Dictionnaire abrégé touareg-français de noms propres (1940), des Textes touaregs en prose (1984), des Chants touaregs (1997). Cette œuvre scientifique a longtemps été minorée par les hagiographes de l’auteur car considérée comme « profane ». Pourtant, Charles de Foucaud, dans son ermitage, consacrait plus de dix heures par jour à la rédaction de son dictionnaire. Son temps se partageait entre prières et travail linguistique. La place qu'a occupée le travail scientifique dans la vie de Charles de Foucauld doit nous amener à interroger son œuvre linguistique dans son ensemble et, plus particulièrement, le Dictionnaire touareg-français dialecte de l’Ahaggar.
Il s’agira, par exemple, d'analyser les techniques lexicographiques mises en œuvre dans la description de la langue touarègue selon le triple point de vue de la nomenclature, de la macrostructure et de la microstructure. On abordera les problèmes de méthodes, l’architecture formelle de l’ouvrage, le programme suivi, le choix de mode de transcription, le classement des mots touaregs, etc. On interrogera également l’origine de l’intérêt de Charles de Foucauld pour la langue touarègue, son travail préparatoire au dictionnaire, ses lectures, ses sources et les influences qui l’ont marqué, sa collaboration avec Calassanti de Motylinski, sans oublier le travail de recueil et de traduction qu’il a consacré à la littérature touarègue.
Ce colloque sera l’occasion de mieux faire comprendre les multiples facettes d’une personnalité hors du commun dont l’engagement a contribué à faire connaître la langue et la culture des Touaregs.
Les contributeurs au colloque sont invités à mesurer la distance prise par l’auteur, dans son dictionnaire, par rapport à l’idéologie coloniale et à son engagement missionnaire. Ce recul n’est-il pas la marque d’un zèle missionnaire centré sur l’étude inédite de la langue touarègue ? Foucauld fut-il savant malgré lui ? Comment a-t-il résolu les problèmes de description lexicographique que pose cette langue ? Avec qui a-t-il travaillé ? Dans quelle tradition s'inscrit-il ? Quelle place occupe son ouvrage dans la lexicographie touarègue et, plus largement, amazigh ? Quelle est sa postérité ?
Des participants venus d’horizons culturels et géographiques très divers donneront à voir un Charles de Foucauld pluriel dont l’œuvre scientifique et spirituelle a suscité des échos au-delà des frontières et des continents.

Comité scientifique
Rachid Adjaout (Université de Béjaïa, Algérie), Olivier Brito (Paris Ouest Nanterre La Défense, CREF), Foudil Cheriguen (Université de Béjaïa, Algérie), Gaudin François (Université de Rouen et LDI), Lahouari Ghazzali (Université Paris 8 et LDI), Christine Jacquet-Pfau (Collège de France et LDI), Mohamed Khouya (Université de Tamanrasset, Algérie), Jacqueline Lalouette (Université Paris 13), Sofiane Lanseur (Université de Béjaïa, Algérie, LESMS), Gabrielle Le Tallec-Lloret (Université Paris 13, LDI), Mahfoud Mahtout (Université de Rouen et LDI), Jean-Yves Mollier (Université de Versailles Saint-Quentin, IECI), Carlo Ossola (Professeur au Collège de France), Jean Pruvost (Université de Cergy-Pontoise, LDI), Alain Rey (Conseiller éditorial, Dictionnaires Le Robert).

Responsables scientifiques
François Gaudin, Université de Rouen et LDI – UMR CNRS 7187
Christine Jacquet-Pfau, Collège de France et LDI – UMR CNRS 7187
Mahfoud Mahtout, Université de Rouen et LDI – UMR CNRS 7187

Comité d’organisation
Arabelle Baudette-Al Ellewi (Université Paris 13, LDI), Olivier Brito (Université Paris Ouest Nanterre La Défense, CREF), Élodie Chevreux (doctorante, Université de Cergy-Pontoise, LDI), Walid Dekdouk (doctorant, Université Paris 13, LDI), Inès Djazi (doctorante, Université Paris 13, LDI), Yasmina Founas (doctorante, Université Paris 13, LDI), François Gaudin (Université de Rouen et LDI), Ibrahim Haci (Directeur du Centre culturel algérien), Christine Jacquet-Pfau (Collège de France et LDI), Gabrielle Le Tallec-Lloret (Université Paris 13, LDI), Mahfoud Mahtout (Université de Rouen et LDI), Abderahim Moussaouer (doctorant, Université Paris 13, LDI), Tayeb Ould-Laroussi (Institut du Monde arabe).
Inscription au colloque : gratuite mais nécessaire
Les participants sont priés de s’inscrire avant le 18 novembre 2016 à l’adresse suivante :
charlesdefoucauldpluriel@gmail.com
Calendrier
  • 15 juillet 2016 : date limite de soumission des propositions
  • 1er septembre 2016 : avis du comité scientifique
  • 1er décembre 2016 première journée du colloque (Centre culturel algérien à Paris, 171 Rue de la Croix Nivert, 75015 Paris)
  • 2 décembre 2016 seconde journée du colloque (Université Paris 13, 99 Avenue Jean-Baptiste Clément, 93430 Villetaneuse)
Soumission des propositions
1. Les propositions de communication devront être envoyées en document attaché (format Word ou RTF). Le résumé, en français, ne devra pas dépasser 1500 signes (espace compris).
2. Toute proposition de communication devra être accompagnée des renseignements suivants :
NOM, Prénom : ......................................................................................
Établissement de rattachement : ............................................................
Fonction : ...............................................................................................
Adresse électronique : ............................................................................
Téléphone :..............................................................................................
Date d’arrivée : .......................................................................................
Date de départ : .......................................................................................

Les propositions de communications sont à envoyer à : charlesdefoucauldpluriel@gmail.com
En marge du colloque
Un certain nombre de manifestations culturelles et artistiques (chants touaregs, exposition, etc.) auront lieu en marge du colloque. Le programme de ces manifestations sera précisé ultérieurement.

Le vin marocain "Touareg" suscite colère et indignation chez les Touareg


Alors que les Allemands ont choisi de donner leur nom à l'une de leurs prestigieuses marques de voitures, le Maroc les a réduit à une bouteille de vin, de mauvaise qualité sans aucun doute.

Touareg, ce peuple berbère, libre et fier, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a vu son nom sur les étiquettes de bouteilles de vin made in Maroc.

Le mouvement Azawad a considéré cela comme une humiliation et une honte, alors que beaucoup d'internautes ont pris d'assaut les réseaux sociaux pour exprimer leur dégout et leur colère.

L'élu parlementaire de Tamanrasset, Baba Sid Ahmed, a affirmé que cette campagne publicitaire, lancée par le Maroc, vise en fait les Touareg d'Algérie, du Mali et du Niger.

Et d'ajouter que « les Allemands ont honoré les touareg en donnant leur nom à une des plus grandes marques de véhicules alors qu'un pays musulman les a humilié.

M. Baba Sid Ahmed a confié avoir demandé à tous les Touareg du NordMali de boycotter les produits marocains et rompre leurs relations avec ce pays.