jeudi 16 juin 2011

Les rebelles prennent l'ascendant en Libye


LEMONDE.FR Avec AFP et Reuters | 16.06.11 | 21h21  •  Mis à jour le 16.06.11 | 21h57
Le premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi, après sa rencontre avec l'émissaire russe Mikhaïl Marguelov.
Le premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi, après sa rencontre avec l'émissaire russe Mikhaïl Marguelov.AFP/MAHMUD TURKIA
La question du départ de Kadhafi est une "ligne rouge" à ne pas franchir, a affirmé le premier ministre libyen à l'issue d'une rencontre à Tripoli avec l'émissaire russe Mikhaïl Marguelov. Baghdadi Mahmoudi a également confirmé que des "contacts directs" entre des représentants du régime et de la rébellion avaient eu lieu mercredi à Paris. Sur le front, les rebelles prennent l'ascendant sur les troupes kadhafistes, alors que les modalités de l'intervention en Libye sont mises en cause par Pékin et Moscou.
  • "L'ascendant" des rebelles
L'état-major français confirme l'avancée des rebelles en Libye. "Les forces d'opposition semblent avoir l'ascendant sur les forces de Kadhafi, ce qui traduit bien l'attrition que ces dernières subissent actuellement", a déclaré jeudi le porte-parole de l'état-major français, le colonel Thierry Burkhard. Les avancées se font"essentiellement dans l'Ouest, sur la ceinture qu'ils sont en train de développer autour de la région de Tripoli", a-t-il ajouté lors du point presse hebdomadaire du ministère de la défense. "On n'a pas de troupes au sol donc c'est assez difficile d'avoir une vision exacte de la situation", a-t-il ajouté. Du 9 au 16 juin, les appareils français ont effectué 253 sorties, dont 115 sorties d'"attaques au sol", soit une"activité assez dense" par rapport à la semaine précédente (218 sorties).
L'émissaire spécial du Kremlin pour l'Afrique, Mikhaïl Marguelov, rencontrait à Tripoli des responsables libyens dans l'espoir de dresser une feuille de route permettant une issue politique au conflit. Il s'est aussi entretenu avec le premier ministre libyen, Baghdadi Mahmoudi. Ce dernier a affirmé que la question du départ de Mouammar Kadhafi était "une ligne rouge" à ne pas franchir lors de tout dialogue. "Ce qui nous intéresse dans toute initiative au dialogue, c'est d'abord l'unité de la Libye", a-t-il précisé lors d'une conférence de presse. En visite à Alger, le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a reconnu "que les résolutions de l'ONU ne demandent pas le départ de Mouammar Kadhafi", tout en ajoutant : "Mais nous nous le demandons."
  • Pékin et Moscou critiquent l'interprétation "arbitraire" des résolutions de l'ONU
Alain Juppé répondait aux présidents chinois Hu Jintao et russe Dmitri Medvedev, qui ont accusé l'OTAN d'interpréter "arbitrairement" la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU ayant autorisé les frappes en Libye. Il reprochent à l'alliance de ne plus se limiter à la protection des civils mais de vouloir la chute du régime. "Pour éviter la poursuite de l'escalade de la violence, il est indispensable d'assurer un respect strict des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU", ont écrit les deux chefs d'Etat dans un communiqué. La campagne libyenne est déjà vivement contestée par des parlementaires américains, qui ont déposé une plaintecontre la décision de Barack Obama de passer outre l'avis du Congrès.
  • L'Espagne expulse l'ambassadeur de Libye, jugé illégitime
Le gouvernement espagnol a annoncé avoir ordonné l'expulsion de l'ambassadeur de Libye à Madrid, Adjeli Abdussalam Ali Breni, et de trois de ses collaborateurs, en arguant de l'illégitimité du régime du colonel Mouammar Kadhafi. L'ambassadeur s'est vu accorder dix jours pour faire ses valises tandis que ses trois collaborateurs ont été expulsés sur-le-champ pour "activités incompatibles avec leur statut diplomatique".
  • Tripoli confirme qu'un "dialogue inter-libyen" est né à Paris
L'émissaire du Kremlin à Tripoli a déclaré que, selon le premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi, des "contacts directs" entre des représentants du régime et de la rébellion avaient eu lieu mercredi à Paris, selon l'agence russe ITAR-TASS."Aujourd'hui, […] on m'a assuré que des contacts directs entre Benghazi [le fief rebelle] et Tripoli sont déjà en cours", a déclaré Mikhaïl Marguelov.
"Le premier ministre libyen m'a raconté encore [mercredi] qu'un round de ces contacts a eu lieu à Paris", a-t-il assuré. Le président français Nicolas "Sarkozy a été informé des résultats de ces contacts", a aussi dit l'envoyé spécial du Kremlin."Du point de vue de Tripoli en tout cas, un dialogue inter-libyen existe déjà", a souligné M. Marguelov. Une "grande assemblée" à laquelle participeront tous les chefs de tribu et les représentants de la société civile de Libye se tiendra à Rome,"probablement la semaine prochaine", a annoncé jeudi le ministre italien des affaires étrangères, Franco Frattini.
Dans un entretien au quotidien italien Corriere della Sera, Saïf Al-Islam Kadhafi, fils du dirigeant libyen, déclare que le clan Kadhafi est prêt à accepter des élections"dans les trois mois" sous la supervision d'observateurs internationaux. Selon le possible successeur de Mouammar Kadhafi, "des élections pourraient se tenir dans les trois mois. Au maximum d'ici la fin de l'année. Et la garantie de leur transparence pourrait être la présence d'observateurs internationaux".

mercredi 15 juin 2011

L'équilibre du fleuve Niger menacé par les exploitants de sable au Mali

 
Romandie News Texte      

DAKAR - L'équilibre du fleuve Niger, troisième fleuve d'Afrique, est menacé par le prélèvement excessif de sable et de gravier pour l'extension urbaine, en particulier de Bamako, la capitale du Mali, selon les conclusions d'une étude publiées mardi par un institut français de recherche.


Ces travaux de recherche, qui ont été réalisés à partir de 2007 par des hydrologues de l'Intitut de recherche pour le développement (IRD) et des chercheurs partenaires au Mali, viennent de révéler que le lit amont du Niger se creuse, du moins sur sa partie malienne, indique l'IRD dans une fiche d'actualité reçue par l'AFP à Dakar.

Troisième fleuve d'Afrique après le Nil et le Congo, le Niger est long de 4.200 km, de sa source en Guinée à son embouchure au Nigeria. Il traverse le Mali sur 1.750 km et relie les zones humides du sud de ce pays enclavé aux régions désertiques du Nord.

Les médias, comme certaines organisations nationales ou régionales, dénoncent régulièrement le danger d'ensablement du fleuve Niger. Mais si, en aval de son delta intérieur, le fleuve s'ensable, le phénomène n'est pas avéré sur son cours supérieur où les observations des scientifiques mettent en lumière une baisse du niveau de sable dans son lit, explique l'IRD.

Cette baisse est liée au prélèvement excessif de sable et de gravier servant de matériaux de construction, notamment pour l'extension urbaine de Bamako, note l'institut, précisant que plus de 60 sites d'extraction et de stockage principaux sont aujourd'hui en activité le long du Niger sur 150 km à proximité de la capitale malienne.

Selon la même source, la filière emploie au moins 15.000 personnes: certains exploitants chargent le sable directement, par camions-bennes, mais il s'agit pour la plupart de pêcheurs de sable qui, toute l'année, vont prélever à la main les matériaux au fond du fleuve, en plongeant souvent en apnée et à des profondeurs pouvant atteindre trois mètres.

Différentes enquêtes ont montré qu'entre 15 et 20 millions de m3 de matériel auraient été extraits du fleuve de 2000 à 2006 entre Kangaba, localité à 95 km au sud-ouest de la capitale, et Koulikoro (60 km au nord-est de la capitale), en amont et en aval de l'agglomération de Bamako.

Cette exploitation massive et incontrôlée du sable et du gravier du fleuve a plusieurs conséquences pour l'écosystème, les hommes et les infrastructures, préviennent les chercheurs : elle réduit les terres arables, déstabilise les ponts, barrages, digues ou quais, rend difficile l'accès à l'eau, diminue la productivité de la pêche (en perturbant les peuplements de poissons). Autant de choses qui, selon eux, sont préoccupantes, en particulier dans un pays comme le Mali dont les ressources économiques sont faibles.


(©AFP / 14 juin 2011 23h47)

A la Une : l’ombre d’Aqmi au Niger

Pour Le Pays au Burkina, c’est sûr, l’ombre d’Al Qaida au Maghreb islamique plane sur cet accrochage qui s’est produit dimanche au nord d’Arlit au Niger entre trois 4x4 et une patrouille de l’armée nigérienne : « un véhicule bourré d’armes et d’explosifs, des tenues militaires et 90.000 dollars américains saisis. Au regard de cet arsenal, estime Le Pays , il n’y a aucun doute qu’il s’agit de terroristes qui écument cette partie du Niger devenue sensible depuis l’enlèvement, en septembre 2010, de travailleurs de la société française Areva. (…) Parmi les nombreuses questions, une chose est évidente, relève le quotidien burkinabé : c’est le baptême du feu pour le nouveau président Mahamadou Issoufou qui n’a pas encore fait ses 100 premiers jours au pouvoir, lui qui a été élu le 12 mars dernier. »
En effet, renchérit L’Observateur, toujours au Burkina, c’est la « fin de l’état de grâce pour Mahamadou Issoufou. (…) A l’évidence Aqmi va être la priorité des priorités. » Car, « cet incident gravissime met à nu la porosité du système sécuritaire mis en place pour le retour en juillet prochain des expatriés d’Areva, estime le quotidien burkinabé. Les 500 militaires nigériens censés constituer une zone verte pour les travailleurs doivent redoubler de vigilance face à cette pieuvre qui peut frapper avec n’importe quel tentacule. »
Et L’Observateur de s’interroger : « la présente attaque repose aussi la lancinante problématique de ces tragédies sans fin qui se déroulent sporadiquement dans ce no man’s land commun au Mali, au Niger, à la Mauritanie et à l’Algérie : à quand la fin d’Aqmi ? Que peut-on faire véritablement face à des djihadistes qui naviguent à la frontière du banditisme et du trafic de drogue ? »
Le défi de la sécurité
Pour le site d’information Guinée Conakry Infos« cet accrochage ramène au devant de la scène la récurrente question de la sécurité au Niger. Un défi auquel le nouveau régime de Mahamadou Issoufou devra très sérieusement et très rapidement faire face. En effet, renchérit le site d’information, il faut rappeler que cet événement se produit (…) au moment même où la question du retour des expatriés sur les sites miniers d’Arlit et d’Imouraren commençait à être envisagée. »
Et « il est sûr, estime Guinée Conakry Infosque la nouvelle de cet accrochage va doucher les ardeurs. Plus globalement, elle pourrait être un facteur dissuasif pour les investissements étrangers. Des investissements qui, on le sait, sont nécessaires dans l’optique de la relance de l’économie du pays. »
Côté malien, à présent, pas de signe d’activité d’Aqmi, du moins dans la région de Tombouctou : c’est ce que rapporte Le Lafia Révélateur  : « depuis le grand ratissage du territoire de la région de Tombouctou entrepris par l’armée malienne il y a deux semaines de cela, Aqmi ne s’est pas encore signalé sur le terrain, si l’on en croit nos sources. (…) On peut se promener de campement en campement dans la région de Tombouctou depuis le 25 mai sans rencontrer des barbus armés qui vous obligent à citer des sourates du Coran. »
Et le journal tombouctien de se féliciter : « les touristes et les investisseurs qui ont tous quitté la région à cause de l’insécurité, notamment les risques de prises d’otage, peuvent envisager leur retour d’autant plus que l’armée malienne semble prendre, enfin, les choses en main. »

L'Otan reprend ses raids sur Tripoli

Le nouvel Observateur.fr

Publié le 15-06-11 à 06:21    Modifié à 06:21     11 réactions

Deux puissantes explosions ont secoué mardi soir Tripoli, épargné pendant trois jours par les bombardements de l'Otan.

De la fumée s'élève de Tajura, en périphérie de Tripoli, après un bombardement de l'Otan, le 10 juin 2011. (AFP)De la fumée s'élève de Tajura, en périphérie de Tripoli, après un bombardement de l'Otan, le 10 juin 2011. (AFP)
Il était 23h30 locales mardi 14 juin lorsque deux puissantes détonations ont été entendues àTripoli. Peu après, l'agence officielle libyenne Jana a précisé qu'il s'agissait de raids de l'Otan visant des "sites civils dans la zone de la cité Al-Fernaj". Cela faisait trois jours que la capitale libyenne était épargnée par les bombardements de l'Alliance Atlantique.
Dans l'est du pays, de grosses pertes ont été essuyées par les rebelles, qui ont perdu 21 de leurs hommes lundi dans les combats menés contre les forces de Mouammar Kadhafi sur la ligne de front entre Ajdabiya et Brega.
"Nos hommes ont été piégés. Les soldats de Kadhafi ont fait semblant de se rendre, ils sont arrivés avec un drapeau blanc, puis ils leur ont tiré dessus", a affirmé un commandant des rebelles. Une vingtaine de rebelles blessés ont été hospitalisés à Ajdabiya, à 160 km au sud de Benghazi, fief des insurgés dans l'est.
Les insurgés prennent un village à l'ouest
Tandis que cette ligne de front semblait être revenue au calme mardi, dans l'ouest du pays en revanche, les rebelles ont réussi à prendre pour la première fois le contrôle d'Al-Rayaniya, village situé sur la route entre les villes de Zenten et Yefren tenues par les insurgés.
L'objectif de la rébellion est de faire la jonction entre Zenten et Yefren en prenant le contrôle des villages les séparant et toujours aux mains des pro-Kadhafi. Plusieurs soldats du régime ont été faits prisonniers, dont beaucoup sont des mercenaires, provenant d'Afrique noire ou d'Algérie voisine. L'un d'eux a affirmé que Tripoli recrutait dans les tribus touaregs, dans le désert.
Entretemps, une dizaine d'obus et de roquettes sont tombés en territoire tunisien lors d'affrontements continus dans le nord-ouest entre pro-Kadhafi et insurgés, près du poste de Dehiba, selon des témoins, provoquant l'ire de Tunis.
Nouveaux succès diplomatiques pour la rébellion
Parallèlement, la rébellion a remporté de nouveaux succès diplomatiques avec la reconnaissance par le Canada et Panama de son organe politique, le Conseil national de transition (CNT), comme "représentant légitime" du peuple libyen, la Tunisie se disant prête à faire de même si le CNT le lui demande. Au total, 15 pays ont déjà reconnu la rébellion.
Les députés canadiens ont quant à eux approuvé mardi une prolongation de trois mois des opérations militaires canadiennes au sein de l'Otan. Le Canada est l'un des principaux pays engagés dans ces opérations. Cependant, plusieurs responsables politiques occidentaux ont reconnu que l'objectif était désormais d'obtenir la démission du colonel Kadhafi.
Le conflit en Libye a fait depuis le 15 février entre "10.000 et 15.000" morts et obligé près d'un million de personnes à prendre la fuite, selon l'Onu.
Le Nouvel Observateur - AFP

mardi 14 juin 2011

L’Union européenne cherche à sécuriser son approvisionnement en matières premières

UE - 
Article publié le : mardi 14 juin 2011 - Dernière modification le : mardi 14 juin 2011

RFI

Grâce au sous-sol de la Mongolie intérieure, la Chine détient plus de  90% des réserves de terres rares , soit près d’1/3 des réserves mondiales.
Grâce au sous-sol de la Mongolie intérieure, la Chine détient plus de 90% des réserves de terres rares , soit près d’1/3 des réserves mondiales.
(Photo : Lei Yang/DR)
Par Altin Lazaj
La Commission européenne organise ce mardi 14 juin 2011 à Bruxelles, une conférence sur les matières premières. Une réunion où tous les participants, représentants politiques et responsables de marchés politiques, se prononceront sur les solutions pour lutter contre la volatilité excessive des prix des matières premières, c'est-à-dire, les fluctuations de plus en plus violentes. Cette rencontre s’inscrit dans la dynamique impulsée par la France dans le cadre du G8 et du G20. Mais l’Union européenne pense avant tout à ses propres approvisionnements.
L’Europe est en effet très dépendante de ses importations en matières premières énergétiques et en métaux rares. En conséquence, l’Union européenne souffre de la volatilité des prix du pétrole due en premier lieu aux événements dans les pays arabes. L’or noir, cher, pénalise sa croissance économique et les fluctuations excessives des prix génèrent de l'incertitude et perturbent l’anticipation des acteurs économiques. L’Europe rencontre le même problème en ce qui concerne les métaux rares, dites « terres rares », indispensables pour son industrie et la production de technologies innovantes.
Mais pour ces derniers, elle semble avoir trouvé la solution en se montrant très pragmatique : l’Union européenne cherche à signer des accords bilatéraux avec des pays producteurs de ces métaux, comme le Chili, les pays africains ou la Russie. Elle veut contourner ainsi le grand fournisseur, la Chine qui a le monopole car elle dispose de 90% de la production mondiale. Les Chinois, conscients de leurs besoins dans les années à venir pour ces métaux, ont déjà limité à plusieurs reprises le volume des exportations, poussant les prix à la hausse.
La France a déjà donné ses propositions
Invité à la conférence de Bruxelles, le président français Nicolas Sarkozy s’est prononcé sur ce sujet. Il a de nouveau plaidé pour une régulation plus étroite des marchés des matières premières. Il a fait de la réduction de la volatilité des prix des matières premières, une priorité de sa présidence du G20. Le chef de l’Etat souhaite peser sur l’action des grands pays industrialisés dans ce sens, surtout dans le domaine des matières premières énergétiques et agricoles.
Parmi ses propositions, deux sont essentielles : l'amélioration de la régulation des marchés financiers de matières premières. Ces marchés ne font pas l'objet d'une régulation harmonisée ou, pour certains d'entre eux, ne sont pas dotés de règles de base contre les manipulations de cours. Et l'accroissement de la transparence sur les marchés physiques de matières premières. Le manque de données internationales sur les évolutions prévisionnelles de l'offre et de la demande sur les marchés de matières premières alimente leurs volatilités.
Pour la France, la transparence sur les niveaux des stocks de matières premières agricoles constituerait par exemple un progrès décisif. Cela permettra de prévenir et mieux gérer les crises alimentaires et surtout de réduire la volatilité des cours. Les fluctuations des prix agricoles fragilisent des filières entières en Europe, de l'élevage à l'industrie. Elles rendent incertains les approvisionnements des pays importateurs.
Avant de pouvoir convaincre le Brésil largement exportateur de denrées de base, que les marchés doivent être encadrés, avant de convaincre la Chine de publier l'état de ses stocks de céréales pour améliorer la transparence, il faudrait d'abord avancer vers un consensus au sein même de l'Europe. Or, on n’en est pas encore là : si la France et l'Allemagne sont d'accord pour réformer les marchés dérivés de matières premières, le Royaume-Uni traîne encore des pieds, étant donné l'importance de la place financière londonienne

Accrochage entre la garde nationale et les bandits : la piste d'al-Qaïda n'est pas écartée

NIGER - 
Article publié le : mardi 14 juin 2011 - Dernière modification le : mardi 14 juin 2011


L'accrochage entre la patrouille de la garde nationale nigérienne et les bandits a eu lieu à Ouraren, à 80 km d'Arlit.
L'accrochage entre la patrouille de la garde nationale nigérienne et les bandits a eu lieu à Ouraren, à 80 km d'Arlit.
Carte/RFI
Par RFI
Dimanche 12 juin 2011 en début d'après-midi, une patrouille de la garde nationale nigérienne s'est retrouvée nez à nez avec trois véhicules de bandits armés à Ouraren, à 80 km d'Arlit. Une affrontement a suivi et l'on a dénombré un mort de part et d'autre et six blessés côté nigérien. L'armée nigérienne a récupéré un véhicule chargé d'explosifs et décidé de déployer de gros moyens pour poursuivre deux autres véhicules. Le ministère de la Défense nigérien n'évoque pas Aqmi, mais la piste d'al-Qaïda reste possible.
Ouraren, c'est un kori, une sorte de ravin où les nomades séjournent habituellement. Selon nos informations, les bandits étaient à l'arrêt au moment de l'intervention de l'armée nigérienne. Il y a eu altercation : le bilan est d'un mort de part et d'autre et de six blessés du côté nigérien. Mais l'armée nigérienne a surtout réussi à récupérer un des trois véhicules bourrés d'explosifs, de détonateurs, d'uniformes militaires et d'une somme de 90 000 dollars américains. De quoi laisser imaginer que les deux autres véhicules étaient eux aussi bien remplis. La victime côté bandits serait un arabe, nous dit-on.
Immédiatement, Niamey a décidé de déployer de gros moyens sur place pour aller à la poursuite des deux véhicules et de leur guide, un Nigérien du nom d'Apta Mohamed. Cet arabe de Tassara est bien connu des militaires et des anciens rebelles du MNJ, le Mouvement des Nigériens pour la justice. Il fut un temps membre de la section arabe du MNJ, avant de s'éclipser et de rouler pour d'autres groupes. On ne connaît pas le nombre de militaires déployés, mais le Niger prend cette affaire très au sérieux, des enquêteurs antiterroristes sont également sur place.
Dans le communiqué du ministère nigérien de la Défense, il n'est pas question d'Aqmi, mais il est clair que l'on pense au mouvement al-Qaïda. Selon un bon connaisseur du Nord Niger, un groupe de rébellion n'a jamais transporté de telles quantités d'explosifs et de détonateurs. Par ailleurs, il semble que le convoi arrivait bien de la frontière libyenne, ce qui pourrait attester la thèse Aqmi. L’identité du bandit tué et récupéré pourra peut être également confirmer cette thèse.
TAGS: AL-QAÏDA - NIGER
FICHE PAYS :

Les insurgés repassent à l’offensive en Libye


Ouest France.fr
Conflitsmardi 14 juin 2011
+ INFOGRAPHIE. Carte des combats en Libye [grand format]

Ils ont multiplié, ce week-end, les attaques contre les forces du régime. Mais Kadhafi, de plus en plus contesté et isolé, résiste encore.
Des offensives d’est en ouest réveillent la guerre d'usure
Quatre mois après le début du soulèvement contre Kadhafi, la guerre d’usure entre les insurgés et le régime de Tripoli s’est réveillée ce week-end. De Brega, dans l’est, jusqu’à Zaouiah, à l’ouest, les rebelles ont monté autant d’offensives en trois jours qu’ils l’avaient fait en trois semaines.
« Nous avons allumé le feu partout sous les pieds des pro-Kadhafi », claironnait Hamid al-Hassi, colonel d’un bataillon rebelle, dans le Washington Post. Il affirme que les opérations sont menées de concert avec l’Otan qui a de nouveau bombardé, dimanche, la caserne de Bab al-Azizia, où vit Kadhafi, et un aéroport militaire.
Des rebelles ont attaqué à Zaouiah (250 000 habitants) pour la première fois depuis qu’un soulèvement populaire y a été écrasé, en mars. La route côtière qui mène à la Tunisie a été coupée pendant plusieurs heures. Située à 30 km de la capitale, cette ville commande le dernier terminal pétrolier aux mains du régime, qui fournit la capitale en essence.
Le porte-parole du gouvernement, Moussa Ibrahim, a minoré l’escarmouche, la mettant sur le compte de « poches de résistance » qui n’abriteraient « pas plus d’une centaine de combattants ».
Carte des combats en Libye
Opérations de harcèlements et victimes civiles
Les rebelles des monts Nafousa, une région berbère située au sud de Tripoli, ont aussi multiplié les opérations de harcèlement contre les troupes pro-Kadhafi qui bombardent tout un chapelet de villes insurgées, notamment Zintan. Leur objectif : couper la route qui relie la capitale à la ville désertique de Sebha, fief tribal de Kadhafi.
Plus à l’est, des combattants de l’enclave de Misrata (400 000 habitants), principale ville insurgée dans l’ouest, ont tenté une percée vers la cité voisine de Zliten, un verrou sur la route de Tripoli. Les forces pro-Kadhafi ont riposté par un déluge de roquettes Grad, faisant une trentaine de morts en deux jours, surtout des civils. Plus loin encore, aux portes de la Cyrénaïque rebelle, une colonne de 130 combattants insurgés s’est une fois de plus cassé les dents sur Brega, le principal port pétrolier de toute la Libye.
Malgré les attaques, Kadhafi affecte la sérénité
Face à ces offensives tous azimuts, Mouammar Kadhafi affecte la sérénité. La télévision d’État l’a montré jouant avec le président russe de la Fédération internationale d’échecs, Kirsan Iljioumov. Pourtant, lentement, mais le pays semble s’éloigner du Guide. Aux défections se sont ajoutés, ce week-end, le soulèvement de Ghadamès (sud) et les premières manifestations dans le fief tribal de Sebha.
Sur le plan international, l’Allemagne et les Émirats Arabes Unis ont rejoint la France et les États-Unis dans le club des pays qui reconnaissent le Conseil national de transition (CNT), installé à Benghazi, comme seul « interlocuteur légitime »

Les coffres de Kadhafi seraient presque vides

Le Figaro

Mots clés : 
Par Guillaume Guichard
14/06/2011 | Mise à jour : 15:58
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Mouammar Kadhafi aurait toutes les difficultés du monde pour écouler ses lingots.
Mouammar Kadhafi aurait toutes les difficultés du monde pour écouler ses lingots.Crédits photo : MAX ROSSI/REUTERS

Il ne restait au régime libyen que 500 millions de dollars en liquide fin février, selon Farhat Bengdara, l'ancien directeur de la Banque centrale libyenne qui a fait défection. Près de 155 tonnes d'or dorment toutefois encore dans les caisses.

L'argent, nerf de la guerre, manque-t-il à Kadhafi? Il ne resterait que 500 millions de dollars en cash (346 millions d'euros) dans ses caisses pour financer sa guerre contre les rebelles du Conseil national de la résistance (CNT) et l'OTAN. Le chiffre est avancé par un ancien cadre du régime qui a fait défection, l'ex-directeur de la Banque centrale libyenne Farhat Bengdara.
«Il n'y a presque plus rien. Ils n'ont plus d'essence pour les chars. C'est une question de semaines» avant que le régime ne s'écroule, a-t-il déclaré lors d'une interview donnée à l'agence d'information financière Bloomberg. Reste tout de même près de 155 tonnes d'or, reconnaît-il. Le Fonds monétaire international compte pour sa part très précisément 143,8 tonnes d'or sous forme de lingots.
Cette fortune, estimée à environ 4,6 milliards d'euros, peut toutefois difficilement être utilisée en Libye même pour payer des munitions, du carburant ou encore des hommes de mains. Une des solutions pour le régime serait de les faire passer en Afrique via la frontière sud du pays, très poreuse, vers le Soudan et le Tchad. Il faudrait ensuite les transférer dans les pays amis à travers les filiales nigériennes et tchadiennes de la Libyan Foreign Bank, bras financier de Kadhafi dans le continent noir.

150 milliards à l'étranger

L'essentiel de la fortune accumulée grâce à la vente du pétrole libyen a été placé à l'étranger (environ 150 milliards de dollars, soit 107 milliards d'euros) et se trouve maintenant hors de portée de Kadhafi. Pire, même, pour le Guide suprême : l'argent qu'il avait placé à l'étranger commence à être reversé en partie aux rebelles qui cherchent désespérément des financements. La France a, la semaine dernière, annoncé qu'elle reversait 290 millions d'euros tirés des fonds libyens gelés au CNT. L'Italie a promis 400 millions d'euros de la même origine.
Quels que soient les millions ou les milliards à disposition de Kadhafi, l'OTAN estime, peut-être avec optimisme, que sa chute est une affaire de semaineet non plus de mois.

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» Kadhafi a les moyens de financer une longue guerre
Par Guillaume Guichard
RédacteurLe Figaro