samedi 9 juillet 2016

Tamoudre.org

La liste des membres du nouveau gouvernement du Mali

koulouba
DECRET N°2016-0510 / P-RM DU 07 JUILLET 2016 PORTANT NOMINATION DES MEMBRES DU GOUVERNEMENT LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, Vu : la Constitution Vu : le décret N°2015-003 / P-RM du 08 janvier 2015 portant nomination du Premier ministre ; Sur proposition du Premier ministre, DECRETE :
Article […]

Coordination des Mouvements de l’Azawad: communiqué

drapeauazawad
LA COORDINATION DES MOUVEMENTS DE L’AZAWAD (CMA)
COMMUNIQUE N°05/CMA/2016
La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) tient à couper cours aux rumeurs et supputations véhiculées par les presses malienne et étrangère au sujet de sa participation dans le nouveau gouvernement de Modibo Keita, issu de la nomination du 7 juillet […]

Nouveau gouvernement : la montagne accouche d’une souris

kouloubamali
Journaldupeuple.com
Longtemps annoncée, la formation du nouveau gouvernement n’a été finalement qu’un coup d’épée dans l’eau. Le nouveau « remaniement » a plutôt confirmé l’impertinence du chef, le tâtonnement et la gouvernance par embuscade dans la conduite des affaires de l’Etat. Explications.
La liste du nouveau gouvernement a été, enfin, […]

Nouveau gouvernement Modibo Keïta : Ce que l’entrée des groupes armés va changer

kouloubamali
Maliweb.net- 08-07-2016- Il y a quelques jours, votre site (maliweb.net) avait annoncé l’imminence d’un nouveau gouvernement dans lequel pourraient figurer les groupes armés.
Depuis ce jour, 7 juillet, ce qui était pour beaucoup de personnes une simple rumeur, s’est confirmé. En effet, ce jour, 7 juillet 2016, à Koulouba, […]

Remaniement du gouvernement avec l’entrée de représentants des ex-mouvements armés

kouloubamali
Un remaniement du gouvernement malien marqué par l’entrée de représentants des ex-mouvements armés, est intervenu ce jeudi au Mali, annonce-t-on de source officielle.
Le nouveau gouvernement, toujours dirigé par le Premier ministre Modibo Kéïta, est composé de 34 membres, contre 33 dans la précédente équipe.
Parmi les personnalités qui […]

DDR,Désarmement, démobilisation et réinsertion: coup de fouet au processus

rebelle
Amadou Coulibaly- journaldumali.com/2016/07/08/

Kidal : à quoi joue le général El Hadj Ag Gamou ?

kidal
Jeune afrique-Baba Ahmed – à Bamako -08 juillet 2016 à 19h05
Une nouvelle fois, rien ne va plus à Kidal où la CMA et le Gatia s’opposent au sujet de l’application de l’accord de paix. Une réunion de médiation doit avoir lieu à Niamey à partir de lundi. Explications.
[…]

« L’imaginaire de l’Etat islamique est son propre piège »

daech
LE MONDE | 08.07.2016 à 18h02 | Propos recueillis par Madjid Zerrouky
Anthropologue au CNRS, spécialiste de la société irakienne et membre de l’Observatoire des radicalisations à la Fondation Maison des sciences de l’homme, Hosham Dawod estime que les références et la littérature ­djihadistes sur lesquelles s’appuie […]

Mali central : la fabrique d’une insurrection ?

PEUL
International Crisis Group – Rapport Afrique N°2386 juil. 2016
AFP/Daniel Riffet
SYNTHESE ET RECOMMANDATIONS
Alors que toute l’attention est concentrée sur le Nord du Mali, le centre du pays, délaissé par l’Etat, est en proie à une montée inquiétante des violences armées. La gestion des ressources naturelles y suscite […]

Mali: le chef d’un mouvement armé de la région de Mopti annonce rendre les armes

peul-macina
RFI Publié le 07-07-2016
Au Mali, c’est un nouveau ralliement au processus de paix dans le pays, celui d’Hama Founé Diallo, le chef du Mouvement pour la défense de la patrie, un groupe armé du centre. Il s’affiche comme défenseur des civils peuls et annonce que 300 de […]

Terroristes de la boucle du Niger, vous paierez pour avoir assassiné vos frères

peul-macina
Mamadou Maïga –06 juillet 2016
La recrudescence des actes criminels ciblés dans les zones de Gao, Ber, ou Tombouctou est le signe de la dérive sanglante des groupes terroristes qui s’attaquent à nos frères maliens. Le 20 juin à Ber, un homme a été abattu alors qu’il regagnait […]

Mali: redonner une identité aux enfants des régions du Nord

enfantsoldat
RFI Publié le 07-07-2015
Au Mali, un millier d’enfants du nord du pays ont enfin pu obtenir un acte de naissance. Ils en avaient été privés pendant l’occupation du nord du Mali par des jihadistes et des groupes armés. A l’époque, il […]

Kidal : tension entre le Gatia et la CMA sur « la gestion de la ville »

rebellion
Studio Tamani

A Kidal, les relations se détériorent entre deux communautés de la CMA et de la Plateforme. A l’origine des tensions, des divergences entre deux groupes sur « la gouvernance locale de la ville » et  » les droits de traversée » perçus à deux postes de contrôle. A Bamako, […]

Rousmane Ag Assilaken: Le retour du Maître sur une «Terre  de Dieu ! »

piste_ifoghas
Rousmane Ag Assilaken / Ong Azhar – Kidal
L’histoire de la région de Kidal, communément appelée Adrar des Iforas où vit depuis des siècles un peuple d’éleveurs nomades, a connu pendant plusieurs décennies des pressions, des agressions à la fois exogènes et endogènes à cause de sa position […]

Abdou Salam Ag Assalatt: Sagesse

rencontres
SAGESSE…
Coup de gueule, coup de cœur à méditer, de feu Abdou Salam AG ASSALATT( (Président de l’Assemblée Régionale de Kidal en 2009),son dernier message à Zéidane Ag Sidalamine, pour la paix et contre la rébellion de 2012 qui se dessinait…
La sagesse universelle nous enseigne que les hommes se […]

Rhissa Ag Ratbou: Les bras d’une même communauté

KONICA MINOLTA DIGITAL CAMERA

Guerre…

rebellion
Inkinane Wan Azawad, La guerre qui ce dessine à Kidal signifierait l’épisode 3 du forum épisode 1 échoué de Kidal suivie de la marche qui a rasé l’aéroport qui étais épisode 2. Chacun des acteurs de cette guerre a une chose qu’il va perdre à tous jamais. Faites des […]

Epuisé, l’ancien otage Thierry Dol rencontre le Défenseur des droits

otages
La1ere.francetvinfo.fr- Laura Philippon-06 juillet 2016 à 21:58
Ex-otage d’Arlit de 2010 à 2013, Thierry Dol a rencontré le Défenseur des droits, Jacques Toubon, ce mercredi 6 juillet, à Paris. « Epuisé, à bout de souffle », le Martiniquais dénonce des zones d’ombre dans sa libération et déplore son difficile retour dans […]

« La lutte contre la corruption doit être une priorité dans le Sahel »

corruption
Jeune Afrique -Rémi Carayol – envoyé spécial à Dakar-06 juillet 2016 à 16h41
Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en Afrique de l’Ouest depuis près de deux ans, le diplomate ghanéen Mohamed Ibn Chambas est à la tête de l’Unowas (Bureau des Nations unies pour l’Afrique […]

Nouvelles tensions à Kidal : Bamako vaincra-t-il jamais le signe indien ?

NordMaliI
Le Pays- B FAso
Faut-il désespérer du Mali ? C’est la question que l’on pourrait se poser, au regard de la tragédie qui s’y joue, et qui n’est pas sans rappeler le mythe de l’éternel recommencement incarné par Sisyphe. En effet, depuis l’invasion djihadiste de janvier 2012 avec la […]

Regain de tension à Kidal dans le nord du pays

NordMaliI
RFI – 05-07-2016 à 11:04
Vives tensions autour de Kidal au nord-est du Mali entre les groupes armés qui contrôlent la ville. Kidal, c’est le fief du Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) qui a été rejoint dans la ville en février dernier par le Gatia, un groupe […]

Inflation de révision constitutionnelle en Afrique:Dans l’intérêt des peuples ou dans celui des princes ?

koulouba
Le pays-B Faso
On fait le constat qu’entre 2015 jusqu’au moment où nous tracions ces lignes, bien des pays africains ont soit déjà révisé leur Constitution, soit sont en passe de le faire. L’on peut citer à titre d’exemples le Rwanda, le Congo Brazzaville, le Bénin, la Côte d’Ivoire, […]

Révision de la Constitution au Mali: les experts se mettent au travail

kouloubamali
RFI – 04-07-2016 à 11:19
Un projet de révision constitutionnelle est en vue au Mali. Le chef de l’Etat a récemment désigné pour cela une commission de dix experts et de deux rapporteurs, qui a déjà commencé ses travaux.
Grande toilette en vue pour dame Constitution au Mali. Elle […]

Mais pour qui roule Hamadou Kouffa ?

peul-macina
Ibrahim Keïta
La création coup sur coup de deux mouvements peulhs a donné de l’écho aux problèmes de cette communauté isolée. Trop souvent victimes d’attaques criminelles et terroristes, les Peulhs n’ont pas les moyens de se défendre. Attention toutefois à ne pas suivre aveuglement tout homme armé qui […]

Michel Rocard avait tout compris de l’Afrique

afriqueloupe
Afrique.lepoint.fr/MALICK DIAWARA –05/07/2016 à 06:47
HOMMAGE. L’ex-Premier ministre était un discret mais puissant analyste des réalités et enjeux du continent. Plongée dans l’Afrique vue par Michel Rocard. Michel Rocard aimait l’Afrique, sans affichage, avec sincérité. Député au Parlement européen où il préside de 1997 à […]

Attaques terroristes au Mali : Près de 400 morts après la signature de l’accord d’Alger

bombe
Le Républicain –
Conflits intercommunautaires, banditisme résiduel, terrorisme, tel est le décor sombre dans les régions du centre et nord du Mali. La paix tant souhaité par les populations, plus d’une année après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu des pourparlers […]

La terreur djihadiste encore plus meurtrière durant le ramadan 2016 qu’en 2015

daech
Jean-Pierre Filiu , professeur des universités en histoire du Moyen-Orient contemporain à Sciences Po (Paris),professeur invité dans les universités de Columbia (New York) et de Georgetown (Washington)
Daech, le bien mal-nommé « Etat islamique », avait menacé le monde d’une vague de terreur sans précédent durant ce mois de […]

De l’autre côté du Ramadan

RAMADAN
Diala THIÉNY KONATÉ -maliactu.net
Le Ramadan est sans doute le mois le plus béni du calendrier musulman. Les fidèles qui observent le jeûne sont censés recevoir des bénédictions pour les jours passés sans boire ni manger. Bien que le Ramadan soit le mois de l’abstinence et de la frugalité, […]

samedi 2 juillet 2016

Migrants : «Les départs depuis la Libye repartent en forte hausse»



Fabrice Leggeri, directeur de l'agence Frontex, le 28 mai 2015 à Bruxelles.
Fabrice Leggeri, directeur de l'agence Frontex, le 28 mai 2015 à Bruxelles. Crédits photo : Geert Vanden Wijngaert/AP
                
INTERVIEW - Si la route des Balkans est désormais fermée aux migrants, les flux migratoires depuis la Libye ont retrouvé leurs niveaux de l'année dernière avertit Fabrice Leggeri, directeur de l'agence Frontex.
En 2016, les Balkans ne revivront pas la crise migratoire de 2015. En un été, près d'un million de migrants avaient franchi les frontières grecques puis slovènes, serbes ou macédoniennes pour rejoindre l'Europe de l'Ouest. Mais aujourd'hui, il n'y a pratiquement plus de passages de migrants par cette route, explique Fabrice Leggeri. Le directeur de l'agence alerte cependant sur les arrivées de migrants en provenance de Libye, qui ont retrouvé les niveaux de l'année dernière à la même période.

LE FIGARO.- Peut-on dire aujourd'hui que la route migratoire des Balkans a été refermée?

Fabrice LEGGERI.- Il n'y a quasiment plus aucun passage par la route migratoire des Balkans. On enregistre entre 50 et 60 passages à la frontière turque, ce qui n'est rien par rapport aux 2.500 à 2.800 arrivées enregistrées quotidiennement l'année dernière à la même période. Lors du pic entre mi septembre et mi-octobre 2015, plus de 200.000 personnes avaient franchi les frontières turques puis grecques. Mais plusieurs dizaines de milliers de migrants sont toujours bloqués en Grèce continentale et cherchent à aller en Europe occidentale, ce qui explique que quelques centaines de migrants tentent toujours leur chance par les Balkans.

Est-ce à dire que l'accord passé par l'Union européenne avec la Turquie a porté ses fruits?

Ce tarissement s'explique par deux facteurs: premièrement, la fermeture fin février des frontières de l'ancienne République yougoslave de Macédoine, de la Slovénie et de la Serbie. Le camp d'Idoméni, qui abritait en mai 8.400 migrants à la frontière gréco-macédonienne, a été démantelé en mai. Dans un second temps, l'accord conclu entre la Turquie et l'Union européenne a aussi joué un rôle très important. Depuis le 20 mars, les Syriens qui passent irrégulièrement la frontière sont systématiquement réadmis en Turquie. En contrepartie, la Turquie obtient l'accueil d'un Syrien en Europe. Depuis le 4 avril, 460 migrants ont été réadmis par Ankara. Cela peut paraître modeste, mais il y a un réel effet dissuasif car, pour la première fois, nous avons réussi à inverser les flux. Mais tout cela prend du temps.

C'est-à-dire?

Ce nombre très réduit de migrants renvoyés en Turquie s'explique par la longueur de la procédure qui aboutit à la réadmission effective. Lorsqu'un étranger en situation irrégulière arrive en Grèce et formule une demande d'asile, il doit attendre une décision de l'équivalent grec de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA). Si la décision ne lui est pas favorable, il bénéficie d'un recours devant une commission administrative. En dernier lieu, il peut porter son cas devant la justice grecque.

Vous alertez en revanche sur la hausse des flux migratoires par la Libye.

Aujourd'hui, les traversées en Méditerranée depuis la Libye sont au même niveau que l'an dernier à cette époque. Nous avons enregistré 60.000 arrivées depuis le début de l'année par la route de Méditerranée centrale. Nous observons aussi la création de nouvelles routes, notamment depuis l'Égypte, et quelques arrivées résiduelles depuis la Turquie vers l'Italie. Mais 85% des cas viennent de Libye. Nous avons donc redéployé les effectifs de Frontex en Italie où nous avons aujourd'hui 600 gardes frontières, un record historique.

Peut-on en conclure que les flux migratoires de la route des Balkans se sont reportés sur celle de la Libye?

Non, car ce n'est pas le même type de migration. Les migrants actuellement présents en Turquie sont Syriens, Afghans, Irakiens, Bangladais ou Pakistanais. En Libye, ils sont plutôt issus de la Corne d'Afrique (Erythréens, Somaliens, Soudanais), mais aussi d'Afrique de l'Ouest (Sénégal, Côte d'Ivoire, Gambie). Ce sont des migrations économiques essentiellement. Le chaos libyen provoque un effet d'aubaine qui fait que Benghazi est devenu la première route d'immigration irrégulière.

Dans ce contexte, vous demandez un meilleur partage des données européennes pour contrôler les migrants.

En effet, nous n'avons toujours pas accès à des données pourtant utiles pour faciliter les contrôles d'identité des migrants dans les hotspots, comme nous l'a demandé le Conseil européen après les attentats de novembre 2015 à Paris. Depuis sa création en 2005, l'agence Frontex n'a jamais eu accès au Système d'information Schengen (SIS), le fichier utilisé par certains États membres pour centraliser les données, notamment sur les personnes qui font l'objet d'un mandat d'arrêt européen. Nous ne pouvons pas non plus utiliser le Système d'information sur les visas (SIV). Il liste l'ensemble des visas Schengen délivrés par les pays membres ainsi que les demandes refusées, avec empreintes digitales et copies des documents produits pour faire la demande. Autant d'informations précieuses qui peuvent aider à identifier des personnes contrôlées dans les hotspots. Or, pour l'instant, nous avons qu'un accès artisanal: ce sont les officiers mis à disposition par les États membres qui accèdent aux bases de données avec leurs propres identifiants...
 
Libye: trois mois après, le gouvernement d'union a perdu son élan
Le patriotisme et la bonne volonté affichés par le GNA ne suffiront pas si sa légitimité politique n'est pas prochainement confortée par le Parlement.
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Le patriotisme et la bonne volonté affichés par le GNA ne suffiront pas si sa légitimité politique n'est pas prochainement confortée par le Parlement. - © HANDOUT - AFP
Trois mois après son installation à Tripoli, le gouvernement libyen d'union nationale (GNA) semble incapable de faire avancer ses projets faute d'avoir réussi à asseoir son autorité sur l'ensemble du territoire.
Qu'a obtenu le GNA?
Arrivé par la mer à Tripoli le 30 mars, le Premier ministre désigné et homme d'affaires tripolitain Fayez al-Sarraj s'était fixé pour objectif de réconcilier les Libyens en stabilisant un pays en plein chaos sur les plans politique, économique et sécuritaire.
Les premières semaines sont encourageantes puisqu'il rallie les principales institutions économiques ainsi que les villes et les groupes armés de l'ouest libyen. Il reçoit aussi le soutien de l'ONU, des pays voisins et de l'Europe avec la visite à Tripoli des chefs de la diplomatie italien, français ou britannique.
Fayez al-Sarraj "rencontre les acteurs politiques de tous bords" et "facilite un rapprochement" entre les institutions rivales, comme les deux Banques centrales et les deux branches de la compagnie nationale de pétrole (NOC), "l'épine dorsale de l'économie libyenne", souligne Karima Munir, spécialiste indépendante des questions libyennes.
Il ordonne aussi aux ministres désignés de gérer les affaires courantes malgré le peu de ressources disponibles et sans attendre le vote de confiance du Parlement basé à Tobrouk (est) qui lui est pourtant nécessaire.
L'initiative la plus notable est le lancement, le 12 mai, de l'opération militaire visant à reprendre la ville de Syrte, à 450 km à l'est de Tripoli, au groupe jihadiste Etat islamique (EI). Les forces soutenant le GNA ont rapidement encerclé les jihadistes à l'intérieur de la ville côtière, où ils résistent depuis.
Quels sont ses échecs?
Sur le plan politique, le GNA n'a pas su obtenir le soutien des autorités parallèles basées en Cyrénaïque, la grande région de l'est, qui refusent de lui céder le pouvoir. Elles s'appuient sur les forces loyales au général controversé Khalifa Haftar, critique virulent du GNA.
"La division entre l'est et l'ouest s'est creusée", estime Karima Munir. "A son arrivée à Tripoli, Fayez al-Sarraj aurait dû (...) continuer à faire pression sur le Parlement pour lui arracher un vote" de confiance, selon elle.
D’autre part, en dépit du soutien affiché par de nombreux pays, aucun d'entre eux n'a rouvert son ambassade à Tripoli ou son espace aérien aux avions libyens tandis qu'aucune compagnie aérienne étrangère n'a rétabli ses liaisons avec la Libye.
Pour de nombreux Libyens, la situation sécuritaire s’est détériorée en l'absence de forces de l'ordre dans les rues alors que les armes prolifèrent. Le nombre d'enlèvements pour rançons a augmenté.
Economie en berne
Le bilan est sombre aussi sur le plan économique car les prix des marchandises de base continuent à augmenter tandis que le dinar libyen dégringole. Le dollar, dont le taux officiel est de 1,38 dinar, a atteint 4,55 dinars sur le marché parallèle. Il s'échangeait entre 3 et 3,50 dinars fin février.
"La crise de liquidités est probablement l'échec le plus grave qui montre l'incapacité du GNA à contrôler l'économie", a indiqué à l'AFP l'expert Mattia Toaldo, du groupe de réflexion European Council on Foreign Relations.
Les coupures d'électricité sont toujours aussi fréquentes, longues et sans préavis, interrompant parfois le ravitaillement en eau.
"Non seulement leur vie quotidienne s'est détériorée (...) mais les Libyens se sentent comme des mendiants qui quémandent ce qui leur revient de droit", résume Karima Munir.
Quel avenir pour le GNA?
Dans un entretien à l'AFP, Fayez al-Sarraj a reconnu dimanche qu'il n'avait "pas de baguette magique" pour "sortir la Libye de ses crises". "Je suis confiant que nous allons surmonter cette épreuve, mais si un jour je perds cette foi, je ne resterai pas une minute", a-t-il averti.
Le patriotisme et la bonne volonté affichés par le GNA ne suffiront pas si sa légitimité politique n'est pas prochainement confortée par le Parlement.
Et ses efforts seront vains si la sécurité ne s'améliore pas. Or les milices sont toujours là. Elles changent d'étiquettes mais continuent à dicter la loi. "Sarraj tient une épée à double tranchant: il a besoin (des milices) pour assurer la sécurité alors qu'elles sont la cause même de l'insécurité", selon Mme Munir.
La reprise de Syrte à l'EI serait un succès pour le GNA qui pourrait lui permettre de renforcer sa crédibilité. Mais, en supprimant la menace d'un ennemi commun, il laisserait face à face l'est et l'ouest avec le risque d'un affrontement si une solution politique viable n'émerge pas.

Après le Brexit, tempête sur le panafricanisme

REVUE DE PRESSE. Le Brexit est-il contagieux et quels sont les premiers symptômes s'agissant d'économie, d'immigration ou du modèle d'intégration africain ?
Par Agnès Faivre
Publié le | Le Point Afrique
Qu’est-ce qui a bien pu pousser le Royaume-Uni à décider de quitter l’Union européenne ? L’interrogation est tenace dans la presse africaine.
Qu’est-ce qui a bien pu pousser le Royaume-Uni à décider de quitter l’Union européenne ? L’interrogation est tenace dans la presse africaine. © DR
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Qu'est-ce qui a bien pu pousser le Royaume-Uni à décider de quitter l'Union européenne ? L'interrogation est tenace dans la presse africaine, une semaine après le référendum historique du 23 juin qui a vu les électeurs britanniques opter pour la séparation d'avec l'Europe des 28. Signe que la question des répercussions économiques et politiques de l'événement, abondamment commentée, n'a pas totalement estompé le sentiment de stupéfaction. Un effarement souvent teinté d'incompréhension. « Témoignage d'un bruicide : la Grande-Bretagne n'est plus une puissance mondiale », titre ainsi le quotidien ougandais The Daily Monitor, qui joue sur la contraction entre les termes « Britain » et « suicide ». Car il l'affirme : nous assistons à un « suicide collectif ».

Le Brexit : un choix qui « défie la raison »




Traduction : « Les électeurs britanniques enfoncent le dernier clou dans le cercueil de ce qui fut une grande nation. »
« Comment le Royaume-Uni, qui fut à la tête de l'empire le plus étendu au monde, peut-il se retirer, telle une souris, dans un petit coin ? Cela défie la raison ! » s'exclame le Daily Monitor, pour qui comprendre le Brexit s'avère bien plus ardu qu'expliquer l'effondrement de l'Union soviétique, des empires romain ou Songhaï ou du royaume du Bunyoro-Kitara. Le titre de Kampala ne saisit pas davantage pourquoi les Britanniques ont renoncé précisément à leur influence économique, devenue aujourd'hui un atout maître. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, rappelle-t-il, la Grande-Bretagne, en dépit d'un « léger déclin », a su « préserver un certain nombre de postes d'influence mondiale ». Et de citer son siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, sa « capacité à modeler la géopolitique » (Libye, Irak) ou son poids dans les anciennes colonies africaines. Or, c'est leur pouvoir au sein du « plus grand marché économique mondial » qu'est le marché unique que les Britanniques ont choisi de sacrifier. « Mais pourquoi donc ont-ils commis ce suicide collectif en quittant l'Union européenne, le seul endroit où leur influence n'est pas menacée ? », interroge le titre de Kampala, décidément sidéré.

Effets du Brexit en Afrique, du scénario catastrophe…

« L'Ouganda va probablement garder une part considérable de ses réserves de change à Londres, mais pour combien de temps si la livre sterling continue de chuter ? » se demande encore le Daily Monitor, glissant vers cet autre aspect du Brexit : ses répercussions sur les économies africaines. L'Ouganda fait partie, avec le Nigeria, l'Afrique du Sud et le Kenya, des marchés africains avec lesquels le Royaume-Uni entretient des liens privilégiés. Ces marchés guettent ainsi les retombées du Brexit à court terme (négligeables selon le rapport du cabinet EXX Africa) et à moyen terme, supposées plus importantes. Au Nigeria, plombé par l'insécurité et la crise financière engendrée par la chute des cours du pétrole, l'annonce du Brexit tombe plutôt mal. Forçant un brin le trait, le quotidien nigérian The Daily Trust esquisse un scénario des plus alarmistes : une redite de la crise financière de 2008. Sauf que, cette fois, le Nigeria ne pourrait pas compter sur ses pétrodollars pour y résister. « Une nouvelle perturbation pourrait alors se traduire par un effondrement économique, la résurgence de Boko Haram, l'anarchie avec le groupe Niger Delta Avenger et le chaos avec les séparatistes du Biafra », résume-t-il. Plus prosaïque, le président de la chambre de commerce et d'industrie d'Abuja (ACCI), Tony Ejikeoyen, indique dans The Vanguard que le commerce bilatéral entre le Nigeria et le Royaume-Uni, qui se chiffre à 6 milliards de livres aujourd'hui, sera « affecté ». Il rappelle aussi que Londres est la première source d'investissements étrangers au Nigeria. Si l'économie britannique ralentit, non seulement ces investissements pourraient se tarir, mais la manne des transferts de fonds des Nigérians de Grande-Bretagne (plus de 20 milliards de dollars envoyés en 2015) pourrait elle aussi s'amoindrir.

… au verre à moitié plein

« Le Brexit va stimuler la politique de change nigériane », titre encore The Vanguard, citant un représentant de la Banque centrale nigériane (CBN). Parmi les effets attendus, la devise nationale (naira), dont le gouvernement nigérian a autorisé la dévaluation peu avant le Brexit, pourrait reprendre quelques couleurs face à la livre et à l'euro. The Daily Trust liste quant à lui une série d'avantages potentiels pour le continent. La Grande-Bretagne, « une fois affranchie des codes commerciaux restrictifs de l'UE, va se tourner naturellement vers ses partenaires commerciaux traditionnels », et notamment en Afrique, ce qui sera « bénéfique » des deux côtés. Ensuite, la chute des prix annoncée au Royaume-Uni, si elle se matérialise, sera un « soulagement » pour la diaspora nigériane. Autre argument avancé par The Daily Trust : l'obtention du visa étudiant devrait être facilitée pour les postulants africains. Car, rappelle le titre nigérian, l'administration Cameron, ne pouvant contrôler le flux d'immigrants intra-européens et ayant par ailleurs promis d'abaisser le nombre d'immigrés à « des dizaines de milliers par an » au lieu de « centaines de milliers », avait durci les conditions d'obtention de visas pour les immigrants non européens. Une procédure qui pourrait évoluer, au même titre que celle visant à obtenir un permis de travail.

Vers une inflexion de la politique migratoire britannique ?

En effet, des partisans du Brexit, à l'instar du véhément ex-maire de Londres Boris Johnson ou du ministre de la Justice Michael Gove, ont plaidé pour « l'adoption d'un système migratoire non discriminant de type australien, qui donne des chances équivalentes aux citoyens européens et non européens de travailler au Royaume-Uni », poursuit The Daily Trust. Cela pourrait ainsi changer la donne. Mais que dire, toutefois, des dérives xénophobes observées durant la campagne du parti europhobe et anti-immigration Ukip (Parti de l'indépendance du Royaume-Uni) ? Sur ce point, les avis divergent. « La Grande-Bretagne est une société tolérante, le Brexit ne va pas changer cela », assure The Daily Trust. Le Pays se montre toutefois plus circonspect. « On espère bien que la victoire du non à l'Europe n'est pas l'expression d'un populisme ou d'un nationalisme de mauvais aloi, fondé sur la peur de l'immigration et de la diversité culturelle, et que les pourfendeurs de l'ouverture et de l'Europe-passoire seront très vite confrontés aux dures réalités d'un isolationnisme qui ne dit pas son nom », peut-on lire sur le site du quotidien burkinabè. Pour le coordinateur de la Cedeao (Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest) Godwin Okonkwo, il ne faut pas se leurrer : le scrutin britannique et les débats qui l'ont précédé traduisent bel et bien une crispation au sein de la société. « L'une des raisons pour lesquelles les Britanniques ont voté pour le retrait, c'est parce qu'ils estimaient que la plupart des emplois censés revenir aux citoyens britanniques ont été pris par des Africains, des Asiatiques et d'autres migrants, en particulier ceux originaires de l'UE. (…) La tolérance des Britanniques à l'égard des non-Britanniques va être affectée. Et il y a aussi cette peur dont personne ne parle. Avec le terrorisme et cette politique qui veut que les pays de l'UE acceptent un certain quota de migrants, certains se disent qu'ils ne savent pas qui sont les gens qui vont arriver sur le territoire, s'ils sont radicalisés, djihadistes », explique-t-il dans les colonnes du Vanguard.

L'idéal panafricain en question

Autre débat suscité dans la presse africaine par la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne, celui du bien-fondé de l'intégration politique sur le continent. « L'idéal d'unité du Vieux Continent a pris un coup le jeudi 23 juin 2016 », nous dit Le Djely, pour qui l'Union africaine (UA) pourrait « tirer de tout ça le mauvais exemple ». « Comme en Europe, parmi les leaders africains, il y en a qui, jaloux de la souveraineté de leur pays, ne voudraient surtout pas que l'Afrique finisse par s'unir. (…) La désintégration annoncée de l'UE est, à leurs yeux, la preuve du caractère utopiste de l'Afrique unifiée », poursuit le site guinéen. « Pourvu qu'à l'échelle régionale cette tache du Brexit ne déteigne pas sur les anciennes colonies britanniques d'Afrique de l'Ouest pour les enfermer dans un réflexe de repli sur soi », renchérit L'Observateur. Le quotidien burkinabè fait-il allusion au Ghana, où des velléités de sortie de la Cedeao ont été exprimées à diverses reprises ? Ou au Nigeria, où le mot-clé #Biafrexit s'est répandu à grande vitesse sur la twittosphère nigériane au lendemain du Brexit, à l'initiative du mouvement indépendantiste IPOB (Peuple indigène du Biafra) ?



« L'Afrique doit s'unir ou périr », clamait Kwame Nkrumah, l'un des pères fondateurs de l'Organisation de l'unité africaine (OUA). Pour les figures du panafricanisme, également incarnées par Sékou Touré ou Patrice Lumumba, « l'intégration était l'unique planche de salut pour des États qui, pris isolément, ne représentent pas grand-chose », rappelle L'Observateur. Cinuquante-trois ans après la création de l'OUA, quel bilan tirer de cette unité institutionnalisée sur le continent africain ? Pour Alex Njeru, directeur de programmes à l'Eastern African Policy Centre, l'intégration africaine se cantonne encore trop au niveau des États. Leurs représentants décident, les technocrates exécutent. « Mais, depuis le début, rien n'a été fait pour y associer les peuples », regrette-t-il dans les colonnes du quotidien kenyanThe Nation. Pourtant, plaide-t-il, à la faveur de la liberté de circulation et du libre-échange, une « communauté de personnes qui partagent beaucoup, au moins culturellement », donnerait du « sens » à l'intégration africaine. Et d'appeler les « jeunes Africains » qui, au lendemain du Brexit, ont témoigné leur mécontentement sur Twitter à exprimer davantage leur fibre unioniste. Dans The Daily Trust, un autre expert, Emmanuel Nnadozie, secrétaire exécutif de la fondation African Capacity Building, estime quant à lui que l'UA ou la Cedeao devraient s'atteler davantage aux questions de « paix » et de « sécurité » sur le continent. « Les gens oublient souvent qu'une des principales raisons d'être de l'UE était d'empêcher les guerres survenues en Europe durant des siècles », fait-il remarquer, dans une nouvelle référence à l'expérience communautaire européenne, qui semble décidément avoir la peau dure.

L'Afrique du Sud moins pressée de renégocier avec Londres et l'UE ?

Le Brexit, dont les véritables répercussions sur le continent africain se confirmeront ces prochains mois, permet enfin d'entrevoir que certaines relations entre le Royaume-Uni et ses anciennes colonies pourraient être reconfigurées, au moment de renégocier les accords commerciaux avec l'UE et avec le Royaume-Uni. Et, à cet exercice, l'Afrique du Sud, pour qui l'UE est le premier partenaire commercial et Londres la première source d'investissements directs étrangers, pourrait « manquer d'appétit », nous dit Mmatlou Kalaba, maître de conférences à l'université de Pretoria, dans The Conversation Africa. Il précise que la nation arc-en-ciel « a privilégié les partenariats sud-sud ces sept dernières années ». Londres est ainsi devenu son 8e partenaire commercial derrière le Botswana et la Namibie. Des traités bilatéraux d'investissement avec l'Allemagne, les Pays-Bas ou la Suisse ont par ailleurs été résiliés. Signe d'un effritement de la relation à l'Occident, mais surtout, insiste Mmatlou Kalaba, d'une « recherche de l'accès aux marchés sans négociations ». Et s'« il ne fait aucun doute que l'Afrique du Sud a besoin du marché britannique », Londres saura-t-elle s'accommoder de cette nouvelle approche sud-africaine ? À l'inverse, conclut l'universitaire, pas sûr non plus que Londres, qui lorgne sur les marchés chinois, indiens ou brésiliens, « fasse de l'Afrique du Sud sa priorité ».
En attendant de voir de quoi sera faite cette relation entre Londres et le continent, leDaily Monitor nous enjoint à savourer le « soft power britannique : la langue anglaise, l'excellence académique d'Oxford et de Cambridge, James Bond, la BBC, le championnat d'Angleterre de football… ou ce qu'il en restera ».