mercredi 7 mars 2012


NORD-MALIRebelles touaregs : “Pourquoi nous reprenons les armes…”

Le Mouvement national de libération de l’Azawad* (MNLA) a plongé le nord du Mali dans une situation de guerre depuis le 17 janvier dernier. Son porte-parole, Moussa Ag Assarid, s’explique.
01.03.2012 | Interview réalisée par Germain B. Nama | L'Evénement
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 MNLA - Le site web du mouvement national de libération de l’Azawad
 MNLA - Le site web du mouvement national de libération de l’Azawad

Présentez-nous votre mouvement.
Moussa Ag Assarid
 Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) est une organisation politique. Mais nous avons vu les limites du politique. Cela nous a conduits à ajouter une composante militaire. C’est une suite d’événements qui a fait du MNLA un mouvement politique révolutionnaire. Il comprend tous les déçus de la mouvance politique, des intellectuels, de jeunes diplômés chômeurs. Il ne comprend pas que des Touaregs mais des gens d’autres communautés : Arabes, Peuls, Songhaïs. Nous nous battons pour la reconnaissance de l’autodétermination et pour l’indépendance de l’Azawad. Le 1er novembre 2010, il y a eu la naissance d’une association politique, le Mouvement national de l’Azawad, qui regroupait de jeunes ressortissants du nord du Mali. Ces jeunes voulaient se battre sur le terrain démocratique, mais ils ont subi la répression des services secrets maliens. Si nous remontons plus loin dans l’histoire, le premier mouvement qui prônait l’indépendance, baptisé Mouvement populaire de l’Azawad, a été réprimé dans le sang. Accusé de complicité avec cette rébellion, mon père a été arrêté et emprisonné durant six ans en tout, entre 1963 et 1972. En 1990 naquit la deuxième rébellion. Elle fut également matée dans le sang. Ce qui a mis fin à cette rébellion, ce sont les massacres des populations par l’armée malienne. Celle-ci a monté le mouvement Gandakoye [mouvement d’autodéfense formée par les ethnies non touaregs], qu’elle a utilisé pour frapper les populations touaregs. Les accords obtenus à l’époque ont été littéralement arrachés par le pouvoir malien. C’est ainsi que les armes ont été rendues. En 2006, éclate le soulèvement d’Ag Bahanga et apparaissent d’autres petits mouvements nés du non-respect de l’accord national. Cette rébellion a aussi accouché des accords d’Alger, et chaque fois c’est la même chose. Nous avons tiré la leçon de tout cela et nous avons fédéré toutes les communautés du Nord en faveur de notre lutte. La répression de l’armée malienne contre les Touaregs avait poussé nombre d’entre eux à s’installer en Libye et en Algérie. Il y en a qui ont intégré l’armée de Kadhafi. Le MNLA a accueilli ces anciens combattants de l’armée libyenne, mais aussi de nombreux déserteurs de l’armée malienne. 

Le Mali n’a pas de frontière avec la Libye. Comment ces combattants ont-ils pu rentrer sans être inquiétés ?
Les peuples du désert ne connaissent pas les frontières. Impossible de mettre des barbelés au milieu du sable. Comment les combattants d’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), qui sont des Algériens, ont-ils pu s’établir au Mali ? 

Quelle est la situation sur le terrain ?
La stratégie du MNLA est, primo, d’éviter autant que faire se peut les pertes hu­maines et, secondo, d’épargner les populations civiles. Nous occupons à 100 % quatre localités situées aux frontières du Niger, de la Mauritanie et de l’Algérie. Notre objectif est de remonter vers les métropoles régionales, Tombouctou, Gao et Kidal. Il y a un front autonome dans chacune de ces régions qui remonte vers la capitale régionale.
J’ai personnellement visité des camps mobiles récemment et j’ai pu constater que les prisonniers sont bien traités. Si, lors des attaques des casernes, des militaires prennent la fuite, nos combattants ne les poursuivent pas. Notre cible, c’est l’armée d’occupation du Mali. Le MNLA installe une administration dans chaque territoire conquis. 

Quelles sont vos relations avecAl-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) ?
Nous n’avons aucun rapport avec Aqmi. Nous n’avons pas d’idéologie religieuse. Nous souhaitons mettre en place une ré­publique laïque, la république laïque de ­l’Azawad. Nous entendons mettre fin à la criminalité qui sévit dans l’Azawad et nous invitons tous ceux qui veulent lutter contre la violence transfrontalière à s’adresser au MNLA. Nous considérons les pays frontaliers comme des pays amis et frères. Les citoyens maliens sont nos frères. Nous ne revendiquons que le droit de vivre sur notre territoire. Nous avons perdu tellement de parents du fait des répressions successives de l’armée malienne que nous n’avons plus rien à perdre. Les combattants du MNLA n’ont pas de salaire, mais ils tiennent grâce à leur idéal. Les soldats maliens n’ont que des salaires à défendre. Voilà pourquoi ils fuient. Le MNLA ne se bat plus pour des accords qui ne mènent nulle part. Ou nous sommes enterrés sur notre terre, ou nous vivons libres et dignes sur notre terre. 

Etes-vous en contact avec le gouvernement malien ?
Non. Nous sommes d’accord pour des contacts uniquement sur deux points : l’autodétermination et l’indépendance. La classe politique malienne est en train d’organiser un forum de la paix, mais c’est une mascarade. D’ailleurs, comment les mem­bres du MNLA pourraient-ils s’y rendre ? 

Carte Mali Touareg
Note : * Azawad signifie “territoire de la transhumance”. Cette zone correspond au Nord-Mali (voir carte).
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CHRONOLOGIE Touaregs : un demi-siècle de conflit
1960 Indépendance. Modibo Keïta président.1962-1964Rébellion touareg. Répression violente.1968 Coup d’Etat militaire. Début de la dictature de Moussa Traoré.1990Rébellion touareg.1991 Fin de la dictature. Signature d’un accord de paix à Tamanrasset (Algérie) le 6 janvier 1991. Sa non-application entraîne la reprise du soulèvement, suivie d’une intense répression et d’exactions militaires provoquant un exode vers les pays voisins.1992 Signature d’un Pacte national de paix avec les Touaregs.1996Dissolution du mouvement de rébellion touareg malien, le MFUA (Mouvements et fronts unifiés de l’Azawad).     
2002 Alternance démocratique avec l’élection d’Amadou Toumani Traoré (ATT).
2006 Attaque des garnisons de Kidal et de Ménaka par l’Alliance démocratique pour le changement du 23 mai (ADC), qui marque le début d’une nouvelle rébellion touareg. Le 4 juillet 2006, signaturedes accords d’Alger.
Mai 2007 Reprise du conflit touareg : affrontements, attaques de dépôts d’armes, enlèvements, nouvel accord… Une situation qui perdure aujourd’hui dans un environnement où sont présents des membres d’Al-Qaida.
Janvier 2012 Création du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA). Reprise de la guerre.
REPÈRE Qui sont les Touaregs ?
Ceux sont des populations berbères nomades musulmanes. Bergers, ils vivent essentiellement au Niger, au Mali, en Algérie et en Libye. Les Touaregs sont organisés en tribus. Les hommes portent un voile indigo (tagelmust), d’où leur surnom d’“hommes bleus”. Ce sont des musulmans sunnites et ils parlent une langue berbère : le tamacheq.
Nomades dans l’âme, les Touaregs se nomment                           
eux-mêmes Imajeren (hommes libres). Ce peuple compte de 1 à 3 millions d’individus, d’après l’Unesco ; 85 % d’entre eux vivent au Mali, où ils représentent 10 % de la population. Dans la société touareg, les femmes bénéficient d’un statut inégalé : détentrices des savoirs et des richesses, elles sont les gardiennes des traditions.
PROFIL Un intellectuel dans la guerre
“Je suis né berger nomade, de parents touaregs, dans le nord du Mali entre Tombouctou et Gao, le sable dans les yeux en regardant les étoiles”, peut-on lire sur son blog. Moussa Ag Assarid est poète, écrivain, aujourd’hui révolutionnaire par la force des choses.       
“Beaucoup d’amis m’ont envoyé des textos pour me dire qu’ils avaient été choqués par mon engagement au MNLA. Je veux leur dire que je reste un homme épris de paix et de liberté. C’est au nom de ces valeurs que j’ai adhéré à ce mouvement.”
Titulaire d’un master en management du développement et communication acquis en France, ce trentenaire qui est aussi journaliste est chargé de la communication et des affaires humanitaires au sein du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). “Je ne peux pas rester passif face à la destruction de mon peuple sous prétexte que je suis un pacifiste.” Moussa Ag Assarid vit entre le désert malien et la capitale française.

Entretiens sur les Pillages de Kati


En finir avec le slogan: ‘’ Indivisibilité du Territoire’’






,, mercredi 29 février 2012, 15:24 ·
En finir avec le slogan ‘’d’indivisibilité du territoire’’ là où, la politique de l’Etat divise et discrimine fondamentalement, la dite Nation du Mali. 


Les combattants du MNLA ont démontré à l’armée malienne et à la communauté internationale leur engagement et leur détermination  pour reprendre un territoire  confisqué par un duo ‘’armée-administration’’ depuis plus de cinq décennies.
En effet, la domination et la discrimination à l’égard des populations du Nord Mali restent une donnée constante dans la politique malienne de l’indépendance à nos jours. Cette politique de traitement à part n’apparait ni dans les textes de lois, ni dans les discours officiels des dirigeants. Elle est plutôt dans la pratique quotidienne d’administration, de gestion et de développement économique.

On peut le constater dans les interventions des  plus hautes autorités du Mali sur le sujet, comme ce fut le cas du Président de la République sur Rfi : « nos ainés l’ont gérés, nous le gérons et nos enfant le géreront ».  Ces propos du Président de la République confirment que la gestion des rebellions au nord, toujours été la même, à savoir faire des beaux discours, écrire des beaux textes d’accords mais dont la mise en œuvre ne répond à aucune préoccupation fondamentale des populations du Nord. On se rend donc compte d’un manque de volonté réel de résolution définitive des rebellions dans le septentrion.  Ayant perdu sur les champs de batails, le mensonge et l’intox sont devenus les points forts d’un Etat totalement à la dérive. L’ambassadeur du Mali à Alger, M. Boubacar Karamoko Coulibaly accordant une interview au JI, accuse le MNLA: «  ils s’attaquent désormais à des civils, comme ce vieux chef de village âgé de 77 ans, lâchement assassiné à Hombori »,ce qui sera démenti par les autorités elles-mêmes après enquêtes et arrestations des coupables comme l’annonce un journal malien, ‘’LE COMBAT’’ du 22 février : « des groupes de peuhls de la zone ont profité de l’insécurité qui sévit pour régler leurs comptes en tuant froidement le vieux Moussa Balobo Maïga, porte-drapeau de la famille royale le Hombori-koï et en prenant un Garde en otage ».  Comme cela ne suffisait pas son excellence va même accusé le MNLA des casses intervenues le 1er février 2012 à Bamako « Ce sont des proches du MNLA qui ont saccagé la maison de l’ex-ministre de la Culture, ainsi que la pharmacie El-Mehidi sise à proximité du camp militaire de Kati, auquel elle rend tant de services ». On voit donc  un diplomate cherchant à tout prix de discrédité un MNLA qui était très loin du lieu ou se sont déroulé ces événements honteux. On se rappelle encore du journal Télévisé sur  l’ORTM du 29 janvier où la marche avait été annoncée et auxquels des militaires habillés en civil, mais bien identifiés avaient participé.

L’ancienne ministre avec un sentiment de détresse dans sa lettre ouverte adressée au président :«Mon étonnement est que les services de sécurité et militaires et peut être vous-même  car je ne peux pas penser un seul instant que vous n'êtes pas au courant de ce qui allait se passer ». D’autres victimes sans voix, on subit les mêmes atrocités de la part de leurs amis, voisins bref compatriotes auxquels ils n’ont jamais fait aucun mal, sauf si leur couleur de peaux est synonyme de rebelle.
Pourquoi les forces de sécurité n’ont-elles pas protégé ces populations contraintes en définitive d’aller en exil afin de chercher refuge dans d’autres pays ?

L’expérience des précédentes rebellions nous montre qu’il n’ya aucune évolution dans l’esprit des autorités et de la société civile vis-à-vis des populations maures et touareg. Dans ces moments difficiles de vendetta, ces populations ne peuvent compter que sur elles-mêmes, en fuyant et laissant tous ce qu’elles ont derrière elles pensant que leur avenir devient plus qu’incertain.
L’article 1 de la constitution du Mali ne stipule-t-il pas que : « La personne humaine est sacrée et inviolable. Tout individu à droit à la vie, à la liberté, à la sécurité et à l’intégrité de sa personne ».
On peut donc comprendre la revendication du MNLA qui est plus que légitime et qui consiste à donner à ses populations  longtemps opprimées l’espoir d’être libre et de décider de leur avenir. Comme l’atteste les propos du chargé de communication du MNLA : « le MNLA est un mouvement révolutionnaire qui œuvre pour la libération des régions nord du Mali, que nous appelons Azawad. Le mouvement revendique le droit d’autogestion, le droit politique et le droit aux populations autochtones vivant sur ce territoire de décider pour elles-mêmes et par elles-mêmes »

Les maltraitances et humiliations que ses populations on subit, durant ces cinquante années de dépendance au mali reviennent sans cesse. Par exemple le massacre du village kel Essouk (population religieuse et respectable) à Gao pilonné à la mitrailleuse et par des BRDM avait été qualifié de pogrom par Ibrahim Boubacar Keita, premier ministre de l’époque et dont justice n’a jamais été rendu. Voilà qu’aujourd’hui encore où le mali est doté des moyens technologiques et militaires sophistiqués, ces mêmes populations cette fois à proximité de Kidal, sont bombardées par des hélicoptères pilotés par des mercenaires Ukrainiens. Notons que dans cette bavure de la ‘’vaillante armée malienne’’, une femme et une fille de cinq ans ont perdu la vie, plus d’une dizaine de blessés majoritairement des femmes, des enfants et même des animaux. Qu’est ce que ces populations de l’Azawad ont fait pour mériter ce cauchemar perpétuel ?  A défaut de pouvoir faire front aux rebelles armés, l’armée malienne s’en prend  à des malheureux campements nomades où n’habitent que des femmes, des enfants et des vieillards. On voit donc une armée totalement à la dérive et qui continu à jouer ‘’la carte de la victime’’ en massacrant des populations innocentes et en accusant le MNLA de tous les ‘’maux’’.

Amnesty International a dénoncé ces exactions dans un communiqué à la presse : « Ce sont les civils qui sont les victimes principales de ces bombardements aveugles. Au-delà des pertes humaines, ces bombardements ont décimé des dizaines de bovins, de chameaux et de chèvres qui constituent le moyen de subsistance des populations nomades touarègues ».Amnesty International va même condamner : « Ces bombardements violent le droit international humanitaire et le gouvernement doit y mettre fin immédiatement ». Des arrestations arbitraires, des réquisitions, des tortures d’innocents, deviennent monnaie courante dans un territoire où les Droits de l’Homme sont bafoués.
Comment comprendre que le Mali réputé ‘’maillon faible’’ de la lutte engagé par les Etats de la bande Sahélo-Saharienne contre Aqmi, pour raison dit-il de manque de moyens, ait pu parvenir brusquement à s’offrir des moyens énormes et un engagement total pour lutter contre le MNLA. L’armée malienne connaissant les bases d’Aqmi généralement situées à proximité des siennes dans le nord, n’a cependant jamais essayé de déloger les Jihadistes, tout comme, elle n’a jamais pu démanteler les bandes de trafiquants de drogue traversant régulièrement le Nord Mali. Cela confirme l’opinion très largement partagée selon laquelle : Aqmi, trafiquants de drogue, hautes autorités malienne partagent dans le nord Mali quelques intérêts cachés qui expliquent la cohabitation pacifique existant entre eux.

L’Azawad est devenu un espace où les étrangers, notamment  les occidentaux n’osent plus mettre pied, suite aux conséquences de la gestion, de discrimination et de marginalisation que l’Etat y a développé en créant des conditions favorables au développement des activités des trafiquants de drogue et des Jihadistes. Cette politique se comprend lorsqu’on sait que l’Azawad a toujours été la ‘’vache laitière’’ des autorités maliennes dont la préoccupation permanente a été de détourner les financements que les bailleurs de fond ont souvent consentis à destiner au Nord Mali et de spolier les populations de leurs ressources propres par une pratique de corruption ravageuse ne laissant de place à aucune reconnaissance concrète des droits de citoyens du Nord Mali.

Le ministre français des Affaires Etrangères, Alain Jupé face au Sénat disait que : « la question de la révolution du peuple de l'Azawad, mérite d'être traitée au fond pour une issue définitive »pour le MNLA cette issue définitive n’existe pas en dehors de l’indépendance de l’Azawad.
Depuis que le Mali est indépendant, des rebellions n’ont cessé d’éclater et prennent de plus en plus d’ampleur malgré des accords sanctionnant chacune d’elles. Un autre accord pourrait-il mettre fin à cet interminable guerre qui ne fait qu’aggraver la haine entre les populations ? La solution c’est plutôt  de ‘’donner à César ce qui est à César’’, donner au peuple de l’Azawad son droit naturel le plus indispensable, à savoir: l’Indépendance de l’Azawad.

                                                                                                                                                          Moustapha MOHAMED

Avons nous des armes?
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Azawad Flash/un appel aux occidentaux  et  au monde arabe:" on rêve tous d'un monde meilleur, un monde de paix et de stabilité"
"Le monde aujourd'hui doit faire un choix entre le mali et la sécurité au Sahara. le monde a des intérêts , nous aussi on a des intérêts '((sécuriser notre Sahara notre désert))"

Iyad Ag Aghaly

Chef historique de la rebellion 1992 , chef Ansar Adin Actuel.

Otages au Sahel et au Niger : le rapport d’un député français

Des parlementaires français affirment que tousles pays concernés “paient des rançons” pourvoir libérer leurs ressortissants otages d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au Sahel et appellent à une “harmonisation” entre Etats pour éviter la “surenchère”.
“On ne parle pas des rançons. Mais on le sait, tout le monde paie, y compris les Etats-Unis. Quand ce ne sont pas les gouvernements, ce sont desentreprises privées”, a déclaré à la presse le député PS François Loncle, co-auteur avec soncollègue UMP Henri Plagnol d’un rapport d’information sur la sécurité au Sahel qui sera publié dans les prochains jours.
“90% des ressources d’Aqmi proviennent des rançons versées. Il faut mettre fin à une surenchère sans fin”, a-t-il poursuivi.
“On évoque 90 millions d’euros (réclamés par Aqmi) pour la libération des quatre otages (français enlevés au Niger en septembre 2010) encore retenus par Aqmi. C’est plus de deux fois l’aide annuelle de la France au Mali ou au Niger”, a souligné Henri Plagnol.
La Mauritanie, l’Algérie, le Niger et le Mali sont confrontés à une insécurité croissante liée aux activités d’Aqmi (attaques, enlèvements, trafics divers) et d’autres groupes criminels, ainsi qu’à l’afflux d’armes issues du conflit libyen. Au total 12 Européens, dont 6 Français, sont retenus au Sahel par Aqmi et un groupe dissident.
Les deux députés, qui ont enquêté pendant un an, rencontré les chefs d’Etats ou représentants des pays concernés, d’anciens otages français et des responsables sécuritaires français, mettent en garde contre une politique qui, en satisfaisant aux exigences des terroristes, “revient à les financer”.
Ils plaident pour une “approche concertée” entre Etats, appellent à “privilégier la négociation” avec les ravisseurs, à éviter les démarches parallèles (étatiques et privées) qui peuvent aboutir à “ralentir” les pourparlers.
Les élus, qui évaluent à “environ 300 hommes” les combattants d’Aqmi, jugent qu’il est “possible” de les neutraliser et avancent quelques pistes.
Ils plaident d’abord pour un soutien accru aux pays du Sahel (coopération militaire et civile) et déplorent des consignes de sécurité drastiques données par le gouvernement français qui a classé en “zone rouge” (formellement déconseillée aux voyageurs) une large partie de cette région.
“Le Quai d’Orsay a choisi la méthode qui consiste à ouvrir un immense parapluie: élargir la zone rouge sans essayer de faire la part des choses. C’est quelque chose de lamentable, qui contribue à l’asphyxie de l’économie. Nous souhaitons que les cartes soient plus précises, plus régulièrement actualisées”, a déclaré M. Loncle.
Jugeant qu’Aqmi “ne peut pas vivre sans l’osmose avec les populations locales”, ils appellent à une implication accrue de la France pour tenter d’aider à régler la question touareg. Ils préconisent également la nomination d’un représentant spécial de l’UE pour le Sahel.
paris-normandie.fr