vendredi 24 février 2012


Mossa AG Atter. Chargé de la communication au bureau politique du MNLA

Les Accords d’Alger n’ont jamais été respectés et ne servent que les intérêts de l’Etat malien

EL Watan/Algerie
Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte
le 24.02.12 | 01h00 2 réactions

Depuis le 17 janvier, exit les Accords d’Alger. Les combats ont repris au Nord-Mali entre rebelles touareg et militaires maliens. El Watan Week-end a donné la parole aux deux camps.

-Aujourd’hui, que demande le Mouvement de la libération de l’Azawad?
D’abord, le MNLA n’est pas une rébellion, ni un groupe armé. C’est un mouvement révolutionnaire qui œuvre pour la libération des régions nord du Mali, que nous appelons Azawad. Le mouvement revendique le droit d’autogestion, le droit politique et le droit aux populations autochtones vivant sur ce territoire de décider pour elles-mêmes et par elles-mêmes. Aujourd’hui, suite à toutes les frustrations et toutes les déceptions nées des relations malsaines avec le Mali depuis des années, il est impératif de devenir indépendants et de s’octroyer le droit de s’autogérer. Je précise que les Touareg des Etats voisins ne sont pas concernés et que nous ne revendiquons aucun centimètre d’un autre pays.
-Le MNLA dispose de sa propre organisation militaire…
Le MNLA, de par son côté révolutionnaire, a deux organes essentiels : le bureau politique et l’état-major militaire. Le premier décide des combats actuels et oriente la lutte, discute avec les différents partenaires et établit les règles. Le second exécute les actions sur le terrain et la lutte de libération. La composante militaire au sein du MNLA se justifie par le fait que nous avons usé de tous les moyens pacifiques. Nous avons tendu la main à l’Etat malien, nous avons également demandé la reconnaissance du MNLA afin de poursuivre le dialogue et trouver des solutions plausibles à ce problème politique. L’Etat malien, lui, a répondu par la voix des armes, et a mobilisé son arsenal militaire composé de blindés et de ses hommes pour envahir l’Azawad.
-Le MNLA est-il devenu radical ?
Le mouvement n’est pas du tout radical, mais les luttes évoluent en fonction de l’évolution du monde et des situations. Le concept même de l’Azawad a évolué depuis les années 1990, les revendications du peuple également. C’est pourquoi, notre stratégie a plus ou moins changé. L’émergence d’une génération instruite a contribué à porter la parole du mouvement. Nous avons également renforcé notre défense en nous armant mieux pour faire face à un armement malien moderne. Il faut savoir que le Mali a longtemps préparé cette guerre, pendant que ses partenaires et les puissances internationales lui fournissaient des armes pour combattre. Mais le Mali n’a jamais utilisé ses armes pour la lutte contre le terrorisme : il les a emmagasinées dans les casernes militaires au nord, pour préparer la guerre contre les populations de l’Azawad.
-Les Accords d’Alger sont-ils dépassés ?
Le MNLA ne reconnaît aucun accord. La revendication est claire et aucun de ces accords ne prend en considération la libération de l’Azawad. De ce fait, nous ne prendrons pas part à ces accords caducs qui ne servent que les intérêts de l’Etat malien. De toute façon, ils n’ont jamais été respectés et, dans ces circonstances, ils ne représentent que l’ombre d’eux-mêmes.

-L’Algérie a joué un rôle important dans ce conflit…
Nous partageons une histoire commune avec l’Algérie. De 1963 à aujourd’hui, le peuple de l’Azawad s’est toujours retrouvé en exil suite aux politiques ségrégationnistes et marginalistes de l’Etat malien. Votre pays a depuis toujours accueilli ces populations. Personne n’ignore que l’Algérie est une puissance qui doit assumer son rôle dans cette région, et nous pensons qu’elle peut faire beaucoup dans la résolution de ce conflit qui n’a que trop duré. Nous espérons que l’Algérie use de toute son influence pour faire entendre raison au Mali à travers une discussion politique franche.
-L’amalgame est souvent fait entre MNLA et AQMI, non ?
Si cette confusion existe, c’est parce qu’elle a été encouragée par le Mali et les médias occidentaux, qui ne sont pas forcément au courant de la réalité du terrain. Ceci étant, il est impensable de nous comparer à AQMI. Le MNLA ne partage aucune logique ni politique avec cette organisation terroriste. La vérité ? Tant que le Mali occupe notre territoire, AQMI fait de même.
-Pensez-vous qu’AQMI est un instrument d’Etat ?
AQMI a été expressément installée par le Mali pour entretenir l’amalgame et la confusion. Avant les attaques du 17 janvier, des camps d’AQMI se trouvaient à moins de deux kilomètres des régions nord. Des militaires au sein de l’armée malienne ont reçu des ordres de ne pas déranger AQMI. Il y a quelques jours, le MNLA, à travers son état-major, a intercepté des trafiquants de drogue. On ne peut pas accepter que notre territoire soit utilisé pour les sales besognes. Le Mali a encouragé la présence d’AQMI, car des personnalités haut placées sont impliquées dans le trafic de drogue et les prises d’otages. Il y a complicité, sinon comment un avion chargé de drogue pourrait-il atterrir près de la tour de contrôle de Gao sans être intercepté ?

-Jusqu’où est prêt à aller le MNLA ?
Nous ne privilégions certainement pas la guerre. Nous sommes ouverts à toutes les propositions. Si demain l’Etat malien accepte de regarder les choses en face, accepte que le combat actuel est légitime, et admet que le besoin d’un choix politique différent est un droit, nous sommes prêts à arrêter cette guerre. Tant que le Mali s’obstine à nous combattre militairement, nous continuerons à nous défendre militairement aussi. Notre objectif est clair, nous voulons la libération de l’Azawad. Et pour cela, nous mènerons le combat sur tous les fronts.

Plus de 25 000 Maliens se sont réfugiés au Niger voisin pour fuir les combats, a annoncé hier le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), dans son bulletin humanitaire publié   à Niamey. Lundi, le Burkina Faso, autre voisin du Mali, avait annoncé officiellement abriter quelque 12 000 Maliens sur son territoire, déplorant «leurs conditions de vie précaires».  Selon la Croix-Rouge internationale, au moins 60 000 personnes sont déplacées à l’intérieur du Mali à cause des combats dans le nord du pays.                                                              
Faten Hayed

Accueil du site > Actualités > Mali : le gouvernement doit cesser (...)
Share

Mali : le gouvernement doit cesser de bombarder les civils

AMNESTY INTERNATIONAL
vendredi 24 février 2012
Le gouvernement malien doit cesser de bombarder la population civile dans le nord du pays, a dit Amnesty International aujourd’hui, après le mort d’une fillette de 4 ans atteinte par un obus.
Le gouvernement malien doit cesser de bombarder la population civile dans le nord du pays, a dit Amnesty International aujourd’hui, après le mort d’une fillette de 4 ans atteinte par un obus.
Fata Walette Ahmedou a été blessée hier après-midi lorsqu’un hélicoptère de l’armée a bombardé le campement de Kel Essouck près de Kidal, une ville située à quelque 1 600 km au nord-est de Bamako, la capitale. La fillette est morte de ses blessures ce matin.
Au moins douze autres personnes ont été blessées dans l’attaque, y compris Khawlata Walette Alladi qui a subi de graves blessures pelviennes et a été amputée d’une jambe. Une autre femme qui avait récemment accouché a été blessée à la tête.
« Ce sont les civils qui sont les victimes principales de ces bombardements aveugles. Au-delà des pertes humaines, ces bombardements ont décimé des dizaines de bovins, de chameaux et de chèvres qui constituent le moyen de subsistance des populations nomades touarègues », a dit Gaëtan Mootoo, chercheur d’Amnesty International sur l’Afrique de l’Ouest.
« Ces bombardements violent le droit international humanitaire et le gouvernement doit y mettre fin immédiatement. »
La région de Kidal est bombardée par des hélicoptères de l’armée depuis le 11 février 2012.
Un témoin a dit à Amnesty International : « Après l’attaque, quinze cartouches avec hélices ont été retrouvées. »
Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), un groupe d’opposition armé, a lancé une rébellion militaire le mois dernier dans le nord du pays.
Depuis lors, des dizaines de personnes ont été tuées et des milliers d’autres ont été déplacées suite aux affrontements qui opposent le MNLA et l’armée malienne. Beaucoup ont trouvé refuge dans les pays voisins, le Niger, le Burkina Faso et la Mauritanie.
Le 18 février 2012, le MNLA aurait tué Moussa Balobo Maïga, chef du village de Hombori, (environ 900 km nord-est de Bamako). Le MNLA a réfuté ces accusations et a accusé la gendarmerie malienne.
Amnesty International s’inquiète également des informations indiquant que, le 17 février 2012, deux Touaregs travaillant pour la Croix-Rouge ont été brièvement détenus et maltraités par l’armée à l’extérieur de la ville de Kidal.
« L’armée malienne et le MNLA doivent tout faire en leur pouvoir afin de protéger toute personne ne participant pas activement aux hostilités tels que cela est stipulé dans les Conventions de Genève », a dit Gaëtan Mootoo.
PRE01/101/2012 23 février 2012

Le Mali, est-elle la nouvelle guerre de l’AFRICOM ?

Enregistrer au format PDF

Toutes les versions de cet article : [Español] [français]
Les dépêches de presse parlent de l’intensification des combats au Mali entre militaires et rebelles ethniques touaregs du Mouvement de libération nationale Azawad dans le nord de ce pays [1].
Comme les seules agences d’informations à portée mondiale et avec les fonds et les infrastructures pour maintenir des bureaux et des correspondants partout dans le monde sont celles qui résident dans les principaux Etats membres de l’OTAN : Associated Press, Reuters, Agence France-Presse, la BBC News et Deutsche Presse-Agentur, la couverture de l’actualité au Mali, comme ce qui se produit dans presque n’importe quel autre pays, reflète un parti pris de l’Ouest et un ordre du jour de l’Ouest.
Par conséquent, les titres typiques sur le sujet, sont les suivants :
  • Reuters : « Les armes et les hommes en provenance de Libye renforcent la rébellion au Mali »
  • CNN : « Président : des combattants touareg de Libye attisent de la violence au Mali »
  • The Scotsman : « les touareg armés du colonel Kadhafi ont touché le Mali »
  • Agence France-Presse : « La France dénonce les meurtres de l’offensive rebelle au Mali »
  • Voice of America : « Mali : La France condamne les atrocités attribuées aux rebelles touaregs »
Pour atteindre le Mali depuis la Libye c’est un voyage d’au moins 800 kilomètres à travers l’Algérie et / ou le Niger. Comme les rebelles évidemment n’ont pas de force aérienne, ni d’avions de transport militaire, les manchettes et la propagande ci-dessus implique que les combattants touaregs ont couvert à pied tout le chemin depuis la Libye jusqu’à leur pays dans des convois avec des armes lourdes à travers au moins un autre pays sans être détectés ou empêchés par les autorités locales. Et tout cela, en outre, pour lancer une offensive trois mois après l’assassinat du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi après que son convoi ait été attaqué par les bombes françaises et les missiles Hellfire US en Octobre dernier. Mais l’implication selon quoi que l’Algérie et le Niger, en particulier la première, sont complices de la circulation des combattants touaregs et des armes de la Libye vers le Mali est de mauvais augure en termes d’expansion des accusations -et des actions- occidentales dans la région.
Des Rébellions armées sont traités de façon différente dans les nouvelles du monde dominé par l’Occident selon la façon dont les rebelles et les gouvernements auxquels ils s’opposent sont considérés par les membres supérieurs de l’OTAN.
Ces dernières années, ces derniers ont fourni un soutien militaire et logistique aux formations rebelles armées -dans la plupart des cas d’attaques frontalières et à but séparatistes et irrédentistes - au Kosovo, en Macédoine, au Libéria, en Côte-d’Ivoire, en Libye et en Syrie d’aujourd’hui, et sur les front d’espionnage et « diplomatiques » en Russie, Chine, Pakistan, Soudan, Indonésie, Congo, Myanmar, Laos et Bolivie.
Cependant, les grandes puissances de l’OTAN ont adopté la direction opposée quand il s’agit de la Turquie, du Maroc (avec ses 37 années d’occupation du Sahara occidental), de la Colombie, des Philippines, de la République Centrafricaine, du Tchad et d’autres nations qui sont leurs clients militaires ou se trouvent dans des territoires contrôlé par eux, où les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux fournissent des armes, des conseillers, des forces spéciales et les dites forces de maintien de la paix.
Le battement de tambour de nouvelles alarmantes sur le Mali est le signe que l’Occident à l’intention d’ouvrir un nouveau front militaire en Afrique après la campagne aérienne de 7 mois, les forces navales et spéciales contre la Libye et la poursuite des opérations en Somalie et en Afrique centrale avec le récent déploiement des forces spéciales des Etats-Unis en Ouganda, au Congo, dans la République centrafricaine et au Sud-Soudan. En Février, dans la Côte-d’Ivoire, voisin au sud du Mali, l’armée française, avec les complaisantes troupes des Nations Unies– « soldats de la paix » - ont effectué des tirs de roquettes sur la résidence présidentielle et démis par la force le président Laurent Gbagbo.
Le Commandement pour l’Afrique des Etats-Unis (AFRICOM) est devenu opérationnel pour la première fois en tant que force de combat dans ce qui devait être le début de la première quinzaine de la guerre contre la Libye en Mars [2011] avec l’«  Opération Odyssée Dawn  » avant de transférer la campagne vers l’OTAN pendant sept mois d’incessants bombardements et attaques de missiles.
Le Mali pourrait devenir la seconde opération militaire de l’AFRICOM.
Le pays, enclavé, est le rayon de la roue de l’ancienne Afrique occidentale française, avec des frontières avec presque tous les pays membres, sauf le Bénin : le Burkina Faso, la Guinée (Conakry), Côte-d’Ivoire, la Mauritanie, le Niger et le Sénégal. Il partage également des frontières avec l’Algérie, autre ancienne possession française, vers le nord.
Le Mali est le troisième producteur d’or en Afrique, après l’Afrique du Sud et le Ghana. Il a des gisements d’uranium considérables gérés par des concessions françaises dans le nord, scène des combats actuels. les exigences des touaregs portent sur l’obtention d’un certain contrôle sur l’extraction d’uranium et la répartition des recettes qu’ils génèrent. Des explorations importantes de pétrole et de gaz naturel, également dans le nord, ont été aussi menées récemment.
La nation est aussi un élément clé dans la « Coopération contre le terrorisme Trans-Sahara des etats-unis »créé en 2005 (d’abord comme Initiative contreterrorisme Trans-Sahara), qui a résulté de l ’«  Initiative pan-Sahel  » pour 2003-2004.
En mai, les « opérations spéciales de commandement en Europe, des États-Unis »a lancée l’« Trans-Sahara Counterterrorism initiative » en envoyant 1.000 soldats des forces spéciales au Nord-Ouest de l’ Afrique pour l’ « Opération Flintlock » (« Opération Gun Spark ») afin de former les forces armées du Mali, Algérie, Tchad, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tunisie, les sept membres de départ africains de la « Trans-Sahara Counterterrorism initiative », qui, dans son format actuel comprend également le Burkina Faso, le Maroc et le Nigeria. La Libye sera bientôt introduite dans ce format ainsi que la coopération militaire du dialogue méditerranéen de l’OTAN.
Les Forces Spéciales des Etats-Unis ont mené la première de ce qui est devenue les « Opérations Flintlock » annuelles d’ exercices de contre-insurrection avec les nations mentionnées dans le Sahel et le Maghreb. L’année suivante, l’OTAN a mené des jeux de guerre à grande échelle de la «  Steadfast Jaguar  » dans l’île du Cap-Vert pour lancer la Force de réaction de l’OTAN, en vertu de laquelle elle a façonné la Force africaine auxiliaire.
« Flintlock 2007 » et « 2008 » ont eu lieu au Mali. «  Flintlock 10  » dans plusieurs pays africains dont le Mali.
Le 7 Février de cette année, les États-Unis et le Mali ont lancé l’exercice de parachutage conjoint «  Atlas Accord 12  » dans la nation africaine, mais le « Flintlock 12 », prévue pour au plus tard ce mois-ci, a été reportée en raison des combats dans le nord. Devaient y être impliqués seize pays, y compris plusieurs des principaux alliés des États-Unis dans L’OTAN.
Le « Flintlock 11 » l’an dernier comprenait des unités militaires provenant des États-Unis, Canada, France, Allemagne, Hollande, Espagne, Mali, Burkina Faso, le Tchad, la Mauritanie, le Nigeria et le Sénégal.
Lorsque l’AFRICOM est devenu un « Commandement de combat unifié indépendant » le 1er Octobre 2008, le premier nouveau commandement militaire régional des États-Unis mis en place à l’étranger dans l’après-guerre froide, l’ « AFRICOM and Special Operations Command Africa’s Joint Special Operations Task Force-Trans Sahara » a pris le contrôle des exercices « Flintlock » du « Commandement européen des États-Unis » et du « Commandement européen des opérations spéciales des Etats-Unis ».
En 2010, l’AFRICOM a annoncé que le « Commandement des opérations spéciales en Afrique » va prendre le contrôle de la « Task Force d’opérations spéciales Trans Sahara (JSOTF-TS) » et du « commandement des Operations spéciales et contrôle des éléments-Corne de l’Afrique (SOCCE-HOA). »
L’année dernière, la page Web de l’AFRICOM a écrit :
« Réalisé par Special Operations Command AfricaFlintlock est un exercice multinational interarmées pour améliorer l’échange d’informations aux niveaux opérationnel et tactique dans la région du Sahara, tout en favorisant une collaboration et coordination plus accrue. Il met l’accent sur l’interopérabilité militaire et la capacité d’intervention pour les États-Unis et les pays partenaires américains et européens, et les unités sélectionnées dans le Nord et Afrique de l’Ouest. »
Bien que le but déclaré de la Coopération « Trans-Sahara Counterterrorism » et de ses exercices multinationaux « Flintlock  » est de former les militaires des pays du Sahel et du Maghreb dans la lutte contre les groupes extrémistes islamiques de la région, en fait, les États-Unis et leurs alliés ont livré une guerre contre le gouvernement libyen l’année dernière avec l’appui d’éléments similaires, et l’application pratique de la formation militaire et le déploiement du Pentagone en Afrique du Nord et de l’Ouest a été la lutte contre les milices touaregsplutôt que des groupes comme « Al-Qaïda du Maghreb islamique » ou « Boko Haram » au Nigeria.
Les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN ont également effectués et appuyé d’autres exercices militaires dans la zone à des fins similaires. En 2008, la « Communauté économique des États d’Afrique occidentale » (CEDEAO), groupe économique régional qui a été formé par la « Force auxiliaire d’ Afrique de l’Ouest » soutenu par les US et l’OTAN a mené un exercice militaire appelé «  Jigui 2008  » au Mali, « soutenu par les gouvernements des pays hôtes ainsi que la France, le Danemark, le Canada, Allemagne, Hollande, Royaume-Uni, États-Unis et l’Union européenne », comme l’a rapporté l’agence Ghana News à l’époque.
AFRICOM mène également exercice multinational de l’ « Afrique Endeavor » interopérabilité des communications principalement en Afrique de l’Ouest. La conférence de planification a eu lieu l’an dernier à Bamako, capitale du Mali et, selon l’armée US en Afrique, « a réuni plus de 180 participants provenant de 41 pays africains, d’Europe et d’ Amérique du Nord ainsi que des observateurs de la Communauté économique des Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), la Force auxiliaire Afrique de l’Est et de l’OTAN pour planifier les tests d’interopérabilité des systèmes de communication et d’information des nations participantes. » L’exercice principal a également été mené au Mali.
L’armée US est installée dans ce pays depuis au moins 2005 et Voice of America a révélé que le Pentagone avait « mis en place un centre temporaire d’opérations dans une base aérienne près de Bamako au Mali. L’installation fournira des services de soutien logistique et d’urgence pour les troupes américaines pour former les forces locales dans cinq pays de la région. »
L’année suivante, Commandement Européen des États-Unis et le chef du Commandant suprême de l’OTAN en Europe le général James Jones des Marines premier conseiller de sécurité nationale de l’administration Obama, «  a fait cette révélation [que] le Pentagone veut avoir accès à des bases ... aux Sénégal, Ghana, le Mali et le Kenya et d’autres pays africains », selon un article au Ghana Web.
En 2007, un soldat du premier bataillon, Groupe spécial de Forces 10 basé à Stuttgart, en Allemagne, qui abrite le siège de l’AFRICOM, est mort à Kidal, au Mali, où l’on combat en ce moment. Sa mort a été attribuée à un « incident non liés au combat ». L’année suivante, un soldat du programme d’aide militaire et de formation des Forces canadiennes a aussi perdu la vie au Mali.
L’année dernière, le Régiment d’opérations spéciales du Canada a envoyé des troupes dans la zone de conflit dans le nord du Mali pour ce qui a été décrit comme « une mission permanente ». Des Forces du Régiment canadien d’opérations spéciales a également participé à l’exercice «  Flintlock 11  » au Sénégal.
En Septembre 2007, un avion US de transport militaire, un Hercule C-130, a été touché par des tirs de fusil tandis qu’il parachutait du matériel aux troupes maliennes assiégées par les forces touareg.
Selon Stars and Stripes :
« L’avion et son équipage appartenant au 67è Escadron d’Opérations Spéciales, étaient au Mali dans le cadre d’un exercice déjà prévu appelé « Flintlock 2007 » ... les troupes maliennes ont été cernées dans leurs base dans la région de Tin-Zaouatene près de la frontière algérienne par des combattants armés et ne pouvaient pas se ravitailler ... Le gouvernement du Mali a appelé les forces des États-Unis pour que soit mené un parachutage ... »
En 2009 aux États-Unis annoncé qu’elles avaient fourni au gouvernement du Mali plus de 5 millions de dollars en nouveaux véhicules et autres équipements.
Plus tard la même année sur le site de la Force aérienne US en Europe a été rapporté :
« La première mission du C-130J Super Hercules en appui de la Force Aérienne des États-Unis en Afrique, ou 17è Air Force, a ouvert la porte à la future coopération de soutien entre la 86e Airlift Wing et les futures missions en Afrique.

« Le commandant de bord de la mission, le Major Robert May du 37ème escadron Airlift, et son équipage ont reçu l’ordre de voler au Mali le 19 Décembre pour ramener à la maison 17 soldats qui aidaient à la formation des forces maliennes. »
Les États-Unis ont été impliqués dans la guerre du Mali pendant près de douze ans.Les histoires récentes sur des atrocités dans les médias occidentaux alimenteront la demande d’ intervention sous la « responsabilité de protéger » dans le style de celles de la Côte d’Ivoire et de la Libye l’an dernier et de fournir un prétexte à une intervention militaire des Etats-Unis et des pays de l’OTAN.
C’est possible que l’AFRICOM soit entrain de planifier sa prochaine guerre.
Rick Rozoff, est un militant pour la paix et analyste des affaires internationales depuis quarante ans, a envoyé cet article à Media Monitors Network (MMN) de Chicago, Illinois, Etats-Unis.
Media Monitors Network. Chicago, le 16 février 2012.
Traduit de l’espagnol pour El Correo par : Estelle et Carlos Debiasi
El Correo. Paris, le 23 février 2012.

Notes

[1] Le peuple touareg ou imuhaghamazighs est un peuple berbère qui habite le nord et l’ouest du Sahara et du Sahel septentrional. Pour les Touareg, le Sahara n’est pas un désert, mais, un ensemble de plusieurs et ils font la différence entre de nombreux déserts plus ou moins arides, plats ou montagneux. La langue des Touaregs ou Tamasheq est un groupe de variantes berbères - le amazighs, le tamahaq et Tamajaq (ou tamajaght). Appartenant à la famille des langues afro-asiatiques. Les variantes touareg sont les seules du groupe berbère à avoir conservé la forme écrite de l’alphabet libyco-berbère, également appelé tifinagh, dont l’utilisation a été documentée depuis le troisième siècle Av JC jusqu’au troisième siècle après JC. tout au long de l’Afrique du Nord et dans les îles Canaries. Elle est d’origine punique

jeudi 23 février 2012


MSF et Amnesty confirment les bombardements de civils touaregs par l’aviation malienne.

Dans une dépêche, datée du 23 février, l’AFP rend compte de communiqués de Médecins sans frontières (MSF) et Amnesty International qui confirment l’attaque de civils par l’armée malienne faisant au moins un mort.
Ainsi MSF et Amnesty viennent confirmer les allégations du MNLA qui, depuis plusieurs jours, essayent d’attirer l’attention de l’opinion sur l’attitude lâche de l’Etat malien qui n’hésitent pas à utiliser son aviation contre des civils ce que Amnesty qualifie de "violation des lois humanitaires internationales".

Ci-après, nous publions la dépêche de l’AFP.

La Rédaction. 


Dépêche de l’AFP.

MALI : UN MORT ET DIX BLESSÉS DANS LE BOMBARDEMENT D’UN CAMP DE DÉPLACÉS

DAKAR - Une fillette est morte des suites de ses blessures et 10 personnes ont été blessées, surtout des femmes et des enfants, lors du bombardement mercredi par l’armée malienne d’un campement de déplacés civils près de Kidal (nord-est du Mali), a annoncé jeudi Médecins sans frontières (MSF).
Le campement attaqué, Ag Haross Kayone, se trouve à environ 20 km de Kidal. Il hébergeait une vingtaine de familles de la ville ayant fui les combats entre l’armée malienne et le MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad), un mouvement rebelle touareg, indique MSF dans un communiqué.
Les équipes de MSF et du ministère de la Santé malien sur place ont pris en charge 11 blessés, presque exclusivement des femmes et des enfants, dont une fillette qui est décédée de ses blessures, ajoute MSF en précisant que 3 sont dans un état grave.
Les membres de MSF et du ministère malien ont pu apporter les premiers soins et ont transféré deux de ces blessés vers l’hôpital de Kidal, ajoute le texte.
Le campement où se trouvaient ces civils touareg a été la cible de tirs d’hélicoptères de l’armée malienne aux alentours de 16H00 (locales et GMT), selon MSF.
Cité dans le communiqué, Michel Olivier Lacharité, responsable des programmes MSF au Mali, demande à toutes les parties au conflit de faire preuve de retenue dans l’usage de la violence et de maintenir une distinction entre combattants et non combattants.
Dans un autre communiqué, Amnesty international a confirmé cette information en précisant que la fillette tuée avait 4 ans et qu’il y avait eu au moins 12 blessés, sans compter les dizaines de chameaux et de chèvres tués, moyens de subsistance des Touareg.
Le gouvernement malien doit mettre fin immédiatement aux bombardements contre la population civile dans le nord du pays, ajoute Amnesty qui rappelle que de tels bombardements sont une violation des lois humanitaires internationales.
Le Mali est confronté depuis le 17 janvier à des attaques de rebelles touareg contre plusieurs localités et objectifs de l’armée dans sa partie nord.
Les assauts sont menés par des hommes du MNLA et d’autres rebelles, dont des hommes lourdement armés rentrés de Libye où ils avaient combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi.
Les affrontements entre rebelles et armée malienne ont poussé des dizaines de milliers d’habitants à fuir ces zones, dans des campements de déplacés en territoire malien, et dans des pays voisins, Niger, Mauritanie et Burkina Faso.
(©AFP / 23 février 2012 - 19h15) 


- Lire notre article à ce sujet :

- L’aviation malienne s’attaque à des civils touaregs.

NO COMMENT:l'armée malienne KO se cherche...
Situation sécuritaire au Nord – Mali : Le Colonel Gamou abandonne sa position de Tessalit
http://www.malijet.com/a_la_une_du_mali/39241-situation-s%C3%A9curitaire-au-nord-%E2%80%93-mali-%3A-le-colonel-gamou-abandonn.html 
Par 22 Septembre il ya 12 heures 54 minutes
Taille de la police:
Colonel Gamou

Rappelez-vous, chers lecteurs, notre précédente édition (N° 244 du lundi 20 février 2012) dans laquelle nous titrions à la Une: «Evolution de la situation au Nord, Léré reprise par le MNLA, Inhalil occupée…». Dans cet article, nous écrivions ceci: «…Tessalit enfin libéré». Tel n’est véritablement pas le cas.

Le camp militaire «Amachach» de Tessalit est ainsi actuellement occupé par des militaires maliens que les rebelles cherchent à affamer par la technique d’encerclement. Les avions militaires, conduits semble t-il par des Ukrainiens, y ont fait un tour dans la journée du mercredi 15 février, pour favoriser l’entrée de Gamou dans la ville. Mais ils ont failli être touchés par des roquettes. Ils ne sont donc plus revenus et la mission de Gamou n’a pas été un franc succès, puisqu’il a été obligé de se replier autour d’un oued pour, au moins, profiter de la présence d’eau. Cependant, au cours de la bataille qu’il a menée avant d’arriver sur cette position, «beaucoup de rebelles ont été tués et des prisonniers ont été faits dans le camp des ennemis», selon des sources militaires.
La bataille de Tessalit en cours est épouvantable pour les deux parties. En effet, pour les besoins de la cause, le MNLA a fait appel au ban et à l’arrière ban de ses troupes. Une bonne partie de ses combattants serait arrivée à Tessalit avec un armement impressionnant et serait vraisemblablement sur une position favorable.
Impossible pour Gamou d’avancer, même avec les renforts conduits par le Colonel Ould Meydou. Sans l’appui des avions militaires, lesquels s’adonnent à la prudence, dans une zone défavorable et avec des ennemis hyper armés. A quand donc la fin de cette bataille? Et à quand la libération de Ménaka, de Tinzawatten, d’Inhalil et de Léré ?


Ces questions restent sans réponses et l’inquiétude va grandissante. Parce que le Colonel-Major Elhadj Gamou, sur lequel l’armée compte pour reprendre Tessalit, a abandonné sa position pour se retrouver, depuis l’après-midi du lundi 20 février, à Gao. Le Colonel Ould Meydou, qui était allé à sa rescousse, l’a rencontré à Annefis et les deux convois ont fait le chemin du retour ensemble. Selon certaines informations, les éléments de Gamou l’ont pressé pour rentrer et réclamer une relève. Ils considèrent qu’ils ne sont pas les seuls militaires de l’armée malienne et que Gamou n’est pas le seul Colonel-Major. Face à leur insistance, Gamou était contraint de se replier sur Gao pour résoudre cette problématique et trouver des hommes plus engagés, plus volontaires et plus patriotes, qui entendent se battre pour la République.


Ould Meydou, avant son départ vers Gamou, avait eu le même problème, selon des sources militaires concordantes. En effet, il semble que tous les hommes désignés pour batailler se soient désistés et qu’Ould Meydou ait même montré sa déception et son indignation face à cette situation. En clair, il faut le dire, des militaires refusent de mourir pour la patrie, au moment où ATT, il faut le reconnaitre, a mis tout les moyens de l’Etat à leur disposition. Que veulent-ils alors? Que cache cette désinvolture? A ce rythme, aucune ville prise ne sera libérée et d’autres localités pourraient, dans ce contexte, être annexées par le MNLA. Cependant, il y a une nouvelle encourageante: des Bérets rouges ont quitté la région de Sikasso et Bamako, en début de semaine, pour participer aux combats futurs.
En outre, au moment où nous mettions sous presse, il nous est revenu qu’une colonne de trente véhicules aurait été aperçue vers l’Est de Kidal, à 30 km environ de la ville. Résultat: les avions sont aussitôt entrés en mouvement.


Quarante-huit heures auparavant, une autre colonne de 10 véhicules, avec à leur tête, Iyad Ag Aghaly, aurait été vue à 20 km de Kidal, plus précisément à Djounhane (montagne) et à Intadeïné (Ouesd), deux hameaux situés à l’Est de la capitale de l’Adrar des Ifhogas.
Vivement que le tout nouveau ministre de la Défense, le Général Sadio Gassama mette de l’ordre dans sa maison pour la réunification du pays, dont une bonne partie du Nord-Est est occupée par des forces rétrogrades. A suivre.


Chahana Takiou

Interview d'Alhousseini Ag Abdoullahi (dit Abdellah), musicien et chanteur de Tinariwen
Propos recueillis par : Sarah H.


« Si le peuple a besoin de nous armés plutôt que musiciens, nous irons au front ! »
Arrivé à Tamanrasset quelques heures avant son concert, Alhousseini Ag Abdoullahi, figure incontournable du groupe Tinariwen, nous a généreusement reçus chez-lui où nous avons pu discuter, autour d’un couscous convivial, des questions brûlantes qui entourent aujourd’hui son engagement artistique mais aussi… armé !
Entretien réalisé par : Sarah Haidar
Algérie News : Jusqu’à tard dans la journée de samedi, l’on n’était pas sûr que Tinariwen allait se produire à Tamanrasset, notamment avec l’absence confirmée d’Ibrahim. Cette confusion est-elle liée à la situation actuelle au Mali ?
Abdellah : Vous savez, nous sommes au début d’une guerre. La guerre est comme la paix, elle a besoin de temps pour s’installer. Une fois qu’elle est bien là, on peut s’adapter et mener notre carrière parallèlement. Or pour le moment, cela fait seulement deux semaines que les hostilités ont débuté et lorsque l’on a été au pays, on a du mal à quitter le quitter car on veut être constamment auprès des nôtres afin d’avoir les nouvelles par nous-mêmes et non pas par la voie d’intermédiaires. C’est cela qui a perturbé notre participation à ce festival qui, du reste, a beaucoup de mérite  et a une envie sincère d’inviter Tinariwen. Nous sommes quand même venus bien qu’en nombre réduit.
Serait-ce la seule raison qui a motivé l’absence d’Ibrahim Ag Alhabib ou y aurait-il d’autres facteurs, notamment politiques (Je pense à la rumeur folle sur son ralliement à l’armée des rebelles) ?
Ibrahim n’a pas de problèmes politiques avec l’Algérie. C’est quelqu’un qui voit ses amis en guerre, et qui veut toujours avoir de leurs nouvelles. Moi-même, j’ai eu beaucoup de mal à quitter le Mali, car ce qui s’y passe actuellement me concerne directement. Alors, quand on en est loin, on ne se sent pas bien sa peau et on a beaucoup de difficultés à travailler sereinement. Comme je vous l’ai dit, la situation actuelle est assez préoccupante : l’armée des rebelles fait face au mouvement de l’Azawad sur un plateau désert, et l’on s’attend chaque jour à ce qu’il y ait un affrontement sanglant qui pourrait coûter la vie à nos frères.  Ibrahim est dans le même esprit, il se sentirait coupable s’il quittait le Mali à ce moment crucial.
Est-ce que cette situation aura  un impact négatif sur votre tournée internationale qui doit commencer demain ?
Je pense que nous pouvons plus aider notre peuple à l’étranger qu’à l’intérieur du pays mais cela ne nous empêche pas d’avoir des inquiétudes et des remords qui peuvent nous harasser durant une tournée : on se sent coupable d’avoir laissé une telle situation derrière soi pour aller chanter ailleurs.

Si l’affrontement a lieu, quelle sera la position de Tinariwen ?
Nous soutenons de tout cœur la cause du MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad, ndlr) qui représente aujourd’hui toute la communauté Tamasheq. Notre groupe supporte toujours les revendications du peuple. 

Qu’en est-il de la possibilité que Tinariwen reprenne les armes ?
Elle est bien réelle. Vous savez, nous sommes des artistes militaires ! En 1992, nous avons vu que nous serions beaucoup plus utiles à la cause en diffusant notre culture à travers le monde. Aujourd’hui, si nous voyons que nos frères ont besoin de nous armés plutôt que musiciens, nous irons au front car nous sommes toujours prêts à répondre à l’appel de la préservation de notre territoire, de nos valeurs et de notre culture. C’est ce que nous faisons à travers la musique et nous le ferons encore avec les armes !

Vous venez de recevoir le prix prestigieux des « Grammy Awards » pour votre dernier album. Envisagez-vous de mettre cet argent au service de votre peuple qui est à l’orée d’un drame humanitaire ?
Bien sûr ! Nous sommes là pour l’Azawad, et ce depuis le début. Nous n’avons jamais quitté le terrain et nous mettrons tout ce qui est entre nos mains au service de cette cause. La défense de notre culture et de notre peuple est l’esprit même de Tinariwen ; certes, nous avons signé des accords de paix avec le gouvernement malien, mais lorsque l’on voit que cette paix n’a plus raison d’être, il faut revenir au combat !
S. H.

Avec Al Husseini Ag Abdoullahi 

 Retour sur Romandie News
Email|Emploi|Immobilier|
|Suivez Romandie.com sur Twitter|
 

 Texte      

Mali: un mort et dix blessés dans le bombardement d'un camp de déplacés


DAKAR - Une fillette est morte des suites de ses blessures et 10 personnes ont été blessées, surtout des femmes et des enfants, lors du bombardement mercredi par l'armée malienne d'un campement de déplacés civils près de Kidal (nord-est du Mali), a annoncé jeudi Médecins sans frontières (MSF).

Le campement attaqué, Ag Haross Kayone, se trouve à environ 20 km de Kidal. Il hébergeait une vingtaine de familles de la ville ayant fui les combats entre l'armée malienne et le MNLA (Mouvement national pour la libération de l'Azawad), un mouvement rebelle touareg, indique MSF dans un communiqué.

Les équipes de MSF et du ministère de la Santé malien sur place ont pris en charge 11 blessés, presque exclusivement des femmes et des enfants, dont une fillette qui est décédée de ses blessures, ajoute MSF en précisant que 3 sont dans un état grave.

Les membres de MSF et du ministère malien ont pu apporter les premiers soins et ont transféré deux de ces blessés vers l'hôpital de Kidal, ajoute le texte.

Le campement où se trouvaient ces civils touareg a été la cible de tirs d'hélicoptères de l'armée malienne aux alentours de 16H00 (locales et GMT), selon MSF.

Cité dans le communiqué, Michel Olivier Lacharité, responsable des programmes MSF au Mali, demande à toutes les parties au conflit de faire preuve de retenue dans l'usage de la violence et de maintenir une distinction entre combattants et non combattants.

Dans un autre communiqué, Amnesty international a confirmé cette information en précisant que la fillette tuée avait 4 ans et qu'il y avait eu au moins 12 blessés, sans compter les dizaines de chameaux et de chèvres tués, moyens de subsistance des Touareg.

Le gouvernment malien doit mettre fin immédiatemment aux bombardements contre la population civile dans le nord du pays, ajoute Amnesty qui rappelle que de tels bombardements sont une violation des lois humanitaires internationales.

Le Mali est confronté depuis le 17 janvier à des attaques de rebelles touareg contre plusieurs localités et objectifs de l'armée dans sa partie nord.

Les assauts sont menés par des hommes du NLA et d'autres rebelles, dont des hommes lourdement armés rentrés de Libye où ils avaient combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi.

Les affrontements entre rebelles et armée malienne ont poussé des dizaines de milliers d'habitants à fuir ces zones, dans des campements de déplacés en territoire malien, et dans des pays voisins, Niger, Mauritanie et Burkina Faso.


(©AFP / 23 février 2012 19h15)