jeudi 26 janvier 2012


Azawad








Après quelques jours de non-affrontement, les hostilités entre le Mouvement National pour la Libération de l'Azawad (MNLA) et l'armée Malienne ont reprise tôt le Mardi 24 Janvier à Adjelhoc. Après la prise de cette ville et les nombreuses victimes du côté de l'armée Malienne qui ont été reportées, le MNLA a continué ses attaques dans les villes d'Adaramboukare et de Léré qui sont totalement sous son contrôle à l'heure où nous écrivons cet article.
Non content d'avoir actuellement en sa possession le plus lourd armement de son histoire, l'armée continue à chercher tous les soutiens qu'elle peut avoir. Conscient des limites psychologiques de son armée qui ne sauraient être compensées par les milices au sein des communautés Tarmouz et Imghads, c'est ainsi que le gouvernement Malien continue à chercher des soutiens diplomatiques des pays limitrophes. Le Mardi 24 Janvier, s'est tenue à Nouakchott (Mauritanie) une rencontre entre les Ministre des Affaires de l'Algérie, du Mali, de la Mauritanie, et du Niger. Nos contacts nous affirment que cette rencontre n'a pas abouti aux soutiens recherchés par le Mali. En effet, un diplomate remarquera durant cette rencontre que "maintenant qu'on a vu l'armée malienne à l'œuvre au Nord-Mali face aux rebelles, on souhaiterait lui voir la même implication face à AQMI".
Au même moment, une attaque importante prenait place à Adjelhoc. Rappelons qu'Adjelhoc était complètement encerclé par les forces du MNLA depuis plusieurs jours. Manquant de tout ravitaillement, un échelon de l'armée Malienne avait été envoyé le Vendredi 20 Janvier comme renfort pour la ville d'Adjelhoc sous le commandement du Colonel-Major Abderahmane Ould Meydou. Conscient de cette possibilité, le MNLA tendra une embuscade à cet échelon. Pris sous un véritable enfer terrestre, l'échelon du Colonel-Major Ould Meydou est complément anéanti. Seuls deux véhicules arriveront à s'extirper de cette embuscade. Le Colonel Ould Meydou ne devra son salut qu'aux rares membres des milices Imghads de l'ancienne armée Libyenne qui parviendront à lui faire prendre la fuite, et faire un demi-tour vers Gao sans accomplir sa mission. Selon Mossa Ag Attaher, chargé du MNLA des relations avec les medias, cette attaque a été encore très lourde pour l'armée Malienne. En effet, plus d'une centaine de soldats Malien seront tués, plus d'une soixantaine seront fait prisonniers. Cinq BRDM de l'armée Malienne et quatre camions militaires seront également détruits. Une importante quantité d'armes, de munitions, de véhicules, et surtout de vivres seront récupérés par le MNLA.
En l'absence de tout ravitaillement, l'armée Malienne était obligée de demander au voisin Algérien de larguer des vivres pour ses soldats pris en tenaille. Cet énième parti pris du voisin Algérien avait pour but d'entrainer la rage du commandement militaire du MNLA. Tôt le Mardi, un assaut était lancé sur Adjelhoc sous les ordres du Commandant Malick Ag Wanasnat. Résultat sombre pour l'armée Malienne. Soixante-quatre (64) soldats maliens seront tués, plus de 40 autres seront fait prisonniers avec 2 BRDM, et 6 véhicules de types 4x4. Pour éviter les représailles de l'armée Malienne sur les civils, les combattants se retireront de la ville d'Adjelhoc.
Tôt ce matin, l'Etat-Major du MNLA a lancé une attaque contre la ville d'Aderamboukare proche de la frontière Nigérienne qui est sous le control total du MNLA. Nos sources nous informent qu'aucune victime civile ou militaire n'est à déplorer dans les deux camps. Une partie des militaires Maliens présent dans la ville ont été pris en otage, les autres ayant pris la fuite durant l'attaque. Sur le plan matériel, 3 véhicules blindés ont été récupérés par les révolutionnaires du MNLA, ainsi que l'ensemble du matériel présent dans la caserne de la ville.
En coordination avec l'attaque d'Aderamboukare, une autre unité mobile du MNLA sous les ordres du Colonel Bouna Ag Attiyoub, a attaqué la ville de Léré dans la region de Tombouctou. Après quelques heures de combats, la ville de Léré sera sous le contrôle total du MNLA. Nos sources sont incapables de dresser un bilan définitif de l'attaque pour le moment. Après le contrôle du MNLA de la ville, de nombreux soldats Azawadiens au sein de l'armée Malienne ont rejoints les rangs du MNLA en compagnie de nombreux jeunes civils. Les militaires Maliens qui se trouvaient dans la ville voisine de Goundam ont pris la fuite pour se réfugier vers la ville de Tombouctou.
Ces nombreuses attaques qui se soldent toujours par la victoire de l'Etat-major militaire du MNLA doivent faire comprendre à l'état Malien la nécessité d'éviter un tel conflit et surtout les nombreuses victimes civils et militaires qui en résultent. La résolution de ce conflit selon tous les représentants du MNLA est toute simple: l'organisation d'un referendum d'auto-détermination de l'Azawad basé sur les textes des Nations Unis et de l'Union Africaine. Que l'illégalité et l'argument de la force s'apaise du côté Malien, afin de laisser place à la force de l'argument et de la légalité.

Par Mahassiknane Ag Bigui
Toumast Press

mercredi 25 janvier 2012

Les Touaregs de l’Azawad en guerre contre l’Etat du Mali


Les Touaregs de l’Azawad en guerre contre l’Etat... par BerbereTV






Urgent/dernières nouvelles de l'Azawad/Le MNLA a prit Adjel Hoc dans la journée du 24/01/2012.Bilan provisoire 64 militaires morts aux combats et 42 fait prisonniers dont plusieurs officiers et sous officiers des "berets rouges".Coté MNLA on deplore plusieurs blessés mais aucune victime pour l'instant.Ce bilan reste provisoire car le MNLA RATISSE LA ZONE a la recherche de beaucoup de militaires ayant fuis les combats.A noter que beaucoup des véhicules militaires ont brûlés dont 8 chars de combat et 6 VLRA et 4 BRDM.Une quantité impressionnante d'armes a été saisie dont des chars et des camions de transport de troupes; ce qui rend difficile d’établir un bilan pour l'instant.Source CDT M d' Adjel Hoc.


Intid-gaguene

Dans le nord du Mali, les Touareg du MNLA lancent un nouveau défi armé à l'Etat

LEMONDE.FR | 25.01.12 | 17h46   •  Mis à jour le 25.01.12 | 17h50

Le 17 janvier, des hommes solidement armés ont attaqué des cantonnements militaires à Menaka, Adaramboukare et Tessalit, trois localités sahariennes du nord du Mali. Les combats, âpres, se sont poursuivis plusieurs jours, faisant des victimes. Le 20 janvier, un accrochage sérieux a eu lieu à Aguelhok. Les attaques ont été revendiquées par le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), un groupe politique et militaire indépendantiste né le 16 octobre. Dans la région, l'armée malienne se déploie en force.

Difficile de dresser un bilan fiable des affrontements en l'absence d'observateurs impartiaux : si l'armée malienne décrit des rebelles en déroute, abandonnant des dizaines de morts sur le terrain, les communiqués du MNLA évoquent des militaires en fuite, subissant de lourdes pertes. Des photos publiées sur Facebook montrent une carcasse d'avion brûlé, supposément un MIG-21 abattu par des rebelles.
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Un Touareg pose devant une carcasse d'avion. Le MNLA affirme avoir abattu un MIG-21 malien.
Un Touareg pose devant une carcasse d'avion. Le MNLA affirme avoir abattu un MIG-21 malien.
Qui compose le MNLA ? Le Mouvement national de libération de l'Azawad est né de la fusion du Mouvement national de l'Azawad (MNA), un groupe de jeunes intellectuels et de militants politiques, avec les guérilleros de l'ex-Alliance TouaregNiger Mali (ATNM). Ces derniers constituent les fidèles d'Ibrahim Ag Bahanga, leader des rébellions touareg de 2006 à 2009, mort dans un mystérieux accident de voiture le 26 août. A ces deux composantes fondatrices sont venus s'ajouter des groupes d'ex-rebelles touareg qui, dans les années 1990, ont fui le Mali pour s'engager dans l'armée libyenne de Mouammar Kadhafi. Beaucoup de ces hommes ont déserté le "Guide" libyen durant le conflit qui l'a opposé au Conseil national de transition et à l'OTAN. Lourdement armés, certains ont fait la jonction avec le MNLA. C'est d'ailleurs Mohamed Ag Najim, ancien officier de l'armée libyenne, qui en est aujourd'hui le chef d'état-major.
Quelles sont les revendications des rebelles ? Pour Mossa Ag Attaher, chargé de communication du MNLA contacté par Le Monde.fr, l'objectif est clair : "se libérerdu colonialisme malien". Pour lui, le territoire de l'Azawad se compose des territoires des trois gouvernorats septentrionaux du Mali actuel, soit ceux de Tombouctou, de Gao et de Kidal. Il affirme que "le MNLA est l'émanation des aspirations des Touareg et d'une bonne partie des Songhaï, Peuls et Maures de l'Azawad" et lutte pour le "droit de la population de l'Azawad au libre choix de son mode de gouvernement, à l'autodétermination et, si elle le souhaite, à l'indépendance". Selon lui, "les fonctionnaires de l'Etat malien dans nos villes sont tous des sudistes. Les gouverneurs de Kidal, Tombouctou et Gao sont des Bambaras, venus du Sud en mission. Il en va de même pour les hauts fonctionnaires régionaux ainsi que pour les gradés de l'armée et des autres services de sécurité".
Dans un entretien accordé au journal arabophone mauritanien Al-Akhbar, Bilal Ag Chérif, secrétaire général du MNLA, affirme que son mouvement est "pacifique et croit en une démarche de dialogue pour atteindre ses objectifs". Le MNLA avait d'ailleurs organisé des marches pacifiques le 1er novembre. Pour Bilal Ag Chérif, l'Etat malien porte la responsabilité de l'escalade militaire : "Le militarisme [de l'Etat] et les opérations de provocations ont provoqué le déclenchement du mouvement de libération, en réaction contre les agissements de l'armée malienne."
En quoi cette rébellion diffère-t-elle des précédentes ? Ces événements découlent d'une histoire de conflit quasi ininterrompu entre Touareg et Etat malien. Appartenant à l'ensemble ethno-linguistique amazigh (berbère), les Touareg (qui se nomment eux-mêmes "Kel Tamacheq") occupent la zone saharienne, où ils vivent traditionnellement d'élevage et de commerce. Sur une population générale estimée à 1,5 million de Touareg, 550 000 vivraient au Mali (850 000 au Niger, 50 000 en Algérie et le reste en Libye et au Burkina-Faso). Dès 1958, le Mouvement populaire de l'Azawad (MPA), basé à Kidal, réclame la constitution d'un Etat touareg. En 1963, soit trois ans après l'indépendance du Mali sur un modèle unitariste jacobin, éclate la première rébellion touareg, durement réprimée par l'Etat. Suivent les sécheresses des années 70 et les camps de réfugiés en Algérie et en Libye, où de jeunes Touareg sont entraînés et enrôlés par l'armée. Aguerris, certains d'entre eux fondent en 1988 le Mouvement populaire de libération de l'Azawad (MPLA) et déclenchent une insurrection en 1990, qui débouche sur la signature des accords de Tamanrasset (1991) et du Pacte national de 1992. En 2006, une seconde rébellion force l'Etat malien à de nouvelles négociations avec les Touareg, lesquelles aboutiront à l'accord d'Alger du 4 juillet 2006.
Ces textes visent à une meilleure intégration sociale, économique et culturelle des populations du Nord (Touareg, mais aussi Peuls, Maures arabophones et Songhaï) dans l'ensemble malien. Paradoxalement, ils ont généré une double frustration. D'un côté, l'opinion malienne, majoritairement sudiste, ne comprend pas que l'Etat crée des programmes de développement spéciaux pour le Nord, alors que tout le pays souffre de pauvreté. La presse nationale regorge d'éditoriaux critiques à l'égard de nordistes assimilés à des enfants capricieux ou à des maîtres chanteurs. De l'autre, pour les militants du Nord, rien n'a changé : "Il faut ignorer les réalités de l'Azawad pour affirmer qu'il s'agit d'une région gâtée", affirme Mossa Ag Attaher. Il ajoute : "Les régions du Nord composent la moitié du territoire malien et ne sont quasiment pas couvertes en terme de santé publique, d'éducation et d'accès à l'eau. La région de Kidal est la seule au Mali où l'on doit parcourir plus de 100 kilomètres entre chaque point d'eau. Les grands projets de l'Etat sont des montages : il lève des fonds auprès des organisations internationales, lesquels sont ensuite accaparés et détournés par des responsables corrompus du Sud."
Tandis que les rébellions précédentes n'ont jamais officiellement franchi le pas du séparatisme, pour la première fois le MNLA demande explicitement l'autodétermination de l'Azawad et une potentielle indépendance. Les cadres du MNLA ne parlent d'ailleurs plus de rébellion mais de "mouvement révolutionnaire".
Quel est l'impact de cette rébellion au Mali ? Le premier tour de l'élection présidentielle malienne aura lieu le 29 avril. L'importance du scrutin tient au fait que l'actuel président, l'ex-général Amadou Toumani Touré, devra quitter le pouvoiraprès deux mandats consécutifs. La presse et les principaux candidats se sont saisis des événements dans le Nord du pays pour ranimer la flamme patriotique,dénoncer les "bandits armés" du MNLA et appeler à un raffermissement de l'autorité de l'Etat sur tout le territoire malien.
Dans le nord du pays, la reprise des affrontements pourrait déboucher sur une nouvelle crise humanitaire et à la fuite de populations civiles vers les pays voisins. Faisant planer le spectre d'affrontements internes à la région, des milices pro-gouvernementales y ont pignon sur rue : les Maures du colonel Ould Meidou, les Touareg du colonel Ag Gamou ainsi que les Songhaï de l'ex-Ganda Koy (milice ouvertement raciste qui sema la terreur dans les années 1990, se livrant notamment à des pogroms de Touareg et de Maures).
Quelles sont les relations entre le MNLA et Al-Qaida ? Cette nouvelle rébellion touareg intervient dans un contexte délicat : la présence depuis 2003 d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et de son ancêtre, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien, dans la zone saharo-sahélienne. Multipliant les enlèvements d'étrangers et le racket des trafiquants de cocaïne et de migrants clandestins qui sillonnent la zone, les hommes d'AQMI ont installé plusieurs bases au nord du Mali. Essentiellement algérien, le groupe a tenté de s'acheter les bonnes grâces des populations locales via des mariages (notamment parmi les tribus maures), le recrutement de jeunes désœuvrés et quelques actions sociales. Une petite organisation djihadiste touareg autochtone, Ansar Al-Din, a également vu le jour le 15 décembre.
La facilité avec laquelle AQMI agit dans la région nourrit les interrogations : selon l'anthropologue britannique Jeremy Keenan, le groupe serait une création du DRS (renseignement militaire) algérien. Pour le MNLA, c'est au contraire l'Etat malien qui utilise AQMI pour déstabiliser la zone de l'Azawad et bénéficier d'une assistance militaire étrangère grâce à laquelle il combat la résistance touareg plutôt que les djihadistes. Tous les responsables du MNLA insistent sur leur refus de tout sectarisme religieux et leur détestation d'AQMI. Ils réfutent les affirmations de certains journaux maliens qui affirment que MNLA et AQMI travailleraient main dans la main. Au contraire, affirme le MNLA, si les pays de la région et les grandes puissances cherchaient réellement à se débarrasser d'AQMI et des trafiquants dans le Sahara, ils aideraient ses guérilléeros, familiers du terrain et animés du désir de "nettoyer le territoire de l'Azawad". Lors de la rébellion de 2006, des affrontements meurtriers avaient eu lieu entre les Touareg et le GSPC.
De quels soutiens bénéficie le MNLA ? Il y a peu de chances que l'Union africaine, qui consacre l'intangibilité des frontières de ses Etats membres, apporte son soutien aux partisans de l'autodétermination de l'Azawad. Au Niger voisin, où des révoltes touareg ont suivi celles du Mali en 1992-1995 et en 2007-2009, le président de la République a déjà appelé au calme. La France, qui importe près de 20 % de son uranium du Niger, notamment exploité par Areva dans la région touareg de l'Aïr, n'a aucun intérêt à favoriser ce qui serait pour elle un facteur d'instabilité supplémentaire. L'Algérie a toujours joué un rôle de puissance régionale dans les conflits entre Touareg et Etat malien, abritant les négociations de paix. Aujourd'hui, des sources du MNLA affirment au Monde.fr que "l'Algérie refuse derecevoir et soigner les blessés de guerre du MNLA". En Libye, le nouveau gouvernement fait face à suffisamment de difficultés internes pour ne pasreprendre le jeu permanent de soutien suivi de lâchage auquel se livrait Mouammar Kadhafi avec les divers groupes touareg. A l'heure actuelle, le MNLA ne bénéficie que du soutien moral de mouvements pacifiques de défense de la cause amazigh en Afrique du Nord (Congrès mondial amazigh, Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie, ONG Tamazgha...).
Quelle issue pour le conflit ? Mieux armé que les mouvements précédents grâce au stocks d'armes rapportés de Libye, le MNLA est également beaucoup mieux structuré idéologiquement. Souvent efficaces sur le terrain militaire, les rebelles touareg ont par le passé fait montre d'un flou politique préjudiciable. L'insistance sur la notion d'autodétermination donne une cohérence politique inédite au MNLA. Cependant, le mouvement risque l'isolement sur deux tableaux : au Mali, outre le climat d'intransigeance nationaliste attisé par la campagne électorale au Sud, il risque d'être perçu comme un mouvement exclusivement touareg par les autres composantes ethniques de l'Azawad. Quant aux soutiens étrangers, il ne semblent guère probables dans une zone déjà perçue comme une poudrière du fait de la présence d'Al-Qaida. Les porte-parole du MNLA, notamment Hama Sig Ahmed et Bilal Ag Chérif, répètent à l'envi leur désir d'un authentique dialogue avec les autorités de Bamako. Celles-ci semblent davantage enclines à maintenir la pression militaire.
Yidir Plantade
MALI

Nord-Mali : Aguelhok sous le contrôle de rebelles touaregs
Mali(583) - AQMI(519) - islamisme(278) - salafiste(29)


25/01/2012 à 18h:00 Par Baba Ahmed, à Bamako


Des soldats maliens en patrouille dans une ville du nord du pays, en mai 2007. © Kambou Sia/AFP

L’assaut mené par les combattants du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et le groupe salafiste Jamâa Anssar dine d’Iyad Ag Ghaly sur certaines villes du nord-est du Mali a repris le 24 janvier. Avec succès : la ville d’Aguelhok est tombée entre les mains des insurgés touaregs dès lundi après midi.

« Je ne peux pas vous donner l’heure exacte à laquelle Aguelhok est tombée, mais je sais que c’est fait depuis hier après midi » (lundi), nous dit avec une voix cassée une source militaire basée au nord du Mali. De fait, tôt le matin du 24 janvier, les combattants du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et les salafistes du groupe Jamâa Anssar dine d’Iyad Ag Ghaly ont lancé de nouveau l’assaut sur la ville, située à 170km au nord de Kidal.

« Nous avons quitté Aguelhok vers 10 heures du matin avec le soutien du maire qui nous a accompagné jusqu’à 20 km en dehors de la ville, alors que nous continuions toujours à entendre des tirs à l’armes lourde venant en direction de la ville », dit Mado Ag Mahmoud, un enseignant qui a quitté sa maison lundi pour rejoindre Kidal. Celui-ci ajoute : « Lorsque nous quittions la ville, il y avait peu de militaires maliens dans la ville ».


Les blessés du MNLA refoulés d'Algérie ?

Les blessés des combattants du MNLA n’ont pas été acceptés par les hôpitaux algériens après les attaques des 17 et 18 janvier. Depuis le 20 janvier, « quatre blessés du MNLA sont arrivés à Tinzawaten pour être des soins, mais l’Algérie n’a pas accepté de les hospitaliser en violant ainsi les accord de Genève », accuse une source proche du MNLA. « Nous avons bien appris que des blessés du MNLA sont venus à Tinzawaten et que l’Algérie a refusé qu’ils entrent sur son territoire », confirme un employé Comité international de la Croix Rouge (CICR) à Tinzawaten. L'ambassade de l'Algérie au Mali dit quant à elle ne pas être informée de la situation. Lesdits blessés auraient fait demi-tour pour être soignés au Mali par le CICR, dans un endroit tenu secret.

Militaires disparus

« Nous ne savons pas où sont passés nos éléments basés à Aguelhok. S’ils n’ont pas fui, c’est qu’ils ont été capturés par les rebelles », explique la même source militaire. Dirigé par le colonel major Mohamed Ould Meidou, le renfort militaire qui a quitté Gao le 19 janvier, le lendemain d’une première attaque, a été contraint de faire demi-tour le 20 janvier suite à une embuscade tendue par les salafistes du Jamâa Anssar dine et les combattants du MNLA, dans l’Oued de In-Emsal, à 15 km au sud d’Aguelhok.

Selon nos informations, d’autres renforts militaires ont quitté les villes de Gao et Kidal lundi après midi pour rejoindre Aguelhok. « Le renfort doit être à proximité de la ville maintenant. S’il n’a pas agi jusqu’à présent, c’est qu’il s’agit d’un choix tactique », avance une source militaire à Gao. Ce mardi, les rues d’Aguelhok étaient pratiquement désertes et le réseau téléphonique coupé. Les téléphones satellitaire Thuraya que détenaient les commerçants et autres civils ont été confisqués soit par l’armée, soit par les rebelles. La situation est déplorable : « Le château d’au est percé, l’eau coule partout et j’ai laissé 180 élèves derrière moi… Il faut que l’État fasse quelque chose pour les sortir de là », dit l'enseignant Mado Ag Mahmoud.

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Par Baba Ahmed, à Bamako

Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Nord-Mali : Aguelhok sous le contrôle de rebelles touaregs | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique
TOUAREGS_tlchargement_1« Nous sommes des oubliés mais nous gardons patience, même si notre patience a des limites » : l'amertume le dispute à la colère chez les ex-rebelles Touareg du nord du Niger qui, plus de deux ans après la fin des combats, attendent que l'Etat se penche enfin sur leur sort.
Amawé Angatt, 33 ans, et la poignée d'ex-rebelles qui comme lui ont participé au « Forum paix et développement » lundi et hier à Arlit, près d'Agadez, grande cité du nord désertique, ont le même air sombre quand ils racontent leur quotidien depuis la rébellion de 2007-2009 : une vie d' « assistés », aux crochets de leurs proches.
« Même pour acheter du thé », boisson consommée ici à longueur de journée, « il faut que je tende la main à ma mère, c'est une honte! », confie Ahmed Abdou, 35 ans. Lui aussi avait pris le maquis pour rejoindre les rebelles sur le mont Tamgak, leur repaire en plein désert de l'Aïr : « je le regrette amèrement. Je rêvais de devenir un agent des douanes au cas où le gouvernement accepterait de nous donner du travail, mais je ne suis rien du tout aujourd'hui ».
Iliassou Adam est un vétéran de la première rébellion (1991-1995). « Faute de travail, je ne me suis toujours pas marié à 37 ans. Chez les Touaregs, c'est une déchéance sociale totale », rumine-t-il.
« Trop marqué par la déception, un de nos camarades est même devenu fou et vit sur des tas d'immondices à Agadez », raconte Abderahmane Abdoussama, 41 ans, un autre ex-combattant de cette époque.
La dernière révolte touaregue s'était achevée par une amnistie pour les rebelles, mais sans aucun engagement pour leur réinsertion sociale.
Un accès prioritaire des jeunes locaux aux emplois sur les sites miniers de la région était au cœur des revendications de la rébellion : « Souvent on vous dit : +nous ne voulons pas de bandits ou d'ex-rebelles ici+ », peste Alhassen Guichen, devenu bénévole pour une ONG locale.
Les anciens combattants sont régulièrement accusés d'entretenir l'insécurité sur les routes par le banditisme.
« S'ils veulent la paix, ils n'ont qu'à nous donner du travail dans les sociétés minières et nous intégrer dans les Forces de défense et de sécurité » lance le vétéran Abderahmane Abdoussama.
Leur précarité actuelle n'est pas sans risque, avertissent certains ex-rebelles. D'autant que l'attaque la semaine dernière par des Touaregs contre trois villes du Mali voisin, reprises par l'armée - une première depuis 2009, et le récent retour de Libye de Touareg pro-Kadhafi armés - fait craindre au Niger une contagion.
Après la dernière rébellion, « le gouvernement nous a laissés dans la nature, mais ce n'est pas responsable de laisser 4.000 ex-combattants rompus au métier des armes dans la nature », met en garde Alhassen Guichen.

mardi 24 janvier 2012

Urgent/dernières nouvelles de l'Azawad


Le MNLA a prit Adjel Hoc dans la journée du 24/01/2012.Bilan provisoire 64 militaires morts aux combats et 42 fait prisonniers dont plusieurs officiers et sous officiers des "berets rouges".Coté MNLA on deplore plusieurs blessés mais aucune victime pour l'instant.Ce bilan reste provisoire car le MNLA RATISSE LA ZONE a la recherche de beaucoup de militaires ayant fuis les combats.A noter que beaucoup des véhicules militaires ont brûlés dont 8 chars de combat et 6 VLRA et 4 BRDM.Une quantité impressionnante d'armes a été saisie dont des chars et des camions de transport de troupes; ce qui rend difficile d’établir un bilan pour l'instant.Source CDT M d' Adjel Hoc.

Rumors on the grapevine, unverified and from partial sources: There's been fighting in and around the town of Aguel'hoc since early this morning. Both the Malian and MNLA have suffered casualties. Two battalions of the Malian army have been sent to reinforce the troops in Aguel'hoc, one from Kidal under the command of Colonel El Hadj Ag Gamou and another from Gao under the command of Colonel Giti.

URGENT: Reprises des hostilités dans la zone d' Aguelhoc depuis ce matin,nombreuses victimes de deux côtés MNLA et surtout militaires maliens.La ville est sous contrôle total du MNLA d'après le Cdt M joint par Tel satellitaire.

lundi 23 janvier 2012

Chers amis!

nous organisons un petit groupe d'amis de l'envoi d'aide privés première pour le territoire touareg dans le nord du Mali. Nous avons urgemment besoin des éléments suivants:

1. L'acétaminophène, l'ibuprofène, le diclofénac, Novaminsulfon
2. L'amoxicilline, céfuroxime, Cotrim, la clindamycine, la pénicilline
3. Infusions, kits de perfusion, seringues, pansements, bandages, couvertures de secours
4.Savon, du désinfectant, des serviettes
5. suppléments vitaminiques
6. chaussettes chaude

Qui peut contribuer et je voudrais simplement me faire parvenir un paquet dès que possible et pour le peuple de Hanovre et la région environnante, juste me le donner.

Petra Hassan
Oeltzenstr. 2
30169 Hannover

Merci beaucoup! ♥
MALI

Rébellion au Nord-Mali : ces "Touaregs de Kaddafi" qui soutiennent Bamako
rébellion touarègue(13) - MNLA(11) - Iyad Ag Ghaly(4) - Mohamed Ag Najem(2)


23/01/2012 à 19h:39 Par Baba Ahmed, à Bamako


Des anciens "Touaregs de Kaddafi" à Tacalotte, en octobre 2011. © Baba Ahmed, pour J.A.

Les ex-combattants touaregs de feu Mouammar Kaddafi sont loin de s'être tous rangés derrière le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui a lancé des attaques sur plusieurs villes du nord la semaine dernière. Plusieurs de ces anciens soldats kaddafistes revenus au Mali apportent même un soutien de poids à Bamako dans les combats.

Avant d’attaquer Aguelhok et Tessalit, les combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont pris d’assaut la ville de Ménaka, le 17 janvier, près de la frontière Mali-Niger. Pendant quelques heures, ils ont pris le contrôle de la ville avant d'être délogés par l’armée malienne, elle-même soutenue par d’anciens kaddafistes.

Il s’agit de combattants touaregs venus de Libye et installés au mois de novembre dernier près de Ménaka par le député touareg de la même ville, Bajan Ag Hamato, avec la bénédiction de l’État malien.


Le MNLA : une structure composite

Face à Bamako et à ses milices kaddafistes, l’état-major du MNLA est dirigé par le colonel Mohamed Najem, un autre ancien kaddafiste. Le groupe rebelle est structuré en plusieurs échelons, de façon que, en général, chaque niveau de commandement soit en général composé d’un ancien kaddafiste et d’un déserteur de l’armée malienne. De fait, le colonel Najem est secondé par le colonel Bouna Ag Attiyoub, un militaire déserteur comme Assalath Ag Khabi, lequel dirige le deuxième échelon avec le colonel Machcanani, venu de la Libye. Le troisième niveau est celui du colonel Iba Ag Mossa, lui aussi déserteur de l’armée malienne, secondé par un autre déserteur, le commandant Hassan Habré. Chaque échelon est composé d’au moins 150 voitures et comprend près de 40 officiers maliens et libyens confondus, qui dirigent des petites unités. Quant à Iyad Ag Ghaly, qui n’appartient pas au MNLA, il se fait entourer par ses cousins, membre d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et d’un officier déserteur de l’armée malienne, Cheick Haousse. Ag Ghaly a une force militaire faible par rapport au MNLA, mais a les mêmes ambitions que ce dernier : « l’autodétermination de l’Azawad », dit un élu de Kidal.

« Les hommes du cantonnement de Ménaka ont bien travaillé pour faire sortir les combattant du MNLA de la ville », confie une source sécuritaire du Nord-Mali.

Par ailleurs, les hommes de Mohamed Ag Bachir, qui étaient cantonnés à Tacalotte, un site à 35 km au sud de Kidal, sont également entrés en action. Le 19 janvier, à Kidal, ils ont procédé à des arrestations de Touaregs soupçonnés de complicité avec le MNLA. L’ancien chef rebelle Hassan Fagaga aurait été arrêté ainsi que plusieurs jeunes. Des voitures et des téléphones satellitaires ont été confisqués sur plusieurs personnes dont des élus, notamment le maire adjoint de Kidal Abda Ag Kazina.

« Nous comprenons bien qu’il s’agit d’une milice qui soutient l’État, mais il ne faut pas qu’elle cause du tord aux populations », réagit un élu de Kidal dont la voiture a été confisquée. Quelque 24 heures plus tard, les personnes arrêtées ont été libérées et les matériels saisis restitués grâce à l'intervention de Koulouba.

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Par Baba Ahmed, à Bamako

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