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Yennayer un évènement historique : Une civilisation vieille de 2962 ansEn résumé, Yennayer 2962 que nous allons célébrer cette année commémore la première mention du peuple amazigh dans l'histoire des civilisations. De manière significative, il se réfère à des Imazighen qui sont les contributeurs à la glorieuse civilisation égyptienne.L’histoire Amazigh , désigne la période de cette très ancienne civilisation autour de la Méditerranée et du Moyen-Orient et la majorité des historiens estime que l’an zéro est la date symbolique et relative à une civilisation très ancienne, qui est un repère essentiel pour les berbères , Le plus connu des royaumes berbères fut la Numidie avec ses rois tels que Gaïa, Syphax et Massinissa. On peut aussi parler de l'ancienne Libye ainsi que des tribus connues tels que les Libus, et les XXIIe et XXIIIe dynasties égyptiennes, qui en sont issues. Il y eut aussi des expansions berbères à travers le Sud du Sahara, la plus récente étant celle des Touaregs et la plus ancienne celle des Capsiens. Plus réduites, les zones berbérophones d'aujourd'hui sont inégalement réparties dans des pays tels que le Maroc, l'Algérie, la Libye, la Tunisie et l'Égypte. Les langues berbères forment une branche de la famille des langues afro-asiatiques. Autrefois, leur alphabet était le tifinagh, encore utilisé par les Touaregs. Les berbères, une mosaïque ethnique et culturelle Les Berbères constituent donc une mosaïque de peuples de l'Égypte au Maroc, se caractérisant par des relations linguistiques, culturelles et ethniques. On distingue plusieurs formes de langues berbères : chaoui, chleuh, rifain, chenoui, kabyle, mzabi, zenati, tamasheq sont les plus importants composants du Tamazight (c'est-à-dire « langues des Imazighen »). À travers l’histoire, les Berbères et leurs langues ont connu des influences romaines, puniques, arabes, turques ou encore françaises, ce qui fait que de nos jours, sont appelés officiellement « berbères », les ethnies du Maghreb parlant, se considérant et se réclamant berbère. Selon Charles-Robert Ageron, « dans l'usage courant, qui continue la tradition arabe, on appelle Berbères l'ensemble des populations du Maghreb » La question de l’origine des Berbères s’est posée tout au long de l’histoire de l’Afrique du Nord. Les Berbères sont dispersés en plusieurs groupes ethniques en Afrique du Nord. A savoir : les Chleuhs dans le Sud-Ouest du Haut Atlas, l'Anti-Atlas, la vallée du Souss, et le Nord du Désert Atlantique (Maroc), les Zayanes dans le Moyen-Atlas central (région de Khenifra), les Rifains dans le Rif (Maroc), les Chlouh dans la Saoura (Algérie), les Chaouis dans les Aurès (Algérie), les Chenouis dans le Chenoua (Algérie), les Kabyles en Kabylie (Algérie), les Beni Boussaid dans la wilaya de Tlemcen (Algérie), les Beni Snous (Aït Snous) dans la wilaya de Tlemcen (Algérie), les Mozabites dans la vallée du Mzab (Algérie), les Beni Wagru dans le Hodna (Algérie), les Kutamas et les Khoumirdans dans le nord-est algérien et le nord-ouest tunisien, les Matmatis à Ain Defla (Algérie), les Touaregs, dont l'aire de nomadisation s'étend sur plusieurs pays : Algérie, Libye, Niger, Mali et Burkina Faso, les Infusen à Djebel Nefoussa (Libye), les Zenaga de la côte Sud de la Mauritanie, les Siwis dans le Siwa (Égypte), les Jbalas dans le nord du Maroc (arabophones), les Sanhadja des Srayr en constitueraient la seule faction berbérophone subsistante, les Ghomaras dans le nord du Maroc (majoritairement arabophones, minorité berbérophone), Les tribus de Taza au Maroc: Tsoul, Branès et Ghiata (majoritairement arabophones, minorité berbérophone), les Guanches dans les îles Canaries, en Espagne (hispanophones), les Teknas dans le sud du Maroc et le nord du Sahara occidental (en grande partie arabisés) les Reguibat au Maroc, en Algérie, en Mauritanie et au Sahara occidental (arabophones), les Berbères de Sened et de Majoura en Tunisie (arabisés au XXe siècle), les Kutama de petite Kabylie arabophone (Jijel, Collo, Mila) en Algérie (arabisés au XIXe et XXe siècle), Les Zénètes Banou Ifren et Maghraouas de la vallée du Chélif, le Dahra et L'Ouarsenis en Algérie[33] ; Les Zénètes de la région de Mostaganem et les Bettiwas du vieil Arzew. Le berbère était encore parlé au XVIe siècle dans l'Oranie, Aussi faut il remonter à presque 3 mille ans, pour connaître les origines de ces ethnies dont l’historique est chargé d’une civilisation très ancienne et celui de cette fête de Yennaeyer que l’on fête chaque année. Yennayer une date et une histoire millénaire Donc, pour les berbères le 13 Janvier est une date historique qui date de plus de 2962 ans et qui correspond à la fin du conflit armé entre les Imazighen et les pharaons égyptiens. Voici quelques traditions peu liées à la célébration de Yennayer dans certaines régions de la terre des grands Tamazghra comme elles avaient été décrites au début du XXe siècle par certains ethnographes, depuis nos ancêtres n'avaient pas à tenir des registres de leurs pratiques et que ces traditions sont malheureusement en train de disparaître si personne n’agit efficacement en vue de les sauver. Les festivités sont strictement une affaire de famille impliquant des plats spécifiques. Couscous au poulet est le plat prédominant, qui incarne toute la symbolique de l'événement. Aujourd'hui, la célébration, quand elle a lieu, est limitée à un repas spécial, comme, généralement préparé dans un ménage avec des membres âgés ou à une partie généralement initiée par des jeunes dans les sociétés urbaines où la plupart des Imazighen évoluent aujourd'hui. Yennayer doit être l'occasion d'en apprendre davantage sur le contexte culturel de ces traditions et coutumes, et de n'épargner aucun effort pour transmettre cet héritage à la jeune génération qui parle à peine et ne se soucie pas de son importance. Célébrer Yennayer pourrait aussi être une étape pour affirmer un aspect fondamental de la culture des Imazighen et en plus une tentative de réviser ou de réévaluer l'historiographie officielle. L’an zéro amazigh se réfère à 950 av. J.-C., date à laquelle le Berbère Sherhonk (Chachnaq Ier) fut intronisé dans les terres du Delta du Nil en Egypte où il fonda la XXIIe dynastie avec comme capitale Boubastis. Ces 2 hypothèses font référence à la même date et au même personnage historique. Quand une civilisation précède une autre Yennayer, cette fête célébrée solennellement à travers tout le pays à l’occasion de l’avènement du premier jour de l’an amazigh chaque 12 janvier, en est à sa 2962 ème année. L'histoire de cet évènement est chargée de symboles qui remontent à 950 ans avant Jésus Christ. Ce qui nous amène à penser que la civilisation Amazighen est plus ancienne que celle que célèbre les chrétiens et si l’on se repenche sur l’historique des civilisations il semble que la civilisation Amazigh précède la civilisation chrétienne qui n’a que 2012 années. Dans ce contexte, l’on peut dire, que la civilisation Maghrébine est plus ancienne que celle de l’Occident, et pour mieux comprendre il faut remonter à l'Egypte ancienne, pour savoir que l'an zéro du calendrier berbère a été fixé à la date où le roi Chacnaq 1er (Sheshonq) fût intronisé pharaon d'Egypte. Ce roi berbère avait réussit à unifier l'Egypte pour ensuite envahir la Palestine. On dit de lui qu'il s'empara des trésors du temple de Salomon à Jérusalem. Cette date est mentionnée dans la Bible et constitue par là-même, la première date de l'histoire berbère sur un support écrit. Les travaux des paléontologues et historiens démontrent sans équivoque que les Berbères étaient présents en Egypte depuis sa constitution. Des inscriptions libyques auraient été retrouvées ensuite sur la pierre de rosette. L'an zéro amazigh se réfère à cette date historique de 950 av. JC où Sheshonk fut monté sur le trône et fonda la XXIIème Dynastie. Les Imazighen fêtent la nouvelle année le 12 janvier, ce qui correspond au 1er jour du mois de Yennayer, c’est aussi le premier jour du calendrier julien comme on le connait aujourd’hui : Pour dater et établir des systèmes de division du temps, les hommes avait pris comme références l’univers cosmique ou encore les phénomènes mythologiques, un évènement historique ou des faits religieux. La datation en mois lunaires est ancienne, selon certains chercheurs, car la première modification a eu lieu en l’an 708 de la Rome sous Jules César et c’est lui qui a harmonisé le calendrier lunaire par rapport au cours du soleil. C’est alors que nait le calendrier Julien avec une année comptant 365 jours + 1/4. Le deuxième changement aura eu lieu en 1592 selon les historiens. Le pape Grégoire XIII remarque un retard cumulé de 10 jours. Il modifie le déséquilibre et décide qu’à partir du jeudi 4 octobre 1582 l’on devait passer au vendredi 15 octobre de la même année. Historiquement c’est à partir de là que le calendrier grégorien voit alors le jour. Voilà pourquoi les berbères enregistrent 13 jours de plus aujourd’hui par rapport au calendrier Julien. Pour les scientifiques, il subsiste encore un décalage d’un jour sur 3000 ans. Aujourd’hui “l’horloge” annuelle est la même dans le monde entier, mais la célébration de certains rites sous différentes formes et établie par des décalages. Ces traditions qui ne datent pas d’aujourd’hui permettent d’apporter une information culturelle nécessaire pour comprendre les évènements socio-historiques propres à chaque peuple et à chaque entité. C’est le cas chez les Berbères et chez la majorité des algériens qui célèbrent le nouvel an, Yennayer, le 12 janvier de l’année grégorienne, n’empêche que le nouvel an officiel pour les musulmans est célébré le 1er jour de Mouharem. Par rapport à tous les calendriers, la datation est due au fait qu’ils aient pris en compte un évènement historique et des informations climatologiques. Un rituel et une tradition bien ancrés Certains soutiennent que Yennayer est le premier jour de l'an du calendrier agraire utilisé depuis l'antiquité par les Berbères à travers le Maghreb, ce qui fait qu’il correspond au premier jour de janvier du Calendrier julien, qui est décalé de 12 jours par rapport au Calendrier grégorien. Cette occasion liée au cycle des saisons et célébrée dans une atmosphère de fête qui dure selon les régions de deux à quatre jours. Chez les berbères, la célébration du jour de l’an est marquée par le sacrifice d’un coq pour rester fidèle à un proverbe amazigh selon lequel : (A qui égorge une bête à plume, je garantie sa substance).Ce rituel est suivi d’un diner autour duquel se réunit toute la famille. A cela s’ajoute la préparation des beignets « Sfendj ». Ce diner de l’année, repas, préparé pour la circonstance, est assez copieux et différent du quotidien. Il est conçu pour écarter la famine et auguré d’un avenir meilleur. C’est un diner de fête, signe de l’appel à l’abondance alimentaire et à la prospérité. En Kabylie, yennayer annonce la fin des labours. C’est d’ailleurs pour cela que le repas doit contenir des légumes secs, tel la composante de « El cherchem » (du blé dur, des pois-chiches et des fèves) ainsi que le levain contenu dans la pate des beignets qui symbolise l’appel à la richesse et à la prospérité. Les aliments augmentant de volume à la cuisson sont de bons augures et la récolte présagée sera d’une grande quantité. Les différentes sortes de couscous, de crêpes, de bouillies, etc., et les légumes secs les agrémentant apparaissent. Les desserts servis seront les fruits secs (figues sèches, abricots secs, noix, etc.), de la récolte passée, amassés dans de grandes et grosses cruches en terre. La fête de Yennayer se poursuit tard dans la nuit dans une ambiance particulière réunissant les familles et les amis. Dans la soirée on se réunit autour d’un grand plat dans lequel on met un mélange de fruits secs en y plaçant un objet en or. Après le partage des parts ; heureux est celui ou celle qui y a retrouvé l’objet –symbole d’un bonheur prochain. Durant ce repas de communion, la famille se doit de se rassasier. On réserve la part des absents à la fête. Les forces invisibles participent au festin par des petites quantités déposées aux endroits précis, tels que le seuil de la porte, du moulin de pierre aux grains, au pied du tronc d’un vieux olivier, etc. et la place du métier à tisser qui doit être impérativement enlevé à l’arrivée de Yennayer, sinon les forces invisibles risqueraient de s’emmêler dans les fils et se fâcheraient. Durant la fête, les femmes kabyles ne doivent pas porter de ceinture, symbole de fécondité. Dans les Aurès et en Kabylie, la veille, la maison est méticuleusement nettoyée et embaumée et ne sera balayée qu’après consommation des fruits secs. Le Maghreb une région riche de son histoire Les traditions berbères liées au changement de l’année se retrouvent dans plusieurs régions d’Afrique, voire du bassin méditerranéen. Elles sont chargées de superstitions néanmoins elles participent au renforcement du tissu culturel. Des peuples d’identités différentes, considèrent les divers rites de Yennayer comme faisant partie intégrante de leur patrimoine culturel. Pour ne pas déroger aux traditions et coutumes, dans certaines régions d'Algérie ou du Maroc, on évite de manger des aliments épicés ou amers pour se préserver d’une mauvaise année. Le repas de Yennayer est conditionné par les récoltes selon les régions mais aussi par les moyens des uns et des autres. Les aliments servis vont symboliser la richesse, la fertilité ou l'abondance. Pas question de rater le repas de bénédiction qu'est celui de Yennayer, une occasion de se souhaiter des vœux de prospérité et de bonheur. Il symbolise la longévité, et c’est souvent l’occasion d’y associer des évènements familiaux comme la première coupe de cheveux aux petits garçons. Dans certaines régions berbérophones, on dit que l'enfant est comme un arbre, une fois débarrassé des mauvaises influences, il poussera plus fort et plus énergiquement (c’est d’ailleurs à cette période qu’on opère la taille de certains arbres fruitiers, sans oublier que l’on célèbre parfois le mariage sous le bon présage de Yennayer. Les petites filles s'amusent à marier leurs poupées rites d’initiation agricoles : on envoie les enfants aux champs afin de cueillir eux-mêmes fruits et légumes. Yennayer est par ailleurs une occasion pour les commerçants qui profitent de l’emballement des familles pour cette fête attendue avec ferveur, pour fixer des prix exorbitants à toutes les friandises et légumes devant être consommés pour l’occasion. Ce qui limite souvent les achats des petites bourses, ce qui est malheureux surtout pour une tradition vieille de 2962 ans. Quoi qu’il en soit bon et prospère Yennayer à toutes les familles Algériennes ou quelles soient ! Alla.A et B. Aek Jeudi 12 Janvier 2012 Lu 195 fois DOSSIERS |
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Les questions qui s'étaient posées voici un an après la mort des deux otages français, Vincent Delory et Antoine de Léocour, tués à l'intérieur du territoire malien après avoir été enlevés au Niger par l'Aqmi, rebondissent. Des éléments de l'interrogatoire d'un membre du groupe se revendiquant d'al-Qaida ont été publiés vendredi dernier par Libération, qui relate une version indirecte mais détaillée, à défaut d'être vérifiable, des conditions de la mort des deux otages français.
Selon la version de Mohamed al-Amine ould Mohamedou ould M'Balle, alias Mouawiya, 22 ans, recueillie par la justice française, Antoine de Léocour aurait été tué par ses ravisseurs, mais Vincent Delory aurait péri brûlé dans le 4x4 chargé d'essence, à la suite des tirs qui l'ont touché. Avocat de la famille Delory, Frank Berton estime que ces déclarations confortent "l'idée qu'(ils) sav(aient) que c'étaient les tirs de l'armée française qui avaient mis le feu au 4x4". Il demandera la semaine prochaine l'ouverture d'une enquête pour "homicide involontaire", afin que les militaires français ayant participé à ces combats soient entendus par les magistrats instructeurs.
Selon l'article 221-6 du Code pénal, l'homicide involontaire est "le fait de causer, dans les conditions et selon les distinctions prévues à l'article 121-3, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement la mort d'autrui".
Absence de gilets pare-balles ?
France Inter a par ailleurs diffusé, le 6 janvier, une interview d'Annabelle Delory, soeur de Vincent Delory, reprochant aux parachutistes d'être intervenus sans porter de gilet pare-balles : "Les militaires étaient à une cinquantaine de mètres à peine du véhicule dans lequel se trouvait mon frère. Ils ont eu un blessé parmi eux et l'ensemble du groupe s'est replié. Personne ne va vers le véhicule pour récupérer mon frère. Alors que, pour nous, il était encore vivant à ce moment-là."
Selon la famille, qui se réfère à un entretien avec un colonel du COS (Commandement des opérations spéciales) organisé par le ministère de la Défense le 11 juillet dernier, le militaire victime d'un tir direct au thorax n'aurait pas été blessé s'il avait porté son gilet pare-balles. L'opération aurait pu se poursuivre jusqu'à son terme. Selon le témoignage de Mme Delory, il faudra trente minutes pour que d'autres parachutistes parviennent sur la zone, qui découvriront le corps du jeune homme à un mètre du 4x4, qui avait explosé entre-temps.
Citée par l'AFP, la soeur de Vincent Delory accentue ses accusations : "Quand des hommes au sol ne sont pas protégés, ils ne vont pas aller se faire fusiller s'ils ne sont pas équipés pour. C'est aussi ce qui nous fait dire que le but n'était pas de protéger la vie des otages."
"Échec tactique, pas stratégique"
Son avocat demande que l'enregistrement filmé de l'opération, réalisé par un avion de surveillance, soit transmis à la justice dans son intégralité. Le film a fait l'objet d'une coupe d'une minute, celle au cours de laquelle le 4x4 prend feu. Le ministère de la Défense a indiqué que cette coupe avait été faite afin de "ne pas révéler (...) certains détails opérationnels". Selon nos informations, ce film a en fait été tourné par une équipe de la DGSE, embarquée sur un avion du service, l'un des deux appareils français qui survolaient la scène des combats.
Du côté du ministère de la Défense, on ne commente pas ces développements. Mais en privé, des cadres militaires contestent généralement l'attitude de la famille Delory. Ils soulignent que l'opération a été ordonnée à bon escient par Nicolas Sarkozy, qui se trouvait alors en voyage officiel aux Antilles mais disposait de tous les éléments pour analyser les événements et la réponse à apporter avec son chef d'état-major particulier, le général Benoît Puga, ancien chef du commandement des opérations spéciales avant de devenir sous-chef opérations à l'état-major des armées.
Un officier général interrogé par Le Point est très net : "Il fallait tenter cette opération. Le pour et le contre ont été discutés. Je ne parle pas la langue de bois et vous le dis nettement : si n'importe quel groupuscule peut enlever des compatriotes vivant tranquillement dans une capitale africaine, il faut marquer un coup d'arrêt. Dès lors qu'on avait la capacité de réagir, il fallait le faire ! Bien sûr, les sortir vivants eût été un triomphe absolu. Mais c'est l'honneur des politiques d'agir de la sorte : leur responsabilité globale peut conduire à privilégier l'intérêt national. Nous avons connu, dans cette affaire, un échec tactique, mais je n'en dis pas autant au plan stratégique."
"Confusion perverse"
Pour cet autre officier général, la réaction de la famille Delory "introduit une confusion perverse" dans l'analyse d'une opération de vive force "qui relève de l'action militaire, pas de l'opération de police". "Or une action militaire demeurera toujours singulière, hors norme. Elle ne sera jamais comparable à un événement de la vie courante !"
Quant aux conditions techniques de l'intervention, elles ne sont pas discutées par nos interlocuteurs, observant généralement que les forces spéciales agissent dans des conditions particulières, sans se conformer toujours aux règles de sécurité en vigueur dans les unités classiques. Le port, ou non, du gilet pare-balles relevait d'une décision du commandement, qui a pu privilégier l'allègement maximal des parachutistes, pour les rendre plus mobiles ou pour favoriser l'emport d'autres équipements, de munitions ou de carburant à bord des hélicoptères.
Quoi qu'il en soit, ce n'est pas du côté de Nicolas Sarkozy qu'il faut attendre une critique des modes d'intervention de ces forces qui n'ont jamais été aussi sollicitées que sous son quinquennat. Lors de ses voeux aux militaires, le 3 janvier, et alors qu'il était de toute évidence informé de la polémique que la famille Delory s'apprêtait à lancer, le chef des armées a rendu un hommage appuyé aux forces spéciales : "Nos engagements militaires ne peuvent se faire sans elles dans les crises d'aujourd'hui. Elles arrivent en premier, partent en dernier, opèrent vite et savent durer. On ne peut se passer de leur mobilité, de leur discrétion, de leur expertise. Je veux donc ici féliciter nos soldats des forces spéciales de l'armée de terre, de l'air et de marine. Leurs actions ont été déterminantes, nos alliés l'ont bien compris et en ont été impressionnés."