mardi 10 janvier 2012

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Etats-Unis d’Afrique de l’Ouest et Grand Maghreb

« The Independence now. Tomorrow the United States of Africa ». C’est ainsi que le ghanéen Kwame Nkrumah (1909-1972) résumait l’idéal panafricain. Il préconisait l’indépendance pays par pays avant de passer à l’étape de création d’un seul Etat fédéral selon le modèle américain. Cette vision continentaliste de NKrumah s’est avérée utopique et irréaliste. (1)

Elle n’a pas convaincu les partisans du fédéralisme régional, comme le sénégalais Léopold Sédar Senghor qui imaginait déjà en 1963 l’Afrique découpée en 4 Unions Régionales (Nord, Occidentale, Orientale, Sud).
Il faut noter les confusions idéologiques et incompréhensions conceptuelles entre le pragmatisme volontariste des hommes d’action anglophones (Nkrumah, Julius Nyerere,…), et la cogitation philosophique des intellectuels francophones (Senghor, Aimé Césaire) sur la « négritude » et les valeurs civilisationnelles propres à l’homme noir.
Il est impossible d’unifier la gestion d’un continent de plus de 30 millions de km² et plus d’un milliard d’habitants autochtones aux traditions millénaires. Soit trois fois plus grand et plus nombreux que les USA, pays de migrants créé depuis deux siècles.
Paradoxes et syndromes d’un continent convulsif
Le bâclage européen de la colonisation-décolonisation-néocolonisation, a fait de l’Afrique « une zone d’instabilité majeure ». Depuis le premier coup d’Etat d’Égypte en 1952, le continent en a connu près de 80. Le chiffre réel dépasse la centaine si on inclut les tentatives avortées. On compte aussi environ 80 conflits armés depuis 1945, dont une quarantaine de guerres civiles qui ont duré des décennies (Tchad, Soudan, Erythrée, Angola…). Tandis que d’autres n’ont pas encore cessé (Sahara Occidental, Touaregs du Mali et Niger, Somalie, Cabinda, Casamance,…).
Les causes de ces coups d’Etat et conflits sont parfois endogènes à l’Afrique, en raison des dysfonctionnements d’États artificiels, militarisés, violents, corrompus et pauvres. Les causes sont aussi exogènes comme ces sempiternels tracés frontaliers « charcutés » par des colons, allant jusqu’à inventer et changer les noms de pays, bouleverser des équilibres ethno-géographiques.
Mais l’Afrique a surtout été victime d’une contagion de coups d’Etat et conflits émanant de commanditaires exogènes manipulant des putschistes et des mercenaires pour contrôler les marchés des matières premières, et perpétuer les conflits ethniques et de voisinage.
Une Afrique Noire balkanisée et sans espoir
Dans un remarquable article daté de 1960, un journaliste a fait une analyse prophétique, tant l’Afrique Noire qu’il décrit n’a pas changé en 2012 :
« Cinquante années avant les indépendances, au début du siècle, l’Afrique n’avait pas de frontières : quelques grands empires, puissants et organisés, des multitudes de tribus, le Sahara, des immensités abandonnées… C’est en 1885, autour d’un tapis vert, à Berlin, que les grandes puissances européennes se sont partagé le continent, découpant la carte comme une tarte, s’octroyant sur le papier des zones immenses qui n’avaient même pas encore été explorées. Il en résulte aujourd’hui une cinquantaine d’Etats arbitrairement dessinés, délimités pour la plupart en dépit des réalités géographiques, ethniques ou économiques : nul n’ignore qu’un bon tiers de ces Etats ne sont pas viables, qu’ils doivent leur seule existence aux commodités du partage, de l’administration ou de l’exploitation…
Dans les faubourgs des grandes agglomérations s’entasse un néo-prolétariat détribalisé, déraciné… Des centaines d’hommes à peu près nus arrivent de la brousse où ils meurent de faim. Ici on n’a jamais vu d’homme blanc. Là une tribu s’est désintégrée sans que rien remplace ses structures. 90 % des Africains sont illettrés… Bref, au moment même où les modes traditionnels de pensée, d’équilibre social disparaissaient, l’empreinte européenne s’est marquée jusqu’à la caricature dans chaque groupe de territoires — mais superficiellement. A l’assimilation de quelques élites a correspondu la « dénaturalisation » de la grande masse… Partout jouent des forces centrifuges… partout des minorités riches, ou simplement différentes en fonction des données ethniques, religieuses ou tribales, sont tentées de s’isoler. » (L’Express du 25/08/1960)
50 ans après les indépendances, l’Afrique du Nord blanche a beaucoup plus progressé que l’Afrique noire, bien que l’on remarque un net décalage entre les anglophones plus pragmatiques et efficaces que les francophones, comme l’Afrique du Sud. Mais les exemples du Sénégal et la Côte d’Ivoire, qui ont donné l’illusion de se développer, avant de dégringoler brutalement, sont le signe du profond malaise isolationniste dont aucun pays africain n’est à l’abri. La terrible régression que vit l’Afrique noire doit servir de détonateur à l’urgence de la déconstruction des héritages coloniaux handicapants.
Le démantèlement des frontières coloniales contre-nature
Il avait fallu 70 ans aux Américains pour parvenir à réaliser l’unité de leur pays. Il sera impossible, pour les Africains, de le faire pour tout le continent. Mais les regroupements régionaux deviennent une urgence vitale pour l’Afrique de l’Ouest et de l’Est, et par ricochet pour la zone sahélienne, et plus globalement pour toute l’Afrique du Nord.
Ce qui implique la déconstruction de l’héritage colonial des carcans territoriaux obsolètes et inopérants, le démantèlement des frontières contre-nature. La géographie et l’ethnographie doivent primer sur la politique. La liberté, l’intégrité, le bien-être des individus, leur volonté de vivre ensemble, doivent primer sur les regroupements ou séparations imposées, la fausse souveraineté et les gouvernances impossibles.
Les cartes anciennes, précoloniales, tribales, sont confirmées par les photos satellites des cartes géologiques, bioclimatiques, végétales, animalières, des bassins fluviaux, des zones humides, etc… Elles indiquent d’elles-mêmes le tracé des frontières naturelles africaines.
Les profondes différences entre l’Afrique du Nord blanche berbéro arabo-islamique et le reste de l’Afrique Noire, séparées par la bande sahélo saharienne, ne militent pas pour une union continentale. De même que les différences géographiques, ethniques, bioclimatiques, agro-pastorales, religieuses, linguistiques, etc…
Selon ces différents critères, et d’après les cartes, le continent africain peut être découpé en quatre groupes régionaux :
Afrique du Nord : (incluant la zone Sahélienne) : Mauritanie, Maroc (SO compris), Algérie, Tunisie, Libye, Egypte, Nord-Mali, Nord-Niger, Nord-Tchad, Nord Soudan.
Afrique Occidentale : Sénégal, Gambie, Cap Vert, Sao Tomé et Principe, Guinée-Bissau, Guinée Conakry, Sierra Leone, Liberia, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Ghana, Togo, Bénin, Nigeria, Cameroun, Guinée Equatoriale, Gabon, Congo Brazzavile, République Centre Africaine, Sud Mali, Sud Niger, Sud Tchad.
Afrique Orientale : Erythrée, Ethiopie, Djibouti, Somalie, Sud Soudan, Kenya, Ouganda, Tanzanie, Congo Kinshasa.
Afrique du Sud : Afrique du Sud, Lesotho, Swaziland, Namibie, Botswana, Zimbabwe, Mozambique, Malawi, Zambie, Angola.
Nouveau découpage frontalier entre le Nord et l’Ouest de Afrique
La création des Etats-Unis d’Afrique Occidentale pose la question cruciale de la ligne de démarcation entre Afrique du Nord blanche et l’Afrique noire. Cette ligne a toujours existé et s’appelle la zone Sahélo Sahara, que seuls les nomades et caravaniers touaregs, berbères et arabes ont de tout temps sillonnés avec leurs troupeaux, opérant une jonction commerciale entre le nord méditerranéen et le sud tropical.
Avant la colonisation, il existait une frontière naturelle entre les populations blanches d’Afrique du Nord et les royaumes noirs sub-sahariens. Elle partait du fleuve Sénégal, longeait la frontière actuelle Sud de la Mauritanie, coupait la boucle du fleuve Niger en passant par le nord de Douentza, le nord du Burkina Faso, passant par Tahoua et Zinder au Niger, longeait la frontière du Nigeria, contournait le nord du Lac Tchad jusqu’à Abéché, et de là longeait la nouvelle frontière du Sud Soudan jusqu’au nord de l’Erythrée.
Toute la bande sahélienne a toujours fait partie du grand Sahara, où les tribus touaregs, berbères, arabes nomadisaient et se partageaient les pâturages, selon les endroits avec d’autres tribus métissées (ToubousPeuhlsSonghaïs…). Le dogme intangible des frontières coloniales a déstructuré profondément, en moins d’un siècle, les équilibres géo-démographiques du Sahel, pourtant établis depuis plusieurs siècles.
Les tracés des frontières sahélo sahariens « géométriques » entre 10 Etats, en plein désert, n’ont aucun sens. Elles ne sont qu’un fait accompli colonial, une contrainte exogène absurde, artificielle, handicapante. Le droit occidental colonial a imposé une « notion de territorialité » en contradiction avec la nature, l’immensité de l’espace saharien et le mode de vie et économique nomade et pastoral.
L’idée même d’une frontière fixe est un concept inexistant chez les peuples sahariens. En définitive, personne au Sahara n’a jamais reconnu ni toléré ces frontières théoriques et fictives. Ni les puissances coloniales, ni les Etats indépendants, ni les populations, ni les rebelles, les contrebandiers, et les terroristes.
Le morcellement de l’espace Touareg voulu par le colonisateur et perpétué par les Etats africains doit être abandonné au profit d’une intégration civilisationnelle, géographique, linguistique de cet espace à l’Afrique du Nord, en particulier de l’Algérie, avec laquelle les populations touaregs entretiennent les relations les plus étroites. (3)
Selon cette nouvelle reconfiguration frontalière, conforme à la « géographie historique » du continent avant la colonisation, le nouveau Grand Maghreb serait redessiné en 4 grands ensembles fédéraux géographiquement et démographiquement compatibles comme suit :
- Le Maroc récupère le Sahara occidental et la Mauritanie
- L’Algérie récupère le pays Touareg du Nord Mali et Nord Niger
- La Libye récupère le Tibesti et l’Ennedi du Nord Tchad
- L’Egypte récupère le Nord Soudan
On voit très bien sur la photo satellite le tracé naturel de la frontière de l’Afrique du Nord avec le reste de l’Afrique, qui transcende et contredit les tracés frontaliers coloniaux arbitraires et fantaisistes.
Quant aux Etats-Unis d’Afrique de l’Ouest, débarrassé de la zone sahélienne et du problème Touareg, ils représentent sur la carte un véritable paradis terrestre, avec des milliers de km de côtes maritimes, de vastes et riches bassins fluviaux, de multiples zones humides, des pluies abondantes, des forêts luxuriantes, plusieurs ports commerciaux de pêche et de loisir, des ressources pétrolières et minières, des fruits exotiques à profusion, une qualité de vie qui peut être exceptionnelle …
Lire la version intégrale de l’article sur ce blog : www.saadlounes.com

(1) http://www.youtube.com/watch?v=foDlCCudcsE
(2) Le jamaïcain Marcus Mosiah Garvey (1887-1940)
(3) Kidal, 49e Wilaya d’Algérie

DOCUMENTS JOINTS À CET ARTICLE

http://i.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L420xH315/Afrique_du_Nord_carte-satel-e5191.jpg

Radio France Internationale (Paris)

Libye: Risque de «guerre civile» si les ex-combattants ne rentrent pas dans le rang

5 Janvier 2012

En Libye, les violences de ce début de semaine ont montré combien la situation sécuritaire était encore volatile.
En cause notamment, la présence dans la capitale des milices d'ex-combattants. Au point que le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, a évoqué mardi soir le risque d'une « guerre civile », après des affrontements qui ont fait quatre morts à Tripoli entre des ex-rebelles de Misrata et un groupe armé local. C'est dans ce contexte difficile qu'a été nommé un chef d'état-major des armées chargé entre autres d'absorber les ex-rebelles dans la future armée nationale.
Le président du CNT a expliqué que le pays allait vers la guerre civile si les différends continuaient d'être réglés par les armes. Mais l'abandon de ces armes par les rebelles demeure plus que jamais lié à la mise en place d'une armée nationale. La plupart des milices estiment en effet que tant que le gouvernement ne se dotera pas de forces pour sécuriser le territoire, leur présence armée est primordiale.
La nomination, mardi, comme chef d'état-major de Yusuf al-Manqush, un général à la retraite depuis dix ans, qui a rejoint le mouvement de révolte dès le mois de février, devrait en théorie satisfaire la plupart des ex-combattants. Mais les hommes de Abdullah Naker, un des deux groupes rebelles issus de Tripoli, indiquent qu'ils ne lâcheront pas leurs armes avant que des salaires satisfaisants leurs soient versés.
Le « Groupement des rebelles de Libye », une organisation qui se veut nationale et qui avait proposé six noms pour le poste de commandant des armées, a dénoncé pour sa part le fait que le nom d'al-Manqush ait fuité avant l'annonce officielle par le président du CNT, mardi soir.
Mais jusqu'à présent, aucun des groupes rebelles ne remet en cause la personne choisie par le CNT pour diriger une future armée nationale. Un premier pas non négligeable pour les hommes d'Abdeljalil et le gouvernement.
La situation sécuritaire dans la bande sahélienne au coeur des préoccupations
Moussa al-Kouni, membre du Conseil national de transition (CNT) libyen et représentant des Touaregs dans le Conseil, était à Paris hier mercredi où il a eu des entretiens informels au ministère des Affaires étrangères et au ministère de la Défense. Objet principal de ces entretiens : le rétablissement de la sécurité en Libye et la situation sécuritaire dans la bande sahélienne.
Alger et Niamey interceptent une importante cargaison d'armes
L'armée algérienne annonce avoir intercepté en début de semaine à la frontière nigéro-algérienne un convoi de quatre véhicules tout terrain transportant des individus de différentes nationalités africaines et qui tentaient d'acheminer une importante cargaison d'armes et de munitions.
Toujours selon Alger, cette intervention qualifiée de « dynamique et efficace » a permis de récupérer 71 armes de guerres type PMAK, des fusils mitrailleurs lance-roquettes RPG 7 ou encore des fusils à lunettes.
Selon nos informations, cette interception s'est faite avec l'aide de moyens héliportés algériens avec le soutien de l'armée nigérienne qui a poursuivi le convoi sur son territoire avant qu'il ne repasse la frontière. Deux soldats nigériens ont trouvé la mort dans l'explosion d'une mine, un autre a été blessé.
Le convoi arrivait de Libye et semble composé d'éléments proches d'Aqmi, selon de bonnes sources. On ne connait pas pour l'instant le nombre exact de personnes arrêtées par les Algériens.
A Niamey, les autorités se félicitent de cette opération marquée par une bonne coopération entre les deux armées. C'est la première fois que les Algériens agissent en coordination avec l'armée nigérienne, avoue une source diplomatique. Les Algériens sont régulièrement accusés par leurs partenaires de manquer de fermeté dans leur lutte contre Aqmi, en n'aidant pas militairement leurs voisins, moins bien armés. Ces dernières semaines, l'Algérie a réalisé plusieurs interceptions d'éléments d'Aqmi dans la région de Djanet.


INTERVIEW

« Les touaregs sont le rempart à l’expansion du terrorisme d’Al-Qaida »

Par Alain Jourdan. Mis à jour le 08.01.2012 6 Commentaires
La tension monte au Mali. Les Touaregs veulent chasser de leur territoire l’armée et Al-Qaida, qu’ils accusent de collusion.
Les «hommes bleus», ainsi qu’on surnomme les Touaregs, veulent constituer leur propre gouvernement dans la région de l’Azawad.
Les «hommes bleus», ainsi qu’on surnomme les Touaregs, veulent constituer leur propre gouvernement dans la région de l’Azawad.
Image: AP
La rebellion chez les Touaregs. (Image: DR)

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Les ONG présentes dans la région ont tiré la sonnette d’alarme. Les enlèvements de ressortissants occidentaux au Sahel ne sont que le symptôme d’une situation qui va en se dégradant. «Le dialogue est rompu. Le pouvoir malien est en train d’envoyer des chars et plusieurs milliers d’hommes sur le terrain dans l’extrême nord. Nous sommes dans la reprise des hostilités entre Bamako et les Touaregs», déclare à la Tribune de Genève Hama Ag Sid’Ahmed, porte-parole du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).
La mort en août dernier du fondateur du MNLA, Ibrahim Ag Bahanga, vraisemblablement tué dans une embuscade, a nourri la colère des Touaregs. En outre, l’aide promise par l’Etat malien lors de la signature de l’accord de paix, à Alger en 2006, n’est jamais arrivée.
Une région instable
«Nous comptons reprendre notre destin en main», explique le représentant du MNLA. Créée il y a un peu plus d’un an, la nouvelle rébellion touareg du Nord s’est dotée d’une direction politique et d’un commandement militaire. La chute du régime libyen a ramené vers elle des hommes aguerris, qui disposent sans doute d’une partie de l’arsenal militaire qui s’est évaporé dans le désert ces derniers mois. Le reste est tombé entre les mains d’Al-Qaida. La région de l’Azawad a toujours été instable. La première rébellion remonte au début des années 60.
«On veut constituer un gouvernement, une sorte d’Etat qui prendrait en compte tous les aspects politiques, sécuritaires et économiques de la région», poursuit Hama Ag Sid’Ahmed, qui déplore la passivité de la communauté internationale. «Elle a minimisé le problème et tardé à prendre conscience de la gravité de la situation», déplore-t-il. La capture d’otages a changé la donne. Les rebelles touaregs, voient d’ailleurs dans ces enlèvements une raison de plus pour défier le pouvoir malien.
Le représentant du MNLA soutient qu’une partie de l’armée malienne est de connivence avec les groupes terroristes d’Al-Qaida au Maghreb islamiste (AQMI). «Certaines bases d’AQMI se situent à 10 ou 15 kilomètres à peine des bases militaires. Des officiels ont des contacts directs avec les chefs terroristes. Cela, pour faire en sorte d’évacuer les Touaregs de leur territoire», soutient Hama Ag Sid’Ahmed, qui pointe aussi le rôle joué dans la région par les «barons de la drogue».
Un millier de combattants
Les Touaregs ne sont pas les premiers à dénoncer cette collusion. Désormais, ils ne souhaitent plus être de «simples spectateurs». «Bamako et AQMI, c’est du pareil au même. Puisque tout le monde tente de nous chasser de la région, nous essayons de nous réorganiser pour récupérer progressivement ce qui nous appartient», explique le porte-parole du MNLA. «Aujourd’hui, les Touaregs restent le seul rempart possible à l’expansion d’AQMI», insiste-t-il.
En octobre dernier, la rébellion a déclaré la guerre à Al-Qaida. Hama Ag Sid’Ahmed reconnaît que certains jeunes Touaregs se sont laissés embrigader par l’AQMI. «Depuis deux mois, nous avons intensifié nos efforts pour les récupérer. Vingt-cinq d’entre eux ont déjà regagné nos rangs», assure-t-il. L’envie d’en découdre est là. Elle répond aussi à une soif de liberté.
«Cela fait vingt ans que les groupes islamistes installent ou tentent d’installer leur autorité à quelques kilomètres de nos maisons, qu’ils interdisent à nos jeunes le plaisir de la musique, et on ne devrait rien faire? Vous savez, cette musique du groupe Tinariwen que vous avez appréciée au festival de Montreux en 2007, elle est interdite par Al-Qaida dans mes montagnes!» rappelle Hama Ag Sid’Ahmed. Et de compléter: «Notre culture, c’est la tolérance et l’hospitalité, pas les enlèvements.»
Le MNLA disposerait d’un millier de combattants et d’une quarantaine d’officiers touaregs, tous très bien formés. «Nous avions alerté les pays occidentaux il y a plus de quatre ans sur la situation dans la région. Personne n’a voulu nous croire ni nous écouter», déplore Hama Ag Sid’Ahmed, qui lance un ultime appel à la communauté internationale pour qu’elle aide les Touaregs «à sortir de ce chaos et évite l’embrasement de l’ensemble de la région».(TDG)
Créé: 08.01.2012, 23h30

lundi 9 janvier 2012

En visite à Tripoli, Béchir assure que les Soudanais ont souffert de Kaddafi
CPI(576) - Omar el Béchir(285) - Moustapha Abdeljalil(48) - mandat d'arrêt international(44)


07/01/2012 à 18h:18 Par AFP


Omar el-Béchir, le 7 janvier 2012 à Tripoli. © AFP

Le président soudanais Omar el-Béchir, a affirmé que le peuple soudanais avait "souffert de l'ancien régime" de Mouammar Kaddafi, à son arrivée samedi à Tripoli pour sa première visite en Libye après la chute du régime libyen, a rapporté l'agence officielle libyenne Wal.

Mise à jour le 07/01 à 18H18

Le président soudanais Omar el-Béchir, a affirmé que le peuple soudanais avait "souffert de l'ancien régime" de Mouammar Kadhafi, à son arrivée samedi à Tripoli pour sa première visite en Libye après la chute du régime libyen, a rapporté l'agence officielle libyenne Wal.

Cette visite de M. Béchir, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité au Darfour, a cependant suscité des critiques, l'organisation Human Rights Watch (HRW) estimant que l'accueil réservé à ce fugitif international mettait en doute les engagements des nouvelles autorités libyennes en matière de justice.

A son arrivée à l'aéroport de Tripoli, M. Béchir a été accueilli par le chef du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, ainsi que des membres du gouvernement de transition. Le président soudanais, dont le pays est frontalier de la Libye, a expliqué qu'il venait exprimer le soutien du Soudan au peuple libyen et qu'il visitait le pays comme si c'était la première fois.

"Nous avons tous souffert de l'ancien régime (...). Nous étions les deuxièmes à avoir le plus souffert", après le peuple libyen, a-t-il assuré.

Les critiques d'HRW

A La Haye, la CPI s'est refusé à tout commentaire sur cette visite. La Libye n'ayant pour l'instant ni signé ni ratifié le traité de Rome sur l'autorité de la CPI, ses autorités ne sont pas tenues de livrer M. Béchir à la Cour. Mais Richard Dicker, un responsable de HRW, a vivement critiqué cette visite : "Omar el-Béchir est un fugitif international recherché pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre", a-t-il déclaré à l'AFP par téléphone depuis New York.

"Beaucoup de gouvernements lui ont refusé l'entrée dans leur pays. Son arrivée à Tripoli envoie un message troublant quant à l'engagement du CNT en matière de droits de l'Homme et de l'état de droit", a-t-il ajouté. "Quels que soient l'histoire et les liens politiques entre le CNT et Omar el-Béchir, le respect des droits de l'Homme, sans parler des centaines de milliers de victimes au Darfour, est prioritaire, a-t-il insisté. C'est le principe de l'Etat de droit".

Les relations entre la Libye de M. Kadhafi et le Soudan de M. Béchir ont souvent été tendues. L'ancien dirigeant libyen a certes soutenu le président soudanais contre la CPI, accueillant plusieurs fois M. Béchir en Libye, mais il a aussi cherché à accroître son influence dans la région en envoyant des armes au Darfour, dans l'ouest du Soudan.

La Libye a aussi accueilli en 2010 Khalil Ibrahim, chef du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), le plus militarisé des groupes rebelles du Darfour, tué en décembre par l'armée soudanaise peu après son retour au pays. Selon M. Béchir, l'attaque meurtrière menée par le JEM en 2008 à Khartoum avait été financée par la Libye et menée avec des armes libyennes.

En octobre, après la chute du régime de Kadhafi et la mort de l'ancien dirigeant libyen, le président soudanais avait affirmé avoir soutenu les troupes du CNT et fourni des armes aux combattants libyens.

Lors de sa visite en Libye, qui doit s'achever dimanche, M. Béchir doit s'entretenir avec le CNT des questions d'intérêt mutuel, avait annoncé samedi l'agence soudanaise Suna.

Lire l'article sur Jeuneafrique.com : En visite à Tripoli, Béchir assure que les Soudanais ont souffert de Kaddafi | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique
En visite à Tripoli, Béchir assure que les Soudanais ont souffert de Kaddafi
CPI(576) - Omar el Béchir(285) - Moustapha Abdeljalil(48) - mandat d'arrêt international(44)


07/01/2012 à 18h:18 Par AFP


Omar el-Béchir, le 7 janvier 2012 à Tripoli. © AFP

Le président soudanais Omar el-Béchir, a affirmé que le peuple soudanais avait "souffert de l'ancien régime" de Mouammar Kaddafi, à son arrivée samedi à Tripoli pour sa première visite en Libye après la chute du régime libyen, a rapporté l'agence officielle libyenne Wal.

Mise à jour le 07/01 à 18H18

Le président soudanais Omar el-Béchir, a affirmé que le peuple soudanais avait "souffert de l'ancien régime" de Mouammar Kadhafi, à son arrivée samedi à Tripoli pour sa première visite en Libye après la chute du régime libyen, a rapporté l'agence officielle libyenne Wal.

Cette visite de M. Béchir, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité au Darfour, a cependant suscité des critiques, l'organisation Human Rights Watch (HRW) estimant que l'accueil réservé à ce fugitif international mettait en doute les engagements des nouvelles autorités libyennes en matière de justice.

A son arrivée à l'aéroport de Tripoli, M. Béchir a été accueilli par le chef du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, ainsi que des membres du gouvernement de transition. Le président soudanais, dont le pays est frontalier de la Libye, a expliqué qu'il venait exprimer le soutien du Soudan au peuple libyen et qu'il visitait le pays comme si c'était la première fois.

"Nous avons tous souffert de l'ancien régime (...). Nous étions les deuxièmes à avoir le plus souffert", après le peuple libyen, a-t-il assuré.

Les critiques d'HRW

A La Haye, la CPI s'est refusé à tout commentaire sur cette visite. La Libye n'ayant pour l'instant ni signé ni ratifié le traité de Rome sur l'autorité de la CPI, ses autorités ne sont pas tenues de livrer M. Béchir à la Cour. Mais Richard Dicker, un responsable de HRW, a vivement critiqué cette visite : "Omar el-Béchir est un fugitif international recherché pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre", a-t-il déclaré à l'AFP par téléphone depuis New York.

"Beaucoup de gouvernements lui ont refusé l'entrée dans leur pays. Son arrivée à Tripoli envoie un message troublant quant à l'engagement du CNT en matière de droits de l'Homme et de l'état de droit", a-t-il ajouté. "Quels que soient l'histoire et les liens politiques entre le CNT et Omar el-Béchir, le respect des droits de l'Homme, sans parler des centaines de milliers de victimes au Darfour, est prioritaire, a-t-il insisté. C'est le principe de l'Etat de droit".

Les relations entre la Libye de M. Kadhafi et le Soudan de M. Béchir ont souvent été tendues. L'ancien dirigeant libyen a certes soutenu le président soudanais contre la CPI, accueillant plusieurs fois M. Béchir en Libye, mais il a aussi cherché à accroître son influence dans la région en envoyant des armes au Darfour, dans l'ouest du Soudan.

La Libye a aussi accueilli en 2010 Khalil Ibrahim, chef du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), le plus militarisé des groupes rebelles du Darfour, tué en décembre par l'armée soudanaise peu après son retour au pays. Selon M. Béchir, l'attaque meurtrière menée par le JEM en 2008 à Khartoum avait été financée par la Libye et menée avec des armes libyennes.

En octobre, après la chute du régime de Kadhafi et la mort de l'ancien dirigeant libyen, le président soudanais avait affirmé avoir soutenu les troupes du CNT et fourni des armes aux combattants libyens.

Lors de sa visite en Libye, qui doit s'achever dimanche, M. Béchir doit s'entretenir avec le CNT des questions d'intérêt mutuel, avait annoncé samedi l'agence soudanaise Suna.

Lire l'article sur Jeuneafrique.com : En visite à Tripoli, Béchir assure que les Soudanais ont souffert de Kaddafi | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique
En visite à Tripoli, Béchir assure que les Soudanais ont souffert de Kaddafi
CPI(576) - Omar el Béchir(285) - Moustapha Abdeljalil(48) - mandat d'arrêt international(44)


07/01/2012 à 18h:18 Par AFP


Omar el-Béchir, le 7 janvier 2012 à Tripoli. © AFP

Le président soudanais Omar el-Béchir, a affirmé que le peuple soudanais avait "souffert de l'ancien régime" de Mouammar Kaddafi, à son arrivée samedi à Tripoli pour sa première visite en Libye après la chute du régime libyen, a rapporté l'agence officielle libyenne Wal.

Mise à jour le 07/01 à 18H18

Le président soudanais Omar el-Béchir, a affirmé que le peuple soudanais avait "souffert de l'ancien régime" de Mouammar Kadhafi, à son arrivée samedi à Tripoli pour sa première visite en Libye après la chute du régime libyen, a rapporté l'agence officielle libyenne Wal.

Cette visite de M. Béchir, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité au Darfour, a cependant suscité des critiques, l'organisation Human Rights Watch (HRW) estimant que l'accueil réservé à ce fugitif international mettait en doute les engagements des nouvelles autorités libyennes en matière de justice.

A son arrivée à l'aéroport de Tripoli, M. Béchir a été accueilli par le chef du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, ainsi que des membres du gouvernement de transition. Le président soudanais, dont le pays est frontalier de la Libye, a expliqué qu'il venait exprimer le soutien du Soudan au peuple libyen et qu'il visitait le pays comme si c'était la première fois.

"Nous avons tous souffert de l'ancien régime (...). Nous étions les deuxièmes à avoir le plus souffert", après le peuple libyen, a-t-il assuré.

Les critiques d'HRW

A La Haye, la CPI s'est refusé à tout commentaire sur cette visite. La Libye n'ayant pour l'instant ni signé ni ratifié le traité de Rome sur l'autorité de la CPI, ses autorités ne sont pas tenues de livrer M. Béchir à la Cour. Mais Richard Dicker, un responsable de HRW, a vivement critiqué cette visite : "Omar el-Béchir est un fugitif international recherché pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre", a-t-il déclaré à l'AFP par téléphone depuis New York.

"Beaucoup de gouvernements lui ont refusé l'entrée dans leur pays. Son arrivée à Tripoli envoie un message troublant quant à l'engagement du CNT en matière de droits de l'Homme et de l'état de droit", a-t-il ajouté. "Quels que soient l'histoire et les liens politiques entre le CNT et Omar el-Béchir, le respect des droits de l'Homme, sans parler des centaines de milliers de victimes au Darfour, est prioritaire, a-t-il insisté. C'est le principe de l'Etat de droit".

Les relations entre la Libye de M. Kadhafi et le Soudan de M. Béchir ont souvent été tendues. L'ancien dirigeant libyen a certes soutenu le président soudanais contre la CPI, accueillant plusieurs fois M. Béchir en Libye, mais il a aussi cherché à accroître son influence dans la région en envoyant des armes au Darfour, dans l'ouest du Soudan.

La Libye a aussi accueilli en 2010 Khalil Ibrahim, chef du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), le plus militarisé des groupes rebelles du Darfour, tué en décembre par l'armée soudanaise peu après son retour au pays. Selon M. Béchir, l'attaque meurtrière menée par le JEM en 2008 à Khartoum avait été financée par la Libye et menée avec des armes libyennes.

En octobre, après la chute du régime de Kadhafi et la mort de l'ancien dirigeant libyen, le président soudanais avait affirmé avoir soutenu les troupes du CNT et fourni des armes aux combattants libyens.

Lors de sa visite en Libye, qui doit s'achever dimanche, M. Béchir doit s'entretenir avec le CNT des questions d'intérêt mutuel, avait annoncé samedi l'agence soudanaise Suna.

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dimanche 8 janvier 2012

22/12/2011MAGHREB CONFIDENTIEL N°999

LIBYE

Les Touaregs déserteurs en lutte contre AQMI

Une recomposition géopolitique majeure est à l'œuvre au Sahel. Un grand nombre d'officiers touaregs "orphelins" de l'armée de Mouammar Kadhafi viennent de créer le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) au nord du Mali. Il s'est fixé comme objectif de reprendre les territoires touaregs actuellement occupés par Al-Qaeda au Maghreb islamique (AQMI) dans l'Adrar des Iforas (nord-est malien). (...)