mardi 8 novembre 2011

Mardi, 08 Novembre 2011 15:38

Tunisie - Refus de reporter l'audience de l'ex-Premier ministre libyen "ne présage rien de bien" (avocat)

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La justice tunisienne a refusé mardi de reporter l'audience sur la demande d'extradition en Libye de l'ex-Premier ministre libyen Al-Baghdadi Al-Mahmoudi, comme le réclamait la défense, ce qui "ne présage rien de bien", a déclaré l'un des avocats Mabrouk Kourchid.

Dès l'ouverture de l'audience devant la cour d'appel de Tunis, qui se déroulait à huis-clos, Me Kourchid a justifié sa demande de report par le fait que des documents avaient été ajoutés au dossier lors des derniers jours et que la défense n'avait pas pu en prendre connaissance en raison des fêtes de l'Aïd.

"Nous sommes très déçus de la prise de position du juge qui ne présage rien de bien quant à ses intentions", a dit Me Kourchid.

Aucune explication n'a été donnée à cette décision, a-t-il ajouté.

M. Al-Mahmoudi, 70 ans, comparait depuis la mi-journée devant le juge Ezzedine Bouzara, alors que des dizaines de manifestants libyens se sont rassemblés devant le tribunal pour obtenir de la justice tunisienne l'extradition de celui qu'ils nomment "le troisième tyran de la Libye" (après Khadafi et son fils Seif-Al-Islam).

"Le peuple libyen a le droit d'appliquer la loi à ceux qui ont volé le peuple", pouvait-on lire sur une des banderoles.

M. Al-Mahmoudi est sous le coup d'un mandat d'amener des autorités de Tripoli.

Premier ministre jusqu'aux derniers jours du régime du colonel Kadhafi, il avait été arrêté en Tunisie le 21 septembre près de la frontière algérienne et condamné en comparution immédiate à six mois de prison pour "entrée illégale" sur le territoire, avant d'être acquitté.

Il a toutefois été maintenu à la prison de la Mornaguia, près de Tunis, dans l'attente d'une décision concernant la demande d'extradition transmise par Tripoli.

Me Kourchid a dénoncé l'attitude des autorités tunisiennes qui "voulaient en finir avec cette affaire" (l'extradition de Al-Mahmoudi) avant la formation d'un prochain gouvernement dirigé en principe par l'islamiste Hamadi Jebali.

Un autre avocat de la défense, Me Bechir Essid, a dénié à l'actuel président de la république par interim, Foued Mebbazza, le droit d'avaliser l'extradition --pour la rendre executoire--, estimant que "l'élection du 23 octobre de l'assemblée constituante avait mis un terme à ses fonctions", ainsi qu'a celle du Premier ministre.

Il a appelé les nouveaux élus de la Constituante --dominés par les islamistes d'Ennahda-- à "intervenir pour empêcher l'extradition" de M. Al Mahmoudi.

Selon Me Kourchid, l'ancien dirigeant libyen "n'est pas contre un jugement équitable pour toute la période au cours de laquelle il a été premier ministre".

"Mais, poursuit l'avocat, M. Al-Mahmoudi considère que ce n'est pas le moment car la période de chaos actuelle qui prévaut en Libye est dominée par la vengeance".

Selon Me Kourchid, son client se dit "prêt à y aller à pied (en Libye) s'il y a un jugement juste" qui l'attend.

© Agence France-Presse

Boney M - Rasputin

Bee Gees, Staying alive

Seif al islam est-il réfugié chez les Touareg?

Slate Afrique

La famille Kadhafi entretenait des relations complexes avec les tribus nomades.

Mouammar Kadhafi à Sebha lors d'une cérémonie des Touareg du Mali et du Niger, le 6 octobre 2009. Mahmud Turkia/AFP,
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Pour éviter de subir le même sort que son père, Seif al-Islam Kadhafi se serait réfugié chez les Touareg. Selon Le Figaro, le fils du dictateur libyen serait en route pour rejoindre le chef des renseignements de Kadhafi, Abdullah al-Senoussi, réfugié dans la région de Kidal, au Mali. Hasard ou coïncidence? Les rapports entre les Touareg et la famille Kadhafi ont toujours été complexes.
Ces dernières semaines, les déclarations sur le soutien supposé des Touareg au Guide libyen se sont faites persistantes. Le 23 août dernier, le Conseil national de transition libyen (CNT) déclarait que le colonel Kadhafi se cachait en Libye, près de Ghadamès, où il avait trouvé refuge auprès des Touareg.
Plus récemment encore, Mahmoud Jibril, le chef de l'exécutif provisoire libyen affirmait que Kadhafi «tentait de revenir au pouvoir avec l'aide des tribus touaregues» et comptait «proclamer un État séparatiste dans le Sud». Info ou intox?
Pour Abdoulahi Attayoub, président de la diaspora touarègue en Europe et responsable du site Temoust.org, «le CNT ne comprend pas ce qui se passe au Sahara et pensent que les Touareg sont assimilés à Kadhafi». Pourtant, d'après lui, seulement une minorité d'entre eux serait proche du colonel.
«Les Touaregs qui soutenaient Kadhafi seraient minoritaires. Il s'agirait de Touareg libyens engagés dans les milices armées du dictateur et des Touareg recrutés comme mercenaires en Libye au moment de la guerre».

Touaregs : alliés ou mercenaires de Kadhafi?

Le sort des Touareg serait-il lié au dictateur libyen? Depuis son coup d'État en 1969 qui renversa le régime monarchique de la dynastie al-Sanussi, Mouammar Kadhafi entretient des liens étroits avec les Touareg. Dans les années 70-80, le colonel les aurait utilisé pour mener à bien son dessein, la création des «États-Unis saharo-sahéliens», et les aurait invité à rejoindre la légion islamique libyenne.
Pendant plusieurs années, les Touareg seront envoyés pour le compte de la Libye dans des pays en guerre comme le Liban et le Tchad. A cette occasion, ils recevront une formation militaire: souvent perçue par certains observateurs comme la matrice des futures révoltes touarègues dans le Sahel.
Comment expliquer l'intérêt de Kadhafi pour les Touareg? Selon André Bourgeot, la question demeure complexe. Le directeur émérite au CNRS et spécialiste de la bande saharo-sahélienne avance deux hypothèses:
«Premièrement, Kadhafi, en tant que fils de bédouins se serait reconnu dans les pratiques nomades et pastorales. Ce qui est pradoxal car le guide libyen a mené une politique d'arabisation. Deuxièmement, il aurait cheché du soutien pour appliquer son projet ; la création des États-Unis saharo-sahéliens».
Depuis les débuts de son arrivée au pouvoir, Kadhafi s'est  présenté comme le défenseur et l'allié des Touareg, la Libye servant de refuge aux Touareg lors des sécheresses maliennes et nigériennes des années 70 et 80 et pendant les rébellions de 90. Un rôle de bienfaiteur remis en cause par les Touareg.
«Kadhafi ne les a  jamais soutenu, il les a juste accueilli dans son pays. Le seul rôle qu'il a eu est celui de financeur, mais encore celui-ci reste obscur. Il a donné de l'argent aux leaders nigériens des mouvements touaregs et cela a cassé la rébellion nigérienne»,explique Moussa Bilalan Ag-Ganta, le président du collectif des associations Nord-Niger.
Pour certains d'entre eux, l'arrêt des dernières rébellions touarègues demeure trouble. Elles se seraient stoppées grâce aux accords de paix mais aussi grâce à l'argent de Kadhafi qui aurait acheté les ex-rebelles nigériens à coup de pétro-dollars. Selon André Bourgeot:
«On est un peu dans l'histoire du pompier-pyromane».
Et d'ajouter:
«On peut très bien s'imaginer que Kadhafi, en apportant son soutien aux rebellions touarègues, voulait exercer une pression sur les Etats centraux».
Au Mali, selon Hama Ag Sid'Ahmed, porte-parole et chargé des relations extérieures du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), «le guide libyen a toujours été un allié, non pas pour le devenir de la communauté touarègue, mais pour entretenir un partenariat économique qui existe depuis plusieurs années entre Bamako et Tripoli».
Ces dernières années, la Libye a joué les heureux donateurs avec le Mali. Mouammar Kadhafi a réalisé de nombreux investissements notamment concernant le Centre islamique de Hamdallaye à Bamako, la grande mosquée de Ségou, l’aménagement de centaines d’hectares à l’Office du Niger pour aider le Mali à combattre la famine  et l’octroi en 1983 d’une chaîne de télévision.

Kadhafi dans la ligne de mire

Pour Abdoulahi Attayoub, l'intérêt de Kadhafi pour la cause touarègue aurait été calculée, de même que sa supposée origine touarègue.
«Il a joué la carte sentimentale pour asseoir sa légitimité en disant que du côté maternel il avait des ancêtres nigériens et maliens. Mais au final, il a juste les Touaregs à des fins personnelles».
Et la communauté touarègue se serait laissée prendre au jeu. En 2007, les sultans et les dignitaires touaregs avaient décidé de proclamer Mouammar Kadhafi, leader des sultans et «Amghar», leur grand guide. Ces titres avaient été cédés dans le but d'affirmer au monde que les Touareg prêtaient allégeance au guide Kadhafi, se soumettaient à son commandement et mettaient leur avenir entre ses mains.
Au final, aux dires des Touareg, il n'en est rien. La nouvelle de la mort de Kadhafi a plutôt rassuré.
«La chute du colonel libyen est une opportunité pour les Touareg, l'achat de conscience va prendre fin y compris certaines pressions politiques. Sa disparition n'est pas une grosse perte pour les Touareg, plutôt le contraire, excepté pour ceux qui bénéficient des largesses financières pour étouffer la misère de cette communauté», observe Hama Ag Sid'Ahmed.
Reste que certains Touareg demeurent attachés au clan Kadhafi. Pour exemple, l'appui présumé des touaregs à la fuite du fils de Kadhafi et de son chef des renseignements.
Stéphanie Plasse
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lundi 7 novembre 2011

Best Clip de l'année 2011 en musique saharienne:Abdallah Oumbadougou & Desert Rebel - Tasbikt

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Niger : le Premier ministre Brigi Rafini, en toute discrétion
touareg(89) - Mahamadou Issoufou(74) - PNDS(19) - Brigi Rafini(9)


07/11/2011 à 08h:22 Par Anne Kappès-Grangé


Le discret Brigi Rafini, le 7 avril 2011 à Niamey. © AFP

Nommé en avril à la tête du gouvernement, Brigi Rafini ne faisait pas partie des proches du président Issoufou. Touareg, peu connu du grand public, il se revendique comme technocrate civil. Rencontre.

Kaddafi, il l’avait rencontré à deux reprises. La dernière fois, se souvient Brigi Rafini, c’était en 2008, alors que le « Guide » libyen venait de se faire couronner « roi des rois d’Afrique ». De cette époque, le Premier ministre nigérien ne parle qu’à contrecœur. Il ne tient pas à s’étendre sur le malaise éprouvé alors et préfère raconter cette autre rencontre, fin 2007, à Tripoli. Rafini avait fait le voyage en tant que député-maire d’Iferouane (Nord). Kaddafi, lui, jouait les médiateurs entre le président Tandja et les rebelles touaregs nigériens. « Kaddafi, conclut Rafini, [était] un homme aux multiples visages. »

Depuis, Mahamadou Issoufou est arrivé à la tête de l’État et il a fait de Rafini son Premier ministre. C’était le 7 avril dernier. Les journaux ont eu tôt fait de présenter cet homme discret, ancien président du Conseil national de développement, comme le premier Touareg jamais nommé à la tête du gouvernement nigérien. Mais lui rappelle que Hamid Algabid l’y avait précédé sous Kountché, de 1983 à 1988. On insiste. Tout de même, sa nomination n’est-elle pas symbolique ? « Moi, un symbole ? Vraiment, je ne sais pas… » Pour quelle autre raison cet homme peu connu du grand public aurait-il été nommé à ce poste ? « Ce n’est pas à moi de répondre. »

Rafini est ainsi. Prudent, précis, méticuleux même lorsqu’il retrace sa longue carrière au sein de l’administration nigérienne. Rien pourtant ne prédestinait ce gamin d’Iferouane, « né vers 1953, un 1er janvier, si l’on en croit l’état civil », envoyé à l’école par le chef du village contre la volonté de ses parents, à occuper un jour l’une des plus hautes fonctions de l’État.

À dos de chameau

Il en a fait du chemin, mais il se souvient encore des sept jours de voyage à dos de chameau pour rejoindre le collège d’Agadez, à 350 km de là. De son tout premier stage au Commis­sariat français à l’énergie atomique, dans la région d’Arlit, de son passage à l’École nationale d’administration (ENA) de Niamey et de ces années passées à parfaire sa formation en Belgique puis en France. En 1987, il est sous-préfet de Keita quand, au beau milieu des dunes dont il est venu surveiller l’avancée, un émissaire du préfet de Tahoua (qui n’est autre que… Mamadou Tandja) l’informe que Kountché vient de le nommer secrétaire d’État à l’Intérieur. « Je n’avais pas été consulté, mais je ne pouvais pas refuser. C’était comme ça. »

Ainsi commence sa carrière en politique. Suivront d’autres ministères (« Moi-même parfois je m’y perds »), d’autres régimes autoritaires (« Kountché, Maïnassara… À chaque fois, j’ai servi mon pays, pas un individu ») et d’autres partis politiques. Le Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP) d’Ibrahim Baré Maïnassara d’abord, puis, quand le RDP décide de soutenir Mamadou Tandja, qui veut se maintenir au pouvoir, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) d’Issoufou. En 2009, il condamne publiquement le tazartché (« continuité », en haoussa). « Je savais que Tandja en était capable, mais je ne pensais pas qu’il oserait. » Depuis, il a rendu visite à l’ancien président, libéré en mai, « par respect pour son âge et son deuil [Tandja a perdu sa mère lorsqu’il était en prison, NDLR]. Il n’a pas exprimé de regret pour ce qu’il a fait, mais je pense qu’il prend tout ça avec philosophie ».

Aujourd’hui, Rafini « sert » Issoufou. Les deux hommes s’étaient côtoyés sur les bancs de l’Assemblée nationale puis dans l’opposition mais se connaissaient finalement assez peu. Brigi Rafini n’appartient pas au premier cercle, mais, comme son président, il a peu de goût pour la chose militaire. « Je suis, répète-t-il, un technocrate civil, pas un homme du maquis. D’ailleurs, je n’aime pas le maquis. »

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dimanche 6 novembre 2011

Vendredi, 04 Novembre 2011 18:14

Niger - La France donne des équipements militaires au Niger pour lutter contre Aqmi

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La France a offert des équipements militaires au Niger pour aider son armée à lutter contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui sévit en particulier dans le nord du pays, ont annoncé vendredi les médias officiels nigériens.

Le don, d'une valeur de 1,5 milliard FCFA (2,2 millions d'euros) et réceptionné jeudi par les autorités militaires nigériennes, est notamment composé de véhicules et de matériels de transmission.

"Ce matériel nous permettra de renforcer les capacités opérationnelles de nos Forces de défense en vue de faire face aux menaces multiformes (...) à la protection des sites miniers" du nord, a affirmé à la radio publique Mahamadou Karidjo, ministre nigérien de la Défense.

Paris va "renforcer" sa coopération militaire en 2012 avec le Niger, a assuré l'ambassadeur de France au Niger, Christophe Bouchard, évoquant la fourniture de véhicules et d'hélicoptères, et un appui à la formation.

Il a indiqué que l'aide fournie cette semaine fait suite à l'appel lancé en septembre à la communauté internationale par le président nigérien Mahamadou Issoufou.

Des armes sorties de Libye à la faveur du récent conflit "sont disséminées dans toute la zone sahélo-saharienne, avec le risque d'échouer entre des mains terroristes", avait déclaré M. Issoufou devant l'Assemblée générale de l'ONU, réclamant un soutien international sur les plans sécuritaire et économique.

Quatre Français enlevés par Aqmi le 16 septembre 2010 à Arlit (nord), site d'extraction d'uranium, sont toujours retenus en otages.

© Agence France-Presse

Nyama Festival Delft 2011 "Bombino" from Niger

Bombino Concert In Barby TLV - Boghassa with Ravid Kahalani

Bonne fête,Tamoudam S'Alher Ténéché,Mabrouk ghuid koum,Barka d'Assala à tous et à toutes speciales dédicaces de la musique saharienne!!

Tamikrest - Fassous Tarahnet (live)

Abdallah Oumbadougou & Desert Rebel - Tasbikt

Ghaï Imidraï Imazighen ⵣ Niger ⵣ ملايين الصحراء امازيغ النيجر

Bombino Concert, Agadez

Pearl St Jam.mov

Tunisie : mystère autour de l'émergence d'un nouveau mouvement de femmes
constitution(454) - assemblée constituante(108) - parité(29) - droits des femmes(12)

05/11/2011 à 15h:27 Par Camille Dubruelh
Les succès initiaux du mouvement de femmes du 2 novembre laissent les observateurs perplexes. © Reuters
La naissance d'un nouveau mouvement de femmes réclamant l'inscription de leurs droits dans la Constitution a surpris les Tunisiens et suscité des suspicions de manipulation par d'anciens membres du RCD de Ben Ali. Les associations féministes traditionnelles préfèrent ne pas juger ces nouvelles arrivantes, dans l'espoir d'exercer une plus forte pression sur la Constituante.
Elles étaient presque un demi-millier à s’être donné rendez-vous, mercredi 2 novembre, place de la Kasbah à Tunis. Une semaine après les élections de l’Assemblée constituante remportées par le parti islamiste Ennahdha, l'objectif était de lutter contre « les surenchères politiques sur les acquis de la femme », indiquaient leurs pancartes et, surtout, d'« inscrire le code du statut personnel et les droits de la femme dans la Constitution », explique à jeuneafrique.com Leila Chettaoui, propulsée chef de file du mouvement.
Selon les propos de plusieurs manifestantes aux médias tunisiens, la manifestation du 2 novembre était spontanée. Elle fut le fruit d'une « initiative citoyenne et non partisane, qui a vu le jour grâce au bouche-à-oreille, à des messages SMS ou à Facebook ». Encore méconnue, Leila Chettaoui, « coach » de profession, s’est lancée dans le combat après « un simple rêve », dit-elle. « Je me suis levé un matin, il y a trois semaines de cela , en me disant que nous vivions un moment historique et que nous devions tout faire pour éviter que les droits de la femme ne soient bafoués ». Elle appelle alors quelques amies et, de fil en aiguille, le mouvement prend forme.
"Amies d'amies"
À Tunis, dans les milieux associatifs de défense des droits des femmes, on se pose beaucoup de questions sur l’identité de ces femmes, sorties de nulle part en un temps record. « J’ai reçu un flot de message provenant « d’amies d’amies » via Facebook, appelant à manifester devant la Kasbah et priant d’amener 10 personnes », raconte Faiza Skandrani, la présidente de l’association tunisienne Égalité et parité, qui déplore n’avoir pu « identifier le chef de ce groupe. (...) Nous sommes favorables à tout ce qui peut porter le droit des femmes en Tunisie, mais nous voulons une concertation et non l’anonymat », demande-t-elle.
Leila Chettaoui répond qu’elle ne s’attendait pas à voir autant de femmes à la manifestation. Elle dit ne pas connaître l’expéditeur des messages Facebook et des SMS qui les ont aidées à faire irruption sur le devant de la scène féministe. La preuve, selon elle : le groupe n’a même pas eu le temps de penser à un nom. « On nous appelle déjà les "femmes spontanées" », s’amuse-t-elle.

Selon Chettaoui, les femmes du mouvement ne revendiquent aucune autre appartenance, ni associative ni politique. « Nous sommes des mères, des femmes ordinaires », dit-elle, même si plusieurs témoignages les décrivent comme issues d’un milieu social plutôt élevé, selon leur apparence vestimentaire. Ce que confirme Leila Chettaoui. « Nous n’habitons pas des quartiers populaires ». On compterait même parmi elles plusieurs « chefs d’entreprises », assure Faiza Skandrani.
Succès surprenant
Reste qu'en deux jours, les femmes du mouvement ont pu rencontrer plusieurs dirigeants politiques, dont le Premier ministre Béji Caïd Essebsi qui leur a promis que « la ligne rouge » des droits de la femme ne sera pas franchie. Un succès surprenant, là où d’autres associations avaient échoué. Une petite dizaine d’entre elles ont également pu discuter avec Mustapha Ben Jaafar, le leader du parti Ettakattol ou encore Mohamed Abbou, un responsable du Congrès pour la république (CPR) de Moncef Marzouki. Leur revendication principale : offrir des garanties constitutionnelles quant au respect du droit des femmes. Leur prochain objectif : convaincre les dirigeants d’Ennahdha, qui ont accepté l’idée d’une rencontre.
Mais ces rencontres au plus haut niveau politique suscitent de la jalousie, de l'animosité machiste et alimentent de nombreuses rumeurs de manipulation par des membres de l’ex-RCD de Zine el-Abidine Ben Ali. Sans réfuter ces allégations, Faiza Skandrani préfère quant à elle éluder la question. Et refuse d’émettre un jugement, n’entendant pas mettre à l’écart ce nouveau mouvement de femmes.
Multiplication des agressions
« Peu importe leur idéologie si elles n’ont pas participé au système de corruption de l'ancien régime. Nous devons faire bloc pour conserver les droits des femmes, mais aussi pour les promouvoir », dit-elle. Et d’ajouter : « le 2 novembre, elles ont marqué un point car les médias ont parlé de leur action. Même si elles étaient manipulées, elles œuvrent tout de même à la lutte pour l’égalité et la parité ».
« La seule théorie du complot, c’est celle contre les droits des femmes », poursuit Faiza Skandrani, qui évoque les agressions qui se multiplient, comme celles de deux professeurs non voilées à la faculté des lettres et des sciences de Tunis. La militante appelle d’ailleurs ce nouveau groupe de femmes à se joindre à la grande manifestation prévue lors de la première réunion de l’Assemblée constituante, vraisemblablement le 9 novembre, un « stand up » qui regroupera quelque 17 associations en faveur des droits des femmes. « Nous sommes ouvertes à toutes les propositions des associations », répond Leila Chettaoui, ajoutant que toutes parlent « le même langage» et sont « unies pour la même cause ». Affaire à suivre...


Lilia Labidi : "Les femmes tunisiennes ne doivent pas rater le coche"
2011-10-19 18:09:31


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Marée humaine sur le Mont Arafat, moment fort du pèlerinage de La Mecque

SOCIETE | samedi 5 novembre 2011 à 7h30
RTBF
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      Des pélerins musulmans se réunissent pour prier au Mont Arafat, près de La Mecque, le 5 novembre 2011.
      Des pélerins musulmans se réunissent pour prier au Mont Arafat, près de La Mecque, le 5 novembre 2011.
      Plus de deux millions de musulmans venus du monde entier étaient rassemblés samedi sur le Mont Arafat, moment fort du pèlerinage annuel de La Mecque qui se déroulait sans incident.
      Au coucher du soleil, les fidèles ont afflué vers la vallée de Mouzdalifa, à quelques kilomètres de là, pour y passer la nuit.
      Selon la tradition, ils y ramassent des cailloux en prévision du rituel de lapidation de Satan dans la vallée de Mina, près de La Mecque, au premier jour de l'Aïd al-Adha, la fête du sacrifice célébrée à partir de dimanche.
      Les pèlerins, vêtus de blanc, ont participé en milieu de journée sur le Mont Arafat à une prière collective, dirigée par le grand mufti d'Arabie saoudite, cheikh Abdel Aziz Al-Cheikh, à la mosquée Namera, bâtie sur le site où le prophète Mahomet avait prononcé son dernier sermon il y a plus de 14 siècles.
      "L'islam est la solution aux problèmes" des musulmans, a-t-il lancé, avertissant les fidèles qu'"une invasion médiatique et culturelle cherche à affaiblir leur foi".
      Il a exhorté les musulmans à "régler leurs problèmes sans ingérence de la part de leurs ennemis", les mettant en garde contre "ceux qui veulent provoquer l'animosité entre (les peuples) et leurs dirigeants", en allusion aux révoltes arabes qui ont renversé les dirigeants de Tunisie, d'Egypte et de Libye.
      Formant une véritable marée humaine dans l'enceinte de la mosquée de Namera, la place qui l'entoure et ses environs, la foule a suivi dans le calme le prêche de l'imam. Emus, certains étaient en larmes.
      Le déroulement du hajj "se poursuit normalement. Tout se passe bien", a dit le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Mansour al-Turki. Jusqu'à 100.000 agents des forces de sécurité et de la défense civile ont été mobilisés cette année à Mina et La Mecque, qui abritent les premiers lieux saints de l'islam.
      En outre, le pèlerinage s'est mis à l'heure de l'internet, les autorités optant pour des supports électroniques afin de mieux encadrer la foule. Le ministère des Affaires religieuses envoie ainsi chaque jour 3,25 millions de SMS aux pèlerins pour les informer des rites et "les prévenir de ce qui est nuisible".
      Les fidèles avaient afflué dès le lever du jour vers le Mont Arafat, également appelé "Jebal Al-Rahma" (Mont de la Miséricorde).
      "O Dieu me voilà répondant à Ton appel", répétaient en choeur les pèlerins qui, en bus ou à pied, avaient parcouru lentement, par un temps clément, la dizaine de kilomètres séparant le Mont Arafat de la vallée de Mina où le pèlerinage a commencé vendredi par une journée de prière et de recueillement.
      Selon le gouverneur de La Mecque, le prince Khaled Al-Fayçal, plus de 1,83 million de pèlerins sont arrivés de l'étranger, un chiffre en hausse de 1,5% par rapport à 2010. S'y ajoutent quelque 150.000 Saoudiens et 63.000 résidents étrangers du royaume, selon des estimations citées par le général Turki.
      "Je veux me purifier et prier Dieu de me pardonner toutes mes erreurs", dit Nour Laïla, une Indonésienne de 36 ans, qui effectue son premier hajj.
      Pendant toute la journée de samedi, les pèlerins ont prié et imploré le pardon de Dieu sur le Mont Arafat, symbole de l'attente du jour du Jugement dernier.
      Dimanche, après le premier rituel de la lapidation des stèles symbolisant Satan à Mina, ils sont appelés à immoler une bête, généralement un mouton, en souvenir du sacrifice que faillit accomplir Abraham en voulant tuer son fils sur ordre de Dieu. Ce rituel marque le début de la grande fête d'Al-Adha.

      AFP