mardi 25 juillet 2017

Tamoudre.org

Un accord trouvé pour des élections « au printemps » en Libye

Le Monde.fr avec AFP | 25.07.2017 à 20h34
Les deux protagonistes rivaux de la crise libyenne se sont rencontrés près de Paris et ont, pour la première fois, adopté une déclaration commune de sortie de crise et appelé à un cessez-le-feu.
Un accord a été […]

Paris veut enclencher une « dynamique » pour la paix en Libye

La Croix-François d’Alançon, le 25/07/2017 à 9h00
Emmanuel Macron réunit, mardi 25 juillet, à 15 heures, au château de La Celle-Saint-Cloud, les deux principaux protagonistes de la crise libyenne, le chef du gouvernement d’union nationale (GNA) Fayez al-Sarraj, et l’homme fort de l’est du pays, le maréchal Khalifa Haftar.
[…]

Dialogue interlibyen. Critiques et scepticisme à l’égard de l’initiative de Macron

Courrier International -Publié le 25/07/2017 – 15:19
À l’initiative du président Emmanuel Macron, une rencontre est prévue ce 25 juillet, près de Paris, entre le Premier ministre libyen Faiez Sarraj, soutenu par les Nations unies, et son rival le maréchal Khalifa Hafter, l’homme fort de l’Est libyen. Quelles sont […]

Après le Sahel, Macron met la main dans le bourbier libyen

African Manager – 25/07/2017 13:26
Le président français, Emmanuel Macron, est décidément très actif sur le contient africain. Après avoir parrainé la force conjointe anti-djihadiste des pays du Sahel, le voilà qui met la main dans le bourbier libyen. Macron a réuni à Paris […]

Cinq personnes tuées dans des attaques par des djihadistes présumés dans le nord du Burkina Faso

Le Monde.fr avec AFP Le 25.07.2017 à 18h32
Le nord du pays, frontalier du Mali et du Niger, est le théâtre d’attaques régulières depuis le premier trimestre 2015.
Cinq personnes ont été tuées lors d’une « série d’attaques » menées par des djihadistes présumés dans la nuit de lundi […]

Au Mali, le djihadiste Amadou Koufa pose trois conditions pour négocier avec le pouvoir

Le fondateur du Front de libération du Macina demande notamment le départ de la force française « Barkhane » et de la mission de l’ONU.
Fin mai, deux émissaires […]

« Iyad ag Ghali veut changer de dimension »

Le Point Afrique-Publié le 25/07/2017 à 16:34 |Propos recueillis par Barbara Marie Nilor
Comment le Touareg malien se renforce-t-il au-delà du Nord-Mali pour contrer la montée en puissance dans la région de l’État islamique ? Explication.
Depuis le 2 mars dernier, un nouveau groupe djihadiste sévit dans […]

Gao : Quand le chômage pousse les jeunes de Forgho Songhaï au banditisme

Soundcloud.com
Les populations de ce village, situé à 25km de Gao, dans la commune de Soni Aliber, sont confrontées à un sérieux problème d’insécurité, de banditisme et d’enrôlement des jeunes par les groupes armés. Beaucoup de membres du groupe armé CMFPR 1 par exemple, sont de ce village. Selon les […]

L’emploi, arme de guerre contre Boko Haram au Niger ?

Obi Anyadike-Rédacteur pour l’Afrique-DIFFA, 17 juillet 2017
Démobiliser les anciens combattants dans le cadre d’un accord de paix n’est jamais facile, même dans les meilleures circonstances. Pourtant, du Kenya à la Somalie, des tentatives de réintégration sont de plus en plus souvent menées en plein conflit, ce qui complique […]

Niger: le 5ème contingent de la MINUSMA bientôt déployé dans le nord du Mali

Maghrebemergent.com- 25 juillet 2017 13:12
Un contingent de 850 soldats nigériens s’apprête à quitter le Niger dans les prochains jours pour le nord du Mali, dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), apprend-on à Niamey de source officielle. […]

Le Mali confirme la capture de jihadistes par la force française Barkhane


FRANCE 24- 24/07/2017
Des complices des jihadistes du Front de libération du Macina ont été arrêtés par l’armée malienne et les militaires de la force française Barkhane dans le nord du Mali, a-t-on appris dimanche de sources sécuritaires maliennes.
© Christophe Petit Tesson, AFP | Un soldat […]

En immersion avec la force Barkhane au Mali

TV5MONDE©Florence Lozach, Julien Muntzer et Séverine André / Mise à jour 24.07.2017 à 16:22
Au Mali, au sud de Gao, nos journalistes ont suivi pendant une semaine une opération menée conjointement par les Forces armées Maliennes (FAMa) et la force Barkhane. Avant de partir sur le terrain, soldats maliens […]

La démission de IBK et la destitution de l’assemblée Nationale : seules alternatives pour sauver le Mali du KO

Dr Etienne Fakaba SISSOKO,Directeur du Centre de Recherche d’Analyses Politique, Economique et Sociale du Mali-24 juillet 2017
Photo archive
Après deux gigantesques marches et un grand meeting, le message de la plateforme ANTE ABANA semble toujours pas avoir été entendu par les autorités.
Il est donc urgent pour la […]

La partition du Mali, selon Me Ceccaldi, l’avocat français

Le Challenger –24 Juil 2017
« Je vous dis simplement que je ne suis pas pour la partition. Je suis tout à fait hostile à la partition. Je trouve absolument scandaleux d’avoir mis à la charge de l’Etat malien les obligations qui lui ont été imposées par […]

Magouille au sommet de l’Etat malien : De nouvelles révélations autour du scandale de l’équipement de l’armée

L’Aube-24 juillet 2017
Le journal français Le Point vient de publier un article sur l’interpellation à Paris de Soumeylou Boubeye Maïga, en octobre 2014, dans le cadre des enquêtes sur un réseau français particulièrement actif au Mali et en Afrique. Les enquêteurs français s’intéressaient particulièrement à Franchitti, patron […]

Radicalisation et extrémisme violent au Sahel : les acteurs de la lutte réfléchissent à une meilleure stratégie de lutte

News.aouaga.com/-Publié le mardi 25 juillet 2017 | La capitale burkinabè abrite le quatrième Colloque régional sur la radicalisation et l’extrémisme violent au Sahel le lundi 24 et le mardi 25 juillet 2017. Cette rencontre initiée par la Mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) avec […]

Réunion tripartite Mauritanie-Mali-HCR: retour des réfugiés et des déplacés au Nord

Seydou Karamoko KONE- Le Flambeau –25 juillet
A la date du 30 juin passé, il y a eu l’enregistrement du retour volontaire et spontané d’environ 60 094 personnes rapatriées ; le renforcement en ressources humaines de 28 points d’enregistrement dans 20 Communes à forte concentration de personnes rapatriées ; […]

Rapatriement des réfugiés maliens basés en Mauritanie: Le gouvernement et ses partenaires travaillent d’arrache-pied

Inter de Bamako-24 juillet 2017
Sous la présidence du secrétaire général du Ministère de la Solidarité et de l’Action Humanitaire M. Samba Alhamdou Baby, la 3ème réunion de la commission tripartite Mali, Mauritanie, UNHCR, s’est tenue, le vendredi 21 juillet 2017, au Grand Hôtel Azalaï. Avec, au menu, des […]

Kidal, l’enjeu d’un cessez-le-feu à plusieurs inconnus

Olivier Dubois-24.07.2017 à 19h00
Depuis le 11 juillet dernier, Il n’y a plus d’affrontement armés entre la Plateforme et la CMA à Kidal. La coordination contrôle la capitale de l’Adrar des Ifoghass ainsi qu’Anéfis où est rassemblé une grande partie de ses troupes. Si les fusils se sont […]

Décalage du retour de l’administration à Kidal : La CMA et la Plateforme mises en cause

L’Observatoire–24 Juil 2017
Attendu le 20 juillet dernier, le retour de l’Administration à Kidal s’est, une fois de plus, heurté aux patatras des affrontements opposant la CMA à la Plateforme à Anéfis. Le Ministre de la Défense et des Anciens combattants, non moins Coordonnateur du Secteur Souveraineté au […]

Le vivre ensemble, la hantise des terroristes

Pr Mamadou Maïga
Problèmes de gouvernance locale, répartition des ressources, tensions foncières : pas un sujet de mécontentement ou un différend qui ne débouche désormais sur la constitution d’un mouvement communautaire ou, pire, sur des affrontements inter-ethniques et des atteintes graves aux droits de l’homme. Derrière toutes […]

Echec du retour de l’administration à Kidal : L’Etat du Mali appelle l’ONU à des sanctions

Alpha Mahamane Cissé- L’indicateur du Renouveau-24 juillet 2017
Pour entrave à la bonne marche du processus de paix notamment le retour manqué de l’administration le 20 juillet en raison des affrontements entre la CMA et la Plateforme, le gouvernement attend des sanctions de la part du conseil de […]

Au Mali, une importante tribu Touareg vole au secours du président IBK

Niarela
Le chef de l’influente tribu touareg des Kel Ansar a déclaré lors d’une conférence de presse dimanche 23 juillet à Bamako son soutien au projet de réforme constitutionnel proposé par le président Ibrahim Boubacar Keïta au Mali.
C’est par une déclaration lumineuse à l’hôtel Salam […]

Tombouctou : Des hommes armés claquent la porte de la CMFPR I et adhèrent massivement au GATIA

kibaru- dimanche 23 juillet 2017 | La demande d’adhésion a été rédigée depuis le 14 juillet dernier, mais elle n’a été rendue publique que récemment. En effet, l’officier Daouda Hama Zouna, commandant de zone du Front de Libération du Nord-Mali (FLM) et ses compagnons démissionnent de la Coordination des […]

L’armée dénonce une violation du cessez-le-feu

BBC Photo d’illustration
Selon l’armée malienne, des combattants de l’ex-rébellion de la CMA ont tiré sur un de ses véhicules dans le centre du pays.”Les assaillants ont ensuite tenté de jalonner le convoi et l’entraîner dans un guet-apens”, a indiqué un communiqué de l’armée.”La riposte a fait fuir les assaillants […]

« Le changement climatique constitue une menace pour la sécurité internationale »

EMPREINTE TERRE-Publié le 24 juillet 2017
C’est un argument qui pourrait réussir à convaincre les derniers climatosceptiques. C’est en tout cas celui qu’a utilisé Emmanuel Macron pour tenter de convaincre Donald Trump de revenir dans l’Accord de Paris. Franchir le seuil des 2°C de réchauffement climatique soulèverait d’importantes […]

La série noire des attaques contre les Famas continue: Après Ménaka, nouvelle attaque meurtrière contre les militaires maliens entre Nampala et Léré

Le Républicain-Publié le lundi 24 juillet 2017 | © AFP par PHILIPPE DESMAZES Patrouille de l`armée malienne et française entre Goundam et Tombouctou
Le samedi 22 juillet 2017, un convoi de l’armée malienne est tombé dans une embuscade entre Nampala et Léré dans la région de Tombouctou. L’attaque, selon […]

« Ce texte contre l’enrichissement illicite est une imposition des bailleurs internationaux »

Fatoumata Maguiraga-Journal du Mali-Publié le 24.07.2017 à 08h21
Promulguée en mai dernier, la loi sur l’enrichissement illicite fait bondir les fonctionnaires. Alors que sa mise en œuvre doit commencer, le syndicat national des travailleurs des administrations d’Etat (SYNTAD) par la voix de son secrétaire général, Yacouba Katilé non […]

samedi 8 juillet 2017

Concerto del Primo Maggio 2017 – Bombino

vendredi 7 juillet 2017

Une culture en agonie : cas des Kel-tamasheq de la région de Kidal

Rousmane Ag Assilaken
Les Kel-tamasheq de Kidal appelés aussi Kel-Adagh sont un groupe important de la confédération touarègue. Ils vivent depuis des siècles dans l’Adagh. Cette zone occupe une position centrale dans le Sahara, ce qui en fait une plaque tournante dans les échanges commerciaux entre le nord et le sud du Sahara.
Les Kel Adagh doivent leur survie à leur formidable capacité de résilience face à l’adversité : soif, soleil, vent, froid, sécheresses, invasions, colonisation…etc.
Le pastoralisme constituait leur activité économique principale. Ils se nourrissaient des produits de l’élevage qui assurait l’essentiel de leur subsistance (lait, viande, beurre, fromage, peau, laine), et de graminées qui poussaient et qui poussent toujours à l’état sauvageconnues en langue locale sous les vocables de : allon, afazo , tachit, tamassalt. Ces graminées ne sont plus récoltées ni consommées car supplantées par la semoule, la farine, le riz, les pâtes alimentaires d’importation, souvent de contrebande et qui sollicitent moins d’efforts.Avec leurs voisins les Kel Adagh avaient développé des relations d’échange de type gagnant- gagnant. Du Tawat (sud algérien) ils ramenaient des dattes, du sucre, du thé, du tabac, du blé. De Gao (Mali) et Tawa (Niger) ils importaient du mil, de l’indigo et d’autres produits échangés contre des animaux sur pieds (chameaux, vaches, ânes).
Les Kel-Adagh étaient une société fortement hiérarchisée avec des nobles, des vassaux, des forgerons et des esclaves. Cet ordre social traditionnel ancien est depuis un certain temps profondément affecté par l’avènement de la démocratie et autres antagonismes internes. La volonté des couches sociales de la base pyramidale à s’émanciper est clairement affichée, ceci explique en partie les actuelles contradictions inter-communautaires qui dégénérèrent souvent en conflits tribaux meurtriers. La question du leadership politique est, elle aussi, vivace dans l’actuelle société.
Il faut rappeler que les Kel-Adagh ont vécu des siècles dans la « stabilité culturelle » et la sauvegarde de leur identité. Ils étaient fiers de ce qu’ils étaient, de ce qu’ils faisaient et de leurs rapports avec les autres communautés. Traditionnellement, ils menaient une vie fondée sur des valeurs morales et sociétales fondamentales, solidement enracinées dans la culture, à savoir :
Achaq (pudeur, retenue, respect de soi et des convenances sociales, bonne conduite à laquelle toute personne aspire pour occuper une place idéale au sein du groupe social), Sarho, Tassaja, Erkawal, Tihiridia, Taboubacha,Temett, Tamsadhalt, l’attachement à la famille entre autres.
De toutes ces valeurs, l’Achaq reste la valeur culturelle de base. Une fois perdue ou transgressée, c’est tout l’édifice social à travers son éthique qui s’écroule. Son respect s’imposait par conséquent à tous, afin de maintenir le référentiel culturel et les normes indispensables à la cohésion sociale et au « vivre ensemble ».
Aujourd’hui, force est de constater que les Kel-Adagh sont à la croisée des chemins, ils sont affaiblis, appauvris par plusieurs années de sécheresses, d’exode, d’interminables rébellions et conflits tribaux ; sans oublier la lourde épée de Damoclès que fait planer actuellement le terrorisme-islamiste . Il y a donc « de quoi perdre le nord », diront certains.
Dans leurs mouvements, suite aux catastrophes climatiques et conflits armés, les Kel- Adagh ont côtoyé d’autres civilisations, subi d’importantes influences et de brassages culturels mal consommés – brassages avec les communautés de contact. Ces frottements interculturels ne sont pas mauvais en soi, au contraire, ils peuvent même être source d’enrichissement, à condition d’y maintenir l’essentiel de son être. Aussi, ne perdons pas de vue que l’humanité avance inexorablement sur ses ruines et que l’évolution des sociétés humaines est une dynamique bâtie sur « le donner et le recevoir », et tous les peuples qui s’y adonnent, qui gardent jalousement, mais non hermétiquement leur spécificité identitaire, vivent en général au-delà de leur espérance de vie.
Malheureusement dans leurs rencontres avec les Autres, de nombreux jeunes Kel-Adagh (Ichoumar, qui vient de chômeurs, c’est à dire les 
jeunes partis en exode dans les pays arabes pendant les années de sécheresse à la recherche d’un mieux être. Ils ont tout quitté chez eux, sans préparation, pour affronter un monde extérieur impitoyable qui les a happés et dépersonnalisés. Ils reviennent en parfait décalage et incompréhension avec leur milieu et la culture de leurs parents. Ils sont aujourd’hui méconnaissables, avec des visages multiples.
En effet, tout a tendance à devenir hybride  (vêtements, langage, musique, réflexes…). Cette atmosphère a conduit 
le célèbre groupe d’artistes Tinariwen dans son combat de défense et de valorisation de la culture à interpeller ces jeunes acculturés pour leur lancer avec ironie « war-taqqelam ikoufar wala araban », ce qui signifie en substance, vous ne devenez ni ikoufar ni arabes et vous n’êtes pas vous-mêmes, en somme vous êtes des sans identités. Quel douloureux écartèlement entre plusieurs mondes! Les jeunes d’aujourd’hui (hommes, femmes) ont perdu beaucoup de choses. En effet, ils ne veulent plus vivre la vie de leur milieu. Ils ne savent plus manier le sabre, ils ne savent plus faire du tindé , ils ne savent plus danser iswat, jouer imzad et karay, s’asseoir pour l’ahal, souffler dans une flûte, monter à chameau, écrire le tifinagh, attacher un turban, traire une chamelle… bref tout ce qui constitue le fondement vital de leur culture. Ils portent leur turban à l’afghane, leur pantalon à la mauritanienne, leur tunique à la saoudienne au détriment de leurs vêtements traditionnels toujours beaux et majestueux. Pour tous ceux qui pourraient voir en ces idées, des idées nostalgiques et conservatrices ou ceux qui inviteraient la jeunesse à « avancer vers l’avenir à reculons », nous disons qu’il n’ y a là qu’un cri de cœur adressé à une jeunesse qui s’est oubliée et noyée, afin qu’elle se ressaisisse pour faire attention à la perte de son identité, et enfin bien comprendre « qu’un peuple qui perd sa culture est un peuple qui perd son âme » pour paraphraser  l’autre.
Malgré les grands bouleversements qu’ont connus les Kel-tamasheq en général, il est réjouissant de constater que contrairement aux Kel-Adagh – pas tous évidemment- les autres touaregs Kel-Ahaggar, Kel-Ajjer, Kel-Air, Ioullimiden ont relativement conservé beaucoup d’éléments de leur identité culturelle. Un exemple parmi tant d’autres, le port correct du turban (visible chez les Kel-Arabanda, les Inhadan). Ceci pourrait paraître un fait banal pour celui qui ne connait pas suffisamment l’importance du vestimentaire chez les Kel tamasheq. Le turban est en fait un symbole fort de préservation de l’Achaq. En milieu Kel-tamasheq, arracher à un homme son turban est une véritable offense. Se débarrasser de son propre chef de son turban, c’est se débarrasser de sa dignité, de sa respectabilité, de son Achaq.
Par ailleurs, si nous ouvrons une petite fenêtre sur la situation actuelle dans la région de Kidal, au regard de ce qui s’y passe, on est meurtri, abasourdi, écœuré voire horrifié. En effet, les actes commis dans le conflit tribal Imrads/Idnanes illustrent à suffisance la dégénérescence culturelle évoquée précédemment. Toutes les limites du compréhensible, du rationnel sont largement franchies par des hommes en passe de devenir des anthropophages et qui reviennent à l’âge primitif.
Dans leur absurde bras de fer fratricide, tous les excès ont été commis et dans l’engrenage macabre, il n’y a plus de repères, de censure sociale, de considération pour l’Aménokal, les aînés, les notabilités, les marabouts, les chefs de fraction, les femmes, les enfants, le bétail. De nombreux hommes et femmes, passionnés et enivrés par leur animosité se sont livrés à des joutes poétiques vulgaires et immorales jamais entendues dans la société Kel-tamasheq. Tous les interdits sont ainsi bafoués.
Egalement, le « fétichisme des armes » l’a totalement emporté sur toutes les valeurs sociales. L’homicide, le meurtre ne font plus ni sourcier ni frissonner. D’ailleurs, cela est bien normal pour qui sait que la frange la plus nombreuse de la jeunesse Kel- tamasheqs, revenue d’exil en Libye n’a été préparée, moulée, « dressée » que pour le maniement des armes. Dans son subconscient, cette jeunesse estime que seul le détenteur d’arme de guerre peut s’attirer facilement respect et estime dans son milieu social. C’est pourquoi, cette jeunesse formatée, endoctrinée et manipulée fait souffler le chaud et le froid sur les populations dont les plus faibles sont devenues sa cible privilégiée. C’est ainsi que des hommes ont marqué des êtres humains au fer rouge comme le faisaient les criminels esclavagistes pendant la traite négrière. Des femmes et des vieillards ont fait l’objet de châtiments corporels et même de mutilations.
Quelle cruauté! Quelle barbarie ! Quelle déshumanisation ! Au juste, l’humanité n’est elle pas entrain de déserter cette région où il ne manque plus, dira t- on, qu’à rôtir son semblable et le déguster voluptueusement? A vrai dire, comme la faune jadis abondante a été systématiquement braconnée – plus un mouflon, plus une gazelle adax, plus une autruche… dans l’Adhag, il n’est pas surprenant qu’on en vienne maintenant à la chasse à l’homme pour l’exterminer. ?
Au 21è siècle, qui peut vraiment imaginer cette monstrueuse mutation? Et comment donc ne pas s’alarmer, s’interroger et interpeller face à cette mort progressive d’une culture hier riche et forte et qui attirait plus d’un visiteur ? A quand enfin le sursaut de conscience et de sagesse pour sortir les communautés frères de cette belle région de la jungle pour les remettre sur le chemin de la vie humaine – je dis bien humaine- basée sur la stabilité sociale et le « vivre ensemble » ?
Dans ce conflit tribal évoqué plus haut, les belligérants devront se rappeler que dans une guerre civile « le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître » et qu’il n’y aura jamais ni vainqueur ni vaincu dans l’entretien du cycle pernicieux de la vendetta pour la simple raison que l’ennemi d’hier ne sera obligatoirement que le voisin de demain. Conscient de cela, pourquoi donc ne pas déposer les kalachnikovs pendant qu’il reste encore des hommes et vivre dans la quiétude ?
Plusieurs personnes pensent que toute cette dérive sociale inouïe trouve son explication dans l’écroulement de l’économie à cause des sécheresses cycliques, le déracinement provoqué par l’exil, le relâchement de l’éducation dans la famille, le sentiment de révolte contre la répression des Etats, le chômage, la drogue, l’analphabétisme, le désespoir et le manque de perspectives d’avenir pour une jeunesse qui s’estime laissée pour compte …Mais en tout état de cause et quelles que soient les difficultés vécues, cela ne doit nullement justifier les crimes absolument abominables survenus cette année dans la région de Kidal et qui l’ont transformée en un repoussoir humain sans précédent.
Pour sauver cette jeunesse et sauver la culture des Kel Adagh, nous estimons que la solution se trouve dans la réorientation(professionnelle, psychologique, la prise de conscience des réalités locales…) de la jeunesse ; la récupération et la destruction des armes par tous ceux qui en ont la force et le pouvoir.
Rousmane Ag Assilaken – Ong azhar Kidal
Tél : 70 34 62 12
E-mail : ongazhar2008@gmail.com
Juin 2017