lundi 3 février 2014

Corruption, dictature et sécurité internationale

Pierre CONESADiploweb.com/
Spécialiste des questions stratégiques internationales. Pierre Conesa est un praticien des relations internationales et stratégiques qu’il a pratiqué pendant une vingtaine d’années au ministère de la Défense dans différents services (autres qu’administratifs). Auteur de La fabrication de l’ennemi : ou comment tuer avec sa conscience pour soi, éd. R. Laffont, 2011.
La corruption dictatoriale devrait être traitée comme une question de sécurité internationale et non comme une question économique ou simplement éthique, propose P. Conesa. Les pays le plus exposés à la corruption sont ceux qui sont le plus proche de l’écroulement : Afghanistan, Pakistan… Or la sécurité de demain n’est plus la tenue de l’ensemble de la planète par des régimes autoritaires alliés, mais plutôt l’apparition de « zones sans Etat » où s’installent foyers terroristes, crime organisé, trafics d’êtres humains et trafic de drogues. Le sujet devrait donc entrer dans l’agenda de l’OTAN ou de l’Europe de la défense.
Dans le cadre de ses synergies géopolitiques, le Diploweb.com est heureux de vous présenter cet inédit de P. Conesa en amont de sa participation au colloque OGC &Sherpa, « Peut-on récupérer l’argent des dictateurs ? », le vendredi 31 janvier 2014 à Paris.
QUI n’a pas été frappé par la profonde décomposition de l’Etat zaïrois après les 32 ans de dictature de Mobutu dont la fortune (5 milliards $) équivalait à peu près au PIB de son pays lors de son décès ? Que reste-t-il de l’Etat irakien après les 23 ans de dictature de Saddam Hussein, dont la fortune était estimée à 40 milliards $ ? Que dire de la Libye après 41 ans de Kadhafi ? Il ne reste pratiquement rien. On pourrait dresser le même constat avec des cas plus récents comme le Mali qui occupe la 116e place sur 178 pays classés, dans le classement 2010 de Transparency International, en recul de 5 places. Les Touareg n’ont jamais reçu les aides internationales versées lors des grandes sécheresses des années 1995, on comprend mieux la permanence de leur révolte. La RCA saignée pendant 12 ans par l’Empereur Bokassa puis ses successeurs, est aujourd’hui 144e. Les deux Etats pillés sont dans une profonde décomposition qu’on ne peut espérer restaurer par une simple intervention militaire.
Le lien entre corruption publique et instabilité politique est un constat peu discutable.La corruption n’est pas qu’une simple question éthique, ni économique, c’est unequestion de sécurité. Les dictateurs sont soutenus par des puissances tutélaires parce qu’ils assurent la stabilité et la sécurité (des investissements), mais leur chute crée une onde de choc profonde qui va au-delà du simple changement de pouvoir. C’est un calcul stratégique à courte vue qui fait naitre des Etats faillis en divers endroits de la planète.
Corruption, dictature et sécurité internationalePierre Conesa. Droits réservés

1. Le pillage dictatorial : un phénomène économique de dimension mondiale

Les dictateurs par la durée de leur maintien au pouvoir et grâce aux méthodes mises en place pour accaparer les ressources en y associant famille, proches, hommes de paille nationaux ou étrangers et surtout les forces de sécurité qui assurent leur maintien au pouvoir, ont systématisé le pillage de leur pays et ainsi déconsidéré tout prélèvement et usage de l’argent public. La corruption dictatoriale est la traduction politique de la mondialisation qui enrichit les plus riches et appauvrit les plus pauvres.
Un dictateur est une forme politique moderne qui sépare fictivement, l’Etat et le régime, le budget public et l’argent privé. Avant cette « modernité », tyran, monarque ou chef de guerre accaparait sans plus de distinction le butin, les biens, les terres, comme le fit Napoléon par exemple dans le temps ou les Emirs des pays du Golfe aujourd’hui… La notion d’argent public n’existe pas, c’est ce qui les différencie des dictateurs. La corruption n’est pas le propre des dictatures. Le pillage « démocratique » atteint aussi de beaux sommets. Madame Ioulia Timochenko, égérie de la démocratisation de l’Ukraine, était classée 3e femme la plus puissante (riche) du monde par le magazine Forbes en 2005 après 10 ans seulement de direction dans les pétroles. La fortune des oligarques russes n’est pas mal non plus. M. Khodorkovski détenait 37 milliards $ à 32 ans. Mais la prison est parfois la sanction !
La question de la restitution de l’argent volé par les chefs d’état a longtemps été taboue.
Un dictateur moderne est un élément d’une géopolitique mondiale. Il tient la solidité et la stabilité de son régime d’un ou plusieurs pays protecteurs. La Guerre froide avait installé la distinction connue entre les dictateurs, « défenseurs du Monde Libre », et les dictateurs « Progressistes », en d’autres termes proches du monde communiste. Les premiers jouissaient de tous les avantages des mécanismes de marché : grands contrats, placements et prises de participation dans les économies riches, cécité garantie sur la prédation, politique d’image et soutien politique en termes de communication sur leurs projets modernistes, accumulation de richesse sans limite… Dans le Top 3 des fortunes des kleptocrates dressée par TI, l’Indonésien Suharto arrivait en première place (31 ans de pouvoir entre 15 et 35 milliards $), le Philippin Ferdinand Marcos (18 ans de pouvoir, 5 à 10 milliards $), le Congolais Mobutu Sese Seko (32 ans de pouvoir, 5 milliards $ seulement [1]). H. Moubarak au pouvoir pendant plus de 35 ans, aurait accumulé entre 40 à 70 milliards $, soit de trois à six années de revenus touristiques de l’Égypte. Le rythme s’est accéléré et amplifié et le Nigérian Sani Abacha après 5 ans de pouvoir seulement, en était de 2 à 5 milliards $.
Les dictateurs protégés des pays communistes plus bridés, épuisaient leur pays et participaient peu à l’économie mondiale (E. Hodja en Albanie, N. Ceausescu en Roumanie et aujourd’hui les Kim en Corée du Nord ou A. Loukachenko en Belarus). Mais l’ouverture économique chinoise crée un modèle nouveau de « dictature socialiste de marché », la prédation communiste [2] s’ancre dans l’économie de marché, les avantages et les protections accordés par le régime élargissent le champ de ses soutiens bien au-delà des adhérents du parti communiste. A l’échelle du pays, faut-il s’étonner que plus de 22 000 citoyens de Chine ou de Hong Kong soient liés à des compagnies et fondations aux Iles vierges ?
Un dictateur moderne est un individu qui profite pleinement de la mondialisation. La liste des États ayant accueilli des avoirs de la famille tunisienne Ben Ali-Trabelsi s’allonge et donne une petite idée des mécanismes de sauvegarde du butin : France, Suisse, Italie, Canada, Qatar, Émirats arabes unis. Difficile cependant d’en faire l’inventaire exhaustif pour l’heure de ce que plusieurs pays recèlent qui n’ont aucune convention de coopération judiciaire ou d’extradition (Argentine, Chypre, Malte).

2. La prédation dictatoriale : la « patrimonialisation » organisée du pays

Le vol associe d’abord la famille consanguine. La famille Suharto possédait un ranch en Nouvelle Zélande d’une valeur de 4 millions $, un luxueux yacht de la même valeur ; le fils Tommy 75% de parts d’un terrain de golf et de 22 appartements à Ascot (Angleterre), plus le projet de développement d’une automobile nationale ; Banbang, le deuxième fils, un appartement luxueux à Singapour (8 millions $) et une maison à Los Angeles (12 millions $), à côté de la maison du troisième fils, Sigit (9 millions $). Tutut, la fille, prit la direction d’un vaste cartel allant des télécommunications à l’hôtellerie de luxe. Les enfants profitèrent du rôle que leur père jouait au sein d’organismes tels que l’ASEAN, le Mouvement des non-alignés, l’APEC ou l’Association de défense des pays islamiques, pour pousser leurs affaires en Malaisie, aux Philippines, en Birmanie, en Corée du sud, à Taiwan ou en Chine : construction d’autoroutes, distribution de l’eau, centrales électriques, réseaux de communication, exploitations minières, pétrolières, forestières, transports maritimes et aériens, leurs activités touchent à tous les secteurs rentables…
La famille M. Kadhafi se débrouillait bien également : Sofia, l’épouse, contrôlait avec ses fils une partie des secteurs de l’économie : pétrole, presse et télécommunications. Avec sa fille, elle avait la mainmise sur une grande partie des boutiques de Lybie. Elle était propriétaire de la compagnie aérienne Buraq Air. Elle aurait accaparé jusqu’à 20 tonnes d’or (mais il faut se méfier des mauvaises langues) ! L’ainé, Mohamed dirigeait l’autorité nationale des télécoms et possédait 40% de la société qui distribue Coca-Cola. Hannibal avait une compagnie de transport maritime. Saadi détenait 7,5% du capital de la Juventus en Italie et une société de production de cinéma. Aicha dirigeait une fondation caritative, mais avait des intérêts dans une clinique privée. Saif Al-Islam, un temps présenté comme Prince consort, dirigeait le fonds souverain libyen et sa filiale One-Nine Group, présente dans l’énergie et l’immobilier.
Les « proches » sont des « familles » au sens mafieux du terme.
Au Pakistan, « Monsieur Benazir Bhutto » de son nom, Asif Ali Zardari s’occupait des affaires pendant que madame gouvernait. Benazir n’accepta de rentrer au Pakistan pour participer au processus de « démocratisation » que si les poursuites contre son mari étaient abandonnées. Ah, l’amour !
Les « proches » sont des « familles » au sens mafieux du terme. La notion de proche varie selon les cultures politiques, ce peut être la famille par alliance (ex la famille Trabelsi-Ben Ali), ce peut être une assise villageoise (les Takritis en Irak), la tribu (Hissène Habre et les Toubous), ou une minorité religieuse (les Alaouites en Syrie). LeJournal officiel de l’UE daté du 5 février 2012 publie la liste des 48 personnalités proches de Ben Ali dont les biens doivent être gelés par décision du Conseil. Mais l’inventaire est difficile à dresser. Les Ben Ali-Trabelsi disposeraient de plusieurs centaines de millions d’euros sur des comptes bancaires en Suisse, à Dubaï et à Malte, ainsi que des avoirs dans plusieurs banques françaises. Le clan possèderait également des appartements à Paris, des propriétés en Ile-de-France, un chalet à Courchevel et des villas sur la Côte d’Azur. Les proches constituent aussi l’interface avec le monde économique international.
Des hommes d’affaires nationaux ou étrangers servent d’hommes de paille, de prête-noms en liant leur avenir à celui du régime. Saddam Hussein avait nommé auprès des organisations onusiennes son demi-frère Barzam Al Takriti, qui gérait les comptes en Suisse avec l’aide de l’homme d’affaires Khalaf Al Doulaimi. Monsieur Habibie était le « monsieur 10% » du régime Suharto. Mais si l’un ou l’autre oublie sa véritable place, la sanction tombe : Rafik Khalifa, fils d’un ancien ministre et trentenaire milliardaire, eut le tort d’escroquer des grands du régime algérien.
Des hauts responsables des puissances tutélaires garantissent la survie du régime dictatorial. En Irak, le journal irakien Al Mada a publié en janvier 2004 une liste de 270 personnes dont 21 Français, des fonctionnaires des Nations Unies qui avaient reçu des « coupons » durant l’opération « Pétrole contre nourriture ».
Et surtout les forces de sécurité (services de renseignement, armée, police….) sans lesquels la dictature ne survivrait pas. Personne n’a dépassé les 100 militaires qui siégeaient au Parlement indonésien sous Suharto. Le régime irakien avait plusieurs milices et autres services de sécurité cloisonnés entre eux et contrôlés par les membres du clan : les al-Mourafikin (l’unité des compagnons) composés de quelques dizaines d’hommes, fournissaient à Saddam ses gardes du corps ; l’Amn el-Khass, la « sécurité privée » dirigée par le fils préféré Qoussaï comptait 8 000 à 10 000 hommes, chargés de la dissimulation des armes chimiques et bactériologiques ; les 30 000 à 40 000 hommes des « Fedayin de Saddam », unité organisée par le fils aîné Oudaï, cagoulée de blanc ou de noir selon les saisons, et chargée notamment de la répression ; les terribles Moukhabarat, de la police secrète, omniprésente, et enfin la Garde républicaine spéciale (20 000 hommes) et la Garde républicaine. Tout cela fait du monde à nourrir ! Les forces de sécurité se greffent alors directement sur l’économie du pays selon que c’est un pays rentier comme en Algérie avec ses inoxydables Généraux ou au Chili où l’armée tire une partie directe de ses ressources du cuivre ; d’autres profitent d’un embargo imposé au pays avec par exemple des Pasdaran en Iran qui contrôlent le trafic frontalier.

3. Une dictature qui tombe, c’est un Etat qui s’écroule !

La perte de valeur stratégique de certaines dictatures explique la chute de certains régimes devenus indéfendables et inutiles surtout s’ils sont renversés par une révolution populaire : Duvallier, Ben Ali, Mobutu, Kadhafi, Gbagbo, Ali Saleh au Yémen… Noriega le dictateur panaméen et agent de la CIA, décoré de la Légion d’Honneur par François Mitterrand, régna de 1969 à 1989, mais ses activités notoires de trafiquant de drogue, lui valurent un débarquement militaire américain. 
La crise est financière d’abord ! Le plus souvent le dictateur est renversé au paroxysme d’une grave crise économique et il laisse derrière lui un endettement public énorme. Les nouveaux régimes ont donc de bonnes raisons de ne pas vouloir rembourser la « dette injuste », c’est à dire la part des crédits accordés par des organismes financiers privés ou publics, peu regardants sur le montant de la prédation et de la corruption du régime (pourtant souvent assez bien connues). En Indonésie, de 1966 à 1996, la Banque mondiale a prêté 30 milliards $ dont 10 au moins ont été détournés. Même constat pour la Tunisie de Ben Ali ou l’Egypte de Moubarak. Le FMI dans la décennie 1970-1980 pressaient les pays endettés afin qu’ils s’engagent dans des programmes de privatisation qui se sont transformés en gigantesques hold-up, grâce aux crédits octroyés à la famille régnante (Tunisie, Egypte, Russie sous B. Eltsine…).
La crise économique est le résultat de la crise qu’on pourrait appeler « managériale », résultat de la « patrimonialisation » du pays. Quelques jours après la fuite de Zine El Abidine Ben Ali, le 14 janvier 2011, ses comptes et ses avoirs ont commencé à être examinés : actifs bancaires, télécommunications, palais et demeures… la fortune du chef d’Etat déchu est incalculable, Banques privées, compagnies aériennes comme Karthago Airlines ou Nouvel Air, une société de production audiovisuelle Cactus, des hôtels 5 étoiles en Tunisie, des actifs immobiliers en Argentine ou au Brésil. Les hommes d’affaires, véreux ou pas, étaient contraints de pactiser avec le pouvoir. La réaction de prudence exige de se mettre à l’abri jusqu’à ce qu’un minimum de stabilité juridique s’instaure et les sociétés étrangères qui ont versé des commissions pour accéder au marché, sont dorénavant exposées à des poursuites en vertu de la convention OCDE contre la corruption des fonctionnaires étrangers. La crise sociale atteint alors son paroxysme.
Enfin la crise des systèmes de sécurité, armée, police, services de renseignement est à la fois le résultat de la révolution et du tarissement soudain des ressources comme l’a vécu l’Irak après l’invasion et l’insécurité s’installe comme en Lybie par exemple.
Mais le risque économique international existe également : les dictateurs les plus riches sont devenus des acteurs politico-économiques de taille mondiale qui peuvent jouer de toute la palette de leurs outils : M. Kadhafi possédait 10% de Finmeccanica la grande holding Italienne, il aurait eu 1,8 milliards d’euros déposés à la Société générale, Saddam Hussein, le dirigeant laïc et moderniste qui voulait investir dans Matra Hachette, etc.
Qui recycle et donne de la furtivité à l’argent détourné des dictateurs ? Des banquiers d’affaires sûrs de leur impunité.
La chute rend aussi leur fortune accessible aux poursuites, ce qui n’était pas envisageable avant. La question de la restitution de l’argent volé par les chefs d’état a longtemps été taboue : ni le Shah d’Iran, ni le Négus n’ont dû rendre l’argent. La justice était paralysée, aidée en cela par le secret bancaire et l’absence de volonté des démocraties à agir contre leurs protégés. Qui recycle et donne de la furtivité à l’argent détourné ? La crise économique et en particulier la lutte contre la fraude fiscale a soudain mis en lumière le monde des Banksters et des LawstersLa bourgeoisie mafieuse légale (cabinets internationaux d’avocats d’affaires, grandes banques internationales, sociétés et fondations off-shore…) qui assure la furtivité des placements, le blanchiment de ce qu’il faut bien appeler de « l’argent légalement volé », ne répond pas aux questions des journalistes pourtant les enquêtes ont cité les noms de toutes les grandes banques internationales, qui n’ont pas pu résister aux revenus de la gestion de ce pactole. Les frais de gestion des comptes anonymes sont le plus souvent très élevés, c’est la rançon que doivent payer les usurpateurs pour rester dans l’anonymat total. « Chaque fois qu’un dictateur tombe, c’est une Banque suisse qui ferme ! » disait-on mais c’est en partie faux ! Les paradis fiscaux sont des « trous noirs » plus obscurs que la Suisse, qu’aucun mandat international n’atteint. Le Liechtenstein permet 14 formules de recours contre un mandat international, garantissant ainsi l’immunité totale à l’heureux bénéficiaire d’un compte ou d’une fondation à Vaduz [3].
Enfin l’argent dictatorial participe aussi du crime organisé, directement comme Noriega le panaméen, Ashraf la sœur du Shah d’Iran, ou Moncef, frère de Ben Ali, tous couverts par l’immunité diplomatique bien qu’attrapés en flagrant délit de trafic de drogues. La distinction argent sale, « argent propre Sali » du terrorismeou argent pas très propre des « Biens mal acquis », procèdent de la même démarche et des mêmes garanties, des mêmes circuits de blanchiment… 

Conclusion

La corruption dictatoriale souvent hors d’atteinte de la justice indigène, devrait être traitée comme une question de sécurité internationale et non comme une question économique ou simplement éthique. Les pays le plus exposés à la corruption sont ceux qui sont le plus proche de l’écroulement : Afghanistan, Pakistan… Or la sécurité de demain n’est plus la tenue de l’ensemble de la planète par des régimes autoritaires alliés, mais plutôt l’apparition de « zones sans Etat » où s’installent foyers terroristes, crime organisé, trafics d’êtres humains et trafic de drogues. Le sujet devrait donc entrer dans l’agenda de l’OTAN ou de l’Europe de la défense. On a quand même le droit de rêver [4] !
Copyright Janvier 2014-Conesa/Diploweb.com,http://www.diploweb.com/Corruption-dictature-et-securite.html

dimanche 2 février 2014

L’ORGANISATION DE LA DIASPORA TOUARÈGUE EN EUROPE (ODTE): Déclaration générale d’intention

L’ORGANISATION DE LA DIASPORA TOUARÈGUE EN EUROPE (ODTE)/TANAT
TOUAREGS.EUROPE@GMAIL.COM
Depuis quelques années la communauté touarègue vivant en Europe s’est considérablement agrandie au point où nous parlons aujourd’hui de diaspora. Animée par une volonté maintes fois affirmée de recréer en Europe ses liens identitaires et culturels cette diaspora entend aujourd’hui constituer une composante entière de la conscience du peuple touareg. La création d’une organisation qui se veut représentative de cette diaspora est un signal fort de sa détermination à se structurer pour contribuer à une meilleure intégration de ses membres dans leurs pays d’accueil et à participer à l’essor global du peuple touareg. 
AG ODTE
Loin d’être l’expression d’un quelconque repli sur soi, cette organisation ambitionne de devenir une composante ouverte et dynamique de la diaspora africaine en Europe.L’Organisation de la Diaspora Touarègue en Europe (ODTE)/TANAT se donne comme premier objectif de travailler à l’amélioration des conditions de vie de ses membres. Elle souhaite se doter d’outils appropriés pour assurer l’animation et la cohésion de cette diaspora. Des activités culturelles et des rencontres régulières permettront de donner une plus grande visibilité au dynamisme de cette diaspora à travers les différents pays européens.L’ODTE/TANAT devra ainsi se donner les moyens de cette mission, notamment en établissant des relations formelles avec les associations, les collectivités territoriales, les Etats et les organisations internationales. Etant une structure à dimension européenne, elle entreprendra des démarches auprès des instances de Bruxelles pour faire valoir les droits et intérêts du peuple touareg dans toute politique de coopération avec les pays sahélo sahariens. Elle s’intéressera aux initiatives d’échanges et de solidarité internationale avec cette région du Monde.Par ailleurs cette association souhaite établir des relations constructives et volontaires avec les pays d’origine de ses membres. Elle cherchera à construire une relation suivie avec les représentations diplomatiques et consulaires de ces pays en Europe. Par sa nature et son objet, l’ODTE/TANAT sera amenée à contribuer à une meilleure connaissance de ces pays et à participer à toute initiative allant dans le sens de leurs intérêts.De manière générale, l’ODTE/TANAT sera une voix touarègue sur la scène internationale pour contribuer à la compréhension des enjeux et problématiques qui concernent la zone sahélo saharienne. Elle cherchera à établir et à entretenir des contacts avec les Etats et institutions internationales intéressés par la zone sahélo saharienne.Le contexte géopolitique actuel rappelle la nécessité de la mise en perspective des difficultés récurrentes entre les communautés touarègues et leurs Etats. En effet, la question géopolitique dont l’aspect sécuritaire a fait l’objet de l’actualité ces dernières années appelle une réponse intelligente et concertée à la mesure des intérêts des populations locales et des risques en présence. L’ODTE/TANAT souhaite apporter sa contribution dans une approche apaisée de ces questions.L’ODTE/TANAT entend également apporter sa contribution dans la mise en lumière des apports civilisationnels du peuple touareg dans un contexte mondialisé où les valeurs universelles de justice, de défense des libertés et de solidarité gagnent chaque jour plus du terrain.Aussi, nous voulons apporter notre concours à toute étude ou recherche allant dans le sens de la découverte et la préservation du patrimoine culturel et environnemental de cet espace sahélo-saharien. 
Lyon le 25 janvier 2014   
Temoust.org

Libye : une nouvelle guerre est-elle nécessaire ?

Le Point.fr - Publié le 

L'état-major de l'armée française s'interroge sur l'éventuel lancement d'une opération militaire dans le sud de la Libye, nouveau fief du terrorisme régional.

En 2011, rebelles et partisans de Kadhafi se livraient une guerre sans merci pour le contrôle de la Libye.
En 2011, rebelles et partisans de Kadhafi se livraient une guerre sans merci pour le contrôle de la Libye. © ROBERTO SCHMIDT / AFP
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À quelques jours de sa passation de pouvoirs, le chef d'état-major des armées (CEMA), Édouard Guillaud, a fait part de sa crainte quant à la situation dans le sud de la Libye. Devant les membres de l'association des journalistes de défense, l'amiral a évoqué l'utilité "d'une opération internationale avec l'accord des autorités libyennes" dans cette région de l'Afrique, perçue comme le "nouveau centre de gravité du terrorisme". Et ce, trois ans après le lancement des opérations sous l'égide de l'ONU (dont l'opération Harmattanmenée par la France) pour protéger les civils libyens des attaques du régime de Kadhafi.
Ce "scénario idéal" - une coalition internationale soutenue par les Libyens - relève du "rêve", pour le général Vincent Desportes,professeur de stratégie à Sciences Po et HEC. "Le besoin d'une intervention est avéré, mais son déclenchement, lui, est impensable." "Certes politiquement Paris est capable de s'engager, mais techniquement, c'est impossible", estime-t-il, et ce, pour une seule et bonne raison : "La France est déjà au-delà de ses capacités d'engagement d'unités." 
En effet l'armée française est actuellement en opération dans différents théâtres, plus ou moins chauds (Centrafrique, Mali, Afghanistan, etc.) et une nouvelle opération en Libye pourrait coûter "plusieurs centaines de millions d'euros à l'État", estime Vincent Desportes. "Au vu de la situation sur place, il faudrait pas moins de 10 000 hommes et beaucoup de matériel dont de nombreux hélicoptères pour mener à bien l'opération." Autant dire qu'en déployant des troupes - en période de crise budgétaire - le président Hollande prêterait ainsi le flanc à la critique. 

"Aujourd'hui on récolte les conséquences"

Pourtant, il y a bien péril en la demeure. La situation dans la région sud de la Libye (Fezzan) inquiète fortement l'État central ainsi que les renseignements franco-américains, présents sur place. "En 2011, les Occidentaux ont choisi de ne pas s'engager au sol. Depuis s'est créé un véritable trou sécuritaire et, aujourd'hui, on en récolte les conséquences", admet Vincent Desportes. L'Union européenne a bien tenté deux ans plus tard de "renforcer la sécurité des frontières" libyennes, avec le programme EU-BAM Libye, rappelle un article de RFI. "Ce n'est qu'une partie de la solution face aux violences", rappelle Vincent Desportes.
Sur place, l'armée libyenne (essentiellement composée de brigades éparses, les katibas) doit faire face à "trois facteurs de tension", énumère Mathieu Guidère, professeur d'islamologie à l'université de Toulouse-Le Mirail : des heurts entre tribus locales (d'ethnie arabe ou toubou), la présence de partisans de Kadhafi, éparpillés depuis la chute du dictateur et l'arrivée de membres d'al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), en déroute suite à l'opération Serval au Mali (2013).
Malgré l'intervention des katibas la semaine dernière, permettant notamment au pouvoir central de reprendre le contrôle de la principale ville de Fezzan, Sebha, et de la base militaire de Tamenhat (tombée aux mains de kadhafistes), l'insécurité règne encore. Et pour cause : "Cette région, vaste comme un tiers de la France, est impossible à contrôler sur le long terme avec les effectifs dont dispose l'État libyen", pointe Mathieu Guidère. 

Le spectre djihadiste 

En novembre 2013 pourtant, le Premier ministre Ali Zeidan - récemment victime d'un enlèvement - prévenait (suite à des violences à Tripoli et dans l'est du pays) : "La communauté internationale ne peut pas tolérer un État, en pleine Méditerranée, qui est source de violences, de terrorisme et d'assassinats." Un épouvantail agité par le chef du gouvernement pour appeler ses compatriotes au calme. En effet une intervention internationale est loin de faire l'unanimité chez les Libyens.
Beaucoup craignent qu'une nouvelle opération occidentale (à l'instar d'Harmattan en 2011) ne donne lieu à l'émergence "d'un front uni des différents acteurs (pro-Kadhafi, tribus et islamistes, NDLR) contre les troupes internationales", explique Mathieu Guidère. Pis, cela pourrait également créer une sorte d'appel d'air, ameutant des "djihadistes de toute la région" vers la Libye, poursuit-il.
Une nouvelle menace dont se passerait allègrement "le régime libyen affaibli, qui peine à s'imposer face aux autres acteurs locaux qui le défient en permanence (milices, fédéralistes, etc.)", rappelle Saïd Haddad, chercheur associé à l'Iremam/CNRS. D'autant qu'au sein même des institutions, le gouvernement d'Ali Zeidan est "fortement contesté par l'autre organe du pouvoir en Libye, le Conseil général national (assemblée de transition, NDLR)", où le "bloc" islamiste parlementaire lui reproche notamment sa piètre "gestion de la situation sécuritaire et économique du pays". Cherchant même à le renverser récemment - sans succès - par un vote de défiance.

Un État et des institutions à reconstruire

L'économie libyenne est aujourd'hui exsangue. Outre la corruption omniprésente, des tensions s'accumulent autour de la question du pétrole, principale ressource économique du pays. Les partisans d'une Libye fédérale dénoncent l'inégale répartition des revenus de l'or noir entre les trois régions libyennes. Récemment les autorités locales de Cyrénaïque (est du pays), principal lieu d'extraction pétrolière, avaient menacé un temps de faire sécession, si la manne financière n'était pas également partagée entre les Libyens, où qu'ils vivent.
Actuellement le pays est "en pleine campagne électorale", rappelle Mathieu Guidère. Dans les mois à venir, la population sera invitée à "élire le Comité des 60", censé plancher sur un nouveau projet de Constitution. Un comité qui aura comme principal défi sur le long terme de "construire un État et des institutions solides", ce dont manque cruellement le pays, depuis la chute de Kadhafi en 2011, explique Saïd Haddad. "Un douloureux et long processus de transition qui se heurte aux urgences sécuritaires internes et régionales qui, elles, sont immédiates."
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areva
L’information qui nous vient d’AREVA Niger nous a été confirmée par le concerné. De quoi s’agitil ? Abdou Harouna, le chef de service matériels et achats de la représentation du groupe nucléaire français au Niger a rendu le tablier. Pour être encore plus clair, Abdou Harouna a démissionné de ses fonctions à AREVA Niger.
Les raisons, selon lui, ne pas se mettre en contradiction avec les intérêts du Niger. Pour Abdou Harouna, il est difficile de continuer à travailler au sein du groupe nucléaire français dans l’état actuel de la situation marqué par le bras de fer sur la question de l’uranium. Entre le Niger et AREVA, il n’y a aucun embarras de choix. Pour lui, son pays est au dessus de tout. Voilà un acte patriotique à saluer et à prendre comme exemple. Cette démission vient de casser le mythe d’AREVA au Niger. En effet, on a toujours dit que les Nigériens travaillant pour le groupe nucléaire français développement un certain sens d’apatride. Ils développeraient une certaine antipathie contre les intérêts de leur pays au profit de ceux de leur employeur, AREVA. D’autres démissions suivront, annonce-t-on dans le milieu des employés du groupe nucléaire français. Si donc AREVA pense qu’il n’a plus aucun intérêt au Niger, qu’il s’en aille. Des partenaires plus sérieux et plus crédibles qui savent exploiter l’uranium nigérien attendent à la porte. Sinon pourquoi ne pas nationaliser ces mines comme on l’a fait pour l’or après le départ de SEMAFO de Samira.

Alpha
Le Courrier
issoufou visite contingent nigerien
Le Bimensuel français "La Lettre du Continent” N° 675 du mercredi 29 janvier 2014 nous apprend qu'il aura fallu attendre le passage à Niamey fin décembre (NDLR: 2013) du ministre français de la Défense jean-Yves Le Drian, pour que la haute hiérarchie militaire du pays soit enfin informée de  l'accord signé avec Paris, en vue d'installer une base aérienne dans la capitale.
La rétention de l'information
La date de la signature de ces accords n'est pas révélée. Ce qui est sûr, c'est que les  Forces Armées de notre pays n'en avaient pas été informées dans les temps. Pareillement, nos honorables représentants du peuple avaient été eux aussi cantonnés dans l'ignorance de cette nouvelle donne. Quant au 4ème pouvoir, n'en parlons même pas, lui qui n'avait rien à se mettre sous les dents hormis, de fumeuses spéculations sur une éventuelle installation de bases militaires françaises ou américaines au Niger.
Selon toujours "La Lettre du Continent", ces accords permettent l’arrivée imminente sur le sol nigérien de 300 (trois cents) soldats français, «mais aussi des drones, d'hélicoptères et de plusieurs appareils de surveillance de type Breguet ». L'accord devant se concrétiser dans les jours qui viennent, il a bien fallu prendre certaines dispositions qui naturellement ne peuvent pas passer inaperçues.
La grogne des hauts gradés de l’Armée
Selon le journal en question, la tension latente entre le président de la République, SEM lssoufou Mahamadou et certains officiers supérieurs de l'armée «vire à l'orage». Une première raison de cet état de fait, est la rétention de l'information sur les grandes orientations arrêtées pour le pays en matière militaire. En second lieu, selon "L.C." : cette option est perçue « comme une défiance du régime envers sa propre armée ». Le journal ajoute : « cet accord a entraîné un climat de contestation larvée dans les principales casernes du pays.
Quand l'on sait que le budget de la défense s'élève au montant appréciable de 71.986.854.128 (soixante onze milliards, neuf cent quatre-vingt-six millions, huit cent cinquante-quatre mille, cent vingt huit) francs CFA et qu'il a bénéficié d’une rallonge de 25 (vingt cinq) milliards en décembre dernier, quand l'on sait que nous avons tout récemment acheté deux redoutables avions de chasse « Sukhoï » », l'on ne peut penser que nos forces de défense et de sécurité sont parées à toutes formes d'hostilité. Apparemment, cette certitude n'est pas partagée par les signataires des accords  autorisant l'installation d'une base aérienne française au Niger.
D'autres signes contrariants
Selon toujours la même source, c'est-à-dire "L.C", la tension entre l'Exécutif et une partie de la grande muette serait dûe au rythme trop élevé «des affectations ou des missions à l'étranger visant les officiers présumés hostiles au pouvoir ». Le journal cite le cas du colonel Amadou Sanda Boubacar, revenu d’Ottawa, au Canada, après la fermeture de l’ambassade du Niger dans ce pays, qui « a été contraint de faire ses valises pour rejoindre en février l’ambassade du Niger à Ankara, en Turquie ». Pareillement, poursuit "L.C”, le colonel Amadou Djibo a été mis à la disposition de l’ONUCI à Abidjan. ll était proche du colonel Abdoulaye Badié, ex numéro 2 de la transition du général 4 étoiles, légionnaire de Sarkozy, Salou Djibo.
Post-scriptum :
Naturellement, nous avons hésité à livrer au public, les informations de notre confrère "L.C”, de peur d'une accusation d'incitation (ce qui est loin d'être notre intention) de quoi que ce soit par des esprits malveillants. Mais, nous pensons que le droit à l'information doit primer sur la logique des pouvoirs.
B. Diaouga
L’Enquêteur

samedi 1 février 2014

Pierre Buyoya: la réconciliation en marche au Mali malgré les obstacles

A chaque sommet de l’Union africaine son lot de crises et de conflits. Les chefs d’Etat ont beaucoup échangé sur les moyens de mettre fin aux conflits au Soudan du Sud et en Centrafrique. L’an passé, ils avaient fait de même au sujet du Mali. Le pays ne doit pas pour autant baisser la garde et la vigilance vaut pour toute la bande sahélienne. Nous abordons ces défis avec Pierre Buyoya, ancien président du Burundi et haut représentant de l’Union Africaine pour le Sahel.
 L'ex-président burundais Pierre Buyoya représentant spécial de  l'Union Africaine au Mali.
L’ex-président burundais Pierre Buyoya représentant spécial de l’Union Africaine au Mali.
Chatham House/Wikimedia.org
RFI : Le Mali n’est pas très une priorité dans l’agenda de ce sommet de l’Union africaine. Est-ce finalement, vraiment une bonne nouvelle ?
Pierre Buyoya : Je crois que c’est une bonne nouvelle. Il y a eu des progrès remarquables dans ce pays. Sur douze mois, il y a eu la libération du Nord, l’organisation des élections présidentielle, législatives, la conférence des bailleurs de fonds, la négociation de l’Accord de Ouagadougou. Ça a été une année pleine et le Mali est sur le chemin de la sortie de crise.
L’Algérie a entamé des négociations exploratoires pour la réconciliation, pour régler le problème que posent les groupes armés. Est-ce que cette nouvelle offre d’Alger est un heureux tournant ?
Pour moi, c’est une bonne chose que le gouvernement puisse demander à tous ceux qui peuvent intervenir, d’intervenir pour qu’enfin les pourparlers inclusifs soient et que la réconciliation soit.
Le HCUA a accepté cette offre d’Alger. Mais le MNLA refuse. Peut-on envisager des négociations dans ces conditions, sans le MNLA ?
Le processus de négociations est toujours quelque chose de complexe ! Alors je crois qu’il faut faire tous les efforts pour amener aussi le MNLA à la table des négociations. On n’a pas désespéré. Et les contacts que j’ai avec les Algériens et les autres indiquent qu’il y a des possibilités que ce mouvement aussi, réponde au rendez-vous.
A l’Union africaine, nous encourageons beaucoup le MNLA, et tous ceux qui sont concernés, à venir. Et nous encourageons aussi le respect de ce qui est prévu par l’accord de Ouagadougou parce que c’est la référence. Les pourparlers inclusifs se feront dans la transparence entre Maliens, mais sous l’observation de la Communauté internationale.
Il faut aller vite parce qu’il y a des situations qui, si on ne les traite pas rapidement, ont le potentiel de ramener en arrière. Et notamment je crois, les pourparlers inclusifs et les avancées sur les pourparlers inclusifs, pour moi c’est ça qui va calmer définitivement ce qu’on a appelé « la situation de Kidal ».
L’Etat de droit n’est pas encore revenu. Divers groupes armés pullulent dans cette région. Est-ce une bombe à retardement Kidal ?
Non, je crois que ce qu’il faut faire c’est justement avancer sur le processus de réconciliation. Cela va permettre de distinguer les groupes armés, je pourrais dire non terroristes, et les groupes armés terroristes.
Comment être sûr ? Parce qu’ils sont passés d’un groupe armé à un autre. Ils ont tenté peut-être de se racheter et de quitter leurs amitiés et leur coopération avec des groupes terroristes pour ensuite se faire passer pour des politiques. Ce n’est pas un exercice très facile !
Ce n’est pas un exercice très facile, mais c’est un exercice faisable. Une fois le cantonnement opéré, je crois que tous ceux qui seront en dehors du cantonnement seront considérés comme des groupes terroristes !
Alors, le combat contre les groupes terroristes dans le nord du Mali comme dans tout le Sahel, sera un processus de longue haleine qui concerne le Mali et qui concerne aussi les autres pays du Sahel, ainsi que la Communauté internationale.
Il est nécessaire dans cette région du Sahel, qu’au-delà des accords avec la France ou d’autres puissances, que les pays de la région coopèrent entre eux. Parce que la France elle-même ou d’autres puissances, ont des limites ! Et on voit que la France toute seule ne réussit pas tout là où elle va !
Ce qui a manqué c’est cet esprit de coopération, cette volonté politique. II faut que nous travaillions sur cela. Si cet esprit de coopération avait été là, peut-être que l’intervention de la France au Nord-Mali n’aurait pas été nécessaire.
Venons-en à la Libye. Les frontières poreuses et l’absence de l’Etat dans le Sud libyen sont-elles un sujet qui vous préoccupe ?
Oui. Parce que nous avons là-bas une situation où il n’y a pas une autorité centrale qui contrôle tout ce qui se passe. Certains des groupes terroristes qui ont été chassés du Mali se sont dirigés vers là-bas, ont pu se reposer, se réarmer, se reconstituer, avoir des capacités de revenir frapper au Mali ou ailleurs. Donc, c’est une situation de sécurité préoccupante au niveau régional.
J’espère qu’il y aura de plus en plus une prise de conscience [de cette situation ] au niveau régional, au niveau africain pour qu’on puisse redoubler d’efforts pour [ y ] faire face. J’avais préconisé qu’il y ait pour la Libye, comme cela a été pour le Mali, un groupe international de suivi de cette situation. De cette manière, les efforts de la Communauté internationale pourront être coordonnés. Et on pourra réellement discuter avec les Libyens sur ce que l’on peut faire pour les aider.
http://www.rfi.fr/afrique/20140201-pierre-buyoya-mali-kidal-libye-mnla-hcua-union-africaine

Le MNLA reçu par sa Majesté le Roi Mohamed VI du Maroc

Mouvement National de Libération de l’Azawad-MNLA-Unité – Liberté – Justice
Le Mouvement National de Liberation de l’Azawad informe l’opinion nationale de l’Azawad et l’opinion internationale qu’une délégation du MNLA présidée par son Secretaire Général Monsieur Bilal Ag Acherif a été reçu en audiencece ce Vendredi 31 Janvier par sa Majesté le Roi Mohamed VI du Maroc.
Cette audience s’inscrit dans le cadre des efforts soutenus et permanents du MNLA à transmettre le message du peuple de l’Azawad et solliciter l’accompagnement de toutes les bonnes volontés pour l’aboutissement des aspirations légitimes du peuple de l’Azawad en vue d’instaurer durablement la paix et la stabilité au Mali en général et dans l’Azawad en particulier.
Le MNLA est decidé à engager une diplomatie active aupres de tous les Etats soucieux de la paix et de la stabilité dans notre région en vue de dépasser les blocages et l’impasse dans lesquels  le gouvernement du Mali est entrain de mettre dangereusement le processus politique en cours.
Sa majesté le Roi du Maroc a demandé à la délégation du MNLA de continuer à rester ouvert au dialogue politique. La délégation du MNLA a réaffirmé à sa Majesté le Roi Mohamed VI du Maroc toute sa disponibilité et son attachement à une solution politique durable au conflit qui oppose l’Azawad au gouvernement du Mali.
Le Mouvement National de Libération de l’Azawad tient à rendre Hommage à sa majesté pour sa disponibilité et son investissement pour la paix et la stabilité dans le Sahel et dans l’Azawad et le remercie vivement pour avoir accepté notre demande d’audience.
Ouagadougou le 31 Janvier 2014
Mossa Ag Attaher,Chargé de communication
roi marocain mohamed bilal ag cherif mnla priere vendredi
Le Roi Mohamed VI et Bilal Ag Cherif du MNLA lors de la prière de ce vendredi