dimanche 4 mars 2012


L’indépendance de l’Azawad est dans l’intérêt de l’Algérie

La position officielle et stratégique de l’Algérie sur le conflit de l’Azawad est intenable, inexplicable, injustifiable. Depuis 40 ans, les diplomates algériens ont focalisé le Maghreb, l’Afrique et le Monde entier sur « le principe du droit à l’autodétermination du peuple Sahraoui ».
Pourquoi donc ne pas l’affirmer aussi clairement et avec force pour le peuple Touareg. Pourquoi l’intégrité territoriale du Mali serait-elle plus « sacrée » que celle du Maroc.
Rappelons que l’Algérie a déjà appliqué ce principe d’autodétermination en jouant le rôle de facilitateur pour l’indépendance de l’Erythrée (121.000 km2 et 5 M d’habitants), séparée de l’Ethiopie en 1993. Elle a également approuvé la scission du Soudan en deux Etats en été 2011.
Ces deux exemples signifient que l’Afrique a cassé le tabou dogmatique sur « l’intangibilité des frontières africaines héritées du colonialisme », énoncés par la Charte de l’OUA à Addis-Abeba en 1963.
Un siècle de rébellion touarègue
Bien avant la création de l’Etat malien, le FLN était déjà en première ligne sur le front de la rébellion touarègue contre l’occupant colonial, entamée au début du siècle. Les moudjahiddines avaient installé des bases de formation à Kidal et Gao. L’actuel président Abdelaziz Bouteflika avait lui-même participé à des collectes de fonds de soutien au FLN, auprès des tribus nomades, de Gao à Tombouctou.
C’est depuis Kidal que Ahmed Draia et ses troupes sont entrés à Tamanrasset, à la proclamation de l’indépendance en 1962, pour hisser le drapeau algérien dans les casernes libérées par les Français.
Le problème de l’Azawad est un problème de décolonisation au même titre que celui du Sahara Occidental. La France coloniale avait rejeté la revendication d’indépendance des Touareg qui refusaient d’intégrer leurs territoires à la Fédération du Mali, ainsi qu’à l’Etat du Niger.
Les chefs des tribus Touareg avaient dénoncé cette nouvelle colonisation par des Etats factices en écrivant au général De Gaulle en 1958. Ils commencèrent à s’armer et se révolter dès 1961. Une première insurrection eut lieu en 1962-1964. Les Touareg subirent une terrible répression qui décima même leurs cheptels et les paralysa durant trente ans.
D’autres rébellions d’envergure ont failli aboutir, en 1990-1992, 1994-1995, et 2006. Mais l’Algérie est toujours intervenue pour imposer un cessez-le-feu et conclure des accords qui n’ont jamais été respectés par Bamako.
Depuis le 17 janvier, le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) mène une grande offensive, bien décidé cette fois à obtenir l’indépendance.
Le président malien, Amadou Toumani Touré, a reconnu sur RFI, le caractère insoluble du problème touareg. Il affirme qu’il se tient « prêt à partir » en dépit de la situation qui prévaut dans le nord du pays : « Cela fait 50 ans que le problème du Nord existe. Nos aînés l’ont géré ; nous le gérons et nos cadets continueront à le gérer. Ce problème ne finira pas demain. »
La diplomatie algérienne, au lieu d’affirmer ses principes, adhère au diktat de la diplomatie française, qui traite l’Algérie comme un « sous-traitant » de la pérennité de sa politique coloniale. Le ministre français de la coopération, Henry De Raincourt, est venu à Alger affirmer son refus de l’autodétermination des Touareg : « Nous soutenons la pérennité du processus engagé le 2 février dernier en Algérie entre le gouvernement malien et les Touareg pour l’examen des moyens de parvenir à un accord dans le cadre de la sauvegarde de la sécurité et l’unité territoriale et la souveraineté du Mali ».
Le Mali est un pays ingérable
Rappelons que les colons ont trituré, selon leur bon vouloir, les frontières et les appellations de cette région depuis le début de l’implantation française en 1850. Les territoires occupés sous le nom de Haut-Sénégal-Niger, sont rebaptisés Soudan français en 1920.
En 1958, le projet de Fédération du Mali regroupe le Soudan français, le Sénégal, la Haute-Volta (Burkina-Faso) et le Dahomey (Bénin).
Après l’éclatement de la fédération, dont sont exclus les Touaregs, l’indépendance du Soudan français est proclamée le 22 septembre 1960, sous le nom de République du Mali.
Le territoire de l’Azawad regroupe les trois régions de Tombouctou, Gao et Kidal, totalisant 818.613km2, soit 65% du territoire malien. Dans ce vaste désert on ne recense qu’un dixième de la population totale du Mali, estimée à 14 millions. Les neuf dixième habitent au sud de la boucle du fleuve Niger. En outre, beaucoup de maliens fuient continuellement leur pays trop pauvre, pour émigrer dans les pays voisins et en Europe.
De nombreuses ethnies vivent, dans leurs territoires respectifs, dans une relative cohabitation et sans constituer véritablement une Nation : Bambara (40 %), Peul (14 %), Sénoufo (9 %), Soninké (9 %), Dogon (8 %), Songhaï (7 %), Malinké (6 %), Dioula (3 %), Bwaba (2 %), Touareg, Maure ou Berbère (2 %).
Le Mali compte une trentaine de langues, dont une dizaine parlées par plus de 100.000 personnes, et un enchevêtrement des idiomes locaux comme le doushak, mélange de tamasheq et de songhaï.
Treize langues sont reconnues nationales, mais seul le français bénéficie du statut de langue officielle. Il subit un phénomène de rejet par les maliens qui ont adopté le bambara comme principale langue véhiculaire.
De 1968 à 1974, 1983-1985, 2009-2010, des sécheresses persistantes entraînèrent des famines, tandis que l’État épuisait ses maigres ressources dans les rébellions et un différend frontalier avec le Burkina Faso depuis 1974, qui dégénéra en affrontement armé en 1985.
Il ne faut donc pas s’étonner si les soldats de l’armée malienne n’ont aucune motivation pour défendre un territoire désertique qu’ils ne connaissent pas. A l‘arrivée des redoutables rebelles, ils jettent armes et uniformes pour fuir ou se rendre. C’est ce qui explique la prise spectaculaire de plusieurs villes du Nord par le MNLA en moins d’un mois.
Ce sont des milices de mercenaires maures et touareg, à la solde d’ATT, qui tentent de freiner l’avancée des rebelles.
Les intérêts stratégiques de l’Algérie
Sans la retenue que leur impose implicitement la position officielle algérienne, les rebelles sont capables d’aller jusqu’à Bamako.
Ce statu quo du problème touareg ne peut plus durer et ne sert pas les intérêts de l’Algérie qui supporte depuis 50 ans à grands frais une aide humanitaire, un afflux permanent de réfugiés et d’émigrés clandestins, la contrebande de carburant, les trafics de drogue, d’armes, de cigarettes,…
A tout cela s’est ajouté une insécurité chronique et meurtrière qui s’est introduit et répandue dans tout le Sahara, au point d’anéantir une activité touristique prometteuse à gros potentiel dans le Hoggar, le Tassili et l’Ahnet.
Ce qui doit maintenant inquiéter très sérieusement les décideurs algériens est la lourde menace qui pèse sur la quiétude de l’industrie pétrolière qui a commencé à se développer dans le Grand Sud.
Le champ gazier d’In Salah est déjà en activité. Les champs de Reggane, Timimoun et Adrar vont bientôt être lancés. De nouvelles découvertes importantes sont à prévoir jusqu’aux frontières maliennes et nigériennes. Un grand pôle industriel gazier et pétrolier va se développer dans cette région.
La peur d’une « contagion d’indépendance » qui obsédait des dirigeants algériens à propos du Sahara n’a pas lieu d’être. Après des décennies d’ignorance, de falsification, d’imposture, de propagande baâthiste, on sait maintenant que le Grand Maghreb est Berbère de Tanger à Tombouctou et de Tripoli à Tahoua. Aucun habitant du Sahara algérien n’a jamais eu l’ombre d’un soupçon de séparatisme.
La volonté de rupture avec Bamako est devenu une option radicale pour le MNLA. Un Etat indépendant dans l’Azawad représente une remise en ordre géo-démographique naturelle du Sahara qui a de tout temps constitué une zone tampon entre l’Afrique du Nord et l’Afrique sub-saharienne. Par contre, si l’Etat algérien persiste à ignorer le droit à l’autodétermination des Touareg de l’Azawad, il se rendra complice d’un génocide qui aura de graves répercussions sur notre Sahara.
Dans une célèbre réplique du film Laurence d’Arabie, il est dit que « seules deux créatures peuvent vivre dans le désert : les dieux et les Bédouins».
Les Touareg de l’Azawad, redevenus maîtres de leur territoire et leur destin, se chargeront de faire cesser aux frontières sud de l’Algérie le terrorisme, l’insécurité et tous les trafics que la mauvaise gouvernance malienne a laissé se développer.
Saad Lounès

samedi 3 mars 2012


Mali : Des rebelles touaregs enlèvent trois militaires dans le nord

Des rebelles touaregs ont enlevé, hier, trois militaires dans la région de Mopti, au nord du Mali, ont déclaré des responsables locaux.
"Les rebelles sont arrivés ce vendredi à bord de huit véhicules dans la localité de Ténenkou. Ils ont enlevés trois gardes (composante de l'armée malienne) et emporté quatre véhicules de service", a déclaré, à l'Afp, Ely Touré du gouvernorat de Mopti, chef-lieu de la région.
Selon la même source, "il n'y a eu aucun coup de feu" et "les rebelles ont tout de suite quitté la localité". Un élu de la région a confirmé l'information. "Il n'y a pas eu un seul coup de feu. Ils sont venus à bord d'un petit convoi et ont braqué des véhicules officiels qu'ils ont emporté ainsi que trois militaires", a précisé Moussa Guindo, un élu municipal de la région. Et d’ajouter : "Ils sont repartis assez vite". Le Mali est confronté, depuis le 17 janvier, à des attaques de rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla). D’autres mouvements sont aussi de la partie. Ces rebelles, lourdement armés, sont rentrés de la Libye où ils avaient combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi. Plusieurs localités et positions de l'armée, dans le nord du Mali, ont été visées. Les combats ont fait de nombreuses victimes, sans qu'il soit possible d'établir, de sources indépendantes, un bilan précis des pertes. Ils ont, également, poussé des dizaines de milliers d'habitants à fuir ces zones. Lesdits fugitifs se retrouvent dans des campements de déplacés en territoire malien et dans des pays voisins, notamment le Niger, la Mauritanie, le Burkina Faso et l’Algérie.
AFP

jeudi 1 mars 2012


Aqmi: 2 otages s'enfuient et sont repris

Par , publié le 01/03/2012 à 09:00, mis à jour à 12:53

Début février, deux des six otages français détenus par Aqmi dans le nord du Mali ont tenté de s'échapper. 

Le 5 février, deux des six otages français retenus par Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) ont bien failli échapper à leurs ravisseurs, au nord du Mali.  
Ce jour-là, en plein désert, une patrouille de rebelles touareg circulant en 4 × 4 tombe sur un campement du groupe d'Abou Zeid, l'un des "émirs" d'Aqmi. Une escarmouche s'engage aussitôt.  
"Les échanges de tirs ont duré trois heures. Deux otages sont parvenus à s'enfuir en profitant de la confusion, rapporte une source touareg àL'Express. Ils se sont cachés toute la nuit dans le désert." Les deux otages ont finalement été repris le lendemain, à environ 80 kilomètres au nord-est de Kidal.  
L'information, confirmée par une source du renseignement français, indique qu'au moins une partie des otages d'Aqmi est toujours détenue dans le nord du Mali.


March 1, 2012 - 19:41 MALI

AZAWAD: BATAILLE POUR LE CONTRÔLE DE TESSALIT

La situation est extrêmement tendue dans la zone de Tessalit (nord-est), où la journée de mercredi s’est caractérisée par de violents combats entre les rebelles du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla) et les forces armées du Mali, bien qu’aucun bilan certain des affrontements ne soit encore disponible.
“Nous occupons la zone autour de Tessalit et nous bloquons les approvisionnements destinés aux soldats de la caserne d’Amachache depuis environ un mois. Leurs vivres seront bientôt épuisés. Hier, nous avons empêché d’entrer les renforts et les approvisionnements, composés de plusieurs centaines de véhicules. Les militaires ont subi de lourdes pertes alors que nous n’avons perdu aucun combattant”, déclare à la MISNA le président du Conseil révolutionnaire du Mnla, Abdoul Karim Ag Agmatafa, contacté à Tessalit.
De leur côté, les sources militaires reprises par la presse internationale affirment avoir battu les rebelles, mais rien n’indique jusqu’à présent que l’armée a reconquis les voies d’accès à la caserne.
“Nous maintiendrons le contrôle de la zone jusqu’à la reddition complète des soldats”, ajoute le représentant des rebelles, qui revendiquent le droit à l’autodétermination du territoire de l’Azawad.
Interrogé sur l’hypothèse d’une solution négociée au conflit – qui comporte de lourdes conséquences humanitaires dans la région – notre interlocuteur précise : “Nous ne sommes disposés à dialoguer qu’à la condition que le droit à l’autodétermination de l’Azawad soit pris en considération, ce que le gouvernement malien a jusque là refusé de faire. Nous avons vainement tenté d’établir un dialogue avec le régime pendant près d’un an. Maintenant, c’est par les armes que nous lui ferons comprendre que l’Azawad doit être séparé du Mali et que la souveraineté de son peuple doit être respectée à l’intérieur de ses propres frontières”.
La guerre déclarée par la rébellion a néanmoins causé 130.000 réfugiés et déplacés. “Nous sommes conscients de cette situation et nous ne voulons en aucun cas frapper les civils. Nous sommes pleinement d’accord pour l’accès de l’aide humanitaire à la région. De notre côté, nous nous efforçons de sensibiliser les déplacés et les populations locales pour qu’ils n’abandonnent pas les villes et poursuivent leurs activités normales”, précise Ag Matafa.
Mais le plein soutien de la population locale au Mnla est loin d’être acquis, malgré les affinités existantes et la lutte commune pour un développement renforcé du Nord du pays. Cependant, les nombreuses communautés de l’Azawad ne partagent pas toutes la lutte armée et pâtissent durement du conflit.
(CC/CN)
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AZAWAD FLASH/


172 militaires maliens disparus et 24 Toyota 4x4 avec armes et équipements récupérés  par le MNLA dans la bataille de Téssalit depuis une heure.

Combats terribles vers Tessalit entre le MNLA et les milices Tamasheq et Maures du Mali

L’écrivain Moussa Ag Assarid et des combattants du MNLA, Février 2012. Crédit: Mossa Ag Assarid
L’écrivain Moussa Ag Assarid et des combattants du MNLA, Février 2012. Crédit: Mossa Ag Assarid
Depuis hier, de lourds combats ont lieux entre les combattants du MNLA et des milices qui supportent et protège le peu de militaire Malien présent sur le front aux alentours de Tessalit. Le convoi impressionnant conduit par les Colonel-Majors AlHaji Ag Gamou et Abderahmane Ould Meydou et l'ancien Colonel Libyen Mohamed Ag Bachir est composé à 95% de Tamasheq et de Maures et fait face depuis le Mardi à des brigades dirigés par un grand nombre d'officiers supérieurs du MNLA. A la tombée de la nuit, nos sources étaient dans l'impossibilité de fournir un bilan mais notent des dégâts importants au sein des milices de l'armée Malienne qui n'ont pas encore pu rentrer dans la ville de Tessalit.
Le Samedi 25 Février dernier nous notions le convoi militaire de plus de 180 véhicules conduits par les Colonel-Major AlHaji Ag Gamou et Abderahmane qui avait quitté la ville de Gao. Ce convoi passera la journée du Dimanche à Anefif. Une partie des militaires Militaire Malien et miliciens présent dans la ville à Anefif le rejoindront avant d'être rejoint encore par plus de deux cents miliciens Tamasheq depuis la ville de Kidal. Une fois complets, ce n'est pas moins de 300 véhicules qui quitteront Anefif en direction de la ville de Tessalit.
Après une avancée lente, le convoi fera une escale vers le site d'Annou Malane, distant d'environ 80 Kilomètres de Tessalit. C'est à partir de ce site que les Colonel-Major Ag Gamou et Ould Meydou ont voulu attirer les troupes du MNLA pour leur tendre une embuscade un peu plus loin. Cette attente était sans compter sur les stratèges militaires du MNLA. Le désir d'embuscade de l'armée Malienne s'est retourné en une embuscade contre elle-même. En effet, pour faire face aux nombreux officiers et miliciens de l'armée Malienne, de nombreux officiers du MNLA et pas des moindres se sont donné également rendez sur le tronçon Annou Malane – Tessalit.
Ce sont les compagnons de feu Ibrahim Ag Bahanga au sein de l'ancien ATNM (Alliance Touareg Nord Mali) qui ont ouvert le bal. Kojak, fidèle parmi les plus fidèles d'Ag Bahanga, à la tête de jeunes combattants sur-motivées ont fait croire à l'armée Malienne qu'ils étaient sur le point de tomber dans le piège qu'elle leur a tendue. Croyant avoir la chance de neutraliser Kojak dont la bravoure est chantée dans les poésies dans tout l'Azawad, une cinquantaine de véhicules des miliciens Maliens ont été accueillis par deux brigades sous les commandements des Colonels Assalat Ag Habi, Ibah Ag Moussa (Bamoussa). Une fois pris entre le marteau (Assalat Ag Habi, et Ibah Ag Moussa) et l'enclume (Kojak), les soldats Maliens ont essayé de sortir de ce bourbier pendant plus d'une heure de temps lesquels ils étaient bombardés sans repris par les deux groupes du MNLA. Moins de la moitié des véhicules ont réussis à sortir de cette embuscade.
Sa mission accomplie, le Colonel Assalat Ag Habi et une partie de sa brigade sont reparti vers le camp Amashash qu'il continuait à pilonner jusqu'à la tombée de la nuit dans l'objectif de l'affaiblir et permettre sa prise dans les jours à venir. Rappelons que ce camp contient uniquement les soldats Maliens. Les femmes et les enfants de ces soldats ont reçu la permission du MNLA pour l'évacuer afin d'éviter qu'elles ne soient victimes des affrontements qui auront lieu dans le camp mais surtout pour qu'ils échappent à l'embargo du MNLA au tour du camp qui est rupture de stocks en nourriture. C'est ainsi que le 18 Février, cinq camions transportant femmes et enfants avec leurs bagages ont quittés le camp Amashash pour s'abriter dans la ville de Tessalit.
Le gros des troupes Malienne est entré dans les combats après le départ du Colonel Assalat Ag Habi. C'est alors que les convois du Commandant Haroune Ag Saghid et celui de Rhissa Ag Berguel ont porté mains forte à celui d'Ibah Ag Mossa et au restant de la brigade du Colonel Assalat Ag Habi. C'est également à ce moment, plus précisément vers 12H de l'après-midi, que les mercenaires Ukrainiens employés par l'aviation Malienne ont fait quelques tirs vers les combattants du MNLA avant de faire un demi-tour face aux batteries anti-aériennes du mouvement révolutionnaire.
Au petit soir, nos sources nous apprennent que le MNLA a réussi a diviser l'armée Malienne et ses milices en trois groupes. Le groupe du Colonel-Major Ould Meydou composé totalement de miliciens Maures a été le premier à faire un "retrait tactique" dans le nouveau langage militaire Malien (comprenez une fuite du champ des combats). Ne voulant plus donner des instants de repis aux milices de l'armée Malienne, Rhissa Berguel et ses hommes ont suivi ce groupe jusqu'à la tombée de la nuit.
Les plus durs des combats se sont produits entre le reste des combattants du MNLA sur place et le groupe conduit par le Colonel-Major AlHaji Ag Gamou. Il faut dire que ce groupe comprend non seulement des miliciens Tamasheq mais aussi et surtout un contingent d'anciens soldats Libyens regroupés autour des Colonels Mohamed Ag Bachir (ex-Commandant de zones de Beni Walid en Libye), Wakki Ag Ossad et Sidi Lama Ag Imikal tous rentrés de Libye après la chute du Colonel Kadhafi. A la tombée de la nuit, nos sources nous apprenaient qu'après des combats terribles, le groupe du Colonel-Major AlHaji Ag Gamou a été scindé en deux sous-groupes et que le sous-groupe contenant la majorité des anciens soldats Libyens a été éloigné afin de les mettre dans un terrain qui leur est inconnu et dans lequel leurs techniques de loin meilleur que celle des autres soldats Maliens seront inadaptées.
Avec la tombé de la nuit il était impossible d'établir un bilan provisoire de ces affrontements. Mais selon nos sources plus d'une centaine de militaires Maliens ont surement péri parce que plus d'une vingtaine de véhicules ont été calcinés lorsque prises en tenaille entre les brigades de Kojak et d'Assalat Ag Habi, sans parler des affrontements violents durant toute la journée. Selon nos sources, les combattants du MNLA font preuve d'un grand optimisme dû au fait que le MNLA recevra dans les prochaines heures un renfort de Tessalit conduit par Rhissa Ag Akli, un autre fidèle de feu Ibrahim Ag Bahanga qui ne l'a jamais quitté et a participé à toutes ses batailles. Les jours suivant seront sans aucun doute déterminants pour le control de l'Azawad par le MNLA. Nous demandons à nos lecteurs de rester serein et de ne pas se fier à la propagande mensongère du Mali qui comme à son habitude déclarera sans aucun doute dans les prochaines heures que son armée a repris Tessalit et à lever l'embargo autour du camp Amashash.

Par Ikhlou Ag Azzezen

Violents combats entre l'armée et les rebelles touaregs dans le nord du Mali
The Associated Press 
BAMAKO, Mali - De violents combats ont opposé l'armée malienne à des rebelles touaregs dans la région de Tessalit, dans le nord du Mali, a rapporté jeudi un responsable des forces armées maliennes.
Les combats ont eu lieu mercredi alors que des soldats tentaient de rejoindre la ville de Tessalit, encerclée par les rebelles, a précisé le colonel Idrissa Traoré, qui n'a pas donné de bilan. Il n'a pas non plus confirmé que les troupes envoyées en renfort avaient atteint le camp militaire de la ville.
Les rebelles touaregs affirment que les soldats n'ont pas réussi à atteindre Tessalit. «Nos forces ont réussi à séparer les contingents en route vers Tessalit et les ont contraint à battre en retraite», a déclaré leur porte-parole, Moussa Ag Assarid, dans un entretien téléphonique avec l'Associated Press.
Il a affirmé que les rebelles n'avaient subi aucune perte durant les combats, et avaient tué un certain nombre de soldats. «Il est très possible qu'il y ait de nouveaux combats bientôt», a ajouté Moussa Ag Assarid.
L'armée tente d'acheminer des renforts à Tessalit depuis que les Touaregs ont commencé à lancer des attaques dans le nord du pays à la mi-janvier. Cette ville est jugée stratégique, sa base militaire étant l'une des plus grandes de la région.
L'ambassade des États-Unis à Bamako a confirmé jeudi qu'un avion militaire américain avait largué des vivres à la population de Tessalit le 14 février.
«Nous avons largué de la nourriture pour une population d'environ 2000 personnes qui étaient en détresse», a expliqué Megan Larson-Kone, de l'ambassade américaine. «Il y avait assez de nourriture pour subvenir aux besoins pendant au moins plusieurs jours.»
Depuis le mois de janvier, des dizaines de soldats et de rebelles ont été tués dans les combats, qui ont également fait plus de 100 000 déplacés, selon les Nations unies.
Les rebelles touaregs du Mouvement national pour la libération de l'Azawad réclament l'indépendance du nord du Mali. Les touaregs se sont soulevés plusieurs fois contre le gouvernement central depuis que le Mali, une ancienne colonie française, a accédé à l'indépendance en 1960.
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AZAWAD VS MALI  UN CONFLIT MAGHREB CONTRE CEDEAO?


Depuis la prise de position des états ouest africains le conflit entre l'Azawad et le Mali semble prendre de l'ampleur sur le continent entre pays maghrébins au devant desquels l’Algérie et la Mauritanie contre l’ingérence de  l'Afrique de l'Ouest.
Le Maghreb a connu son printemps et beaucoup des changements en faveur des Berbères sont intervenus depuis une année.
Ainsi du Maroc en passant par la Tunisie la Libye y compris l'Egypte les nouveaux pouvoirs voient le conflit Touareg comme un conflit d'une minorité luttant pour son territoire contre l'occupant  qui n'a pour légitimité sur le Sahara qu'un héritage coloniale contesté et dépassé.Beaucoup d'intellectuels maghrébins surtout les Berbérophones prennent position partout dans le monde et font pression sur leurs différents états afin de mettre fin à cette guerre avec sa succession de massacres et des exilés Touaregs depuis les pseudos-indépendances africaines.
La diaspora berbère compte des millions en Europe surtout en France en Italie en Espagne et en Belgique.Elle est aussi très composite et présente au Canada et aux Etats Unis.
Les maghrébins constituent aussi un électorat non négligeable pour ces pays européens et il est pas question de les heurtés en appuyant la CEDEAO ou le Mali dans cette guerre contre le Mouvement national de libération de l'Azawad.
L'enjeu principal est le Sahara et ses ressources minières au delà du problème des populations longtemps ignorés et laissés pour compte.La donne a évoluer depuis la réorganisation des différends mouvements Touareg en révolution populaire sous le MNLA pour revendiquer leur territoire historique sur lequel vivent des nombreuses tribus Arabes et Peuls nomades.Ce territoire qui constitue un trait d'union entre l'Afrique noire et le Maghreb est d'un enjeu stratégique pour les deux parties mais aussi pour les puissances occidentales, la Chine et la Russie qui soutiennent l'armée malienne.
Les Touareg ont les moyens de leurs ambitions avec leurs armes sophistiqués avec lesquelles plusieurs victoire éclatantes ont étés remportés sur les armées ouest africaines en place depuis quelques semaines de façon discrète.Les européens voient d'un mauvais oeil les alliances que nouent le Mali afin de combattre une minorité cet agacement à fait que le ministre des affaires étrangères française a taper du poing sur la table pour rappeler au Mali que la solution ne saurait être militaire mais des négociations "inclusives" avec toutes les parties permettraient de trouver une solution politique et économique.
Dans les cercles du pouvoir au Maghreb la question commence a être aborder sans tabou pour trouver une solution au conflit qui ne fait que se répéter avec toujours la même obsession des Touareg à en finir avec le joug de Bamako.
Le Deal avec les français et les nigériens seraient de trouver un territoire aux Touareg afin que le conflit ne s’éternise et s'internationalise avec les conséquences sécuritaires pour toutes la sous région qui peine à lutter contre les sectes islamistes.
Donner aux Touareg l'Azawad c'est éviter que leurs frères du nord -Niger ne viennent revendiquer l'Aïr là ou sont installés les mines d’Uranium d'Areva la société d'état française depuis 50 ans.Ainsi la France joue t' elle  ce qui s'apparente à un jeu d'équilibriste entre les ouest africains et les maghrébins en essayant de trouver une solution acceptable pour tous.
Un Azawad dirigé par les Touareg permettra de faire revenir la sécurité et les investissements le plus tôt possible de l'avis des nombreux experts et spécialistes sahariens.

Adi GORAN
spécialiste saharien