lundi 2 janvier 2012

AQMI : 20 ans de prison requis contre Abou Zeid

LEMONDE.FR avec AFP | 02.01.12 | 16h57   •  Mis à jour le 02.01.12 | 17h51
Capture d'écran d'une vidéo dans laquelle Abou Zeid, le chef d'une katiba d'Al-Qaida au Maghreb islamique, apparaît le visage découvert.
Capture d'écran d'une vidéo dans laquelle Abou Zeid, le chef d'une katiba d'Al-Qaida au Maghreb islamique, apparaît le visage découvert.AFP

Une peine de vingt ans d'emprisonnement a été requise lundi 2 janvier devant le tribunal d'Alger à l'encontre de l'un des chefs les plus radicaux d'Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), Abdelhamid Abou Zeid, jugé par contumace pour"appartenance à un groupe terroriste international" et, en particulier, pour son implication dans l'enlèvement d'Occidentaux en 2003.

Le procureur général a requis des peines allant de 15 à 20 ans de prison ferme à l'encontre des onze autres accusés, détenus depuis 2010, dont cinq membres de sa famille. Sa véritable identité — Mohamed Ghdir— a été révélée officiellement pour la première fois lors de l'ouverture de son procès devant le tribunal criminel d'Alger, selon l'arrêt de renvoi.
L'ADJOINT D'EL-PARA
Abou Zeid, un Algérien d'une quarantaine d'années, est apparu pour la première fois en 2003 comme adjoint d'Abderazak El-Para, lors du spectaculaire enlèvement de trente-deux touristes européens dans le grand Sud algérien.
Selon l'arrêt de renvoi, les accusés ont indiqué avoir vu en 2003 un groupe d'otages gardés par Abou Zeid, dans la région d'Illizi, l'extrême sud-est de l'Algérie, et avoirrencontré dans cette zone Abderrezak El-Para, principal instigateur de ces enlèvements. Abderrezak El-Para, Amari Saïfi de son vrai nom, avait été livré en 2004 aux services de sécurité algériens par des rebelles tchadiens qui l'avaient capturé à la suite d'une médiation libyenne. Il est actuellement incarcéré.
Les accusés ont également précisé qu'ils avaient participé au soutien financier et logistique du groupe d'Abou Zeid en assurant notamment le ravitaillement en carburant, acheté en Libye grâce à l'argent amassé à partir de trafics de drogue et de cigarettes.
Pierre Camatte confie : "Physiquement, Abou Zeid ne dégage rien. Il est petit, maigrichon. Mais il semble très respecté par son entourage".
Pierre Camatte confie : "Physiquement, Abou Zeid ne dégage rien. Il est petit, maigrichon. Mais il semble très respecté par son entourage".REUTERS/POOL
LES RAPTS DE CAMATTE ET GERMANEAU
Présenté comme un des chefs d'AQMI dans la zone sahélienne, Abou Zeid est également soupçonné d'être responsable d'une série de rapts, dont celui duBritannique Edwin Dyer, tué en juin 2009, et en 2010 de cinq Français, un Malgache et un Togolais dans le nord du Niger.
Concernant ce dernier groupe, une Française et les deux ressortissants africains ont été libérés mais quatre Français restent détenus. Abou Zeid aurait aussi participé à l'enlèvement de Michel Germaneau, un humanitaire français de 78 ans, dont AQMI avait annoncé l'exécution le 25 juillet 2010.
Un ex-otage français d'AQMI, Pierre Camatte, avait reconnu Abou Zeid en octobre 2010 sur une photo diffusée par ce groupe. Membre d'une ONG, Pierre Camatte a été détenu près de trois mois dans le désert malien par AQMI avant d'être libéré en février 2010. "Sur la photo, en bas, à gauche, j'ai reconnu une personne qui pourrait très bien être Abou Zeid. C'est sa stature, c'est son visage : pour moi, c'est leur chef, le fameux Abou Zeid", avait déclaré M. Camatte
Nigeria – Violences : la frontière avec le Niger pas encore fermée
01 Janvier 2012 - 19:32
La frontière entre le Niger et le Nigeria était toujours ouverte dimanche, ont indiqué des sources locales nigériennes au lendemain de l'annonce par le président nigérian Goodluck Jonathan de la fermeture de la frontière après des violences islamistes dans son pays.
"La fermeture de la frontière est annoncée avec le Nigeria, mais ce n'est pas mis en application. La circulation est normale entre Diffa et l'Etat de Maïduguri", Etat nigérian où la secte islamiste Boko Haram est particulièrement active, a déclaré par téléphone à l'AFP Inoussa Sauna, préfet de la région de Diffa (est du Niger).
"Même si elle n'est pas encore mise à exécution, l'annonce de la fermeture de la frontière avec le Nigeria est ressentie comme un coup de massue, particulièrement pour les commerçants de la région de Diffa qui est quasi-dépendante économiquement de Borno et de Yobé, deux autres Etats du Nigeria", a souligné un correspondant de la radio privée Anfani.
Le Niger partage plus de 1.500 km de frontière avec le Nigeria, son voisin du sud.
"La frontière n'est pas fermée, nous continuons nos transactions et aucun secteur de l'activité économique n'est paralysé", a affirmé Mamane Ada, un agent de transit nigérien joint à Dan-Issa, dans la région de Maradi (sud-est), capitale économique du Niger.
"Tout circule normalement, nous ne connaissons aucune perturbation, en tout cas pour le moment", a confirmé un commerçant joint dans la grande ville de Zinder (centre-est).
Le président nigérian Goodluck Jonathan a annoncé samedi la fermeture des frontières avec le Niger, le Tchad et le Cameroun pour empêcher les "terroristes" de fuir après des attaques de Noël qui ont fait près de 50 morts et ont été revendiquées par Boko Haram.
Sur la télévision publique nigérienne, le ministre nigérien des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum, a indiqué ce week-end avoir apporté vendredi à Abuja, au nom du chef de l'Etat Mahamadou Issoufou, "un message de compassion et de solidarité".
"Ce qui est en cause" au Nigeria, "ce ne sont pas les religions, ce sont des hommes qui ont des comportements politiques tout à fait ruineux", a-t-il dit.

©AFP



LIBYE/EGYPTE - 
Article publié le : lundi 02 janvier 2012 - Dernière modification le : lundi 02 janvier 2012

Libye : reprise éclair de la Jamahiriya TV, la chaîne de l'ancien régime

Par RFI
La principale chaîne de propagande de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi, Jamahiriya TV a repris le 30 décembre 2011 ses émissions dont la diffusion avait été interrompue après la prise de Tripoli par les rebelles en août dernier. Aujourd'hui, ces mêmes rebelles s'en prennent aux autorités égyptiennes rendues responsables d'avoir permis la diffusion de ces images via le satellite égyptien Nilesat.

Stupeur vendredi soir lorsque les Libyens voient apparaître à l'écran, un Mouammar Kadhafi menaçant «les croisés de l'Otan» avant que des chansons louant le « frère Guide » ne retentissent. Le tout accompagné de ce petit soleil levant en bas à droite, logo de la Jamahirya TV.
La colère monte chez les rebelles qui sur internet appellent à manifester devant l'ambassade d'Egypte à Tripoli. C'est en effet via le satellite Nilesat, propriété des autorités égyptiennes que les images ont été diffusées.
Abdallah Naker, chef du conseil des rebelles de Tripoli, dans un communiqué menace le Haut conseil militaire égyptien de faire fermer l'ambassade d’Égypte à Tripoli ainsi que la frontière avec le voisin, si jamais l'antenne n'était pas coupée. Entre temps, la chaîne a cessé d'émettre mais les responsables de Nilesat ont eux nié avoir permis la diffusion de ce programme.
Le soupçon, fondé ou non, est né du fait que beaucoup de cadres de l'ancien régime se sont exilés avec leur fortune en Egypte. Abdallah Naker les a menacés de les mettre sous terre avec Kadhafi s'ils poursuivaient leur propagande.
De son côté, le gouvernement libyen qui n’a pas osé prendre position dès le début de cette crise, a annoncé qu’il prendrait contact avec les autorités égyptiennes pour régler le problème de façon diplomatique.
TAGS: EGYPTE - LIBYE - MÉDIAS - MOUAMMAR KADHAFI
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Un appel au secours des Touaregs du Mali


Lundi 2 janvier à 9h05. Je ne suis pas encore à mon bureau que le téléphone sonne. C'est mon ami Mohamed qui m'appelle de Gao (Mali). Rien là de très exceptionnel, hormis l'heure et la date.
Mohamed était notre chauffeur lors d'un voyage un peu chaotique, en octobre 2007, chez les Touareg de l'est malien. Nous avons noué des rapports d'amitié et, depuis, nous continuons de correspondre régulièrement par téléphone.
Et par téléphone seulement puisque toute cette région nord et est du Mali est devenue inaccessible aux « toubabs » (les blancs) que nous sommes du fait des agissements terroristes d'AQMI. Pour ce Songhaï (minorité noire du Mali), mon numéro de téléphone est le lien ultime et minuscule qu'il parvient à entretenir avec le monde extérieur.
S'il m'appelle ainsi dès 9 heures du matin un 2 janvier, c'est qu'il est en compagnie de Farouk, « grand frère » (en réalité le cousin) d'Alagha, le remarquable chef de la petite communauté Touareg à l'invitation de laquelle nous nous rendions. Plus de trois ans qu'Alagha et les siens, par dépit et découragement, refusent catégoriquement tout contact avec les « toubabs. » Or, cette fois, Farouk veut profiter de ce lien si ténu entretenu par Mohamed avec le monde extérieur. Il veut me parler. Et ce qu'il m'a dit, ce matin d'année toute neuve, c'était à la fois un pathétique appel au secours et un immense cri d'espoir.
« Il faut que tu dises... » m'a-t-il moult fois répété tout au long de son long discours. Que le sac de mil est aujourd'hui à 30.000 francs CFA (environ 45 euros) sur le marché de Gao. Il coutait moitié moins cher il y a un an ; qu'il n'y a plus la moindre structure médicale à l'est de Gao ; que les populations nomades sont totalement livrées à elles-mêmes et dans un état sanitaire épouvantable ; qu'à Gao même, il n'y a plus rien à faire qu'à survivre d'expédients et de petits (et moins petits...) trafics...
Un pays que l'ostracisme qui lui est imposé par la peur des agissements d'ACMI et notre impuissance à y faire face condamne à une mort lente. Un pays qui n'a plus rien pour vivre alors que lui parviennent d'énormes quantités d'armes en tous genres exfiltrées de Lybie...
Et pourtant « la sécurité est en train d'être rétablie » m'affirmait Farouk ce matin. « La preuve, ajoutait-il, on a arrêté les ravisseurs des deux Français enlevés à Hombori, il y a quelques semaines. » Ces deux Français-là et quelques autres n'en restant pas moins entre les mains d'AQMI probablement fort loin de là, au nord du Mali.
J'ai promis à Farouk de ne pas garder pour moi ce qu'il venait de me dire. Nous nous sommes quittés. Sur France Inter, au même moment, passait un reportage sur le début délirant des soldes d'hiver en Lorraine...
Didier Cornaille