dimanche 1 mai 2011

Libye : Saif al-Arab Kaddafi tué dans un bombardement de l'Otan selon Tripoli


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(Archive) La résidence de Mouammar Kaddafi à Gargour, après un bombardement en 2001.(Archive) La résidence de Mouammar Kaddafi à Gargour, après un bombardement en 2001.© AFP
Le plus jeune fils du leader libyen Mouammar Kaddafi, Saif al-Arab Kaddafi, ainsi que trois de ses petits-enfants, ont été tués dans la nuit de samedi à dimanche au cours d'une frappe aérienne de l'Otan, à laquelle le leader libyen aurait échappé de peu, a annoncé un porte-parole du régime à Tripoli.
"La maison de Saif al-Arab Mouammar Kaddafi (...), le plus jeune des enfants du Guide, a été attaquée avec de puissants moyens. Le Guide et sa femme étaient dans la maison avec des amis et des proches" et est "sain et sauf", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Moussa Ibrahim, lors d'une conférence de presse.
 
"L'attaque a provoqué la mort en martyr du frère Saif al-Arab (...) et celle de trois des petits-enfants du Guide", a ajouté le porte-parole.
 
Saif al-Arab était âgé de 29 ans, a-t-il ajouté. Il était le plus jeune des six fils du dirigeant libyen et n'occupait pas de poste officiel connu. Mouammar Kaddafi avait déjà perdu une fille adoptive en 1986 lors d'un bombardement américain à Tripoli.
 
Peu vraisemblable qu'il y ait des survivants
 
"Le Guide lui-même est en bonne santé. Il n'a pas été blessé. Sa femme est également en bonne santé et n'a pas non plus été blessée, mais d'autres personnes l'ont été", a-t-il assuré.
 
"Il s'agissait d'une opération visant à assassiner directement le dirigeant de ce pays", a-t-il accusé.
 
Le porte-parole avait accompagné au préalable la presse sur les lieux d'une habitation bombardée à Tripoli. Au vu de l'ampleur des destructions, il semblait peu vraisemblable qu'il puisse y avoir eu des survivants.
 
A Bruxelles, l'Otan a confirmé peu après avoir mené des frappes dans ce secteur de Tripoli, mais pas la mort du fils Kaddafi, assurant ne pas viser des individus.
 
"L'Otan a poursuivi ses frappes de précision contre les installations militaires du régime Kaddafi à Tripoli cette nuit, y compris des frappes sur un bâtiment de commandement et de contrôle connu dans le secteur de Bab al-Aziziya, peu après 18H00 GMT samedi soir", a déclaré dans un communiqué le général Charles Bouchard, commandant en chef de l'opération.
 
"Nous regrettons toute perte de vie, particulièrement celle de civils innocents", a-t-il ajouté, soulignant que "toutes les cibles de l'Otan sont de nature militaire".
 
Samedi soir, trois explosions avaient été entendues à Tripoli en provenance du secteur de Bab al-Aziziya, qui abrite le complexe de M. Kaddafi, après un survol d'avions de l'Otan.
 
Joie à Benghazi
 
A Benghazi, fief de l'insurrection libyenne, des tirs de joie ont retenti peu après l'annonce à Tripoli de la mort du plus jeune fils de Mouammar Kaddafi, a constaté un journaliste de l'AFP.
 
Sur le boulevard du front de mer, des voitures roulaient en klaxonnant alors que le ciel était illuminé par des balles traçantes et des tirs de roquettes, de batteries anti-aériennes et de fusils d'assaut.
 
Mouammar Kaddafi avait répété samedi dans la journée qu'il ne renoncerait pas au pouvoir, alors que l'Otan a rejeté son appel à négocier pour mettre fin au conflit qui ensanglante la Libye depuis près de trois mois.
 
Dans le même temps, la rébellion a parlé d'un possible "nouveau front" dans le sud-est du pays, après une deuxième attaque des forces du régime contre une localité de cette région désertique qui a fait 10 morts, six civils et quatre rebelles.
 
Dans une première apparition publique depuis le 9 avril, M. Kaddafi, le plus ancien dirigeant arabe au pouvoir depuis 1969, a réaffirmé qu'il ne partirait pas malgré la pression militaire de l'Otan, les sanctions financières internationales, l'embargo sur les armes et le gel de ses avoirs.
 
"L'Otan doit abandonner tout espoir d'un départ de Mouammar Kaddafi. Je ne quitterai pas mon pays et je m'y battrai jusqu'à la mort", a-t-il dit à la télévision, qualifiant les rebelles de "terroristes".
 
"Nous sommes prêts à négocier avec la France et les Etats-Unis mais sans condition (...). Nous ne nous rendrons pas, mais je vous appelle à négocier. Nous pouvons régler nos problèmes entre Libyens sans nous battre, retirez vos flottes et vos avions", a lancé M. Kaddafi à l'adresse de l'Otan.
 
L'Otan refuse les négociations
 
L'Otan a rejeté cet appel, soulignant qu'il revenait avant tout à M. Kaddafi de cesser ses attaques contre des civils.
 
Le CNT a lui aussi rejeté toute négociation avec M. Kaddafi, affirmant que ce dernier n'avait plus aucun rôle à jouer à l'avenir.
 
Le régime a appelé néanmoins les rebelles de Misrata, à 200 km à l'est de Tripoli, "à déposer les armes en échange d'une amnistie", après avoir averti que tout navire tentant d'entrer au port de Misrata serait "frappé avec force".
 
Dans la soirée, 13 puissantes explosions ont ébranlé Misrata, au moment où des appareils de l'Otan survolaient la ville.
 
Dans la journée, près de l'aéroport, d'intenses combats se sont poursuivis. Roquettes et obus de mortier ont également recommencé à tomber sur la ville.
 
Selon plusieurs sources, ces combats ont fait 10 morts et 20 blessées samedi.
 
L'Otan a annoncé avoir neutralisé plusieurs mines dans le port, où un navire humanitaire était toujours bloqué et trois autres en attente au large.
 
Dans l'ouest du pays, les insurgés tenaient toujours le poste-frontière tuniso-libyen de Dehiba. L'Otan a annoncé avoir détruit 13 dépôts de munitions dans cette zone de montagnes essentiellement ralliée à la rébellion.
 
Dans le sud-est désertique, 70 véhicules pro-Kaddafi ont attaqué l'oasis de Jalo (300 km au sud de Benghazi) tuant six civils et quatre rebelles, selon la rébellion.
 
A Tripoli, plus de 400 représentants de tribus fidèles au régime ont affirmé dans un communiqué se préparer à se rendre à Benghazi pour rencontrer les tribus rebelles en vue d'"une réconciliation"

Des centaines de Burkinabè pour la "grande mobilisation" contre Compaoré


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Des manifestants exigent le départ du président Blaise Compaoré à Ouagadougou le 30 avril 2011.Des manifestants exigent le départ du président Blaise Compaoré à Ouagadougou le 30 avril 2011.© AFP
Plusieurs centaines d'opposants ont manifesté samedi à Ouagadougou pour exiger le départ du président Blaise Compaoré au moment ou était annoncée la mort d'un enfant de 11 ans tué par la balle perdue d'un policier mutin.
"Blaise out! Blaise dehors", "Blaise dégage!", "Tous unis pour le départ de Blaise Compaoré", pouvait on lire sur les pancartes brandies par les manifestants. Une autre, "Blaise = Ben Ali", faisait allusion à l'ex-président tunisien contraint de quitter le pouvoir par un soulèvement populaire.
 
Trente-quatre partis politiques avaient appelé à une "grande mobilisation" contre le régime Compaoré. En dépit du nombre relativement faible de manifestants, les chefs de l'opposition se sont déclarés satisfaits.
 
L'opposition satisfaite
 
"On est très satisfaits de la mobilisation, malgré le travail de sape énorme du pouvoir", s'est félicité le principal opposant, Bénéwendé Stanislas Sankara. Il a invité "les forces armées, en tant que composantes à part entière de notre peuple à avoir un comportement citoyen".
 
Pour réclamer de meilleures conditions financières, les militaires, dont ceux de la garde présidentielle, se sont mutinés à plusieurs reprises dans plusieurs villes depuis le 23 mars, tirant en l'air dans les rues et commettant de nombreux pillages.
 
Leur exemple a été récemment suivi par les policiers.
 
Un enfant tué par une balle perdue
 
Le ministre de la sécurité, Jérôme Bougouma, a annoncé qu'un enfant de 11 ans, blessé mercredi à la tête d'une balle perdue tirée par un policier mutin, était mort à l'hôpital des suites de ses blessures vendredi.
 
Les mutins avaient tiré en l'air dans l'enceinte de leur caserne à Ouagadougou , mais aussi à l'extérieur.
 
Le ministre de la Santé, Adama Traoré, a de son côté indiqué que dans la seule ville de Ouagadougou, six personnes - dont l'enfant - avaient été tuées accidentellement depuis le début des mutineries de soldats le 23 mars, suivies mercredi et jeudi de celles des policiers.
 
Aucun bilan n'a été fourni concernant les victimes dans d'autres villes également affectées par ces mutineries, pas plus que sur celles des manifestations populaires violentes contre le régime du président Blaise Compaoré, qui avaient débuté le 22 février.
 
Selon un décompte de l'AFP, outre la mort de Justin Zongo, un jeune décédé à cette date dans des circonstances controversées lors de son interpellation par la police à Koudougou (centre), six autres personnes ont été tuées par la suite au cours de diverses manifestations dans tout le pays.
 
Le ministre de la Sécurité a par ailleurs annoncé qu'une "dizaine" de personnes avaient été blessés vendredi lors deviolences à Manga (sud) entre plusieurs centaines de jeunes et des policiers qui avaient tiré sur eux, d'abord avec des gaz lacrymogènes, puis à balles réelles.
 
Les jeunes avaient ensuite incendié le commissariat de la ville, déserté par des policiers débordés par l'empleur de la manifestation.
 
Un premier bilan, établi à partir de témoignages recueillis sur place, faisait état de quatre blessés, dont trois par balle.
 
Les manifestations contre la vie chère et le régime de Blaise Compaoré, un militaire arrivé au pouvoir il y a 24 ans par un coup d'Etat, touchent désormais presque toutes les catégories socio-professionnelles du pays.
 

Pétrole : le Niger aux portes de l’OPEP



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Politique
Samedi 30 Avril 2011 20:47
Petrole_Agadem_C’est pour bientôt, le Niger fera sa rentrée dans le cercle très stratégique des pays producteurs et exportateurs du pétrole. En tout cas, le chantier du complexe pétrolier du Niger est prévu pour s’achever en fin de cette année 2011. Le pétrole nigérien coulera en début de l’année 2012. L’annonce a été faite mardi 19 avril dernier par 
Les travaux sont terminés à 72%, tout le processus d’installation d’équipements de la raffinerie est prévu pour s’achever en fin de l’année 2011. SEM Xian Huang, ambassadeur de Chine au Niger
l’ambassadeur de la Chine au Niger Xian Huang. C’était au sortir d’une audience au palais présidentiel avec le Président de la République du Niger Issoufou Mahamadou.
Outre le diplomate chinois, la délégation chinoise qui a été reçue mardi 19 avril en audience par le chef de l’Etat nigérien comprenait aussi le vice-président de la China National Oil and Gas Exploitation and developpement corporation CNPC, Huang Yongzhang ainsi que le président de la CNPC –Niger Petrolum SA Fu Jikin. Au centre de l’entretien entre le président nigérien et la délégation chinoise, il a été essentiellement question des perspectives de la coopération pétrolière entre le Niger et la Chine.
La société chinoise CNPC dirige un important projet d’exploitation du pétrole nigérien sur le site d’Agadem ainsi que la construction d’une raffinerie à Zinder. Le 15 avril dernier, la CNPC et le Niger ont procédé à la célébration de la fin des travaux de la première phase à Agadem. Une cérémonie qui a enregistré la présence du Directeur de Cabinet du Président de la République Hassoumi Massaoudou. Pour cette première phase, les travaux sont achevés avec la réalisation de 50 puits assortis des équipements en surface, les pipelines étant soudés et enterrés entre la raffinerie et le champ pétrolier d’Agadem sur une distance de 462 km, a indiqué l’ambassadeur chinois au Niger. Concernant la raffinerie, Xian Huang a indiqué que les travaux sont terminés à 72%, tout le processus d’installation d’équipements de la raffinerie est prévu pour s’achever en fin de l’année 2011.
Il faut dire que les choses s’annoncent très prometteuses et le Niger va bientôt enregistrer son premier baril de pétrole. A partir des forages d’exploration, d’exploitation, l’acheminement vers la raffinerie jusqu’à la production du produit fini à partir de 2012, le Niger sera autonome en pétrole et en gaz-oil, a déclaré l’ambassadeur de Chine au Niger Xian Huang. La finalisation très prochaine de tout ce processus va donner au Niger d’autres ressources additionnelles. Troisième pays mondial producteur de l’uranium, le Niger nouveau pays producteur de pétrole pourrait désormais frapper aux portes de l’OPEP.
Ibrahim Elhadj dit Hima
30 avril 2011
publié le 28 avril 2011
Source : La Roue de l'Histoire