jeudi 28 avril 2011

Libye: combats dans l'ouest, explosions à Tripoli, le conflit semble s'enliser

Un homme au milieu des décombres de sa maison touchée par une roquette des pro-Kadhafi, le 28 avril 2011 à Zenten
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Un homme au milieu des décombres de sa maison touchée par une roquette des pro-Kadhafi, le 28 avril 2011 à ZentenMonde 29/04/2011 00:14
Les combats se sont concentrés jeudi autour de Misrata, Zenten et du poste-frontière de Dehiba, dans l'ouest de la Libye, près de trois mois après le début d'un conflit qui semble s'enliser malgré l'intervention militaire internationale.
Dans la soirée, au moins cinq explosions ont secoué Tripoli après le survol de la capitale libyenne par des avions de l'Otan, selon une journaliste de l'AFP et des témoins.
Le poste-frontière tuniso-libyen de Dehiba a été pris dans l'après-midi par les forces loyales au colonel Mouammar Kadhafi, avant de tomber de nouveau dans la soirée aux mains des insurgés, qui l'avaient conquis pour la première fois le 21 avril.
Le site a été le théâtre de violents affrontements au cours duquel huit soldats loyalistes ont été tués, a-t-on appris de sources concordantes. Les combats se poursuivaient à 18H20 GMT.
Plusieurs ambulances sont passées de Tunisie en Libye pour évacuer des blessés, selon des témoins.
Dans l'après-midi, des heurts avaient eu lieu "des deux côtés de la frontière" avec la Tunisie, selon plusieurs témoins et une source militaire occidentale. Alors que des insurgés étaient passés côté tunisien, ils avaient été poursuivis par des loyalistes armés "sur environ 1 km".
Environ 5.000 Libyens ont passé la frontière à Dehiba en deux jours pour fuir les combats faisant rage dans l'Ouest libyen.
Dans la même région, au sud-est de Tripoli, des milliers d'insurgés défendant Zenten ont réussi à repousser les pro-Kadhafi, après une journée de combats et bombardements mercredi. Néanmoins, une dizaine de roquettes Grad ont été tirées sur la ville tôt jeudi, selon des témoins.
Aidés par les frappes de l'Otan, les insurgés ont également chassé ces derniers jours les pro-Kadhafi hors de Misrata (200 km à l'est de Tripoli) et réussi à en sécuriser le port.
Mais des obus de mortier et des roquettes tombaient jeudi soir régulièrement sur la ville, apparemment tirés au hasard par les forces pro-Kadhafi, tandis que de violents combats se déroulaient à l'extérieur de la ville.
Vers 20H00 (18H00 GMT), le bilan de la journée était de neuf morts et d'une trentaine de blessés, essentiellement des civils, selon des sources médicales. Mais un médecin de la clinique Hikma, principal hôpital de la ville, a dit craindre que le bilan ne soit plus lourd.
Les rebelles ont lancé une offensive contre les forces loyalistes, afin "de les repousser le plus loin possible". Des combats se déroulaient dans la soirée hors de la ville, autour de l'aéroport (sud-ouest) tenu par les pro-Kadhafi qui y ont concentré d'importantes forces, des zones de Dafniya (ouest) et Karzaz (est), selon les rebelles.
Alors que la seule voie de ravitaillement est la mer, un bateau chargé d'armes est arrivé au port de Misrata, selon les insurgés.
Un nouveau bateau de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a par ailleurs débarqué dans la nuit nourriture et médicaments. Il est reparti vers Benghazi (est), fief de la rébellion, avec à son bord un millier de personnes, dont des centaines de réfugiés nigériens et un blogueur français grièvement blessé.
Selon le Croissant rouge, les violences à Misrata ont fait environ 1.500 morts, habitants et rebelles, en deux mois.
Plus de 500 personnes ont par ailleurs été enlevées dans cette ville par les forces pro-Kadhafi, a indiqué le procureur local, en précisant que leur sort était inconnu.
Tripoli, régulièrement visée par les Raids de l'Otan, cinq explosions ont retenti dans la journée. Puis, dans la soirée, trois détonations ont été entendues dans le centre-ville vers 23H00 heure locale (21H00 GMT) suivies de deux autres quelques minutes plus tard, a constaté une journaliste de l'AFP.
Des témoins ont dit à l'AFP avoir vu des colonnes de fumée s'échapper du quartier d'Ain Zara, dans le sud-est deTripoli, régulièrement la cible de Raids aériens de l'Otan.
Les forces loyalistes ont par ailleurs pris le contrôle jeudi d'al-Koufra, à 600 km au sud-est de Benghazi, selon la rébellion.
Avant ses entretiens à Bruxelles avec des responsables de l'Union européenne et l'Otan, le chef militaire des rebelles Abdel Fattah Younés a exhorté l'Occident à leur fournir des armes, affirmant que M. Kadhafi pourrait utiliser des "armes chimiques" contre les insurgés pour se maintenir au pouvoir.
"Kadhafi est désespéré maintenant. Malheureusement, il a toujours 25% de ses armes chimiques qu'il pourrait utiliser vu sa situation désespérée", a-t-il dit. "Nous avons reçu des armes en petites quantités mais non pas les armes adéquates dont nous avons besoin", a-t-il ajouté en citant notamment les hélicoptères Apache et les missiles antichars.
Alors qu'aucune des deux parties en conflit ne semblaient prendre un avantage déterminant sur l'autre et sans signe d'un changement à la tête du régime dans l'immédiat, l'Otan a décidé d'installer un représentant de l'alliance à Benghazi afin de nouer des contacts avec l'opposition

الصحفي البريطاني غاي مارتن

Comité de pilotage, les installations et services de Misurata

Nouvelle armes chimiques Napalm? serait utilisé par Pro Kada #Misrata aujourd'hui ... via @LibyanDictator

Attentat au Maroc : "Aqmi pourrait chercher à se remettre en scène

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/"

Eclipsée par le printemps arabe, l'organisation terroriste pourrait avoir perpétré l'attaque pour mettre de nouveau en avant ses revendications, analyse René Backmann du Nouvel Observateur. Interview par Laura Thouny.

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L'explosion a fait au moins 15 morts.  (AFP)L'explosion a fait au moins 15 morts. (AFP)
Qui pourrait, selon vous, être derrière ces attentats ?
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- C'est très difficile à dire à ce stade. Nous ne pouvons faire que des suppositions. Mais, compte tenu de la manière dont ça s'est passé, si c'était bien un kamikaze, on peut très bien imaginer qu'Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique) est derrière cet attentat. C'est leur mode d'opération. Qui plus est, ils avaient déclaré, il y a peu, qu'ils pourraient agir au Maroc.
Cela faisait des années qu'il n'y avait pas eu d'attentats aussi spectaculaires au Maroc. Aucun mouvement extrémiste marocain n'avait manifesté de telles intentions, donc cela paraît peu vraisemblable que des extrémistes locaux soient derrière cet attentat.
Par ailleurs, le roi a récemment remis en liberté des prisonniers politiques, et d'autres personnes appartenant à des organisations accusées de terrorisme. On peut supposer qu'Aqmi a voulu jeter le trouble, montrer que la page du terrorisme n'est pas tournée, malgré ce que le roi a l'air de penser.
Quel intérêt aurait Aqmi à commettre une telle attaque ?
Aqmi pourrait chercher à déstabiliser un pays dans lequel il y a eu des manifestations, suivies de propositions du roi visant à modifier le système politique, allant jusqu'à se rapprocher de la monarchie parlementaire. Ces propositions ont atténué le mouvement de contestation : le signe qu'un pays arabe peut trouver des solutions démocratiques à des contestations. On peut imaginer que des extrémistes aient trouvé cela désagréable.
Et puis, depuis le début du printemps arabe, les revendications démocratiques ont complètement éclipsé les activités d'Aqmi.
Les membres d'Al-Qaida au Maghreb islamique ont peut-être cherché à se remettre en scène, en dévoilant des images des otages, puis en intervenant avec un acte terroriste dans un lieu touristique.
Les terroristes ont-ils sciemment visé des Français ?
- Pour le moment, nous n'en savons rien. Il se trouve que c'est un endroit très fréquenté par les Français. Rien ne dit qu'ils le savaient. Mais si c'est Aqmi, ils ont bien étudié leur cible. C'est une supposition que l'on peut faire. Si c'était le cas, ce pourrait être la suite des prises d'otages au Niger. Parmi les revendications des ravisseurs, figure l'abrogation de la loi sur le voile intégral. Mais pour l'instant, nous n'avons aucun indice prouvant que ce serait le motif de l'attaque.

Interview de René Backmann, journaliste au service étranger du Nouvel Observateur, le 28 avril 2011, par Laura Thouny.

Y’a pas que du sable dans le désert – A la rencontre des Touaregs

 http://www.carrefourdescultures.com/lecture/ya-pas-que-du-sable-dans-le-desert-a-la-rencontre-des-touaregs-123

LECTUREROMAN — BY MICKAËL TARDU ON 28 AVRIL 2011 14 H 00 MIN 

Peut-être avez-vous déjà rencontré Moussa Ag Assarid, jeune Touareg du Mali, marqué par son arrivée en France qu’il racontait dans « Y’a pas d’embouteillage dans le désert ». Les années ont passé, et une décennie plus tard, il revient auprès des siens dans son désert natal.
Quand on né Touareg, on est Touareg et on le reste. Un retour donc très attendu pour le jeune homme aujourd’hui diplômé en management et consultant en développement et communication. En association avec Nathalie Valera Gil, psychosociologue, responsable communication et marketing chez un éditeur de cartographie, il nous livre un ouvrage racontant leur aventure de la Caravane du Cœur. La globe-trotteuse et le touareg « sédentarisé » vont alors vivre une aventure humaine hors du commun, et des sentiers battus.
Accompagnés de volontaires français, chômeurs, retraités, chefs d’entreprises, hommes, femmes et enfants, ils se lancent dans un périple de 8 000 kilomètres par la route, traversant la France, l’Espagne, le Maroc, la Mauritanie et le Mali, sources des origines de Moussa qu’il partage avec la troupe.
Une aventure racontée à deux mains, avec le regard de deux individus aux origines différentes, lui, Moussa, vient de la vie Touareg, et malgré ses 10 ans passés en France, son sang est resté le même et vibre encore de cette expérience, du quotidien des campements. Elle, Nathalie, vie l’aventure pleinement repoussant avec les autres ses limites dans le seul et unique but d’avoir eu la chance et le plaisir uniques de découvrir à chaque instant cette joie de liberté.
Au delà de la découverte de la vie nomade, imaginez la découverte d’une culture, de la beauté de chaque instant, d’un combat pour la liberté et la reconnaissance, la pureté, la sobriété, la générosité qui vous ébranleront à jamais. Les caravaniers, ces hommes Bleus ont su garder un rapport à la Terre et à l’Homme que nous avons depuis bien longtemps oublié… à tort.
Y’a pas que du sable dans le désert, à la rencontre des Touaregs (Presses de la renaissance – 17€), un récit qui vous changera à jamais et dont vous sortirez grandis.
Notons que 50% des droits d’auteurs sont reversés à l’association Caravane du Coeur pour soutenir l’éducation et la santé des nomades du Nord du Mali

JOURNALISTES TUÉS À MISRATA : LE RÉCIT D’ALVARO CANOVAS


ACTU-MATCH | JEUDI 28 AVRIL 2011


Journalistes tués à Misrata : le récit d’Alvaro Canovas
A gauche: Chris Hondros, dans la banlieue sud de Beyrouth, en 2006. A droite: Tim Hetherington, en 2008. | Photo MaxPPP

A LIRE AUSSI

LIENS GOOGLE

Paru dans Match
Notre reporter était en compagnie des photographes Tim Hetherington et Chris Hondros lorsque la mort les a fauchés à Misrata, la ville libyenne assiégée par Kadhafi. Il raconte le drame et les dernières heures avec ses deux confrères tragiquement disparus. Version intégrale de l’article paru dans le magazine et dans l’édition iPad.
De notre photographe à Misrata Alvaro Canovas - Paris Match
La veille déjà, la mort avait fauché Khalifa, un des trois chauffeurs qui nous conduisaient le jour, et défendaient leur ville la nuit. Un jeune homme de 23 ans, adorable et sérieux. Depuis notre arrivée à Misrata, nous sommes frappés par le courage de ces rebelles, fiables et très accueillants. Nous logeons, avec une douzaine d’envoyés spéciaux, dans une maison qui leur sert de centre de communication. Mardi 19 avril au soir, nous présentons des condoléances émues aux rebelles, sans savoir qu’ils nous offrirons les leurs vingt-quatre heures plus tard…
La journée de mercredi commence pourtant sous le signe de la chance. Levé à 6 heures, je trouve des œufs dans la cuisine. Un luxe. D’habitude, nous nous contentons d’un repas quotidien, le soir. En traversant le salon où dorment les Britanniques et Américains, arrivés deux jours plus tôt, je salue Chris Hondros, 41 ans, petites lunettes sur le nez, concentré sur son ordinateur. De ce photographe américain, j’apprécie la douceur, la courtoisie et, bien sûr, les images. Il me rejoint dans la cuisine, où je prépare des œufs sur le plat, pour lui, Jérôme Bonny (France 2) et Tim Hetherington. Ce Britannique de 41 ans est lui aussi une référence dans le métier, notamment pour « Restrepo », son documentaire sur l’Afghanistan, nommé aux Oscars. Aussi célèbre soit-il, ce gentleman reste d’une extrême discrétion, avec un humour et une modestie à l’anglaise. Je viens de le rencontrer. Je n’aurai pas le temps de le connaître davantage.

CHRIS A-T-IL EU UN PRESSENTIMENT?

Après le petit-déjeuner, je pars photographier des familles réfugiées dans une école. A midi, les anglophones reviennent, très excités par leurs premiers combats, autour de l’académie de l’air, un bastion kadhafiste. Des combats au corps à corps où les insurgés ont, ce matin-là, pris l’avantage. Tim veut y retourner dans l’après-midi. Chris, lui, vient de réaliser d’excellentes photos sur des civils évacués d’un immeuble au beau milieu des combats. Il veut les envoyer immédiatement à son agence, Getty Images. Je lui demande s’il souhaite, lui aussi, repartir: “Non, j’ai pris assez de risques pour la journée.“ Rétrospectivement, je me demande s’il a eu un pressentiment.
Je retrouve Tim sur le parking, où il s’est installé très tôt pour être sûr de ne pas manquer le départ. D’autres reporters “ne sentent pas » cette nouvelle équipée. En revanche, Chris a finalement choisi de se joindre à nous. On se retrouve lui et moi à l’arrière d’un pick-up. Vers 15 h 30, Salaheddine, commandant insurgé, donne le signal du départ. A cet instant, mon chauffeur habituel, Ahmed, sort du bâtiment. On échange un long regard… Quelques jours plus tôt, on s’était juré de ne jamais aller au front l’un sans l’autre. Mais il dormait profondément après une nuit de combat et je pars sans lui. Mal à l’aise. Et je regrette déjà d’avoir enlevé les plaques balistiques de mon gilet pare-balles. Pesantes et rigides, elles protègent des balles mais limitent les mouvements. Je les ai laissées sur mon matelas. En quittant la chambre, j’ai eu un flash: “S’il m’arrive quelque chose aujourd’hui, ceux qui verront les plaques se diront que j’ai commis une imprudence”.
Durant les quinze minutes de trajet vers le front, Chris et moi bavardons. Son père est grec. Je lui dis que je passe mes vacances dans l’île de Spetses, où lui-même allait enfant. En apprenant qu’elle est restée à l’abri des hordes touristiques, son regard s’éclaire, ravi. On évoque la beauté de l’Amérique, et puis il me parle de son mariage tout proche, prévu pour le 8 août, la cérémonie catholique, la fête dans un loft new-yorkais, loué pour l’occasion. Il évoque tendrement sa fiancée, Christina, avocate. Et sourit: “Elle travaille dans le droit social pour la municipalité de New York, c’est une idéaliste”. Puis il se tait, pudique, regard perdu au loin.
Nous arrivons. Je suis habitué au dédale de ruelles, courettes et passages secrets où j’ai travaillé les jours précédents. Ici rien de tel. L’immense rond-point est desservi par quatre avenues bordées d’immeubles aux portes fermées et rideaux de fer baissés. Pas la moindre cachette. Nous sommes dix reporters, dont une femme, la freelance Katie Orlinsky. Salaheddine ordonne à ses hommes de tirer des roquettes vers les positions adverses. C’est comme un coup de pied dans un nid de guêpes. Riposte immédiate et intense. Tout le monde recule. Dans ces moments-là, on se fie à son instinct et à une analyse ultra rapide des angles de tirs pour décider quoi faire. Les autres Français et moi nous nous plaquons contre un mur, protégés des balles, mais pas d’un éventuel obus. Cherchant un meilleur abri, les anglophones traversent le rond-point, à découvert. Un semblant de calme revient. Puis les tirs reprennent, plus menaçants. Il faut bouger! Je cherche l'autre groupe du regard quand une puissante détonation retentit. De l'autre côté du carrefour se forme un panache de fumée où titubent des silhouettes. Des combattants courent vers moi en s’enfonçant les doigts dans le ventre et criant: “Sour! Sour!” (photographe). J’entends Katie hurler. Des pick-up démarrent en trombe, quittant la zone. A l’arrière de l’un deux, j’aperçois Guy Martin, un jeune photographe anglais, qui se tient l’abdomen. Un autre véhicule m’embarque. Le conducteur s’égare, repart du côté des tirs, rentre dans une voiture puis, guidé par un moujahiddine qui lui hurle dessus, file enfin en direction du centre-ville.

TIM, AFFREUSEMENT PÂLE, LESYEUX GRAND OUVERTS, FIXES...

La cour de l’hôpital est noire de monde. Je me précipite sous la tente des premiers soins, qui compte une quinzaine de lits. Malgré la cohue, les cris, un petit groupe est étrangement silencieux sur ma droite. Je hurle: je viens de découvrir Tim et Chris, inanimés. Mes deux camarades ont reçu des éclats dans le crâne. Tim est presque nu, affreusement pâle, les yeux grand ouverts, fixes… J’ai compris. A genoux sur une chaise, un médecin tente un massage cardiaque. De longues minutes s’écoulent, puis les bras de l’urgentiste retombent, il me regarde, secoue la tête. Pendant ce temps, des infirmières ont nettoyé la tête ensanglantée de Chris. Il est emmené en réanimation. Le moniteur de l’électrocardiogramme indique que son cœur bat toujours mais son cerveau, lui, est déjà mort. Alfred de Montesquiou, journaliste de Paris Match, arrive. Nous tenons longtemps la main de Chris. A 21 h 30, l’équipe médicale nous demande d’évacuer la salle des soins intensifs, où trois autres hommes agonisent. Le lendemain matin, nous apprendrons que Chris a rendu l’âme une demi-heure après notre départ. Sur le coup, c’est la colère qui m’étreint car la chance a décidé de tout. Ce jour-là, elle m’a suivi en abandonnant mes compagnons de route