vendredi 28 mai 2010

Le Sahara, ça arrache


Le Sahara, ça arrache

28/05/2010

Un festival, un concert, un album : les Touaregs débarquent en France, à, Paris, dès ce week-end. Pas besoin d'être météorologue pour prévoir une formidable canicule : présentation en texte et nombreuses vidéos.
Par Stéphane Deschamps1 Commentaire(s) Agrandir la taille du texte Réduire la taille du texte Imprimer Envoyer à un ami
Desert song : en immersion chez les touaregs

le 16 avril 2010En tant que journalistes professionnels, nous avons mené l’enquête et sommes tombés sur un scoop : le week-end prochain, il devrait faire beau à Paris (au moins samedi, avec risque d’averses dimanche). Ça tombe bien et on y croit, parce que les 29, 30 mai et 1er juin, Paris accueille d’éminents ambassadeurs de la culture saharienne. Samedi et dimanche, c’est le festival Sahara Rocks ! sur les bords de Seine, du côté de la bibliothèque François-Mitterrand, face à La Dame de Canton.
Soit Paris-plage avant l’heure, pendant un week-end consacré à la culture saharienne actuelle. Avec des projections de films (docus sur Tinariwen ou le rap au Niger), des débats (les Touaregs et internet), des rencontres, des animations pour les petits fennecs et des concerts immanquables de groupes légendaires du rock saharien : Terakaft et Takrist N’Akal (le groupe de Abadallah Oumbadougou). Dont voici quelques images :





Et le 1er juin, le groupe touareg Tamikrest, dont nous vous disions récemment le plus grand bien fait son premier concert à Paris avec Dirtmusic (au Centre Fleury Goutte d’or, dans le XVIIIè, et c’est gratuit). C’est une belle histoire commune que celle de Dirtmusic et Tamikrest. Le premier est un groupe de trois vieux routards du rock, formé notamment par l’ancien leader des Walkabouts, Chris Eckman. Le second est un groupe de jeunes sahariens, qui reprend le flambeau des idoles Tinariwen. Les deux groupes se sont rencontrés lors d’un festival au Mali, et ont lié leurs destins. Chris Eckman a invité Tamikrest sur l’enregistrement de l’album de Dirtmusic, et produit le premier album de Tamikrest (une merveille).

Ici, une vidéo de l’enregistrement de Black Gravity de Dirtmusic à Bamako, avec Tamikrest.





Enfin, cette semaine franco-saharienne se terminera en toute beauté le 7 juin, avec la sortie digitale de l’album d’Omar Mocatar, alias Bambino, prodigieux guitariste-chanteur du Niger, aussi bon en version folk que psyché, comme les vidéos ci-dessous l’attestent.






Agamgam 2004, l’album acoustique de Bambino, sort sur un label français consacré aux musiques du Sahara, et il sera disponible à cette adresse.

Un autre album, ainsi qu’un film, devraient sortir prochainement via la boîte de production américaine Zero Gravity.

IMIDIWAN BY TINARIWEN

Nord Niger : Les revers d’une paix bâclée

Nord Niger : Les revers d’une paix bâclée
Issouf MAHA
La région d’Agadez jadis véritable havre de paix, de quiétude et d’hospitalité est en passe de devenir le far west saharien. Un calvaire que vit dans sa chair la population du Nord Niger.
Les vols à main armée, les exécutions sommaires, les crimes crapuleux, les attaques sur les routes et autres braquages sont devenus monnaie courante et même presque banalisée.
Ce changement brutal de mentalité vécu comme une révolution malheureuse vient sonner le glas d’une certaine pudeur appelée : Ashak.

Comment en sommes nous arrivés là ? Chronique d’une descente en enfer devenue inexorable.

En février 2007, l’attaque du poste administratif d’Iferouane par un groupe armé se revendiquant d’une organisation insurrectionnelle réveillait les vieux démons d’une rébellion bis. La population concernée, tétanisée par l’idée d’une nouvelle lutte armée dont elle garde des souvenirs fort douloureux, plaide pour la paix et l’extinction de cette étincelle.
En vain et c’est la mort dans l’âme qu’elle a vu, impuissante et désolée le pouvoir en place s’engouffrer dans une logique d’affrontement. Il s’en est suivi les violences, la détresse et la désolation que l’on connaît.
En Avril 2009, l’intervention du guide de la révolution libyenne annonce un changement de cap radical dans la politique nigérienne qui décide comme par enchantement de reconnaître les différents fronts et mouvements et de s’engager dans une logique de paix et réconciliation nationale. La paix est annoncée avec grand bruit et le peuple qui a tant enduré doit acclamer son bourreau d’hier devenu son sauveur d’aujourd’hui. Quelle amère et désolante frustration !
Pour mener cette opération combien salutaire, la Libye a paré au plus urgent en finançant les différentes étapes du retour des ex-combattants. Pour autant, l’action de la Libye, malgré sa noblesse, a créé par son caractère informel une situation de crise de confiance et même de conflit entre combattants et leaders des fronts.
Coté Niger en revanche, le processus de paix tant souhaité et tant soutenu par tous a été également mené sans protocole, de manière équivoque et totalement informelle. Les animateurs officiels ont pris soin d’éviter le moindre écrit fusse-t-il un compte-rendu de réunion. Aux fronts et mouvements, il a été fait la promesse d’un accord étudié et bénéfique pour tous, au pays on martèle que « les bandits ont répondu à l’appel du président » afin d’éviter la contradiction. Bref, un flou artistique symptomatique de la légèreté avec laquelle une question aussi grave a été traité par le pays.

Sur le terrain, l’absence totale de l’Etat dans le nord du pays a favorisé la multiplication des trafics en tout genre et l'établissement progressif d’une jungle où tout est permis. A cela s’ajoute une menace persistante de l’infiltration terroriste.

C’est dans ce contexte on ne peut plus préoccupant qu’est intervenu, le 18 Février dernier, un coup d’état militaire qui a renversé le régime de Mamadou Tandja. Le CSRD et le gouvernement chargés d’animer la transition ont annoncé leur volonté d’instaurer la paix et la sérénité au Niger. Malheureusement, alors que la période de transition se trouve largement entamée aucune démarche significative n’est entreprise pour mettre fin à la décadence infernale dont est victime la région d’Agadez. Pour l’heure, tout reste à croire, que la transition du CSRD va plus se focaliser sur le processus électoral que de gérer des situations malheureuses héritées du régime déchu de la 6ème République.
Il revient alors aux populations du nord de prendre leur responsabilité et lutter à la sauvegarde de leur espace de vie. Et pour cause, si à une époque récente, le fait de plaider pour la paix et la quiétude sociale était considéré comme une offense à la personne du président de la République, le discours officiel a aujourd’hui évolué et prône l’apaisement et le rétablissement de la quiétude sociale.
Par ailleurs, sur le plan économique, la situation est loin d’être reluisante. Les sécheresses de plus en plus chroniques mettent à mal une population rurale déjà appauvrie par des années de conflit. L’absence du tourisme et le retard dans l’implantation des sociétés minières, doublé du sentiment d’avoir été trahie, laisse une jeunesse déboussolée et vulnérable, encline à commettre des actes hautement avilissants. Qui pouvait imaginer qu’un fils du terroir, armé d’une kalachnikov, s’attaque au paysan de son village aux fins de lui prendre le fruit de sa maigre récolte ? Etrange et malheureuse évolution de la société.
De cette confusion généralisée, on retiendra que des milliers de combattants rompus au métier des armes se trouvent de nouveau révoltés par le sentiment d’avoir été sacrifiés. Ayant été contraints pour la majorité à rejoindre les rangs du MNJ par un régime qui voulait à tout prix d’une rébellion armée dans le nord, ils se trouvent prisonniers d’une paix verbale, sans aucune perspective d’avenir.
En tout état de cause, il ne faudrait pas faire l’amalgame entre les combattants proprement dit et l’insécurité résiduelle qui constitue aujourd’hui le véritable calvaire des populations, même si, par ailleurs, les deux phénomènes sont la conséquence du conflit. L’Etat doit venir en aide à la population qui en est victime et mener sans complaisance une opération musclée visant à restaurer son autorité et à éradiquer ce phénomène de banditisme de grand chemin, Ô combien nocif pour Agadez et ses habitants. Car pour l’heure, l’urgence n’est pas de situer les responsabilités mais de faire face à une réalité qui s’affirme et se réaffirme quotidiennement. Quant à la question globale de sécurité et de lutte contre le trafic et le terrorisme dans le grand Sahara, les acteurs locaux resteront incontournables voir indispensables. Espérons de voir au Niger l’avènement d’un régime qui saura comprendre cela et qui fera en sorte que ceux-ci soient largement impliqués dans la sécurisation d’une région qu’ils maîtrisent mieux que quiconque.

jeudi 27 mai 2010

Khaled - El Arbi ( to the live in Brazil ) /Rayan & Rima - Dana Dana



Tout sur les nouveaux réseaux France-Afrique

Africatime / L’Inter 27/05/2010

Tout sur les nouveaux réseaux France-Afrique
jeudi 27 mai 2010

Alors que le 25e sommet Afrique-France, qui est aussi celui du cinquantenaire des indépendances, se tient à Nice les 31 mai et 1er juin, l’affaire est assez emblématique des mutations de cet étrange serpent de mer qu’est la Françafrique. Chacun sait depuis le 15 mai que la libération de l’universitaire Clotilde Reiss est en partie due à une médiation sénégalaise au sein de laquelle l’avocat Robert Bourgi, aussi talentueux que multicarte et seul héritier du savoir-faire foccartien, a joué un rôle déterminant. Seuls trois hommes étaient au courant du voyage secret en Iran de Me Bourgi et de Karim Wade, à la fin de mars : le père de ce dernier, Abdoulaye Wade, et à Paris Nicolas Sarkozy et son secrétaire général, Claude Guéant, à qui les deux émissaires ont régulièrement rendu compte au téléphone, depuis Téhéran, des progrès de leur mission. Ni Bernard Kouchner, ni Jean-David Levitte, ni même le patron de la DGSE, Erard Corbin de Mangoux, ne savaient quoi que ce soit de ce déplacement feutré. Culte du secret, court-circuitage des filières institutionnelles, casquettes africaines et contacts parallèles activés par un personnage à la réputation (forcément) sulfureuse et qui en joue avec habi1été : la méthode Foccart transposée dans l’Orient compliqué a donc, si l’on peut dire, porté ses fruits. Si la Françafrique incestueuse et patrimoniale est morte, celle des réseaux est, elle, toujours bien vivante. À une différence - de taille près : elle est acéphale. Là où Jacques Foccart, qui consacrait l’essentiel de son temps aux affaires du « pré carré », tirait tous les fils à la manière d’un grand marionnettiste, Claude Guéant, pour qui l’Afrique n’est qu’une préoccupation parmi d’autres, intervient directement ou par intermédiaire interposé que sur certains dossiers sensibles. D’où l’éclatement et la multiplication de réseaux souvent complémentaires (Elysée-business par exemple), reliés entre eux par des passerelles (avocats, juges, médecins), ouvertement rivaux (ONG), transcourants (francs-maçons), etc., mais qui tous fonctionnent en interne avec de vraies solidarités corporatistes et une opacité commune. Autre évolution : les réseaux sont désormais autant afro-français que franco-africains et leur interpénétration réciproque est fréquente. Un Laurent Gbagbo, un Paul Biya, un Denis Sassou N’Guesso, un Ali Bongo Ondimba, pour ne citer qu’eux, ont tous leur réseau d’influence qui emprunte à chacun (ou presque) des réseaux français. Conséquence de cette alchimie complexe, qui tient parfois de la raffinerie : l’apparition de missi dominici dont on distingue mal a priori l’allégeance principale. Il faut ainsi de bons yeux pour hiérarchiser les fidélités dont se réclame aujourd’hui l’incontournable Robert Bourgi : Sarkozy et Guéant en premier lieu, puis Wade, Ali Bongo Ondimba, Ould Abdelaziz, Gbagbo et quelques autres. Il est vrai que, en ce domaine, chacun avance masqué. Le petit « who’s who » que nous publions cette semaine - et d’où sont exclus les ministres pour qui l’Afrique fait en quelque sorte partie du Job, tels Bernard Kouchner et Alain Joyandet - a pour ambition de guider les pas du profane dans le maquis de la néo-Françafrique. Nous avons volontairement omis dans ce vade-mecum les pays du Maghreb, qui relèvent, eux, de réseaux bilatéraux à la fois différents et étanches, sur lesquels nous reviendrons prochainement.

ÉLYSÉE CONNECTION

Aux côtés d’un président qui n’a que peu d’appétence pour les « affaires africaines » et dont la doctrine à ce sujet a évolué, de discours en discours, de manière quelque peu erratique, c’est au secrétaire général de l’Élysée, Claude Guéant, que revient la gestion du réseau ou de ce qu’il en reste. Au niveau institutionnel, le conseiller diplomatique Jean-David Levitte et son adjoint chargé du Sud-Sahara (Mauritanie comprise), André Parant lequel bénéficie de l’apport de deux conseillers techniques : Remi Maréchaux et Clément Leclerc -, dépendent directement de lui. Mais Levitte n’ayant jamais manifesté de tropisme africain particulier en dehors de la préparation des voyages et sommets présidentiels, l’omniprésente éminence grise du Château a la main sur le continent. Claude Guéant reçoit volontiers dans son bureau les émissaires des chefs d’État et se déplace pour rencontrer ces derniers dans les grands hôtels ou ils descendent lors de leurs passages à Paris. L’avocat Robert Bourgi lui sert à la fois de conseil, de missi dominici et de poisson-pilote sur des pays comme le Gabon, le Sénégal, la Mauritanie, Madagascar, le Bénin, voire la Côte d’Ivoire ou le Togo. Mais il n’est pas le seul, même si les autres « africains » figurant dans le carnet d’adresses de Guéant jouent un rôle beaucoup plus restreint. Georges Ouegnin, l’ancien directeur du protocole de la présidence ivoirienne, très introduit à Brazzaville et à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), est de ceux-là, tout comme le diplomate, ex-conseiller spécial d’Idriss Déby Itno (et décoré de la légion d’honneur), Abakar Manany, qui a joué un rôle non négligeable dans la reprise des relations entre la France et le Rwanda. Difficile par ailleurs de ne pas citer le nom du député-maire de Leval­lois-Perret, Patrick Balkany, ami de Nicolas Sarkozy, électron libre quelque peu sulfureux que l’on a vu à l’œuvre à Kinshasa, Bangui et Nouakchott. Autres francs-tireurs : les anciens ministres Charles Millon et Alain Madelin. Proche d’Abdoulaye Wade, ce dernier continue d’entretenir des liens avec l’Afrique par le biais du Fonds de solidarité numérique (accès aux nouvelles technologies), qu’il préside. Côté UMP, le porte parole adjoint (et conseiller de Nicolas Sarkozy), Dominique Paillé, passe parfois des messages entre l’Élysée et Abidjan (ou l’inverse), ainsi que le font, avec Lomé, le député du Rhône, Christophe Guilloteau, membre d’une demi-douzaine de groupes d’amitié franco-africains à l’Assemblée. L’ex-chiraquien Jacques Toubon, à la tête de la « mission du cinquantenaire » et qui occupe, au Quai d’Orsay, les anciens bureaux du secrétariat d’État de Rama Vade, ne s’est jamais éloigné du continent et a trouvé dans son éphémère fonction l’occasion de renforcer ses liens. Enfin, à la périphérie, évoluent une poignée de publicistes tel Laurent Taïeb, dont le périodique L’Essentiel des relations internationales, souvent axé sur l’Afrique et lié à l’UMP, est à disposition dans tous les salons d’attente de l’Élysée. Malin, Taïeb a trouvé dans les cercles d’amateurs de cigares qu’il anime un réseau d’influence original. À portée de main du Château également, le chirurgien dentiste Patrick Gaubert, ancien membre du cabinet de Charles Pasqua, président du Haut Conseil à l’intégration, président d’honneur de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Liera) et ami de vingt-cinq ans de Nicolas Sarkozy. Gaubert, Toubon, ainsi que les députés UMP Jean-Michel Fourgous et Jean François Mancel étaient à Brazzaville en juillet 2009 pour observer le scrutin présidentiel à l’invitation de la Commission nationale congolaise des droits de l’homme, proche du pouvoir. Au grand étonnement du Quai d’Orsay. Mais avec l’accord tacite de Claude Guéant.

LES GRANDS COMMIS

Contrairement aux idées reçues, l’Élysée ne fait pas tout. Exemple : la réconciliation franco-rwandaise. À son arrivée au Quai, en juin 2007, Bernard Kouchner confie ce casse-tête à une task force où figurent sa conseillère Afrique, Charlotte Montel, la trentaine dynamique, sa conseillère juridique, Sylvie Pantz, et un quadra faussement nonchalant, Laurent Contini. Au bout d’un an de remue-méninges, ils trouvent la solution. Si l’un des neuf inculpés rwandais se livre à la justice française, Kigali aura accès au dossier de l’attentat contre Habyarimana et pourra retarder la procédure à loisir. Le coup marche. Les relations diplomatiques sont rétablies et le nouvel ambassadeur de France à Kigali s’appelle Laurent Contini. Pour exister face à l’Élysée, le Quai ne se contente pas de faire des coups. Jour après jour, il laboure le terrain. Chef des labours : Stéphane Gompertz, directeur Afrique et vieux briscard. Tous les matins, il digère les dizaines de TD (télégrammes diplomatiques) que lui envoient ses ambassades et produit des notes de synthèse. Certains TD sont plus lus que d’autres. Notamment ceux des ambassadeurs de poids, comme Bruno Joubert à Rabat, Jean Marc Simon à Abidjan, Jean Didier Roisin à Libreville, Jean Christophe Belliard à Addis-Abeba ou Jean-Marc Châtaigner à Antananarivo. Et bien sûr les TD « littéraires » de l’académicien Jean-Christophe Rufin, qui achève un séjour de trois ans à Dakar. Moins connue, Sylvie Bermann joue un rôle pivot au Quai. C’est elle qui gère les Français de l’ONU et de l’UE, notamment le chef des opérations de maintien de la paix, Alain Leroy, et l’ambassadeur à New York, Gérard Araud. Autre personnage clé aux Affaires étrangères : Georges Serre. L’ancien conseiller Afrique d’Hubert Védrine supervise aujourd’hui l’aide au développement. Tous les jeudis après-midi, il accompagne Montel, Gompertz et Berann à l’Élysée pour assister à la réunion Afrique autour d’André Parant. À la Défense, le chef d’état-major des armées, l’amiral Édouard Guillaud, est l’homme incontournable. Certes, il n’a pas de passé africain, mais cet ancien chef d’état-major particulier de Nicolas Sarkozy a toute la confiance du chef de l’État. À la réunion du jeudi à l’Élysée, il délègue le colonel Jean-Jacques Toutous, un marsouin (troupes de marine) qui a crapahuté sur le continent. Toutous y retrouve le colonel Benoît Houssay, un chasseur alpin affecté au cabinet du ministre de la Défense, Hervé Morin. Autre homme influent, le général Emmanuel Beth. Cet ancien patron de la force Licorne en Côte d’Ivoire supervise toute la coopération militaire (détachement d’instructeurs, accueil d’élèves officiers en France, etc.). Depuis deux ans, depuis le discours de Nicolas Sarkozy au Cap, il faut compter aussi avec les deux grands commis de l’Etat qui renégocient les accords de défense entre la France et ses ex colonies. Côte à côte, François Xavier Deniau et le général Benoît Puga, un diplomate et un officier ... aux états de service longs comme le bras. En 1978, le légionnaire Puga a sauté sur Kolwezi, au Zaïre. Puis, après avoir fait le coup de feu en Centrafrique et au Tchad, il a dirigé le Commandement des opérations spéciales (COS) et la Direction des renseignements militaires (DRM). Aujourd’hui, il est chef d’état-major particulier du président de la République. Bref, c’est le « baroudeur africain » de Nicolas Sarkozy. La lutte contre Al-Qaïda est confiée à Bernard Bajolet. L’homme connaît bien la question du terrorisme. Avant de coordonner les services de renseignements à l’Élysée, il a été ambassadeur à Bagdad, puis à Alger. Erard Corbin de Mangoux, le patron de la Direction générale de la sécurité extérieure (DG SE), a moins d’expérience de terrain, mais il apprend vite. Depuis dix-huit mois, il a fait quelques voyages discrets en Afrique du Nord et au Sahel, notamment pour faire libérer plusieurs otages français. Et il a noué un contact privilégié avec quelques hommes d’État, comme le président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz. Quant à la politique économique, elle est suivie par deux membres du cabinet de Christine Lagarde, Christophe Bonnard et Jean-René Cougard, en liaison permanente avec Ambroise Fayolle, le représentant de la France au FMI et à la Banque mondiale. La zone franc, elle, est jalousement gardée par la direction du Trésor, c’est-à-dire par Ramon Fernandez -le fils de l’écrivain Dominique Fernandez -, Rémy Rioux et Thomas Groh, le chef du bureau Afrique subsaharienne à Bercy. Personnages de l’ombre ? Sans doute. Mais avec Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, ce sont eux qui gèrent le compte d’opération de la zone franc et supervisent les activités de l’Agence française de développement, dont le tout nouveau directeur général, Dov Zerah, a été personnellement choisi par. .. Nicolas Sarkozy. Loin des projecteurs, ils exercent le vrai pouvoir.

Source JA
NB : A lire demain, les ‘’ Patrons d’influence ‘’, les ‘’ Fabricants d’image ‘’, les ‘’ passeurs de cultures ‘’ et ‘’ Les chiens de garde ‘’ du nouveau réseau Françafrique.


jeudi 27 mai 2010 par Source JA

A la Une : mission accomplie pour le Niger à Bruxelles

Revue de presse Afrique

jeudi 27 mai 2010
A la Une : mission accomplie pour le Niger à Bruxelles
Par Frédéric Couteau
RFI

Vers une « reprise graduelle » de la coopération entre l’Union européenne et le Niger, « en fonction des progrès constatés dans le processus de transition ». C’est la conclusion de la réunion de consultation hier à Bruxelles entre le Conseil représentatif des 27 pays européens et la délégation nigérienne emmenée par le Premier ministre Mamadou Danda. Le communiqué publié mercredi soir par l’Union européenne est largement repris ce jeudi matin par plusieurs médias nigériens, dont le site d’information Niger Diaspora .

« L’incontournable pèlerinage de Bruxelles », titre Le Pays au Burkina qui nous propose une réflexion sur ce système donnant-donnant, aide contre bonne gouvernance. « Officiellement, les raisons de ce déplacement de la junte à Bruxelles sont donc bien connus, affirme Le Pays : rétablir au plus vite les liens de coopération, engranger environ 470 millions d’euros car les besoins d’argent sont énormes. Le déblocage des fonds permettra aux nouvelles autorités de Niamey de relancer le développement économique du pays. »

Un acte d’allégeance ?

Mais, « le séjour de la délégation nigérienne à Bruxelles a une autre signification, estime le quotidien burkinabé : faire acte d’allégeance à l’égard des bailleurs de fonds occidentaux. En effet, demander des sous n’est pas sans conséquences sur la souveraineté d’un pays africain : cet acte renforce du même coup la dépendance vis-à-vis de l’extérieur. Et ils sont rares, ces pays du Sud, soupire Le Pays, à pouvoir se soustraire au diktat des bailleurs de fonds occidentaux et de leurs institutions impitoyables. »

Du coup, le journal estime qu’en « pareilles circonstances, les missions officielles africaines devraient plutôt privilégier d’abord des organisations comme les ACP, la CEDEAO, l’UEMOA, l’UA, etc. (…) Les Africains devraient davantage cultiver la solidarité et la complémentarité dans la lutte contre la pauvreté et pour le développement. (…) Les gouvernants africains devraient commencer à être gênés de devoir chaque fois se rendre en Occident pour quêter, poursuit Le Pays. C’est un aveu d’impuissance et d’échec qui interpelle la conscience après cinquante ans d’indépendance. Ce type de conduite ne se voit ni en Asie ni en Amérique latine. Triste tout de même qu’après cinquante ans d’indépendance, conclut le journal, l’Afrique soit encore obligée de retourner voir ses anciens colonisateurs pour pouvoir se nourrir, se vêtir, se loger, s’éduquer et se soigner. »

Le site d’information Fasozine est tout aussi critique : « en liant le destin politique d’un pays à une aide, aussi substantielle soit-elle, ne dénature-t-on pas la "souveraineté du peuple ? C’est vrai qu'un peuple qui a faim n’est pas un peuple libre" relève Fasozine. Mais cela suffit-il pour lier des exigences politiques aussi fondamentales que celles de la démocratie et de la bonne gouvernance à l’aide de l’Union européenne ? »

Le gouvernement ne se mouille pas…

Alors que la sécheresse sévit sur une grande partie de l’Afrique de l’Ouest, le Togo a connu des pluies diluviennes ce mercredi, notamment Lomé. La capitale a été paralysée. Et pour le journal Liberté , c’est toujours la même chose. La pluie tombe et le gouvernement ne fait rien… « Le phénomène d’inondation auquel font face les populations de Lomé à chaque saison des pluies, ne dit rien aux autorités togolaises. Aucune mesure durable n’est prise pour minimiser le risque, déplore Liberté. On laisse le même phénomène se reproduire avant de commencer à envisager quelques pistes de solutions. »

Voilà, notons qu’on a déjà pu lire ce type de commentaires dans d’autres journaux et dans d’autres pays, comme le Sénégal ou encore le Cameroun.

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Désert : quelles dunes sont les plus stables ?

www2.cnrs.fr/presse/communique/ 26-05-10

Désert : quelles dunes sont les plus stables ?
jeudi 27 mai 2010

En modélisant un désert où le vent souffle dans deux directions, des chercheurs du CNRS et de l’Université Paris Diderot-Paris7 sont parvenus, pour la première fois, à observer et à mettre en évidence la dynamique de formation et l’évolution de deux types de dunes très grandes : les dunes transverses et les dunes longitudinales. Ils ont démontré que ces dernières ainsi que les barchanes - des dunes en forme de croissant formées dans un régime de vent à une seule direction - sont les plus stables dans le temps. Ces résultats devraient permettre de mieux comprendre le devenir des dunes et des déserts sur Terre, mais également d’en déduire des informations majeures concernant le régime des vents sur Titan ou Mars, par exemple. Menés en lien avec un doctorant du Laboratoire d’études spatiales et d’instrumentation en astrophysique (CNRS / Observatoire de Paris / UPMC / Université Paris Diderot-Paris7), ces travaux font l’objet d’une publication en juin 2010 dans la revue Geology. Pour étudier la formation et la stabilité des dunes de sable, l’équipe de Stéphane Douady au Laboratoire de Matière et systèmes complexes (CNRS / Université Paris Diderot-Paris7) a conçu un dispositif ingénieux qui reproduit en miniature, au laboratoire, les dunes bien plus grandes, que l’on observe dans les déserts. Ce modèle expérimental est constitué de billes de verre dont le mouvement impulsé par de l’eau est comparable à celui des grains de sable soumis à un régime de vents. Avantages, ces dunes de billes de verre sont petites (quelques centimètres) et se forment rapidement sous l’eau. Les formes engendrées sont semblables aux dunes générées par les vents, ce qui a permis aux chercheurs d’étudier précisément les mécanismes mis en jeu lors de leur formation.
De précédents travaux réalisés par la même équipe se sont intéressés à la dynamique d’un type de dune : la barchane qui se constitue en régime de vent unidirectionnel (c’est le cas, par exemple, dans le désert sud marocain). En forme de croissant, cette dune se déplace lentement, poussée par le vent. Elle est désormais bien connue et correspond à une situation relativement simple. Aussi, les chercheurs se sont attaqués à mimer en laboratoire des dunes plus complexes, qui se forment dans des conditions où le vent souffle alternativement dans deux directions. Sur le terrain, dans les déserts, ces conditions donnent naissance à deux types de dunes : les dunes transverses, c’est-à-dire alignées perpendiculairement à la direction du vent dominant, ou bien longitudinales (les dunes sont alors parallèles à la direction du vent dominant). La dynamique de leur formation et leur devenir n’avaient encore jamais pu être reproduits et suivis : ces dunes sont très grandes, elles mesurent plusieurs centaines de mètres voire quelques kilomètres de long et leur évolution morphologique est donc très lente.
Grâce au dispositif expérimental qu’ils ont mis au point, les scientifiques ont confirmé que ces deux types de dunes apparaissaient effectivement en régime de vent bidirectionnel. Surtout, ils ont mis en évidence des différences majeures entre elles. D’une part, les dunes transverses se forment lorsque les deux directions du vent sont assez proches tandis que les dunes longitudinales se constituent quand ces deux directions sont beaucoup plus écartées (l’angle entre les deux directions de vent est supérieur à 90°). De plus, sans apport de sable conséquent, les dunes longitudinales restent stables dans le temps alors que les dunes transverses, prises isolément, finissent toujours par se décomposer en plusieurs petites dunes barchanes. Ainsi, les dunes les plus stables dans le temps sont les barchanes et les dunes longitudinales (sans apport extérieur de sable bien entendu).
Ces résultats apportent des éléments essentiels pour mieux comprendre la formation et le devenir des déserts ainsi que la manière dont les vents circulent sur Terre. Ils pourraient également servir à établir quel régime de vents est en vigueur sur d’autres planètes ou satellites (Titan ou Mars, par exemple). Avec ce modèle, les planétologues pourraient notamment vérifier que les vents générés par leurs modèles correspondent bien à la forme des dunes observée par satellite.

Appui aux groupes vulnérables de Kidal : L’action salutaire du PAM


Paul Mben 22 Septembre, 27/05/2010

Appui aux groupes vulnérables de Kidal : L’action salutaire du PAM
jeudi 27 mai 2010



La région de Kidal, qui souffre actuellement d’une crise de sécheresse, a besoin de l’apport de tous les partenaires du Mali.
C’est ce qu’a compris le Programme Alimentaire Mondial, en lançant, il y a quelques semaines, une distribution de vivres aux groupes les plus vulnérables de la ville de Kidal.
Lors de cette cérémonie simple, mais très importante, le maire de la ville, Arbacane Ag Abzaiack, a déclaré que "ce n’est pas la quantité qui compte, mais le geste". Le représentant du PAM à Kidal, Seydou Abba Cissé, de préciser que cette action prendra en compte trois mois de ration alimentaire, pour environ 9 900 femmes enceintes et allaitantes ainsi que des enfants de 6 à 23 mois. Pour le gouverneur de Kidal, Yaya Dolo, "c’est l’aboutissement d’un long processus, pour pallier à toute éventualité". Il faut retenir que le PAM n’en est pas à sa première action du genre. Dans un autre volet, il intervient dans les cantines scolaires de la région de Kidal.

Paul Mben ; envoyé spécial

Mauritanie : Les secrets d’une "armée" très organisée

Isabelle Mandraud Le Monde 26-05-10

Mauritanie : Les secrets d’une "armée" très organisée
jeudi 27 mai 2010

Un rapport de la Direction générale de la sécurité nationale (DGSN), daté du 24 janvier 2008, consigne les auditions des trois Mauritaniens condamnés, mardi 25 mai, à la peine de mort pour l’assassinat, en 2007, de quatre Français. Ces auditions, effectuées entre le 13 et le 21 janvier 2008, contiennent leurs aveux obtenus, selon leurs avocats, sous la torture.
Mais les procès-verbaux (PV) révèlent aussi des détails sur l’organisation d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), qui, eux, ne sont pas remis en cause.
Selon ces documents que Le Monde a pu consulter, les trois hommes avaient constitué une "cellule" terroriste financée par le vol et la revente, jusqu’au Sénégal et en Gambie, de véhicules 4 × 4 appartenant à des Occidentaux. "Il est à noter, relèvent les enquêteurs, que le vol de véhicules et de biens des Européens est légal du point de vue des oulémas de la mouvance salafiste."
Les trois hommes racontent comment, dans l’espoir d’intégrer les rangs d’AQMI et peut-être un jour de partir pour l’Irak ou l’Afghanistan, ils se sont entraînés dans des camps de l’organisation au nord du Mali.
"J’étais dans les camps jusqu’en juillet 2007 et j’évaluais le nombre des deux katibas réunies (unité de combattants créée pendant la guerre d’Algérie> à 170 éléments dont environ 40 Mauritaniens", affirme ainsi Mohamed Ould Chabarnou. Selon ce dernier, l’ordre de planifier une attaque contre des Occidentaux aurait été transmis par Moktar Belmokhtar, l’un des "émirs" algériens d’AQMI. Marié à plusieurs femmes touarègues, ce dernier règne sur le Sahel où il organise trafics et contrebande. Son groupe détient encore deux otages espagnols.
Mohamed Ould Chabarnou donne le numéro de téléphone d’Abou El-Walid, "homme de confiance de la katiba de Belmokhtar (...), un expert en explosifs". Une katiba, poursuit-il, "est à son tour divisée en seriya. La seriya varie entre deux et sept véhicules, selon la mission qu’elle doit remplir. Un commandant est désigné à l’occasion".
Le même précisera un peu plus tard son rôle : "J’étais porteur d’une mission de Belmokhtar à Dakar. Je devais y résider pour une durée indéterminée. L’objet de la mission était de repérer les emplacements des bases militaires françaises au Sénégal."
Sidi Ould Sidna, lui, estime à "50" le nombre de Mauritaniens croisés dans les camps et à une centaine d’hommes celui des katibas. Le jeune homme assure qu’il était question d’opérations-suicides contre des bâtiments abritant des Occidentaux, notamment des hôtels. Au policier qui l’interroge, il répond : "Je suis volontaire pour des opérations kamikazes (...) uniquement sur des cibles européennes ou américaines."

Isabelle Mandraud

Niger/UE : L’incontournable pèlerinage de Bruxelles

Le Pays N°4623 du 27-05-10

Niger/UE : L’incontournable pèlerinage de Bruxelles
jeudi 27 mai 2010

A l’instar des autres pays africains, le Niger du tout nouveau Général Salou Djibo, a fini par se rendre à Bruxelles pour…tendre sa sébile. Nouvellement parvenue au pouvoir, la junte découvre sans doute avec ahurissement les intrigues de la coopération bilatérale et multilatérale. La réalité est déconcertante, mais il faut faire allégeance devant les vrais maîtres pour espérer s’en sortir. Le robinet demeure toujours fermé depuis les abus de l’ex-président Mamadou Tandja. Or, Niamey a besoin de 470 millions d’euros pour activer sa feuille de route et mettre le pays en marche.
Quelles opportunités pour la délégation qui séjourne cette semaine à Bruxelles ? En un temps record, la junte aura tout fait pour séduire le Conseil de l’Union européenne : des organes transitoires, dirigés par des personnalités consensuelles, sont chargés de préparer la remise du pouvoir aux civils. Celle-ci interviendra en début mars 2011. Aux pas de charge, on a élaboré le code électoral qui a été par la suite modifié par le Conseil consultatif puis validé par la junte. Ces signes de bonne volonté, sont autant de bons points mis à l’avant par le Premier ministre, Mahamadou Danda. A la tête d’une délégation forte d’une trentaine de membres, il s’efforce de convaincre les partenaires européens de la nécessité de soutenir le nouveau pouvoir nigérien, et de lui laisser le temps de s’organiser.
Officiellement, les raisons de ce déplacement de la junte à Bruxelles sont donc bien connus : rétablir au plus vite les liens de coopération, engranger environ 470 millions d’euros car les besoins d’argent sont énormes. Le déblocage des fonds permettra aux nouvelles autorités de Niamey de relancer le développement économique du pays. Mais il soulagera surtout la junte qui trouve urgent de lutter contre la famine qui ronge les populations nigériennes. En dehors de ce problème crucial qui polarise l’attention, la junte veut convaincre ses interlocuteurs de sa détermination à organiser des élections ouvertes, libres et transparentes. Des élections propres sont indispensables pour renouveler le personnel politique. Mais il faut de l’argent qui devra être géré proprement. Sur ce point, la junte aura tout fait pour soigner sa crédibilité : des mesures ont été prises pour lutter contre la corruption et les détournements de deniers publics. Outre la moralisation des services publics, des dispositions ont été prises afin que les candidats aux élections à venir soient rigoureusement sélectionnés.
On le voit, la junte tient à s’assumer. Elle cherche surtout à éviter de s’attirer les foudres des anciens pays colonisateurs. Les nouveaux maîtres de Niamey ont sans doute tiré leçon des mésaventures de Dadis Camara de Guinée, toujours en convalescence à Ouagadougou. C’est toute une aventure que d’oser affronter seul ces anciens pays colonisateurs. Ils maintiennent toujours l’Afrique avec la laisse qu’ils ont confectionnée à la veille des indépendances, et qu’ils consolident au quotidien avec la complicité de réseaux multiformes et divers. Autant dire que le séjour de la délégation nigérienne à Bruxelles a une autre signification : faire acte d’allégeance à l’égard des bailleurs de fonds occidentaux. En effet, demander des sous n’est pas sans conséquences sur la souveraineté d’un pays africain : cet acte renforce du même coup la dépendance vis-à-vis de l’extérieur. Ils sont rares, ces pays du Sud à pouvoir se soustraire au diktat des bailleurs de fonds occidentaux et de leurs institutions impitoyables.
Sur un autre plan, le déplacement des personnalités nigériennes auprès de l’UE à Bruxelles, suscite des interrogations. Ne pouvait-on pas faire autrement ? En pareilles circonstances, les missions officielles africaines devraient plutôt privilégier d’abord des organisations comme les ACP, la CEDEAO, l’UEMOA, l’UA, etc. Si le Niger de l’après-Tandja ne peut faire autrement, il reste qu’à l’heure des regroupements régionaux et de la mystique intégrationniste, les Africains devraient en finir avec certaines pratiques qui ne rendent ni service ni honneur à notre continent. De même, Il faudra un jour ou l’autre, rompre avec ces messes rituelles des Clubs de Paris, Rome et autres. Ces rendez-vous où les uns font semblant de donner et les autres d’être reconnaissants sont en porte-à-faux avec nos déclamations souverainistes tonutruantes. Il faut plutôt être plus pragmatique, favoriser des démarches participatives, innover dans le sens du respect mutuel et surtout agir de manière à faire respecter les principes de bonne gouvernance. Si Bruxelles vaut un détour, quid de l’indépendance des pays africains ? Ne dit-on pas que « la main qui reçoit se trouve en dessous de celle qui donne ? » Les Africains devraient davantage cultiver la solidarité et la complémentarité dans la lutte contre la pauvreté et pour le développement. Le continent a les ressources et les hommes. Que lui faut-il de plus ?
Les gouvernants africains devraient commencer à se gêner de devoir chaque fois se rendre en Occident pour quêter. C’est un aveu d’impuissance et d’échec qui interpelle la conscience après cinquante ans d’indépendance. Ce type de conduite ne se voit ni en Asie ni en Amérique latine. Triste tout de même qu’après cinquante ans d’indépendance, l’Afrique soit encore obligée de retourner voir ses anciens colonisateurs pour pouvoir se nourrir, se vêtir, se loger, s’éduquer et se soigner.

Le Pays

mercredi 26 mai 2010

Tinariwen & Carlos Santana : Amassakoul

February 05, 2007 — Tinariwen perform "Amasskoul" with special guest Carlos Santana at the Montreux Jazz Festival

Tinariwen 'Cler Achel' (Taken from 'Live In London' DVD)

May 27, 2008 — Music video for the track Cler Achel, from everybody's favourite desert rockers, Tinariwen. This video is made up of footage from the band's forth coming Live DVD, which features extensive tour footage (backstage, on the road etc) as well as an entire performance the band gave at London's Shepherd's Bush Empire. Watch this space...

Dans l'enfer des enfants chercheurs d'or

Dans l'enfer des enfants chercheurs d'or
Afrique, or, près de chez moi, témoignage, Insolite
Par toganim le 26/05/2010 à 13:17, 
Le post 
Une étendue désertique nous fait face. De chaque côté de la route, des monticules de terre et de temps à autre, une tête qui émerge. Nous venons d'arriver chez les forçats de l'or.
Gorom Gorom à l'extrême nord du Burkina Faso est une ville du Sahel. C'est un lieu touristique qui fut très prisé il y a bien longtemps. Des avions charter y déposaient chaque semaine leurs flots de passagers.
L'hôtel tombe en ruine, on dort dehors sur un matelas posé à même le sol, protégé par une moustiquaire trouée. Après 1.500 kilomètres en voiture, je viens, une fois de plus, passer quelques jours dans le désert qui commence juste après la ville.
La région est superbe et notamment les magnifique dunes d'Oursi, où le coucher du soleil est à nulle part ailleurs comparable. De nombreux touaregs vivent dans cette région. Hommes et femmes superbes et fiers qui viennent à dos de dromadaires vendre leur artisanat sur le grand marché.
Ce matin, Abdoulaye, mon jeune guide, me demande si je souhaite visiter la mine d'or, proche de Markoy, qui se trouve une soixantaine de kilomètres plus à l'est, en direction du Niger. Ne connaissant pas cette partie du Burkina Faso, j'accepte avec entrain.
Sur la route qui traverse des étendues désertiques, nous visitons de magnifiques villages colorés. Après deux heures de trajet, nous arrivons au milieu de nulle part. Seuls des monticules de terre indiquent une activité intense.
Abdoulaye me demande de me garer et me précise que la mine d'or ne se visite pas car elle appartient à l'Etat. Cependant, quelques kilomètres avant la mine officielle, un cohorte d'hommes et de femmes tentent à main nue de s'offrir une part du gâteau.
Nous nous approchons d'un trou d'une dizaine de mètres de profondeur. Au fond de celui-ci, une jeune fille creuse le sol avec une houe, pendant qu'un garçon d'une douzaine d'années remonte au bout d'une corde la terre ainsi prélevée. Tout autour de nous ce sont des centaines d'enfants qui s'activent de la sorte sous une température qui dépasse les 45°C.
Ici, tous croient à la bonne étoile et au filon qui les rendra riches. Dans ces plaines désertiques où le travail est rare et la culture difficile, la recherche de l'or est l'alternative des plus pauvres. Sans équipements, dans une anarchie complète, ils cherchent de l'or au fond de galeries qui atteignent parfois 20 mètres de profondeur et qui sont si étroites que seuls les enfants peuvent s'y glisser.
Chaque année, à la saison des pluies, les eaux de ruissellement font s'effondrer nombre de ces frêles cavitées, ensevelissant les malchanceux qui s'y trouvent ( source parisien.fr et lefaso.net ). Ces risques n'arrêtent pas ceux que l'on nomme désormais les "s'en fout la mort" en référence aux chauffeurs routiers qui avec leurs engins foncent sur les pistes africaines sans se préoccuper ni des passants ni de leur propre vie.
La rumeur d'un filon est souvent à l'origine de l'arrivée de milliers de malheureux et ce sont des villages complets qui sortent de terre du jour au lendemain là ou auparavant il n'y avait absolument rien. Ces chercheurs d'or ne respectent pas les populations locales ni la propriété terrienne, mais ces arrivées massives permettent à une petite économie locale de voir le jour..
Chaque gramme d'or est vendu environ 12 euros. A côté de chaque mine à ciel ouvert, des acheteurs rivalisent d'ingéniosité pour attirer les quelques chanceux qui ont trouvé les précieuses paillettes. Promesse d'un meilleur prix, don d'un calendrier ou d'un t-shirt rien n'est trop "beau" pour obtenir l'or qui sera revendu plus tard dans la capitale.
On estime à 27.000, le nombre d'enfants qui travaillent dans ces mines clandestines. La nuit venue, ils s'endorment à même le sol, les uns serrés contre les autres, rêvants des paillettes d'or qui changeront leur vie.

E.F
(Sources: Colibri, Le Parisien, Le Faso)

Philippe Frey :Toubons, Touaregs, Maures, Arabes… Les sociétés du désert sont certainement les plus vieux peuples du monde et les caravanes qui sillonnent le Sahara existaient déjà avant les pharaons

Conversations à la Librairie Kleber


Juin 2010
Philippe Frey
Caravanes
Date Le 12/06/2010 à 17h00 Contact
http://www.librairie-kleber.fr/ Organisateur Librairie Kléber
Les autres manifestations du même organisateur Lieu Librairie Kléber,
1, rue des Francs-Bourgeois, à Strasbourg

Afficher les manifestations organisées dans ce lieu Tarifs Entrée libre dans la limite des places disponibles Retour à Kléber d’un ami de la Librairie, Philippe Frey nous fait participer à ses étonnants voyages merveilleusement riches de découvertes esthétiques et humaines.

Toubons, Touaregs, Maures, Arabes… Les sociétés du désert sont certainement les plus vieux peuples du monde et les caravanes qui sillonnent le Sahara existaient déjà avant les pharaons. A cette époque, c’était le natron du Soudan qui traversait principalement les dunes, on l’utilisait pour embaumer les morts. Ensuite, ce furent les dattes, la farine de blé ou de mil, le sucre, le thé qui voyageaient sur les chameaux pour alimenter les campements et désenclaver les villages isolés. Et puis le sel… que le monde entier recherchait et qui servait essentiellement, dans cette région du monde, à immuniser tous les animaux des maladies et des parasites.Ailleurs pour la nourriture ou même comme monnaie d’échange.

Philippe Frey a suivi des dizaines de caravanes, les actuelles sont encore très vivantes. Il a suivi en particulier une caravane en pays afar éthiopien avec ses milliers de chameaux qu’on croise dans les canyons désertiques ou les étendues blanches et désolées et au Mali, l’Azalaï, qui chaque jour voit partir 3, 4, 5 caravanes des mines de sel de Taoudenni. Il a aussi appris leurs secrets. Comment s’orienter sans boussole ni montre ? Pourquoi ne perdent-ils pas leurs têtes ? Progressent-ils la nuit et comment se repèrent-ils ? Surtout quels sont les techniques pour ne pas être écrasés par le soleil omniprésent et pour réparer les puits ?

Conversation avec Philippe Frey.
Vient de paraître : Caravanes (JC Lattès).

Manneken Pis pissera du lait le 1er juin

Manneken Pis pissera du lait le 1er juin
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Manneken Pis, habillé en éleveur africain, fera jaillir du lait toute la journée du mardi 1er juin à l'occasion de la Journée mondiale du lait. L'initiative vient de "Vétérinaires sans frontières" qui veut mettre le doigt sur les problèmes de pénurie de lait en Afrique, en particulier au Mali, a annoncé l'organisation mercredi.
L'ONG belge "Vétérinaires sans frontières" lutte contre la faim et la pauvreté de manière durable en développant les réseaux locaux de médecins vétérinaires et développe des projets dans huit pays africains, dont le Mali.
Près de 80% de la population dans ce pays vit de l'élevage. Le lait y joue un rôle important dans la lutte contre la faim et la pauvreté. La production et la diffusion du lait ne se déroulent vraiment pas de manière optimale au Mali.
Tandis qu'une vache belge produit 30 litres par jour, une vache africaine n'en livre que deux à trois. Un manque d'eau et de nourriture pour le bétail, une pénurie de services vétérinaires dans les campagnes, un réseau routier sous-développé et un manque d'hygiène sont les bases des problèmes de production.
L'organisation "Vétérinaires sans frontières" soutient la commercialisation de la production locale de lait au Mali en améliorant la santé du bétail, en garantissant la qualité du lait et en appuyant le commerce.
L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a lancé la Journée mondiale du lait en 2001. L'année passée, Manneken Pis pissait déjà du lait le 1er juin. (belga)

26/05/10 16h14

Exposition-photos "Sahara-Nord Mali",Titanne van Hille,Bruxelles,vernissage 4 juin

Exposition-photos "Sahara-Nord Mali",Titanne van Hille,Bruxelles,vernissage 4 juin

mardi 25 mai 2010

Invitation
Vendredi 4 juin à 18h00
Vernissage de l’exposition "Sahara - Nord Mali"
Photographies
Titanne van Hille
Jeudi 3 juin au Jeudi 8 juillet 2010
ouvert du lundi au vendredi de 12h00 à 15h00
Restaurant AFT-Heure
103 Bd Léopold II
1080 Bruxelles
Tram 51 - Métro Ribaucourt

Le bénéfice de la vente de cartes postales de deux de mes photos sera re-versé à l’action : "Famine et sécheresse au nord Mali, région de Kidal"

Rencontres Sahariennes de Parcieux

Rencontres Sahariennes de Parcieux

Ajouté le 24/05/2010 - Auteur : itrekkings

Après le succès des premières Rencontres Sahariennes organisées en juin 2009 par la Municipalité de Parcieux et La Compagnie des Déserts, les secondes Rencontres Sahariennes de Parcieux vous accueilleront du 24 au 27 juin 2010.
Venus à nouveau de Tamanrasset, du Niger et de France nos amis Touaregs exposeront leurs œuvres inspirées de leur univers saharien et participeront à l’accueil des visiteurs en échangeant sous la tente autour des traditionnels trois verres de thé.

Des artistes et écrivains français se joindront à eux pour présenter et exposer leurs œuvres inspirées par le Sahara.
Parallèlement à l’exposition qui se fera à l’ancienne cure du village, des conférences et des projections de films vous seront proposées à la salle des fêtes qui accueillera aussi le samedi soir le spectacle poétique « Le Chant des Dunes » . Ces rencontres « informelles » permettront aux passionnés de Sahara de Rhône-Alpes et d’ailleurs de se retremper dans cette atmosphère si particulière et de retrouver la superbe culture Touarègue. Le visiteur curieux pourra lui les découvrir.

Au-delà des trois jours et demi d’exposition à la cure le programme 2010 vous proposera par ordre chronologique les évènements suivants :
Le jeudi 24 au soir une soirée conviviale sera organisée dans les jardins de la cure autour d’un plat traditionnel. Si les accès aux expositions ainsi qu’aux conférences seront gratuits, une participation sera demandée pour le repas du jeudi soir.
Le vendredi soir à 20 h. une conférence sur l’ « Art du thé » sera présentée à la salle des fêtes par le Professeur Jean BISSON Professeur Honoraire des Universités et grand spécialiste du Sahara.
Le samedi après-midi le comité d’organisation en collaboration avec la Rahla vous propose d’aller visiter les collections du Conservatoire de la fondation Berliet au Montellier (01800), qui comprend 140 véhicules restaurés et en état de marche pour la plupart, l'ensemble représentant 27 marques, toutes françaises, couvrant une période allant de 1884 à nos jours, et près de 100 moteurs ( Rendez-vous au Montellier à 14h.30, durée de la visite 2 heures, inscriptions avant le 15 juin auprès du comité d’organisation, droit d’entrée 15€).
Le samedi soir Marie TOZZI nous proposera son spectacle poétique « Le chant des dunes » à 20 h. à la salle des fêtes (entrée 8€).
Dimanche matin à 9 h. 30 à la salle des fêtes de Parcieux le Professeur Thierry TILLET professeur de Préhistoire à l’université de Grenoble présentera une conférence sur : « Les missions Berliet Ténéré Tchad et leur impact archéologique »

A 10 h. 30 Mme Malika HACHID préhistorienne, ancienne Directrice du Parc National du Tassili des Ajjers nous proposera un : « Parcours rupestre au pays de l’atlas et des forêts de pierres ».

La participation à ces conférences organisée par la Rahla dans le cadre de son Assemblée Générale est gratuite mais les places disponibles pour les non membres sont limitées et seront délivrées par le comité d’organisation sur inscription avant le 15 juin.

Pour tous renseignements :

Michèle Folachier Adjointe au maire michelefolachier@orange.fr
Nicolas Loizillon Président de la Compagnie des Déserts nloizillon@aol.com
http://compagniedeserts.canalblog.com/

AFRIQUE : ses problèmes sont plus dûs à la mauvaise gouvernance qu'au manque de ressources


Saïd Penda/ BBC Afrique Johannesburg


Un panel international dirigé par Kofi Annan a estimé mardi en Afrique du Sud que le sous-développement de l'Afrique dépendait plus de l'absence de volonté de ses dirigeants que d'un problème de ressources.
La corruption et la fuite des capitaux sont aussi pointées du doigt par ce comité qui comprend aussi l'ancien président du Nigeria Olusegun Obasanjo et le directeur de Transparency International.
"Ce n'est pas le manque de ressources, ni le départ des diplômés ou l'insuffisance de projets, qui font problème", a déclaré l'ancien secrétaire-général, Kofi Annan en présentant le rapport.
Le groupe reprend des constats faits dans le passé par d'autres institutions quand il écrit par exemple que 'les Africains au-delà du cercle des élites, ne bénéficient pas "des vastes ressources" du continent.
En cause, une forte corruption dont les membres du panel citent en illustration un rapport de Global Financial Integrity.
L'O.N.G. dont le siège est aux Etats-Unis estime ainsi entre 37 et 53 milliards de dollars, l'ensemble des transferts d'argent d'origine douteuse, de l'Afrique vers les autres continents, rien que pour l'année 2008.
Depuis 1970, ces sommes - toujours d'après l'O. N. G - sont trois plus importantes que l'ensemble des dons et aides que le continent a reçu des pays développés dans la même période.
Ces milliers de milliards de dollars qui ont quitté l'Afrique, précise Global Financial Integrity, proviennent des "détournements de fonds, de corruption, de la fraude fiscale ou encore de 'blanchiment d'argent".
Il suffirait donc à l'Afrique "de réduire de moitié ces flux financiers pour résoudre tous ses problèmes de financements" a déclaré Kofi Annan devant la presse à Johannesburg.
C'est vrai que plusieurs dirigeants africains ont fait par le passé ou font toujours l'objet d'enquêtes ou de poursuites sur l'origine de leurs fortunes colossales qu'ils possèderaient à l'étranger.
Les présidents Paul Biya du Cameroun, l'équato-guinéen Obiang Nguema, le Congolais Sassou-Nguesso ou encore feu Omar Bongo du Gabon ont dû se défendre contre des procédures engagées par l'ONG Transparence internationale France dans l'affaire des biens dits mal-acquis.
En Grande-Bretagne, les biens d'un ancien gouverneur d'un des états de la Fédération nigérianne ont été récemment saisis.
Outre Kofi Annan qui le préside, le Panel sur le Progrès de l'Afrique comprend entre autre le président de Transparency International Peter Eigen ou encore l'ancien président Obasanjo du Nigeria, dont une des filles fait l'objet d'enquêtes dans son pays pour détournements sous le règne de son père.
Le Groupe avait été crée en 2007 pour veiller au respect des promesses d'aides faites par les pays développeés notamment les membres du G7, le Groupe des pays les plus industrialisés.

Embargo sécuritaire sur Tamanrasset et Djanet : Menace sur le tourisme saharien

SALIMA TLEMÇANI EL WATAN 26-05-10
mercredi 26 mai 2010

Les professionnels du tourisme saharien viennent de lancer un véritable cri d’alarme. Ils mettent en garde contre la menace de saison blanche qui guette leurs activités et appellent les autorités à lever l’embargo sécuritaire qu’ils subissent depuis deux ans.
Au moment où les autorités font la promotion du tourisme saharien sans lésiner sur les moyens financiers, les professionnels tirent la sonnette d’alarme sur une activité qu’ils disent « menacée » par un embargo sécuritaire qui ne dit pas son nom. En effet, depuis le mois de février dernier, les circuits du Tassili du Hoggar jusqu’à Djanet sont interdits aux agences de tourisme de Tamanrasset, lesquelles sont obligées d’avoir une autorisation pour aller de leur willaya à Illizi, Ghardaïa, Adrar, Naâma, Tindouf, Tlemcen ou Batna. Une situation jugée « catastrophique » par le président de l’Association de tourisme et de voyage de Tamanrasset (ATWT). Selon ce dernier, cette interdiction n’a jamais fait l’objet d’un écrit. « La direction du tourisme de Tamanrasset nous dit verbalement de ne plus se rendre aux sites touristiques de Tassisili, de Tefedest et de ne plus aller à Djanet ni par les pistes du nord ni par celles du sud, sans pour autant nous argumenter sur sa décision. Par contre, elle nous a transmis un écrit dans lequel elle nous a informés que nous devons obtenir une autorisation préalable de la direction du tourisme de chacune des wilayas vers laquelle nous nous déplaçons dans le cadre de notre activité », explique Hamdaoui Ahmed, président de l’ATWT. Pour lui, ces décisions « portent un grave préjudice » au tourisme et « mettent en danger » toutes les activités y afférentes. A ce titre, il tient à rappeler quelques incidents « malheureux » qui ont émaillé la saison écoulée et qui ont suscité la colère des professionnels. Ainsi, en février dernier, les services de sécurité ont reconduit manu militari des touristes et leurs accompagnateurs de leurs circuits vers Tamanrasset « alors qu’ils sont détenteurs de visas délivrés sur la base de la présentation d’une attestation de prise en charge avec des circuits clairement définis (…) Certains touristes en bivouac ont été carrément embarqués à bord d’hélicoptère et débarqués à Tamanrasset, ville où ils ont été abandonnés sans aucune explication ou information. Ce qui constitue une grave dérive aux conséquences néfastes sur notre activité, puisque plusieurs touristes ont exigé des dédommagements. Les demandes d’explication adressées aux autorités locales sont restées sans écho. Nous sommes des opérateurs économiques agréés pour activer à l’échelle nationale sans aucune restriction. Ce sont des entraves anticonstitutionnelles qui donnent une mauvaise image sur le pays. Les potentialités de notre pays sont importantes et méritent une gestion plus intelligente. Nous avons travaillé sans compter depuis des dizaines d’années pour promouvoir l’activité et aujourd’hui, les fruits de nos efforts sont compromis », souligne M. Hamdaoui. Il rappelle que l’association qu’il préside a été créée en 1988 pour contribuer au développement d’un tourisme ne nécessitant pas de grandes infrastructures et de faire de la destination du Sud, la plus privilégiée de la région. « Des milliers de familles vivent de cette activité. Il n’y a rien d’autre pour vivre là-bas. Nous avons réussi à augmenter chaque année le nombre de touristes, parce que la destination est de plus en plus demandée, mais avec ces restrictions inexpliquées, c’est la mort certaine pour le secteur. Il est de ce fait impératif et urgent de lever toutes les entraves et permettre à la prochaine saison (2010-2011) d’avoir lieu. A ce rythme, aucun touriste ne viendra à Tamanrasset », déclare le président de l’ATWT, en précisant qu’un courrier faisant état de l’inquiétude des professionnels a déjà été transmis aux autorités au début du mois de mai, mais à ce jour, il est resté sans suite. Lors d’une réunion ayant regroupé les cadres du ministère du Tourisme avec les responsables des agences de voyages et de tourisme, ces derniers ont exprimé leurs préoccupations « sans pour autant sortir avec des mesures concrètes ». La situation est surtout propre à Tamanrasset, la plus importante destination, puisque à Djanet par exemple, l’interdiction des pistes reliant l’Oasis à Tamanrasset a été notifiée aux agences de tourisme par écrit. M. Hamdaoui estime que la question de sécurité ne peut être uniquement l’affaire des services de l’ordre. Il déclare : « Notre activité nourrit les familles de la région et la sécurité est un élément capital que nous prenons en compte. Nous pouvons participer à l’effort de la sécurisation parce que nous sommes en contact avec toute la population locale. Sans la participation de celle-ci rien ne peut se faire. S’il y a un problème de sécurité, c’est d’abord nous qui allons en pâtir. Si nous avions senti un quelconque danger, nous n’aurions pas accepté d’organiser des circuits où seuls les locaux peuvent accéder. Nous ne voulons pas travailler dans l’illégalité, mais en collaboration avec toutes les parties concernées. Le tourisme est la seule activité qui absorbe le nombre important de chômeurs. La région est au bord de l’explosion. Beaucoup de jeunes ne trouvent plus de travail et la sécheresse a déjà réduit à la pauvreté de nombreux nomades. Si nous perdons la saison prochaine, Dieu seul sait ce qui adviendra de la population. » Si Tamanrasset, la plus importante destination saharienne, vit dans cette situation, qu’en est-il pour les autres régions du Sud ? Visiblement, le plan gouvernemental de développement du tourisme saharien n’est qu’un mirage…


Par Salima Tlemçani

mardi 25 mai 2010

Un incendie ravage le plus grand marché du nord Mali à Gao

RFI - 24/05/10

Un incendie ravage le plus grand marché du nord Mali à Gao

Un important incendie a détruit dans la nuit du 22 au 23 mai le plus grand marché du nord du Mali à Gao, faisant d’énormes dégâts. Selon des témoins, plusieurs centaines d’échoppes ont brûlé dans ce marché qui attire les commerçants des pays limitrophes. La police est intervenue pour chasser des pillards pendant l’incendie, selon ces mêmes témoins. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes du sinistre.

« Tout a brûlé. Comment on va faire ? ».
http://www.rfi.fr/contenu/20100524-...