mercredi 11 février 2009

Le Niger, victime de sa richesse


Mardi 10 Février 2009

Par Marie VARASSON
Eco-Life.fr, le journal de l’économie durable
>> Troisième exportateur d'uranium au monde, le Niger est pourtant l'un des pays les plus pauvres du globe. Malgré ses richesses minières, le nord du pays est régulièrement touché par des crises alimentaires et une dégradation de son environnement. Secoué par la rébellion touareg, le pays négocie au prix fort l'exploitation de l'uranium avec les firmes étrangères, dont Areva.

Les rebelles touareg demandent une meilleure redistribution des richesses. (Reuters)Les rebelles touareg demandent une meilleure redistribution des richesses. (Reuters)

174éme pays le plus pauvre du monde sur 177, le Niger n'arrive pas à se développer malgré l'éclaircie dans son ciel apportée par la vente d'uranium. Découvert et exploité depuis près de 40 ans, le précieux minerai a pourtant tout du diamant rare. Situé dans la région d'Agadez au nord-ouest du pays, une zone désertique et peu cultivable, il aurait pu la transformer et doper son économie.

Un rêve oublié pour les populations du Nord qui estiment ne pas avoir bénéficié de la croissance fulgurante du budget de l'Etat (passé de 15 milliards de francs CFA en 1975 à 72 milliards en 1980). "La répartition des richesses ne s'est pas faite", explique Issouf ag Maha, maire de Tchirozerine, à 45 km d'Agadez et membre du Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ). "Le gouvernement est le premier coupable dans cette affaire, les entreprises sont venues faire du business et ont agi dans leur intérêt".

Les concessions s'étendent sur près de 90 000 kilomètres carrés, et ont fait les belles années de nombreuses sociétés minières. Souvent montrée du doigt, Areva, entreprise spécialisée dans le nucléaire, se défend des accusations de pollution et de néo-colonialisme qui sont portées contre elle. "Dans les années 80, quand les cours de l'uranium se sont effondrés et que les mines fermaient un peu partout dans le monde, le groupe a poursuivi seul l'exploitation des gisements du Niger", explique-t-elle. Sur le terrain, le MNJ assure qu'aucune action n'a été entreprise. "Jamais de concertation avec les populations locales n'a été organisée", ajoute Issouf ag Maha.

"La multiplication des permis est notre plus grosse inquiétude"

Paroles contre paroles, il demeure difficile d'accéder aux sites et de constater scientifiquement les dégâts. Pourtant aux environs, la situation s'est manifestement dégradée. L'élevage et les activités traditionnelles des populations, telles que l'exploitation du sel, seraient devenues impossibles. Dans les fermes, le bruit fait fuir le bétail. Faute d'eau, utilisée pour nettoyer l'uranium, l'agriculture locale est compromise. D'autant que la sécheresse ravage régulièrement cette partie du pays. "Pourquoi ne pas proposer des solutions transparentes avec une explication humaine de l'étendue des projets miniers", s'interroge Issouf ag Maha.

La diminution des ressources pétrolières a relancé les cours de l'uranium, ces dernières années. Avec elle, de nouveaux exploitants se sont installés, là où le français Areva détenait le monopole. Fin 2006, la China National Uranium Corporation a reçu un permis d'exploitation du gisement d'Azelik, dans la région d'Agadez. Canadiens, Australiens, Sud-africains, Indiens et Britanniques ont suivi. "La multiplication des permis est notre plus grosse inquiétude", explique Issouf ag Maha. Depuis février 2007, le MNJ et le gouvernement s'affrontent. Composé d'anciens rebelles, de militaires de l'armée régulière et de certains élus locaux, le mouvement attaque les symboles de l'Etat et prend des membres du gouvernement en otage.

Tandis qu'Areva a obtenu début février 2009, le permis d'exploitation du gisement d'Imouraren, au nord-ouest, les élections présidentielles pourraient changer la donne. Elles se tiendront d'ici 7 à 8 mois et selon la Constitution, le président actuel, Mamadou Tandja ne pourra pas s'y représenter. L'uranium, nécessaire à l'activité des centrales nucléaires peu émettrices de CO2, doit être exploité durablement, non pas aux dépens de l'homme et de son environnement.

L’insécurité toujours vécue au quotidien dans le Nord



DEUX ANS APRÈS… L’insécurité toujours vécue au quotidien dans le Nord
Le 7 février prochain, la région d’Agadez comptera deux ans d’insécurité et 18 mois de mesures de mise en garde. Officiellement, la rébellion est défaite. Cependant, tous ceux qui viennent de cette région (les journalistes y sont interdits) vous diront que les rebelles ou bandits armés, pour utiliser la terminologie officielle, font toujours parler d’eux, même si les opérations spectaculaires comme les attaques de Tizerzayt, Banibangou et Tanout ont cessé. Cette « accalmie » est le résultat d’une forte mobilisation des forces de défense et de sécurité dans cette seule région, de l’acquisition de plusieurs dizaines de milliards FCFA de tanks, hélicoptères, camions et autres technologies de guerre. Cependant, malgré cela, personne, pas même le président de la Répu-blique, ne peut nous dire quand pourrions-nous faire tranquillement les axes Abalak-Agadez ou Agadez-Arlit sans un aussi encombrant et coûteux convoi militaire pour garantir la sécurité des voyageurs ? Le président de la République qui a fait le choix de la guerre, qu’il a imposé à toute la classe politique, pourra t-il dire aux populations de la région d’Agadez à quand la fin de leur calvaire ?

En effet, la loi N° 2002-30 du 31 décembre 2002 portant organisation générale de la défense nationale précise que «la mise en garde consiste en certaines mesures propres à assurer la liberté d’action du gouvernement, à diminuer la vulnérabilité des populations ou des équipements principaux et garantir la sécurité des opérations de mobilisation ou de mise en œuvre des Forces militaires ». En outre, la même loi précise en son article 4, alinéa 4, que seul l’état de siège permet au gouvernement de confier à l’autorité militaire des pouvoirs dont l’autorité civile était investie pour le maintien de l’ordre et la police.

Il est temps que le président Tandja se rende compte que l’option de la guerre a montré ses limites. Deux ans après, la guerre perdure, au prix des sacrifices de l’ensemble des Nigé-riens. Il est temps qu’il fasse droit aux propositions de certaines organisations de la société civile qui ont recommandé le dialogue pour mettre fin aux souffrances des populations civiles, et faire taire les tanks, hélicoptères et autres engins de mort, pour que les mines cessent de tuer.

Source:
http://www.republicain-niger.

La Croix d'Agadez et le credo du livre : une stratégie payante

Talant

L'association la Croix d'Agadez vient d'organiser sa 7e grande braderie du livre. Une réussite exceptionnelle au profit des élèves nigériens de la vallée de Boughoul. Avant l'ouverture, samedi à 10 heures, les très nombreux amateurs de livres anciens et d'occasion se pressaient devant les portes de la salle Saint-Exupéry. Des livres dressés leur étaient offerts sur 200 mètres linéaires. Un travail colossal pour tous les bénévoles de l'association dirigée par Claude Kayser. Pour le président : « Le succès de cette grande braderie a dépassé toutes nos espérances. Déjà, cinq heures après l'ouverture, nous avions atteint le chiffre d'affaires de toute la manifestation de l'année passée. Un succès qui doit beaucoup, je le souligne, à l'information ciblée parue dans les colonnes du Bien public. Et c'est avec satisfaction que nous avons constaté que de nombreux Talantais comptaient parmi nos clients ».
En amont, la constitution du fonds par prospection de successions privées, la gestion des dons de particuliers, de bibliothèques et librairies sont également des sujétions prégnantes. Peine récompensée par une affluence record sur les deux jours. « Pour la huitième édition, nous avons quelques nouvelles idées tirées de l'observation du comportement de nos fidèles chalands ce dernier week-end, confie Claude Kayser. Attendons donc l'installation d'un coin lecture doublé d'une aire réservée aux enfants dont nos bénévoles s'occuperont pour permettre aux parents de parcourir les rayons en toute tranquillité ».
A noter qu'un stand était dédié aux réalisations des artisans de la vallée de Boughoul. Les résultats des ventes de ces deux jours seront essentiellement consacrés au fonctionnement des cantines scolaires situées dans cette même oasis.
Prochaine manifestation. - Vendredi 1er mai : fête de Printemps au château de Barbirey-sur-Ouche avec ouverture du four à pain.
La Croix d'Agadez. - 12, rue Maillot 21380 Messigny-et-Vantoux ; tél. 03 80 35 47 10 ; site : www.lacroixdagadez.com/

mardi 10 février 2009

Mali-Touaregs : Quand l’hypocrisie de l’Etat hypothèque l’avenir du pays.


Abdoulahi ATTAYOUB

Mali-Touaregs : Quand l’hypocrisie de l’Etat hypothèque l’avenir du pays. !
La conscience touarègue restera plus forte, et la marche de l’Histoire lui donne déjà raison.

mardi 10 février 2009, par temoust

La conscience touarègue restera plus forte, et la marche de l’Histoire lui donne déjà raison.

Les graves événements qui se déroulent dans le Nord du Mali aujourd’hui interpellent à plus d’un titre. Les manœuvres actuelles du gouvernement malien pour détruire les Communautés maure et touarègue en les opposant relèvent d’une stratégie déjà éprouvée par le passé.

Déjà au début des années 90

Dans les années 90, l’État malien, faute d’avoir réussi sur le terrain militaire avait créé la Milice Gandakoye pour faire diversion et chercher à dénaturer le conflit qui l’opposait aux Mouvements de l’Azawad. Cette diversion avait pour objectif de présenter cette question comme un conflit inter ethnique et dégager ainsi la responsabilité politique et pénale des dirigeants de l’État. Cette manœuvre a été facilitée par certains cadres Touaregs dont la jugeote politique n’a, à l’évidence, pas été à la hauteur des espoirs qui avaient été placés en eux.

L’État malien et ses dirigeants ont pu ainsi échapper à la justice internationale grâce à la bienveillance de certains pays qui ont préféré fermer les yeux en espérant étouffer la question et empêcher son internationalisation. Pour mémoire, et surtout pour ceux qui n’auraient pas bien suivi les événements de cette époque, il faut rappeler que l’armée malienne avait, selon les estimations, massacré plusieurs milliers de civils Touaregs et Maures dans les trois régions de Gao, Tombouctou et Kidal. Ces massacres, dans leur ampleur et les méthodes utilisées, ont montré que les gouvernants maliens ne combattaient pas une rébellion mais cherchaient à affaiblir ces Communautés qui étaient visées en tant que telles. Déjà à l’époque, certains leaders touaregs avaient prêté main forte aux autorités de Bamako contre leurs frères. Aujourd’hui nous pouvons affirmer qu’ils avaient eu tort de croire que les dirigeants maliens les différenciaient de ceux qui étaient présentés, alors, comme les ennemis.

A l’époque, déjà, l’association Survie Touarègue-Temoust avait dénoncé la naïveté politique de ces leaders qui devenaient, de fait, des valets d’un système politique malien dont certains responsables et la presse appelaient ouvertement à l’extermination des Touaregs, sans distinction de tribus ou des Régions. Pour ceux que cela intéresse, une importante documentation existe sur cette période encore trop proche pour n’appartenir qu’à l’Histoire.

L’impunité incite à la récidive

En effet, il suffit d’une rapide analyse de la situation actuelle, pour comprendre que l’objectif visé est d’affaiblir le mouvement touareg en jouant sur les faiblesses connues de certains leaders incapables de sortir de leurs schémas archaïques qui aveuglent leur action politique. Le Mali ne montre aucune volonté de considérer la communauté touarègue comme une communauté susceptible de participer de manière équitable à la gestion des affaires de l’État. En effet, les tenants du pouvoir gèrent celui-ci toujours en confondant les intérêts de leurs propres communautés avec ce qui devrait être ceux de l’État malien dans sa diversité.

Ces gouvernants cherchent encore à opposer les Touaregs entre eux en faisant croire à certains qu’il existe une République malienne digne d’être défendue par tous ses fils. Mais l’État malien dans son fonctionnement aujourd’hui ne remplit pas les conditions nécessaires pour que l’ensemble de ses citoyens puissent le défendre sans donner l’impression de participer à leur auto-destruction. En instituant l’impunité comme règle de base dans sa gestion de la question du Nord, le Mali se discrédite et perd toute légitimité en indexant ses opposants dans leurs luttes pour le changement.

Aucun Touareg sérieux, et soucieux de l’avenir de sa communauté et du Mali ne peut se satisfaire de la manière dont l’État a toujours traité cette question. Avec un minimum de lucidité et de sincérité, on ne peut pas traiter Ibrahim Ag Bahanga de bandit ou d’ennemi du Mali, tant que ATT n’est pas traduit devant un tribunal pénal international et condamné pour les crimes commis sous sa responsabilité. Les défenseurs du système politique malien actuel devraient recouvrer leurs esprits, car, en refusant le débat sur le fond de la question du Nord, ils perpétuent l’hégémonie de certaines communautés sur d’autres et, par là-même, menacent la stabilité du pays. En effet, les Touaregs et les Maures aspirent aux mêmes droits que les Bambaras, les Peuls…

La communauté internationale ne peut éternellement fermer les yeux sur le déni de justice qui est fait à la communauté touarègue du Mali. Les criminels, politiques et militaires, répondront un jour de leurs forfaits devant une juridiction internationale. Les tenants de l’ordre mondial savent que la stabilité de la région et l’avènement de la Démocratie passent forcement par la prise en compte des intérêts et des droits de l’ensemble des peuples en présence.

En effet, le gouvernement malien fort de cette impunité, utilise les mêmes méthodes en créant des milices supplétives de l’armée dont le rôle est de commettre les pires exactions contre les populations civiles touarègues. Le fait que ces milices recrutent parmi les Touaregs ne constitue aucunement un alibi et n’enlève rien à la responsabilité politique et pénale des acteurs et commanditaires de ces crimes.

Le jour où le Mali jugera les criminels responsables des massacres des année 60 et 90 et où les Touaregs seront réellement des citoyens maliens respectés dans leur identité et dans leurs droits fondamentaux, alors des Touaregs seront légitimés à défendre leur pays. Aujourd’hui, le Mali ne respecte pas sa communauté touarègue. Les cadres touaregs qui sont terrorisés à l’idée d’être soupçonnés de sympathie pour leur peuple en viennent à soutenir la diabolisation de ceux qui essaient de dénoncer les injustices indiscutables qu’ils subissent. Ces cadres sont plus installés dans le fatalisme et le désespoir que dans la réelle conviction qu’ils sont maliens comme les autres !!! Il suffit de constater leur silence et leur absence d’initiative pour contribuer à la résolution d’une question dont ils ne peuvent pas nier l’ampleur et la dimension ethnique.

Les veuves, les orphelins et tous ceux qui ont été endeuillés par les actions de l’État malien ne pourront jamais avoir confiance dans cet État tant que la vérité n’a pas éclatée et les victimes réhabilitées. La construction d’un État de droit passe par cette vérité et cette justice. Plus on tarde à l’accepter plus on hypothèque la possibilité de voir rapidement la paix nécessaire au développement du pays s’installer. Car la paix ne se décrète pas et ne s’impose pas durablement par la force. Elle s’installe par l’effet conjugué d’une justice impartiale et d’un État capable d’assumer pleinement les missions qui sont sa raison d’être.

En s’auto-amnistiant, les criminels des années 90 n’ont fait qu’aggraver l’injustice et éloigner davantage les perspectives d’une réconciliation entre les Touaregs et l’Etat. La fracture ainsi entretenue empêchera toujours l’avènement d’une paix durable et donc l’amorce d’une véritable vie démocratique.

Instrumentaliser l’idée de Démocratie pour empêcher le débat

Aucune phraséologie sur la Démocratie ne peut tromper sur la nature réelle du système politique malien, Car avant de se poser la question de la Démocratie, il faut d’abord résoudre celle du projet national et de la volonté des différentes communautés maliennes à construire, dans leur diversité, un État dans lequel elles pourront toutes se reconnaître. Aujourd’hui, on en est très loin. Tant que les élites ne sont pas sorties de l’hypocrisie actuelle, rien de durable ne pourra être construit. Trop de Maliens, y compris parmi la classe politique, n’acceptent pas les Touaregs comme des concitoyens ordinaires. Et ce sentiment est entretenu par la politique de l’État qui voit cette communauté uniquement comme une menace perpétuelle. Comme si certains Maliens ont du mal à croire en l’unité de leur pays et en leur capacité à le construire ensemble. Comment expliquer autrement l’alignement systématique de toute la classe politique malienne sur les méthodes du gouvernement même quand celui-ci monte les communautés les unes contres les autres et envoie son armée et ses milices massacrer des populations civiles. Ni les patriotes, ni les démocrates maliens n’arrivent à dépasser leur propre ethnocentrisme et à considérer les Touaregs comme ils auraient voulu que leurs propres communautés soient considérées.

L’État malien a montré son incapacité à imaginer des solutions politiques sérieuses pour régler définitivement le conflit qui l’oppose à la communauté touarègue. Mais a-t–il seulement la volonté de le faire ? Ceux qui estiment que les rébellions n’ont aucune raison d’être n’ont, à ma connaissance, rien proposé pour régler les problèmes qui sont posés. Attiser la haine entre les communautés et utiliser les moyens de l’État contre ses propres citoyens, à cause de leur appartenance ethnique, constituent des forfaits qui vont à l’encontre des intérêts d’un Mali unique et démocratique.

Le Pacte national et les accords d’Alger auraient pu servir de base à une large réconciliation entre l’État malien et sa communauté touarègue. Mais ces différents accords n’ont, à l’évidence, jamais été pris au sérieux par les autorités maliennes. Pour elles, le seul objectif a toujours été de désarmer les combattants touaregs. Or dans ce genre de conflit le désarmement, s’il devait se faire, n’intervient que quand les raisons du conflit ont disparu ou que la confiance est suffisamment revenue pour garantir l’application de ce qui a fait l’objet d’accords.

Que les dirigeants maliens ne s’y trompent pas. La lutte du peuple Touareg pour ses droits et ses intérêts ne dépend pas d’une personne ou d’un groupe d’individus. Le désarmement d’un groupe ou son « intégration » n’empêcheront jamais la poursuite de cette lutte tant que les injustices actuelles perdurent. S’il y a une chose qui fait l’unanimité, c’est bien la conscience qu’ont tous les Touaregs de cette injustice et de leur détermination à la combattre par les moyens qui s’imposent à eux.

Le contexte géopolitique a évolué

Le contexte géopolitique actuel dans la région sahélo-saharienne fait que les choses sont susceptibles d’évoluer plus rapidement qu’on ne pourrait l’imaginer. Ce qui paraissait impensable hier deviendra possible demain. Les enjeux en présence font que rien n’est immuable, et que seuls les intérêts de ceux qui décident commandent l’évolution des choses. Les petites manipulations d’ATT et sa gestion ethnique d’une question qui intéresse de plus en plus de monde risquent finalement de se retourner contre lui et de profiter à ceux qu’il traite aujourd’hui comme des ennemis. Les acteurs intéressés par cette région du monde commencent à reconnaître le rôle déterminant des Touaregs pour en assurer la sécurité et la stabilité.

Les rivalités et les rancœurs sont compréhensibles, les divisions sont injustifiables au regard de la situation actuelle et des enjeux auxquels fait face le peuple touareg

Les responsables touaregs qui sont tentés par les démons de la division font preuve de naïveté et manquent manifestement de discernement sur la réalité de leur pays et des affaires du monde. Autrement, ils auraient compris qu’ils renforcent les ennemis de leur peuple. C’est-à-dire ceux qui ne veulent pas des Touaregs comme citoyens et qui continuent à perpétuer la domination de certaines communautés sur d’autres.

Les officiers et responsables politiques touaregs qui sont encore dominés par des sentiments compréhensibles liés aux vicissitudes du passé doivent se ressaisir et garder leur lucidité sur la marche politique de l’Histoire. Nous avons vu par le passé que, quand l’État s’en prend aux Touaregs, il ne fait jamais la différence entre les tribus. Les auxiliaires du système ont souvent connu le même sort que ceux qui sont taxés d’ennemis par les tenants du pouvoir. L’Histoire récente est riche d’enseignements en la matière.

Dans l’Histoire des peuples, ceux qui jouent contre leurs « groupes naturels » finissent toujours par être marginalisés, voire éliminés, y compris par ceux qui les ont utilisés. Le manipulateur a rarement de la considération pour celui qui se prête à ce jeu !!! Aucun fondement juridique ou politique ne justifie que des Touaregs acceptent de combattre leurs frères pour préserver un système qui les a toujours marginalisés et massacrés sans discernement !!!

En envoyant des Touaregs combattre d’autres Touaregs, le Mali reconnaît son incapacité à sécuriser et administrer l’Azawad. Il appartiendra demain aux Touaregs qui se combattent aujourd’hui d’élaborer ensemble la stratégie de survie qui leur permettra d’être identifiés comme des acteurs crédibles et capables d’assumer de manière libre leurs responsabilités historiques envers leur peuple.

Pour rappel : l’État malien a massacré au cours des années 90 plus de 10 000 Touaregs et Maures sur le million que compte le pays. C’est comme s’il massacrait 100 000 Maliens toutes ethnies confondues. Ou que l’État français massacrait 600 000 de ses citoyens !!!!!

Février 2009

Abdoulahi ATTAYOUB Temoust Lyon (France)

dimanche 8 février 2009

Les prises d’otages dans le sahel se multiplient/Révélations sur les liaisons GSPC-Mali


Mounir Boudjema - Liberté - 08/02/09

dimanche 8 février 2009

En accusant les Touareg du nord du Mali du récent kidnapping de quatre touristes européens,le gouvernement malien fait diversion et oublie de désigner les vrais coupables qui sont les terroristes du GSPC.

Le Sahel est-il le nouveau Waziristân ? Dans une zone à cheval entre le Nord du Mali et le Niger, le groupe de Mokhtar Belmokhtar a encore frappé. Le rapt, il y a une semaine, des quatre touristes européens (suisses et allemands) s’est déroulé selon un processus qui semble bien huilé. Le GSPC repère ses cibles occidentales, procède à l’enlèvement et ramène rapidement les otages en territoire malien avant que les négociations commencent sous les auspices du gouvernement de Amana Touré et de ses intermédiaires. Les gouvernements européens finissent par payer la rançon et le GSPC et ses intermédiaires se retrouvent avec un bon paquet d’euros. Ce schéma inauguré par l’ancien “émir” du désert, Abderezak El-Para, avec les 31 otages européens kidnappés dans la région de Biskra, a été poursuivi par l’“émir” Abou Zeid dans le cas des deux otages autrichiens enlevés en Tunisie et entériné par la récente opération d’enlèvement des deux diplomates onusiens de nationalité canadienne et des 4 touristes européens au Niger, à 80 km des frontières avec le Mali. Dans tous ces cas de figure, les otages et leurs ravisseurs se sont retrouvés au nord du Mali sous la “protection” bienveillante des autorités maliennes.

Les alliances de Belmokhtar Alors que Bamako tente d’accuser les rebelles touareg, en faisant croire aux Occidentaux à une alliance touareg avec le GSPC, c’est bien le groupe de Mokhtar Belmokhtar qui est derrière les derniers enlèvements de la région. À la tête d’un groupe d’une vingtaine de terroristes, armés lourdement et munis de 6 pick-up, selon des sources locales, il a ramené ses otages en territoire malien depuis le début de la crise et attend certainement d’ouvrir les négociations avec les Européens. Le problème est que ce groupe du GSPC n’est nullement inquiété : “Que ce soit Belmokhtar qui a épousé une femme des tribus bérabiches (les Arabes du nord du Mali), tissant une alliance avec eux, imité en cela par l’“émir” Azwid ou l’“émir” Abou Abdelkader, le GSPC sait que cette région est un sanctuaire”, confie une source locale au fait du dossier contactée par téléphone. Que fait le gouvernement malien pour contrer cette propagation salafiste ? En un mot : rien. Trop occupé à saper les accords d’Alger en attaquant les campements des tribus touareg dont la dernière attaque a visé Ag Bahanga, la bête noire d’ATT, à Bouérissa, faisant 31 morts parmi les Touareg. Une efficacité qui ne s’applique pas au groupe du GSPC-Sahel qui se prépare à lancer les enchères.

Rançon ou échange ? Mais voilà, cette fois-ci, le jeu de dupes risque d’être dévoilé par le GSPC lui-même. En effet, un incident qui s’est produit en août 2008 risque de compliquer les futures transactions entre les salafistes et les Européens. Alors qu’ils manipulaient des produits explosifs dans une petite maison à Gao, deux artificiers du GSPC ont déclenché une explosion qui a alerté la police malienne. Blessés, Sidi Ali Naban et Ould Yahdih, deux recrues mauritaniennes proches de l’“émir” Belmokhtar, ont été arrêtés. Or, il s’avère que Ould Yahdih est un élément indispensable au groupe salafiste et que Belmokhtar s’est mis dans la tête de le récupérer. Ne voulant ni les juger ni les livrer aux autorités mauritaniennes, ces deux membres du GSPC vont-ils servir à autre chose ? Une monnaie d’échange contre les touristes européens ou les diplomates canadiens ? L’hypothèse est tentante pour le groupe Belmokhtar surtout que les autorités maliennes pratiquent les extraditions à la carte. C’est le cas, notamment de Oussama El Merdaci, un “émir” du GSPC, présenté dans le Sahel comme l’homme qui monte dans le réseau d’Al-Qaïda. Cet ancien d’Afghanistan, qui semble avoir été injecté dans la région au profit de l’organisation de Ben Laden, se dirigeait vers la Somalie quand les services de sécurité maliens l’ont appréhendé à Tombouctou. Depuis une année, ce vétéran d’Afghanistan qui connaît bien les réseaux londoniens du GSPC est dans les geôles maliennes. Bamako, bizarrement, ne se décide ni à l’extrader vers l’Algérie, du moment qu’il est membre du GSPC, ni à le juger, et encore moins à le relâcher. Son cas gêne à l’évidence Bamako qui n’avait pourtant pas hésité à extrader manu militari deux djihadistes libyens deux jours seulement après leur arrestation. Ce qui pose un véritable casse-tête sur l’attitude du président ATT qui, d’une main, se proclame le chantre de l’antiterrorisme, et de l’autre, autorise que des négociations lucratives sur les otages occidentaux se fassent sur son territoire. Alors que les conventions internationales des Nations unies stipulent explicitement que toute transaction financière ou paiement de rançon aux terroristes est un acte de complicité. En tout état de cause, les prochains jours vont contraindre les uns et les autres à jouer cartes sur table. Le GSPC qui agit dans le nord du Mali comme bon lui semble va devoir négocier et, pour ce faire, il doit s’appuyer sur ces fameux “notables” que Bamako autorise. Car, dans cette zone grise où la misère est criante, la prise d’otages est devenue un business comme un autre et la valeur marchande d’un Occidental est la garantie que tous les intermédiaires vont se servir lors des transactions sur la rançon à payer.

Une cassette vidéo, preuve de vie des diplomates canadiens disparus au Niger


AFP
08.02.09 | 00h52


Le Canada a reçu une "cassette vidéo" comme "preuve de vie" de ses deux diplomates enlevés au Niger à la mi-décembre, a-t-on appris samedi de sources proches de l'enquête au Mali.

"Dans la cassette, on voit tour à tour, les deux diplomates canadiens intervenir devant la caméra, pour se présenter", a déclaré à l'AFP un notable du nord du Mali qui a pu visionner la cassette.

Une autre source locale, mais résidant à Bamako, a également visionné "cette preuve de vie" et fourni plus de détails sur son contenu.

"C'est Robert Fowler qui s'est présenté le premier devant la caméra. Derrière lui, il y avait des hommes armés. M. Fowler a demandé dans ses propos de répondre aux sollicitations de ses ravisseurs, mais sans donner plus de détails", a expliqué la même source.

Robert Fowler, envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Niger, avait disparu au Niger, en compagnie de son collègue Louis Guay et de leur chauffeur nigérien au retour d'une excursion, le 14 décembre, dans une mine d'or exploitée par une société canadienne à Samira.

samedi 7 février 2009

RADIO : Areva au Niger : la ‘malédiction de l’uranium’


RADIO : Areva au Niger : la ‘malédiction de l’uranium’


"Paris Françafrique"
l’émission hebdomadaire de Survie Paris


Retour sur 40 ans de mainmise française et sur l’irresponsabilité sociale et environnementale de l’entreprise
Areva vient de décrocher le contrat d’Imouraren au Niger, qui va devenir la plus grande mine d’uranium au monde ! C’est pour nous l’occasion de revenir sur l’histoire de l’entreprise au Niger et d’analyser en quoi elle est scandaleuse : achat de l’uranium à bas prix, non respect des normes environnementales et du code du travail pour les employés, … De nombreux acteurs de la société civile sont mobilisés sur ces questions, nous aborderons aussi ces luttes actuelles.

En présence de Issouf Maha, membre du collectif Areva ne fera pas la loi au Niger ainsi que Seidik Abba, journaliste nigérien. Bruno Chareyron de la CRIIRAD sera avec nous par téléphone.


Retrouvez aussi l'émission en écoute sur
Afriradio.net : http://www.afriradio.net/

mercredi 4 février 2009

Niger : L'énigme Fowler, une raison d'Etat ou l'apocalypse d'un système en dérive ?


3 février 2009, 22:57

A genoux et sous le souffle crucial de la crise financière, l’occident se voit plier tête basse, aux ordres du marché des ressources naturelles du Niger.

Dans un pays où la démocratie, à peine née, se heurte à la tragique résistance du monde des affaires.

D’un côté les multinationales ont été longtemps des actrices pointées et désignées de tous les malheurs du continent noir et du Niger en particulier.

De l’autre côté, une communauté Touareg longtemps méprisée, meurtrie et livrée a tous les maux, de la nature et de la bêtise humaine.
Menacée de disparition, dépossédée de ses terres et chassée vers l’inconnu, livrée à la soif, à la désertification, à la faim, à l’analphabétisme… Aujourd’hui l’Uranium et sont cortège de malheurs, ne font aucun cadeau au peuple touareg condamné à disparaitre dans moins d’un demi siècle sous le regard indifférent sinon complice, de la communauté internationale.

Confronté a une rébellion décisive, Tandja a juré de tous les mots de mettre fin à l’insurrection touareg comme il le dit. Il déclare le nord (le deux tiers du pays) sous l‘état d’urgence et donne carte blanche à l’armée pour gérer à sa manière cette partie du pays. Il impose un Black Out totale et prend en chasse les journalistes et les reporters dans leur métier. Soucieux de préserver leurs parts du Yellow-cake, l’occident baisse la tête et ferme les yeux sous la menace de la diversification de partenaires. Face à une rébellion structurée et expérimentée l’armée de Tandja se heurte à une résistance en acier, tourne et contourne sans avancer d’un mètre.

Tout en laissant derrière elle, une corvée de morts, des blessés et des prisonniers les années passent, les discours des victoires se succèdent et le terrain dément les faits. L’incapacité des FAN se confirme et l’honneur de tout un Etat reste en berne. Humilié le vieux colonel en mauvaise posture, partage des points communs avec les touaregs : ils sont tous des Nigériens et analphabètes, pendant que Tandja s’exprime en français militaire, le Touareg en guide touristique. Il ne se sert en rien de se mentir ou de se voler la face : le peuple Nigerien menacé, manipulé et écarté par Tandja ne se prononce que sur une feuille de route dictée.

Pris en étau entre deux feux, le pays le plus pauvre de la planète s’enfonce dans le désarroi et la misère. Livré à l’effort de guerre, le trésor national s‘épuise, les dettes s’accumulent et la rébellion s’active. L’aérogare d’Agadez, de Tanout dans la région de Zinder et même celui de Banibangou non loin de Niamey sont devenus d’intérêt pour acheminer les armes aux FAN. Voyant une occasion d’implantation et avoir un mot à dire auprès des commandes de l’Etat, les multinationales se précipitent aux secours du colonel en détresse brandissant des billets de banques, ou proposant leur technologie de guerre en échange des portions de terre Touareg vendue comme des baguettes de pain. La Chine se montre la plus généreuse, sérieuse et rêve même de s’offrir le monopole de l’Uranium et du pétrole Nigerien. Les Canadiens se font remarquer et sont soucieux de ne pas manquer leur part du gâteau pour garantir leur présence dans la course au nucléaire, quand aux Sud-Africains et indiens eux aussi ne manquent pas à l’appel, bref la liste est longue. Le discourt le plus épatent reste celui du responsable de la sécurité des intérêts d’AREVA France qui en présence des membres du gouvernement français n’a pas hésité à solliciter son pays pour mettre les moyens nécessaires à la disposition du vieux colonel afin de mater ce qu’ il appelle les bandits armés. Tout en allant au-delà des intérêts de sa filiale, voici ses mots :

L’Etat français ferait mieux, a-t-il dit, de donner aux autorités Nigériennes les moyens de mater la rébellion des Touaregs (ces hommes en bleu qui font rêver les hommes et chavirer le coeur des femmes mais, ne sont qu’une illusion). On ne sait jamais peut être l’amiral a été victime de ses hommes en bleu, qui comme, il le dit, font ce qu’il a avancé. Grâce à cette phrase l’amiral retrouve la sympathie du colonel Tandja et décroche la mine d’Uranium d’Imouraren où pour rappel la diplomatie française avait échoué. Malheureusement le pays s’enfonce encore et toujours dans l’obscurité et la misère, vulnérable, donc affaiblit et victime de tous les maux : famine, malnutrition enfantine, sécheresse, corruption, vols organisés, ethnocidisme, persécutions extra-judiciaires, politiques, plusieurs formes de rébellions… Tout à coup comme par malédiction ou simple ironie, l’ONU à travers l’affaire Fowler met son bras dans l’une des plus salles assiettes du continent africain… à suivre

I. Amoumoun/ SaharaMedia

lundi 2 février 2009


Source/ "Entraide Occitano Touarègue"


"/NIger/Il n'y a plus d'opposition à l'Assemblée Nationale
Il n'y a plus d'opposition à l'assemblée nationale du Niger, la preuve à la lecture de ce vote sur le statut des FAN : 104 voix pour ; 0 voix contre et 0 abstention.
Il est regrettable pour les populations nigériennes, et celles du Nord en particulier (les Touareg), que les élus passent sous silence les exactions de ces militaires.
Il y avait là l'occasion de marquer un désaccord avec les pratiques honteuses des FAN quant aux différentes exécutions extrajudiciaires de civils Touareg.
Mais Tandja a trouvé la solution en "prenant" un certain nombre de ministres Touareg dans son gouvernement dont le nouveau ministre de l'Environnement et de la Lutte contre la Désertification, Monsieur Issouf ag Baco ."

Assemblée nationale
Adoption du projet de loi portant statut du personnel militaire des FAN et de la Gendarmerie nationale
Au cours de la séance de vendredi dernier, les députés ont examiné et adopté le Projet de loi portant statut du personnel militaire des Forces Armées Nigériennes (FAN) et de la Gendarmerie Nationale.
Ce Projet de loi, qui consacre la 4ème modification majeure du Statut de ces deux institutions depuis leur création en 1961, vise, selon le rapport de la Commission Défense et Sécurité de l'Assemblée nationale saisie au fonds, à adapter les FAN et la Gendarmerie, aux exigences de l'état de droit et de la démocratie; à la loi de programmation militaire qui prévoit l'accroissement très sensible des effectifs dans l'espace et dans le temps; à la nécessité de recrutement de personnel qualifié pour des besoins militaires spécifiques.
Parmi les 6 plus importantes modifications ou innovations à ce statut du personnel militaire, il y a: la révision à la hausse de la durée de service des officiers, sous -officiers et militaires du rang pour mieux capitaliser leur expérience ; la révision à la hausse de la proportion du corps des sous - officiers de la Gendarmerie Nationale plus sollicité sur le terrain pour l'accomplissement des tâches d'officier de police judiciaire ; la possibilité de recruter des enfants de troupe titulaires du BAC pour suivre la formation de sous-officier d'active permettant ainsi à l'armée de tirer profit de l'investissement déjà réalisé en eux; l'avancement à certains grades conditionné par l'obtention de diplômes requis ; le Diplôme d'état -major pour être promu au grade de Lieutenant-Colonel et le Brevet de l'école de guerre pour être promu au grade de Colonel ; la réglementation de la position de détachement des militaires qui introduit les notions de détachement de courte durée et de longue durée ; les devoirs, droits et protections juridiques des militaires ont été également revus pour tenir compte du contexte de l'état de droit et des nouvelles missions dévolues aux Forces Armées Nigériennes et à la Gendarmerie Nationale. Ce statut des FAN et de la Gendarmerie, qui comprend 250 articles a été décortiqué par les députés en plénière, avec souvent des débats nourris sur certaines dispositions dont beaucoup ont été amendées par les représentants du peuple. Tous les groupes parlementaires ont appelé a voté en faveur du Projet de loi avec toutefois une réserve exprimée par le Groupe PNDS TARAYA et apparentés PNA AL'OUMA et PPN RDA sur l'article 39 par rapport à la condition de durée requise, soit quatre ans, pour être promu du grade de Colonel au grade de Général de Brigade. La proposition du coté du groupe PNDS était de rallonger cette durée à 6 ans pour uniformiser avec la condition de durée requise pour passer d'un grade à un autre au sein du Corps des Officiers supérieurs.
Le texte a été ainsi voté par 104 voix pour ; 0 voix contre et 0 abstention.
Mahaman Bako
sur Le Sahel du 02/02/09

France 3 fait trembler Areva !?




AREVA a intenté un recours devant le CSA contre la diffusion de la prochaine émission de "Pièces à conviction"
(le mardi 11 février à 20h35 sur France 3)

Image_1La CRIIRAD a apporté son appui scientifique à la réalisation de reportages pour un numéro de « Pièces à conviction » consacré aux déchets et pollutions laissées par l'exploitation des mines d'uranium.
Sous le titre « le scandale de la France contaminée », il doit être diffusé mercredi 11 février à 20h35 sur France 3.

Nous espérons que vous pourrez le regarder car il s'annonce passionnant. Vous y retrouverez plusieurs des études réalisées par le laboratoire de la CRIIRAD : à Saint-Priest-La-Prugne dans la Loire, La Crouzille en Haute-Vienne, Gueugnon en Saône-et-Loire, Saint-Pierre dans le Cantal..
Encore faut-il que l'émission soit diffusée !

Areva vient en effet de saisir le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (cf. ci-dessous) et fera son possible pour empêcher la diffusion d'informations susceptibles d'écorner son image de marque.
Réponse le 11 février prochain.

N'hésitez pas à faire circuler cette info et à avertir vos parents et amis.

Plus d'info sur le dossier des mines d'uranium
www.criirad.org

Tom et Jerry Touaregs

Le Colonel Kadhafi nouveau président de l’UA




APA-Addis Abeba (Ethiopie)-02-02-2009

lundi 2 février 2009

APA-Addis Abeba (Ethiopie) Le colonel Mouammar al-Kadhafi, 67ans, Guide de la révolution libyenne, a été élu lundi à Addis-Abeba par ses pairs, nouveau président en exercice de l’Union africaine (UA).

L’élection de Kadhafi, qui succède au président tanzanien Jikaya Kikwete, a eu lieu au cours de la douzième session ordinaire de l’UA tenue dans la capitale éthiopienne.

Le nouveau président en exercice de l’organisation panafricaine a longtemps milité pour la mise en place d’un gouvernement continental. L’Acte constitutif de l’UA a d’ailleurs été lancé à Syrte, sa région natale, en Libye, en mars 2001.

La transformation de la Commission de l’UA en une Autorité de l’Union, décidée dimanche à Addis-Abeba par les chefs d’Etat, voit son projet de création des Etats-Unis d’Afrique se dessiner.

Issu d’une famille bédouine modeste, il accède au pouvoir en 1969 à l’âge de 27 ans à la suite d’un coup d’Etat ayant renversé le roi Idriss 1er.

OF/mn/od/APA 02-02-2009

Communiqué de l’A T N M C


Communiqué de l’A T N M C : Non à la guerre ethnique et Pour un cadre de concertations ATNMC accepte un cessez le feu sur initiative des pays médiateurs

lundi 2 février 2009


Non à la guerre ethnique et Pour un cadre de concertations

ATNMC accepte un cessez le feu sur initiative des pays médiateurs

2 février 2009

Aujourd’hui, tous les ingrédients sont réunis pour une guerre civile intercommunautaire dans le Nord du Mali. L’armée régulière malienne a en effet cédé la place à des milliers de civils arabo-touaregs constitués en milices (civils armés salariés par l’Etat) pour lutter contre le mouvement touareg.

Nous dénonçons ces pratiques qui n’auront d’autre effet que d’embraser l’ensemble de la région et rejetons avec force cette aventure qui aurait pour conséquence d’amener les populations qui ne sont pas concernées par le conflit à se massacrer entre elles. En laissant les milices en action, le Mali court le risque s’enfoncer dans une situation à la soudanaise.

L’A T N M C répond aux sollicitations de certains pays, en particulier la Libye, l’Algérie, la Mauritanie, la France, de certains partis politiques maliens, des partenaires techniques et financiers du Mali et des Nations-Unies, qui appellent à l’arrêt des hostilités et à reprendre le dialogue pour aller vers la réconciliation et le développement, et accepte un cessez-le-feu. Ce cessez-le feu qui signifie un arrêt des hostilités de part et d’autre permettrait certainement de renouer le dialogue entre les deux parties, sous l’égide des médiateurs.

Nous attendons de la Libye, de l’Algérie, de la Mauritanie et de la classe politique malienne qu’elles s’investissent pour amener les parties à reprendre un dialogue sincère et qu’elles participent à enrichir le contenu de futures négociations vers la paix.

Il conviendra de réaliser un vrai diagnostic de la situation, d’étaler les vrais problèmes sans contrainte et de trouver ensemble une issue politique durable pour éviter des rebondissements permanents. Cela nécessitera des engagements réels et une volonté politique de part et d’autre.

Nous comptons sur les soutiens de la France et de l’Union européenne qui ont à maintes reprises encouragé « la recherche de solutions concertées entre les autorités maliennes et les mouvements touaregs » et appelé « tous les pays de la région à oeuvrer dans le sens du dialogue ».

Nous attendons du Président du Mali qu’il s’investisse personnellement pour créer un cadre de dialogue qui implique, entre autres, la classe politique malienne, pour aller vers la réconciliation nationale, la paix et le développement.

Alliance Touareg Nord Mali pour le Changement (ATNMC) ,Porte parole et Chargé des relations extérieures ,Hama Ag Sid’Ahmed

vendredi 30 janvier 2009

Le gouvernement nigérien objet d'une motion de censure



Afrique de l'Ouest - Niger
Niamey, Niger - Douze députés de la majorité issus du Mouvement national pour la société de développement (MNSD- Nassara) proches de l'ex- Premier ministre, Hama Amadou emprisonné, ont déposé jeudi une motion de censure contre le gouvernement du Premier ministre Seini Oumarou, a appris la PANA de source officielle.

Les auteurs de la motion de censure invoquent plusieurs griefs contre le gouvernement, à savoir : la cherté de la vie, l'enrichissement illicite de certaines personnalités et le non respect du principe de l'égalité devant la loi.

La conférence des présidents de groupes parlementaires qui s'est réunie pour examniner la motion de censure a décidé de son examen et de son vote le samedi 31 janvier.

Cette motion de censure est la première épreuve véritable à laquelle fait face le gouvernement de Seni Oumarou, qui a déjà maille à partir avec les 36 milles enseignants contractuels et les magistrats actuellement en débrayage.

Elle intervient dans un contexte marqué par une crise au sein du parti majoritaire (MNSD/Nassara) doublée d'un conflit larvé entre l'exécutif et le Parlement, qui fait l'objet d'un linchage médiatique depuis l'adoption du nouveau statut du député, mesure jugée par la suite inconstitutionnelle par la Cour constitutionnelle.

On rappelle que le chef de l'Etat Mamadou Tanja avait convoqué la semaine dernière une session extraordinaire du Parlement avec à l'ordre du jour la levée de l'immunité parlementaire de trois députés de la majorité.

Niamey - 30/01/2009
Pana

Hier un gardien de la Sonichar a été exécuté par les militaires.



Motif : il aurait posé une mine !

Avant-hier de nombreux coups de feu à Tamaslak.
De nombreuses familles ont aussi quitté Tamazlak est sont entrain d’être réinstallé.
À ce sujet il est bon de rappeler que nos valeureux militaires (FAN) en ont profité pour les dépouiller.

Pour ce qui est de Birgi, un nouveau « convoi » est prévu.
Il se dit que les personnes qui retournent à Iférouane sont bien payées afin de montrer que la « réinsertion Birginienne » fonctionne, et il se dit aussi que le nombre de Haoussas est important dans le lot.

Source /occitan touareg

L’Etat met Anne Lauvergeon, présidente du directoire d’Areva, sous pression



THIBAUT MADELIN-Les Echos-30-01-09

vendredi 30 janvier 2009

L’actionnaire public a refusé d’approuver en décembre le budget 2009. Un conseil de surveillance extraordinaire a lieu jeudi prochain, alors que le groupe tente d’obtenir une augmentation de capital de l’Etat.

Alors qu’elle cherche à obtenir une augmentation de capital de l’Elysée, Anne Lauvergeon se prépare à un conseil de surveillance extraordinaire électrique jeudi prochain. La patronne d’Areva doit présenter un nouveau budget qui tienne mieux compte de la crise économique. Celui qu’elle avait proposé le 18 décembre n’a pas été approuvé par l’Etat. Le champion français du nucléaire fonctionne donc sans budget depuis un mois.

L’actionnaire majoritaire a demandé à Areva de revoir l’ensemble de ses comptes, des dépenses courantes aux investissements, en passant par les achats. « On passe tout à la paille de fer », confirme une source interne. Les investissements sont le sujet le plus délicat : d’eux dépend en grande partie l’enveloppe que l’Etat accordera au groupe. Auparavant, il veut connaître la rentabilité précise de chaque projet de l’entreprise, qui a déclaré hier soir anticiper « une croissance significative » de ses ventes et de ses commandes pour 2009. Le groupe a, par ailleurs, annoncé un chiffre d’affaires annuel de 13,2 milliards d’euros, en croissance de 10,4 % par rapport à 2007. Mais ce genre de calcul repose sur plusieurs facteurs, dont la trésorerie. Or, pour la première fois, la société a enregistré l’année dernière un besoin en fonds de roulement positif. Autrement dit, elle a décaissé plus d’argent qu’elle n’en a encaissé. Plusieurs facteurs ont pesé, comme l’augmentation des stocks d’uranium en cours d’enrichissement ou en négoce, ainsi que des délais de paiement allongés en Inde. Valeurs d’actifs au plus bas

La direction, qui cherche à montrer sa bonne volonté, travaille là-dessus. Par ailleurs, elle a revu à la baisse son budget d’investissements pour cette année, de 3 milliards à 2,6 milliards d’euros. L’actionnaire doit prendre ses responsabilités, estime-t-on au siège. Il a d’ailleurs voté dans un premier temps le plan d’investissement de 14 milliards d’euros pour la période 2008-2012, acquisitions comprises. Mais la barque commence à devenir lourde : la décision annoncée par Siemens de sortir de leur filiale commune de réacteurs, Areva NP, devrait entraîner pour la société française un coût de quelque 2 milliards d’euros.

Anne Lauvergeon, qui a été elle-même surprise par cette décision et n’avait donc pas préparé son actionnaire à une telle éventualité, pourra difficilement compter sur la bienveillance de son conseil. D’autant que celui-ci n’a pas forcément apprécié d’apprendre dans la presse (« Les Echos » du 23 janvier) qu’elle avait envisagé une fusion avec Technip, le spécialiste français de l’ingénierie pétrolière.

Dans ce contexte, il est difficile de prédire la réaction de l’Etat face à ses demandes de recapitalisation. Areva estime avoir besoin de 2 milliards à 3 milliards d’euros de fonds propres d’ici à la fin de l’année. Hier, Anne Lauvergeon a indiqué au « Frankfurter Allgemeine Zeitung », le grand quotidien d’outre-Rhin, qu’une montée en puissance de Total n’était « pas à l’ordre du jour ». Elle reste, par ailleurs, notoirement opposée à une fusion avec Alstom.

De son côté, l’Etat fait des appels du pied à Areva pour qu’il cède ses participations non stratégiques dans Suez Environnement, Alcatel-Lucent ou encore Safran. Celles dans STMicroelectronics et Eramet sont plus difficiles à vendre, car elles sont liées à un pacte d’actionnaire. Sur le fond, le groupe préfèrerait ne pas vendre en ce moment, alors que la valeur en Bourse de ces actifs est au plus bas.

THIBAUT MADELIN

Enlèvement mystérieux de diplomates canadiens au Niger : des réponses à même les questions...





Alain Deneault - http://www.alternatives.ca/ -29-01-09

vendredi 30 janvier 2009

Le contexte « mystérieux » dans lequel ont disparu deux diplomates canadiens, Robert Fowler et Louis Guay, au Niger à la mi-décembre, soulève des questions qui comportent elles-mêmes beaucoup d’éléments de réponse sur les répercussions de la présence canadienne en Afrique.

Quatre renseignements ne font pas de doute : avant d’être manifestement enlevés, les Canadiens se sont rendus aux bureaux de la minière canadienne Semafo au Mont Samira, dans l’ouest du pays. Ils étaient mandatés au Niger par l’Organisation des Nations Unies (ONU) comme intermédiaires dans le conflit qui oppose la minorité touareg au pouvoir central. L’ONU n’assurait toutefois pas leur sécurité et ignorait jusqu’à l’existence de leur déplacement vers la Semafo. Une troisième personne compte également au nombre des disparus.

Le questionnement porte autant sur les justifications de cette présence que sur les auteurs de cette prise d’otages. L’ONU a contredit la version du gouvernement nigérien, qui attribuait le passage de MM. Fowler et Guay à des cérémonies protocolaires. Les mandataires devaient au contraire contribuer à régler « tous les problèmes humanitaires » de la région de même que « le conflit avec la rébellion touareg », une minorité nomade inscrite depuis longtemps en faux contre le pouvoir central et les sociétés privées qu’il appuie. Mais anonymement, un officiel nigérien a expliqué par des « affaires personnelles » la visite de M. Fowler au Niger...

Ces interrogations sur cette visite auprès de la minière Semafo sont embarrassantes, parce qu’elles placent les mandataires canadiens dans une position difficile à défendre politiquement, quel que soit l’angle sous lequel on l’analyse. Ou bien MM. Fowler et Guay remplissaient effectivement leur mission de l’ONU, et ont donc entrepris des discussions secrètes avec la société minière aux fins de la résolution du conflit mettant aux prises les Touaregs avec les sociétés minières, ce qui fait ni plus ni moins de la société canadienne un acteur politique occulte dans la région (et non plus une simple entreprise commerciale) ; ou bien les deux diplomates n’agissaient pas au nom de l’ONU et utilisaient donc leur mandat formel comme écran, à des fins occultes ou personnelles. Dans les deux cas de figure, quelque chose échappe radicalement aux logiques formelles.

Un diplomate affairiste ou un homme d’affaires diplomate ?

Ayant conseillé les premiers ministres Trudeau, Turner, Mulroney, Chrétien, Martin et Harper sur des questions diplomatiques, Robert Fowler est présenté comme le « Monsieur Afrique » de la politique étrangère canadienne.

C’est flanqué de Louis Guay qu’il s’est envolé au Niger sous l’égide de l’ONU. Ce choix n’est pas insignifiant. Quand cet ancien ambassadeur du Canada au Gabon ne travaille pas au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, il passe au domaine privé, que ce soit pour l’entreprise montréalaise Sofati au Cameroun ou pour la minière vancouvéroise Placer Dome en République dominicaine. Le mandat que Placer Dome confie à Louis Guay entre 1996 et 1999 consiste à convaincre le gouvernement dominicain de privatiser l’important gisement de Pueblo Viejo à son profit. L’entente qui a suivi en 2001 entre cette société et le gouvernement a été sévèrement critiquée par des groupes environnementaux et syndicaux.

Pourquoi, au Niger, Robert Fowler a-t-il tenu à se rendre à la mine aurifère de Samira que gèrent conjointement les canadiennes Semafo et Etruscan, de surcroît à l’insu de l’ONU ? Pourquoi était-il accompagné de celui que le président-directeur général de Semafo, Benoît LaSalle, appelle familièrement « Louis  » ? Au dire de M. LaSalle : pour constater le « succès canadien » que représente cette aventure en terre nigérienne.

Ce préjugé favorable envers la présence canadienne ne fait pas l’unanimité. Semafo et Etruscan sont âprement critiquées au Niger. On les accuse si vivement de piller les ressources du pays que le gouvernement nigérien a dû mettre sur pied une commission d’enquête à leur sujet, laquelle a en effet conclu à l’absence de corrélation entre la quantité d’or produite et les retombées pour le pays. L’amertume est d’autant plus grande que cette exploitation pollue abondamment et bouleverse les habitudes sociales des populations.

Du reste, les initiatives de Semafo pour le développement dans la région servent en priorité ses seuls intérêts, comme ce barrage qu’elle construit en Guinée-Conakry essentiellement pour alimenter en énergie des sociétés minières de la région.

Semafo entend maintenant exploiter l’uranium au Niger. La seule annonce de cette intention avait fait monter son titre boursier en flèche en 2007. Elle fait ainsi concurrence au Niger à la française Avera, déjà engagée dans une lutte contre un conglomérat d’entreprises énergétiques canadiennes. .

Les Touaregs livrent une « bataille de l’uranium »

Dans ce contexte, les mouvements rebelles touaregs font explicitement état d’une « bataille de l’uranium ». On les soupçonne donc d’être responsables de l’enlèvement, bien qu’ils soient généralement absents de la zone précise où il aurait eu lieu. Les Touaregs disputent au gouvernement central le contrôle des ressources. Leur communauté avoisine le Mont Samira. Dans le contexte postcolonial, les acteurs africains n’ont d’autre choix que de s’interposer par la force devant les sociétés privées attirées par des gisements de toute sorte. On les voit ensuite se rendre complices, au détour de ristournes et autres bakchichs, de l’exploitation éhontée des ressources du continent. L’apparition de gouvernements corrompus, seigneurs de guerre locaux, mouvements de libération ethniques et rebelles sécessionnistes résulte systématiquement de cette logique. Les sociétés canadiennes qui se prêtent de gré ou de force à ce jeu ont donc à assumer une responsabilité historique quant à l’évolution des conflits armés sur le continent. Les civils font les frais de cette exploitation structurelle. Les citoyens canadiens se découvrent complices de ces méfaits, leur épargne se trouvant placée dans ces sociétés cotées en bourse à Toronto.

Pour résoudre le « mystère » de cet enlèvement, tous les coupables potentiels ont été évoqués : les Touaregs, le gouvernement nigérien lui-même, les sociétés minières française et canadienne qui se livrent une rude concurrence ou encore l’incontournable et toujours bien commode Al-Qaïda...

D’aucuns admettent que ces différents récits relèvent de conjectures. L’intérêt réside toutefois ailleurs, à savoir dans le postulat implicite de toutes ces questions sur l’existence du pillage occidental en Afrique et les répercussions aveugles qui s’abattent sur le continent.
EN SAVOIR PLUS...

Une guerre commerciale franco-canadienne ?

Le National Post de Toronto lorgne du côté de la « French Connection » pour expliquer l’enlèvement des diplomates Robert Fowler et Louis Guay. La société française Avera, bien implantée au Niger, verrait d’un mauvais œil que des Canadiens s’affairent à témoigner de ses activités décriées par les Touaregs. Le Figaro renchérit depuis Paris : Avera cherche à décrocher un contrat énergétique d’envergure en Ontario en février prochain, et on soupçonne Queen’s Park et Ottawa de mettre tout en œuvre pour favoriser les Canadiens en lice, soit Énergie atomique du Canada limité (EACL) et ses fournisseurs ontariens au détriment de la française. Si Avera décrochait le contrat, elle s’approvisionnerait en uranium au Niger. Le Canada a donc intérêt à dépeindre ses activités nigériennes de façon critique pour justifier son élimination. Il est aussi plausible que le développement de la filière uranium par l’entreprise canadienne Semafo au Niger soit lié aux projets d’EACL.

Pour sa part, le jour même de la disparition des deux Canadiens, la concurrente Avera annonçait son intention d’investir 1,6 milliard de dollars dans la mine d’uranium d’Imouraren pour en faire le plus grand projet industriel minier du pays.

L’auteur est postdoctorant à l’UQAM et coauteur de Noir Canada, Pillage, corruption et criminalité en Afrique (Écosociété, 2008).

jeudi 29 janvier 2009

Les Touaregs sont en marge de tout ; ils essayent péniblement leur intégration dans leur propre pays.


« Un petit Touareg à l’école est vu par ses frères comme quelqu’un qui est en train de se perdre, un homme fragile qui ne peut supporter le mode de vie du désert, incapable de se débrouiller tout seul. Si l’on demandait son avis, il n’accepterait pas d’y aller. Ses frères ont, eux, la chance de ne pas être sacrifiés.Pour envoyer les touaregs à l’école, il faut non seulement les recruter, mais aussi les obliger à y aller. Dans tous les cas, ils trouveront également plusieurs occasions de s’en évader ».

Au Niger, l’école a réussi aux sédentaires qui ont fait de longues études, ils occupent les postes les plus importants dans l’administration. Les Touaregs sont en marge de tout ; ils essayent péniblement leur intégration dans leur propre pays. Alors ils ont réuni la diaspora dans beaucoup de pays d’Afrique et d’Europe, elle fait connaître la problématique Touareg qui est assez compliquée.

Dans son livre « TOUREGS DU VINGT UNIEME SIECLE », Issouf Ag Maha veut sortir des clichés : hommes bleus, fascinants, anti-frontières, anti-ordre établi, pour dire que c’est un peuple comme un autre qui a ses impératifs, ses difficultés et ses doutes. C’est la sécheresse, les problèmes économiques et politiques, mais aussi des problèmes de communication entre individus.

Au vingt unième siècle encore, le Touareg ne sait pas quand il est né. C’est une question culturelle. C’est inimaginable pour quelqu’un venant d’ailleurs de ne pas déclarer la naissance d’un enfant ; Chez les touaregs en plein désert, on n’a besoin de pièce d’identité que lorsqu’on veut voyager. Cela ne sert à rien au quotidien puisqu’ils n’ont ni sécurité sociale à faire valoir, ni compte bancaire pour leurs revenus. Enfin, se faire enregistrer ne leur demande pas une journée.

Petit à petit, le mode de vie des autres les poursuit et les rattrape. Les problèmes écologiques les concernent à plus d’un titre aussi. Qu’une activation d’un interrupteur électrique se fasse ailleurs sur la planète, cela ne dit rien à un Touareg ; mais de lui dire que les problèmes générés par ce geste peuvent arriver jusqu’à lui, pourquoi cela ne lui parlerait-il pas aussi.

Bonne chance à cet ingénieur agronome, Issouf Ag Maha aura tellement à nous dire sur son peuple et pourquoi pas, sur tous les autres qui ont adopté depuis des millénaires le même mode de vie que celui des Touaregs.
© Correspondance : Jean Claude NYOUNG
Paru le 29-01-2009 00:27:53