lundi 25 juillet 2011

Les insurgés libyens autorisent Kadhafi à rester en Libye sous conditions



Le Point.fr - Publié le 25/07/2011 à 14:35

Il s'agit d'un revirement majeur de la part du président du CNT, qui insistait jusqu'ici pour que le colonel libyen quitte le pays.

Les insurgés libyens autorisent Kadhafi à rester en Libye sous conditions
L'annonce du chef des insurgés suit celle du ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, qui avait déclaré mercredi dernier que Kadhafi pourrait rester en Libye. © Joseph Eid / AFP
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Le numéro un libyen Muammar Kadhafi et sa famille pourraient rester en Libye en cas d'accord politique visant à mettre fin au conflit en cours, à condition qu'il renonce au pouvoir, a déclaré le chef de l'insurrection, Moustafa Abdel Jalil, cité lundi par le Wall Street Journal. La proposition de Jalil, qui préside le Conseil national de transition (CNT, instance dirigeante de la rébellion), a tout l'air d'un revirement majeur de sa part, car jusqu'alors, les insurgés insistaient pour que Kadhafi quitte le pays dans le cadre d'un règlement négocié.
"Kadhafi peut rester en Libye, mais cela sera assorti de conditions", dit Jalil dans l'interview. "Nous déciderons où il séjournera et qui le surveillera. Les mêmes conditions s'appliqueront à sa famille", ajoute Jalil. Le chef de la diplomatie française Alain Juppé avait déclaré mercredi dernier que Kadhafi pourrait rester en Libye, à partir du moment où il accepterait de renoncer au pouvoir qu'il exerce depuis septembre 1969. Les États-Unis et l'Italie disent de leur côté que le colonel Kadhafi doit renoncer au pouvoir, mais que son sort reste à déterminer par le peuple libyen, ce qui préserve la possibilité de le voir rester dans son pays.

samedi 23 juillet 2011

Le printemps des Berbères libyens

LE FIGARO
jeudi 21 juillet 2011
REPORTAGE - Dans le Djebel Nefousa, les insurgés qui se battent pour libérer leur pays célèbrent la culture des Amazighen.
De notre envoyé spécial à Jadu
Yunes Elharaz hésite encore à reprendre son nom berbère d’« Anmmutur ». Mais il s’est promis de donner à son premier enfant à naître bientôt un prénom de son peuple. Les Amazighen (« Amazigh », au singulier), comme ils s’appellent ici sur leurs terres haut perchées du Djebel Nefousa, ont relevé la tête depuis le début de l’insurrection contre le colonel Kadhafi. Premiers à s’insurger, en même temps que les Arabes de Benghazi, à l’autre extrémité du pays, les Berbères qui vivent dans l’Ouest, le long de la frontière tunisienne, mènent aujourd’hui un double combat, militaire et politique, pour la reconnaissance de leur langue et de leur identité dans la future Libye, celle de l’après-Kadhafi.
À Jadu, la bourgade de quelque 15.000 âmes où Yunes Elharaz a vu le jour, les emblèmes, slogans et drapeaux berbères, interdits sous Kadhafi, ont fleuri. Dans plusieurs bâtiments officiels désormais aux mains des rebelles trônent des portraits de Souleiman al-Barouni, l’écrivain et homme politique qui mena la résistance des Amazighen à l’occupant italien dans le Djebel Nefousa, à la veille de la Première Guerre mondiale.
Des femmes peu voilées Contrairement à toutes les autres villes arabes de Libye, où l’année scolaire s’est interrompue au commencement de la rébellion, en février dernier, à Jadu, les enfants continuent de prendre le chemin de l’école, chaque jour en fin d’après-midi. Alors que leurs maris et fils partaient au front, un groupe de femmes a pris l’initiative de dispenser des cours de tamazight, la langue berbère. Ces maîtresses n’arborent que des voiles légers, qui ne leur couvrent pas entièrement la chevelure. Un étranger peut les regarder en face, alors qu’à Zenten et dans les autres bourgades arabes du Djebel Nefousa il ne peut apercevoir fugitivement que des niqabs noirs. Encouragés par ces maîtresses nées avec la révolution, les enfants de Jadu écrivent au tableau les curieux symboles tamazights, récitent quelques leçons dans cette langue qu’il était interdit de parler sous Kadhafi, puis, alignés sous le préau, entonnent, en l’honneur du visiteur, le nouvel hymne de la Libye libre.
Juste à côté de cette école, à la terrasse du café sur la place centrale, les hommes parlent politique. Fathi Anfusi, qui a participé au premier congrès des Berbères libyens organisé en 2005 à Agadir (Maroc), est intarissable. « Nous, les Berbères, assure-t-il, nous avons plus souffert que les Arabes sous Kadhafi. Nous avons toujours été désignés comme des criminels, des agents du Mossad, de la CIA ou des services secrets français. Seïf al-Islam (le fils du dictateur et porte-parole officieux du régime) vient encore de dire à la télévision que les Berbères veulent venir à Tripoli pour tuer des Arabes. Mais nous nous battons tous, Berbères et Arabes, pour une Libye libre. »
Khalifa Amdurakal, un voisin un peu plus âgé qui s’impatientait de ne pouvoir prendre part à la conversation, renchérit : « Si nous avons pris les armes, c’est pour nous battre pour la liberté de tous les Libyens ! Regardez sur les tee-shirts, il y a marqué “Libya”, pas “Amazigh”. » « Notre premier objectif, poursuit-il, c’est de libérer la Libye. Notre combat amazigh passe après. »
Gagner de nouveaux droits Après peut-être, mais pas bien loin derrière. Dans chaque ville ou bourgade berbère, les étudiants les plus éduqués, ceux qui parlent l’anglais, ont pris les rênes de la communication et de nombre de centres de décisions des rebelles. Ils sont généralement des partisans engagés de la cause amazighe. À Yefren, un joli bourg perché sur son piton rocheux, Madighis Bouzakhar et son frère Mazigh veillent ainsi sur le Media Center, le journal berbère qu’ils écrivent, et sur une association de défense et de promotion de la langue et culture tamazightes. Les deux frères, en relation avec les autres activistes berbères du Djebel Nefousa, ont récemment écrit un courrier au Conseil national de transition, qui, à Benghazi, fait office de gouvernement de la rébellion. Cette missive, qui porte le cachet des villes berbères du Djebel Nefousa, reproche au projet de Constitution de la nouvelle Libye de ne pas reconnaître le tamazight, à côté de l’arabe, comme l’autre langue officielle du futur État. L’exemple du Maroc, qui vient de reconnaître ces deux langues officielles dans sa Constitution, fait des envieux en Libye. « Ici, nous risquons d’être encore demain victime de discrimination », peste Madighis, qui ne veut pas plus entendre parler de l’islam comme de l’unique religion du nouvel État. « Toutes les religions doivent être reconnues », affirme le jeune homme, avant d’ajouter : « On se bat pour la liberté, pour la démocratie, pas pour revenir en arrière, comme sous Kadhafi. »
« Mais dans le projet de Constitution, répond à distance Salem Badrani, qui depuis la révolution à pris provisoirement les rênes de la mairie de Jadu, il est donné à chacun le droit de s’exprimer dans sa langue. Nous pouvons créer toutes les écoles que nous voulons dans le Djebel Nefousa. Ce serait en revanche une faute politique aujourd’hui de batailler pour la reconnaissance du tamazight comme langue officielle. Amazighen et Arabes, nous nous battons ensemble, et Kadhafi n’attend qu’un prétexte pour tenter de nous diviser. »
Chaque nuit jusqu’aux premières heures du nouveau jour, dans toutes les bourgades berbères du Djebel Nefousa, les hommes pèsent le pour et le contre et ressassent d’anciennes humiliations. « Oui, je connais l’argument, disait un soir un sexagénaire répondant au nom de Faisoul Gado. Il y a toujours quelqu’un pour dire que ce n’est pas le bon moment, qu’il faut attendre. Mais si j’ai pris les armes, c’est parce que j’en avais marre d’attendre. »

Niger - N'en déplaise à l'Otan, Kadhafi est une "superstar" en pays touareg

Samedi, 23 Juillet 2011 09:38


"Kadhafi, tu vaincras!", crie un homme assis sur son taxi-moto dans une rue d'Agadez, capitale du nord du Niger: le "Guide" libyen jouit d'une immense popularité en pays touareg, avec lequel il a noué des relations anciennes, parfois contestées.


"Vive Kadhafi, longue vie au Guide!", lance Alhousseïni Rhissa, poing levé pour mimer le dirigeant libyen qui, après bientôt 42 ans de pouvoir, subit les coups de boutoir d'une rébellion appuyée par les bombardements de l'Otan.


A Agadez comme dans de lointains campements touareg, des portraits de Mouammar Kadhafi sont placardés sur les murs de maisons et aux portes de magasins, des autocollants à son effigie posés sur les véhicules.


"Si vous osez critiquer ou insulter Kadhafi, certains peuvent vous molester", explique à l'AFP un policier.


"Agadez est à 100% avec Kadhafi", confirme Ibrahim Elhadj Ama. Comme plus de 200.000 Nigériens partis en quête d'eldorado dans la Libye voisine, il a dû fuir la guerre il y a trois mois.


Récemment, une manifestation de soutien à Kadhafi a cependant été interdite par les autorités d'Agadez: le Niger du nouveau président Mahamadou Issoufou est soucieux de ne pas prendre parti et plaide sans relâche pour une solution "négociée".


"Les autorités libyennes nous délivraient automatiquement des permis de travail pendant que les autres Africains de l'Ouest sans papiers étaient persécutés", se souvient un ex-émigré, Yassine Souleymane. "Nous avons donc une dette morale envers elles".


Des prières collectives ont été organisées dans les mosquées pour "le dirigeant libyen et son peuple", raconte un imam près de la légendaire mosquée d'Agadez. "Kadhafi est dans nos coeurs", lâche-t-il, chapelet en main.


Selon Rhissa Mohamed, adjoint au maire de Dabaga, localité touareg à une cinquantaine de km d'Agadez, "beaucoup de jeunes de la région ont déjà été recrutés pour aller combattre aux côtés de Kadhafi".


Chez certains, le conflit libyen suscite un sentiment anti-français et anti-américain.


Le président français Nicolas "Sarkozy a trahi et (son homologue américain) Barack Obama a trop déçu les Africains", lance Moussa dans sa boutique de souvenirs.


Pour le syndicaliste Moustapha Ali, "la guerre est pur complot, c'est tout juste pour s'emparer du pétrole libyen".


Décrié jusque récemment dans le pays en raison de son soutien présumé aux rébellions touareg (1991-1995 et 2007-2009), Kadhafi s'est attiré avec cette crise "la sympathie de nombreux Nigériens", relève le gérant d'une station d'essence Oil-Libya.


En 2009, Kadhafi s'était déjà rabiboché avec les Nigériens après avoir obtenu un cessez-le-feu entre Niamey et les rebelles touareg, qui réclamaient les dividendes de l'exploitation de l'uranium dans la zone.


De nombreux leaders de l'ex-rébellion vivent encore en Libye.


Depuis des décennies Kadhafi s'est "érigé en défenseur des Touareg" au Mali et au Niger, note Mahadi Ngadé, enseignant dans un lycée d'Agadez.


"Les Touareg sont prêts à mourir pour lui", assure un élu local.


Lors d'une rencontre en 2005 avec des tribus touareg à Oubari (sud-ouest libyen), Mouammar Kadhafi affirmait que "la Libye est le pays des Touareg, leur base et leur soutien", et saluait dans ce peuple nomade "les lions et les aigles du désert".


En 2007, il célébra en grande pompe la fête du "mouloud" (commémorant la naissance du prophète Mahomet) à Agadez en présence de plusieurs présidents africains.


Pour relier la grande ville du nord nigérien à son pays, il finançait la "Transsaharienne", une route longue de 1.100 km. Mais le conflit a interrompu les travaux.


Source Afp

vendredi 22 juillet 2011

Entretien avec Assan Midal, créateur de l'ONG Imidiwan (Niger), réalisé par Djamel Guettala et paru au ALGERIE NEWS 14/5/11


Né en 1974 au Niger, Assan Midal fait des études en sciences politiques à l'université de Tripoli en Libye. A l'époque, il était guide touristique, établi dans la ville de Sebha où il accompagne les touristes dans des bivouacs au désert. Pendant les saisons de répit, il s'occupe d'enfants nomades dans une école aux confins de Sebha. Assan crée alors l'ONG «Association Parrainage Imidiwan» qui signifie «Compagnon» en tamasheq. L'ONG est officialisée au Niger en juillet 2010. Sur leur logo, on voit une «chomeissa », symbole des Touaregs, et le mot Imidiwan écrit en tifinagh. Algérie News : De guide touristique, vous voilà aujourd'hui à la tête d'une ONG nommée « Ap Imidiwan ». Pourquoi et comment en avez-vous eu l'idée et quels sont ses objectifs et son bilan ? Assan Midal : Avant d'être guide j'ai fréquenté une école nomade, puis l'université malgré les difficultés et obstacles rencontrés j'ai pu avoir ma maîtrise , ensuite je fus guide touristique, cela m'a permis une plus grande ouverture d'esprit a l'égard des autres cultures, beaucoup de rencontres avec des personnes simples, exceptionnelles, curieuse (au sens positif du terme )… et qui veulent du bien aux autres quelles que soient leur idéologie ou religion… Je pense pour réunir tout cela il faut avoir un minimum d'éducation. L'idée est partie d'un constat amer la situation que vivent mes frères touaregs appelés à errer entre les différents pays. Je me suis toujours posé la question quant à leur avenir dans un monde où l'ignorance n'a pas de place, nos parents ont commis la pure erreur de leur vie : celle de s'opposer a l'éducation des leur enfants, par simple ignorance, on ne va pas leur emboîter le pas sous prétexte de certains préjugés qui n'ont aucun sens. Je suis resté dans un camp des réfugiés tergui en Libye où plus de 90% ne savent ni lire ni écrire, la situation est toujours restée la même, d'ailleurs pire encore avec d'autres phénomènes qui s'ajoutent à ce manque d'éducation… Cette situation ne concerne pas uniquement les Touareg de la Libye mais la plupart des zones habituées par les Touareg (Niger, Mali, Algérie, Burkina Faso)… L'association a des objectifs généraux et spécifiques : l'objectif général de l'ONG Association Parrainage Imidiwan (APImidiwan) est de permettre aux enfants nomades d'avoir une bonne scolarité et de participer à la lutte contre la désertification dans les zones nomades. Les objectifs spécifiques de l'ONG Association Parrainage Imidiwan (APImidiwan) sont les suivants : un suivi régulier des enfants, la scolarisation des jeunes filles, la création des liens d'amitié entres enfants nomades et leur(s) ami(es) du monde entier, favoriser les échanges interscolaires et culturels (jumelages), montrer aux enfants l'importance des étude, sensibiliser les enfants et leurs parents à la lutte contre la désertification et l'importance de la préservation de l'équilibre écologique. Pour le bilan en plus des nos activités (aides aux écoles, parrainages, distributions de fournitures, ouverture d'un centre d'accueil pour les refugiés en provenance de Libye, promotion de la culture terguie à travers le site web (www.ap-imidiwan.com), évènements culturels et plein d'autres projets en cours… Je pense au fait que les gens connaissent AP-Imidiwan hors de son champ d'action qui a déjà un bilan positif, nous avons des membres en Australie, au Canada, aux Etats-Unis, en Europe, en Argentine, au Chili, à Hawaii. Tout cela grâce à l'engagement et à la volonté de certains membres qui se sont beaucoup dépensés pour que l'association marche, je leur dis grand merci ! Sans leur apport on ne serait jamais arrivé là où nous sommes… « Nous aidons les enfants, parce qu'euxmêmes n'ont aucune chance de changer quelque chose ». Pouvez-vous nous en dire plus ? Un enfant est comme un petit arbuste qui a besoin d'eau pour bien se tenir sur sa tige et faire face aux vents forts , en même temps chercher l'eau des profondeurs grâce à ses racines bien solides … ça pourrait être notre slogan. Le parrainage semble la seule solution pour que ces enfants trouvent une meilleure scolarité, santé et vie. Comment cela se passe-t-il ? Oui, je pense aussi que le parrainage peut être la seule solution du moment que les Etats où vivent les Touareg accordent moins d'importance à l'éducation des enfants plus particulièrement des enfants touareg pour plusieurs raisons … Par des petits messages à travers les réseaux sociaux notamment Facebook nous prenons contact avec d'éventuels donateurs, nous demandons aux gens qui veulent prendre en charge un enfant en lui versant une somme qui sera destinée à l'enfant à travers AP-Imidiwan, le donateur sera tenu informé, mis en contact avec l'enfant avec qui il peut correspondre en tout moment… Depuis peu, nous avons opté pour aider les écoles de façon générale L'instabilité politique dans la région n'a-telle pas d’effet sur vos actions ? Oui, bien sûr; l'instabilité a beaucoup d'effets négatifs sur nos activités parce que la plupart des enfants et écoles que nous voulons prendre en charge sont situés dans la zone d'insécurité et beaucoup de gens veulent venir voir de leur propres yeux. Nous ne disposons pas de moyens pour leur sécurité… et le tourisme qui peut être bénéfique pour ces populations n'existe plus… L'école d'Intarikad semble un exemple à suivre. Parlez-nous-en. Tout à fait l'école d'Intarikad est un premier exemple pour AP-Imidiwan à suivre… nous envisageons de poursuivre nos actions dans d'autres localités bien sûr; cela dépend de nos moyens, pour le moment nous devons compter sur la volonté des membres et de certains donateurs ; nous avons élaboré des projets de financement de cantines scolaires et la lutte contre la désertification; ces projets ont été soumis à des bailleurs pour financement. Malheureusement nous n'avons pas encore eu de réponses… Les écoles dans ces zones sont avant tout liées aux points d'eau. Les familles sont en permanence en mouvement à la recherche de points d'eaux pour les animaux qui sont la seule source de revenu, les enfants sont ainsi condamnés à suivre leur parents dans leur déplacements. A partir de là on remarque l'importance des points d'eau (puits) pour la création des écoles, c'est le cas de l'Intarikad qui en a un et un second est en cours de réalisation… Je pense que c'est un exemple à suivre par toute personne ou association qui oeuvre dans le même sens. il doit y avoir sûrement plusieurs d'autres méthodes de venir en aide. D'autres difficultés que vit la population à part les conditions climatiques et culturelles sont ces facteurs qui obligent la population à pratiquer le pastoralisme local. Avez-vous essayé ou pensé à lui trouver des moyens plus développés ? Oui je pense qu’ à part les conditions climatiques et culturelles il y a d'autres facteurs (exclusions, manque de tout ) et surtout avec l'arrivée des firmes qui exploitent la terre ces populations sont exposées à plusieurs dangers (pollution . manque des pâturage, disparations de la faune). Les populations n'ont pas d'autre choix que de se sédentariser, généralement des personnes qui sont en exil en Libye n'ont pas les moyens de pratiquer le nomadisme. A part quelques ONG qui interviennent dans le cadre de réalisation des certains micro projets, il ne faut pas oublier que les ONG ont perdu toute crédibilité. Des millions d'euros peuvent être investis dans la réalisation d'un puits ou une d’une école… souvent les fonds sont détournés, avant même qu’ils n’arrivent à destination… ce qui est très dommage bien entendu. «La marginalisation de la jeunesse terguie qui, faute de bagage intellectuel suffisant, ne peut accéder à des postes de responsabilité ». Est-ce politique selon vous ? Y a-til espoir à construire une élite un jour ? La marginalisation de la jeunesse terguie est bien une réalité -la politique a toujours trouvé un moyen de les écarter. Depuis toujours les Touareg ont le sentiment d'être écartés de tout (Mali et Niger), malgré l'apport important de la culture et la richesse don regorgent les zones terguies, c'est cela qui est à la base de tous les soulèvements, opérés par des Touareg à réclamer leurs droits et un partage équitable des ressources extraites dans leur territoire et généralement les quelques-uns qui arrivent à des postes de responsabilité, sont sous pression… entre deux une population terguie qui veut plus de droits et un gouvernement qui peut à tout moment les accuser des ségrégation ou deracisme .. L'espoir est en train de renaître, une prise de conscience des réalités, cela se remarque l'importance des étudiants terguis (filles et garçons) dans les différents universités (Etats Unis, Maroc, Europe, Algérie, Niger, Mali) nos espoirs se basent beaucoup sur eux pour un futur meilleur pour toute la communauté… Le mot de la fin ? Droit à l'éducation pour tous, pour un monde meilleur ! Entretien réalisé par Djamel Guettala ALGERIE NEWS Samedi 14 mai 2011
Par : Linda Harsch

jeudi 21 juillet 2011

Vidéo : Montréal emportée dans la nuit par les riffs touaregs de Bombino

Vidéo : Montréal emportée dans la nuit par les riffs touaregs de Bombino 

ACTUALITE

bombino montreal festival nuits d afrique touareg blues 


20/07/2011 


21 h, le club Balattou fait salle comble.

Lentement la foule réunie autour de la scène dans une promiscuité presque familiale, se laisse charmer par la guitare acoustique, les percussions et voix qui s'allient parfaitement sur une berceuse aux échos de contrées lointaines. Le rythme répété, l'ensorcelante guitare transportent alors les fidèles par un subtil crescendo dans une transe électrique qui ne s'achèvera qu'au moment de fermer les yeux pour basculer dans le monde des rêves. Les sourires sont sur tous les visages et révèlent encore un peu plus de la joie mystique qu'enfantent les musiciens.

Mais qui peut prétendre à épanouir tout un chacun dans la désinvolture la plus complète ? Omara “Bombino” Moctar, c'est ainsi que ce magicien du blues touareg se nomme.

Yasmina Bartova Zouaoui, à Montréal. 

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Avec "Agadez", le guitariste nigérien Omara “Bombino” Moctar a livré un véritable chef d'oeuvre du blues touareg, et du blues tout court devons nous ajouter. Un disque épuré, envoûtant, autant inspiré par les riffs de guitare d'Ali Farka Touré que par ceux d'Hendrix - fruit de trois ans d'exil forcé au Burkina, lorsque deux de ses musiciens ont été abattus par des militaires. Quelques heures avant son concert à Montréal, nous avons rencontré ce jeune homme de 30 ans à la sensibilité et l'inspiration hors du commun. 

Tu joues un blues inspiré et tes phrasés de guitares évoquent les grands noms de la musique touarègue et malienne, mais aussi ceux des grands blues men américains. La culture du blues est-elle partagée par les jeunes au Niger ?

Bombino : Au Niger, si tu vas à Agadez, je peux t'assurer que les jeunes sont amoureux de la guitare. Dans les villages, même dans la brousse, c'est impossible de ne pas croiser des enfants avec des guitares. Il y a une manière de jouer la musique unique ici. C'est pour ça que nous souhaitons vraiment que les gens reviennent à Agadez. A la fin des années 80, il y avait tellement d'amis français qui venaient, il y avait beaucoup d'échanges. Et ces histoires de rebellions nous ont fait énormément souffrir. Il n'y a pas longtemps, j'ai appelé le maire d'Agadez pour voir comment nous pourrions faire pour que les gens se réveillent. Désormais c'est une lutte pour que nos amis reviennent ici.

Libye : Sans Kaddafi, la culture berbère revit

20/07/2011 à 12h:07 Par Jeune Afrique


Des jeunes filles berbères prennent part à un cours de langue le 17 juillet 2011 à Jado. © AFP

Le soulèvement dans l’ouest de la Libye n’a pour eux qu’une signification : liberté. Sans risquer de finir emprisonnés, les Berbères de cette région peuvent désormais apprendre leur langue, la parler et découvrir leur culture.

« Azoul (bonjour). Je vais vous apprendre la langue de vos grands-parents. » C'est avec ces mots que Sara Aboud a commencé son premier cours de berbère aux enfants de Yefren. Des mots qui envoyaient en prison du temps où Mouammar Kaddafi régnait sur les montagnes de l'ouest libyen, et qui aujourd'hui signifient liberté.

Depuis que les villages berbères du Djebel Nefoussa se sont délivrés du joug de Mouammar Kaddafi, la culture berbère explose : radio, journaux, associations, musées, chansons, cours de langue amazigh.

Partout sur les murs, ces dessins géométriques colorés et ce signe symbolisant les Amazighs, un nom donné aux Berbères dans la région : deux demi-cercles reliés par un trait pour illustrer la connexion de l'âme avec le ciel et la terre.

« Avant, nous étions considérés comme des citoyens de seconde zone. Nous sommes à l'origine de ce pays, nous avons maintenant le droit de marcher la tête haute », s'enflamme Taghrid Aboud, une jeune fille au foyer de 22 ans.

Connaître leur histoire

Parler ou écrire en public, lire ou imprimer en langue amazigh, tout cela était simplement interdit par le leader libyen. Mouammar Kaddafi n’a jamais accordé sa confiance à ce peuple présent dans le pays avant la conquête arabe du VIIe siècle et connu pour sa résistance militaire à l'occupation italienne au début du XXe siècle.

Au fil des années, l’alphabet, la langue berbère, parlée en cachette par peur de se retrouver en prison, et la culture, nullement enseignée, se sont perdus. « Beaucoup de gens ne connaissent pas leur propre histoire », déplore Sara Aboud, une historienne de 27 ans.

Alors dans ces villages, pas une minute à perdre pour faire renaître cette identité oubliée.

À Jado ou à Yefren, les enfants ont désormais plusieurs cours d'amazigh par semaine. « Aujourd'hui, le plus important, c'est qu'ils apprennent la langue » pour la perpétuer, poursuit Sara Aboud, qui assure l’enseignement.

À 14 ans, Salah Kafu est assidu depuis le premier jour. « Pour moi, cela signifie construire l'avenir. Nous allons apprendre notre langue et nos enfants apprendront à leur tour. »

Et tout le monde suit. Même les adultes reprennent leur cahier d'écolier. Dans un ancien bâtiment des services secrets reconverti en musée, un peintre de Yefren multiplie les inscriptions amazighs sur des fresques. Mouammar Kaddafi, lui, y est représenté en rat ou en vampire. « Je ne peux plus m'arrêter d'écrire ! J'ai l'impression de renaître », lance l'artiste de 47 ans sous couvert d'anonymat.

Pour faire renaître sa culture, Mazigh Buzukhar s’attèle, lui, à retranscrire les contes transmis oralement. Son activisme lui avait coûté trois mois de prison, avant qu’il soit libéré par les rebelles. Aujourd’hui, il est libre d’aller enregistrer des histoires de princes et de princesses empreintes de sagesse auprès des personnes âgées gardiennes de la tradition.

« Il est important de collecter les contes et légendes amazighs. Durant mille quatre cents ans, notre littérature a été orale. Nous avons besoin de la préserver pour les générations futures », raconte le jeune homme de 29 ans.

"Nos sangs se sont mêlés"

Aujourd’hui, à Yefren, les documents officiels sont écrits en arabe et en berbère. Le plus grand souhait du peuple amazigh ? Voir sa langue reconnue langue officielle dans une Libye sans Kaddafi.

Pendant la révolte, Arabes et Berbères se sont libérés ensemble, côte à côte dans les montagnes, loin des divisions que le leader libyen s'est ingénié à créer pendant quarante-deux ans. « Les sangs arabe et amazigh se sont mêlés sur les champs de bataille contre ce tyran. Nous avons le même combat, nous sommes frères. Ce sont des choses qui vont nous lier pendant les cinquante prochaines années », pressent Salim Ahmed, le présentateur d’une émission de radio à Jado, qui diffuse des programmes dans les deux langues.

Pourtant, des années de propagande ne s'effacent pas d'un coup. Une certaine rivalité existe entre villages arabes et berbères. On parle même de racisme. À Zenten, les Arabes reprochent aux Berbères de ne pas donner assez d’eux-mêmes dans les combats.

« Ce sont des gens biens », admet Ibrahim al-Zentani, un ingénieur de 30 ans. « Mais ils aiment se mettre en avant. Ce ne sont pas de bons combattants. Ils ne donnent pas assez de sang pour la révolution », dénonce-t-il.

(Avec AFP)

Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Libye : Sans Kaddafi, la culture berbère revit | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

Niger - Sceller la paix avec les ex-rebelles touareg pour affronter Aqmi

Jeudi, 21 Juillet 2011 10:32


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Pour les autorités nigériennes et les anciens rebelles touareg, le temps est venu de sceller la paix dans le nord du pays, riche en uranium, où les ex-combattants veulent désormais être associés au combat contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
"Le danger qui nous menace aujourd'hui, ce n'est ni la rébellion, ni la pauvreté, ni le banditisme armé, mais c'est Aqmi", affirmait Rhissa Ag Boula, figure emblématique des rébellions touareg de 1991-1995 et 2007-2009, lors d'un "forum de la paix" la semaine dernière dans la capitale régionale Agadez.
En quelques années, les jihadistes ont plongé dans la tourmente le nord nigérien - et toute la bande sahélienne - à coup de rapts, essentiellement d'Occidentaux. Aqmi retient toujours quatre Français enlevés en septembre 2010 dans la cité minière d'Arlit.
Elu président en mars, Mahamadou Issoufou s'est donné pour priorités la lutte contre Aqmi et l'insécurité en général, et le développement, notamment de la vaste zone nord.
Signal fort, il a nommé Premier ministre Brigi Rafini, un Touareg d'Iférouane, d'où est partie la deuxième révolte des Touareg qui exigeaient une "juste répartition" des revenus de l'uranium.
Car la paix a du mal à s'installer malgré la cessation des hostilités obtenue en 2009 sous les auspices du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi: des rebelles se sont mués en bandits, mettant en lumière un désarmement et une réinsertion bâclés.
En s'adressant à ses "frères" lors du forum d'Agadez, M. Rafini a demandé à ceux qui en détiennent encore de déposer les armes, et promis un "programme de développement".
"Les cycles de rébellion, de banditisme armé doivent cesser et laisser place à la liberté et la paix", lançait-il.
Depuis peu, la donne a changé. Maintenant que la plupart des chefs ex-rebelles sont aux responsabilités dans la zone à la suite des élections locales de janvier, "la paix est possible", affirme à l'AFP un ministre.
Fraîchement élu à la tête de la région d'Agadez, Mohamed Anako, autre figure de proue de la rébellion, estime qu'"il n'y a plus de raison de reprendre les armes contre l'Etat" puisque "la décentralisation, qui est la revendication fondamentale, est en train d'être effective".
Mais pour d'autres l'accès à l'administration ne suffit pas.
Après une "caravane de la paix" à travers les localités du nord, Kaocen Maïga, autre ex-leader rebelle, indique que les populations touareg "ont affirmé qu'il n'y aura pas de sécurité durable tant que les autochtones ne sont pas associés".
Parmi les voeux: intégration dans la police ou la gendarmerie, ou création d'unités spéciales composées essentiellement d'anciens rebelles.
Selon un policier, une collaboration est d'autant plus nécessaire entre les anciens adversaires que les habitants "refusent de fournir des renseignements à l'armée à cause des dérapages dont ils ont été victimes durant le conflit".
"Les ex-combattants ont une maîtrise du terrain et des tactiques de guérilla d'Aqmi", fait encore valoir Kaocen Maïga.
Et il met en garde: les anciens rebelles restent un "grenier" pour les "terroristes". "Si on ne les utilise pas pour sécuriser la zone, Aqmi les recrutera", confirme un ex-gouverneur d'Agadez.
Pour le maire de la ville, Rhissa Feltou, autre ex-rebelle, le conflit en Libye voisine rend la question plus urgente: "même les jeunes désoeuvrés de retour de Libye sont des proies faciles pour les islamistes".
Ex-officier qui se rallia à la rébellion, le capitaine Mohamed Adjidar s'inquiète, lui, des "plus de 3.000 Touareg nigériens et maliens" qui combattraient aux côtés des forces loyales à Kadhafi. "Si le camp Kadhafi est mis en déroute, ils reviendront avec armes et bagages".

Nord du Niger: en pays touareg, mines, bandits et crise libyenne


DABAGA — "La rébellion touareg n'a rien apporté de bon à notre zone, et les bandits armés et le conflit en Libye l'enfoncent dans la précarité", lâche Tchimaden Ahmed, habitante de Dabaga, une localité du nord désertique du Niger.
A 36 ans, cette mère de huit enfants a l'air d'une veille femme. "Nous vivons comme au Moyen-Age: pas d'électricité, pas de téléphone, pas même un moulin à grains pour nous soulager des pénibles corvées", s'indigne-t-elle, s'exprimant en langue haoussa.
Pour atteindre Dabaga, à seulement une cinquantaine de km d'Agadez, la capitale régionale, il faut affronter près de deux heures la piste accidentée qui serpente sur les flancs des montagnes de l'Aïr, anciens nids de rebelles touareg.
Dès l'entrée de cette commune de 4.000 habitants, un panneau met en garde contre les mines disséminées dans la zone lors de la révolte des Touareg (2007-2009), qui exigeaient une "juste répartition" des revenus de l'uranium extrait dans le nord.
Le jour à peine levé, on se bouscule déjà autour de l'unique puits d'eau potable: femmes et enfants se pressent pour constituer les stocks de quelques jours.
Samedi, c'était jour de marché et les habitants affluaient, à pied comme à dos d'âne, pour ne pas rater la seule occasion dans la semaine de faire des affaires, mais aussi discuter de l'insécurité ou s'informer sur la Libye en guerre, où vivent toujours de nombreux ressortissants de Dabaga.
A côté d'un blindé posté près du marché, une dizaine de soldats armés de kalachnikov fouillent véhicules et passants.
"La présence de l'armée témoigne de la persistance de l'insécurité, entretenue par des ex-rebelles livrés à leur triste sort après avoir déposé les armes", explique à l'AFP Rhissa Mohamed, l'adjoint au maire.
"Trop c'est trop! Les touristes et les ONG ont fui", se lamente Ghoumour Koussou, le chef coutumier de Dabaga, en boubou blanc et turban bleu.
Selon le chef touareg, entouré de sa cour, les mines "entravent" les échanges commerciaux et les déplacements du bétail. Et la menace Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a achevé d'éloigner les Occidentaux, par crainte de nouveaux rapts.
Ellias Maha, qui travaille pour Handicap International, sillonne les campements environnants pour informer les habitants sur les risques d'accidents régulièrement causés par les mines.
"Faites attention où vous mettez les pieds, ne ramassez pas d'objets douteux", lance-t-il en montrant des dessins d'engins mortels. Composé de femmes et d'enfants réunis dans la cour d'une maison, l'auditoire opine.
"Nous vivons avec le danger", observe Mahaman Ghissa, hissé sur un palmier où il récolte des dattes dans une oasis toute proche.
Sous le soleil de plomb, son compagnon, Amoumoune, range des sacs remplis d'oignons, produits en grande quantité dans la région. Mais il se désole de l'effondrement des ventes vers la Libye voisine, grosse consommatrice d'oignons.
"Les exportations sont paralysées vers la Libye, ce qui engendre la chute drastique des recettes", s'alarme le chef Koussou.
Lui-même grand producteur d'oignons, Rhissa Mohamed prévoit que son chiffre d'affaires chutera cette année à seulement 300.000 francs CFA (450 euros), contre "quelques millions" en 2010.
Faute de débouchés, le sac d'oignons est bradé à moins de 5.000 CFA (7,50 euros), quatre fois moins cher que l'an dernier, et les stocks commencent à pourrir dans les entrepôts.
Pour les femmes de Dabaga, le retour des maris de Libye, chassés par les combats, n'est pas seulement un soulagement, mais un souci supplémentaire.
"Mon mari est rentré avec en tout et pour tout un téléphone portable. Je viens de vendre une de mes chèvres pour acheter du lait en poudre et du thé", confie Fatima, mère de six enfants.
Comme si Dabaga n'était pas déjà assez accablé, le chef coutumier a encore une inquiétude: que ces ex-émigrés de Libye, démunis, "ne grossissent les rangs des bandits armés".

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