Quel sens y a-t-il à signer un accord international avec un pays qui n’existe pas ? Trois réponses possibles : par ignorance de la réalité, par désespoir, ou alors parce que cet accord sert d’autres objectifs. Dans le cas du mémorandum d’accord entre l’Italie et la Libye, conçu pour stopper les flux migratoires clandestins à destination de notre pays et du reste de l’Europe, la première hypothèse est exclue. Notre gouvernement est parfaitement au fait de la situation sur le terrain, tout comme ses partenaires européens, lesquels ont solennellement béni l’accord italo-libyen au sommet de Malte, le 3 février [voir encadré].
Notre ancienne colonie est en réalité un no man’s land que se disputent des centaines de milices et de bandes criminelles d’origines diverses.
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Lucio Caracciolo