Ebola: vigilance accrue dans la région d’Agadez au Niger
La région d'Agadez, dans le nord du Niger, est un point de passage pour de nombreux migrants, et donc un lieu à surveiller de près pour les autorités sanitaires.Getty Images
Les pays qui ne sont pas affectés par le virus Ebola prennent des mesures de prévention. Au Niger, dans le nord du pays à Agadez, le comité de gestion des épidémies a été réactivé et s’est réuni ce vendredi 5 septembre pour sensibiliser notamment les chefs de quartier sur le virus Ebola, afin qu’ils restent en alerte car la région est un couloir de passage pour les migrants venant d’Afrique de l’Ouest en route pour l’Europe.
Les chefs des quartiers présents à la réunion ont surtout insisté sur la nécessité de contrôler à la frontière, la santé des migrants entrant au Niger. « Agadez est un carrefour, les ressortissants de tous ces pays où sévit la maladie viennent ici, il faut vraiment les contrôler », insiste Oumarou Idi, chef du quartier Misrata.
Certains participants estiment que des kits de protection doivent être mis à la disposition des agents de santé afin de faire face à tout cas suspect éventuel.
« Le docteur vient de nous dire tout de suite que dans la région il y a peut-être des appareils, explique Madassane Alkika, représentant du secteur de l’éducation. Eux-mêmes n’ont pas le matériel de travail. Mais c’est très inquiétant, il faut vraiment que le Niger bouge, il faut qu’on s’associe, il faut qu’on soit au diapason des autres pays. »
Quant au docteur Kaka Harouna, médecin chef du district sanitaire de la commune d’Agadez, il se veut rassurant en ce qui concerne les migrants qui transitent par Agadez : « Toutes les dispositions sont prises au niveau des frontières, ce qui fait que leur arrivée à Agadez ne constitue pas pour le moment une inquiétude pour nous, à partir du moment où il n’y a aucun cas actuellement qui a été déclaré au Niger. »
■ Feu vert pour des tests d'antiviraux et de vaccins
A Genève, quelque 200 experts du monde entier étaient réunis par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) jeudi et vendredi. Ils ont examiné huit médicaments antiviraux et deux vaccins, actuellement au stade expérimental. Selon un tout dernier bilan, Ebola a fait plus de 2 000 morts sur plus de 3 900 cas en Afrique de l'Ouest. Et pour tenter de répondre à cette épidémie sans précédent, les experts viennent de trancher : les thérapies à base de sang et sérums pourront être testés pour traiter le virus Ebola. Les deux vaccins le seront également.
« Nous sommes d'accord pour dire que toutes les thérapies à base de sang et les sérums peuvent être utilisés pour traiter Ebola, et que tous les efforts doivent être faits pour aider les pays affectés à les utiliser en toute sécurité », estime le docteur Marie Paule Kieny, sous-directeur général de l'OMS pour les systèmes de santé et l'innovation.
« Deux candidats vaccins prometteurs ont été identifiés, poursuit-il. Le premier s'appelle Chimpanzee adenovirus Ebola, et l'autre s'appelle VSV EBOV. Des études pour déterminer s'ils sont sûrs sont en cours aux Etats-Unis, d'autres vont bientôt commencer en Europe et en Afrique. Les résultats devraient être disponibles en novembre 2014, et cela permettra de les utiliser dans les pays touchés. D’abord sur les travailleurs de santé et les autres personnels en première ligne, comme l'a recommandé le comité d'éthique qui s'est réuni récemment. »
Jean-Hervé Bradol, docteur et membre de Médecin sans frontières, estime que les tests de traitement sont très difficiles à mettre en oeuvre dans la situation actuelle, car il faut des équipements spéciaux et du personnel formé. Ses espoirs portent principalement sur les vaccins : « On sait par l’expérience qu’on ne peut se débarrasser de ce type de fléau qu’avec un vaccin. Si on prend un exemple historique de fièvre virale hémorragique, le grand modèle c’est la fièvre jaune. Si aujourd’hui on n’a plus d’épidémie de fièvre jaune - ça arrive encore marginalement - c’est parce que dans les zones affectées on vaccine. »
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