jeudi 27 juin 2013

Le chef du groupe Boko Haram, Abubakar Shekau est originaire du Niger (Senat nigérian)


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Jeudi, 27 Juin 2013 13:05
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Abubakar_Shekau
Le sénat du Nigeria a affirmé que le chef  de  la secte Boko Haram, Abubakar Shekau est originaire de la République du Niger.
En effet dans dans un rapport présenté par la commission paritaire de la Défense de l'Armée, des affaires de police de sécurité nationale qui a enquêté sur les derniers  affrontements entre le groupe Boko Haram et les militaires nigerians qui a eu lieu à Baga ville de l'Etat de Borno en Avril 2013, Abubakar Shekau serait un kanuri originaire du Niger.
En soumettant son rapport de 24 pages, mercredi à Abuja, le Sénat a observé que Shekau est originaire de la République du Niger. Le rapport a également affirmé que la plupart des membres du groupe redouté, qui représentent environ 80 %, sont de la tribu Kanuri. Les autres 20% viendraient du Cameroun et du Tchad.

Le Mali afghan et le Niger libyen



25/06/2013 - Ouverture libre

 

Le Mali afghan et le Niger libyen

Le 8 février 2013, l’armée française engagée au Mali depuis le 11 janvier 2013 s’empare de la ville de Tessalit.
Cette oasis, à l’extrême nord, est à 70 kilomètres de la frontière algérienne, il y a été compté lors du recensement de 2009 près de 5700 habitants. La prise de possession de la capitale d’une zone montagneuse offrant par ses innombrables grottes un repli pour les combattants des Ansar Dine, Aqmi et Mujao a nécessité la participation de 1200 militaires français et de 800 Tchadiens. À l’arrivée des ‘libérateurs’, la ville était désertée et la cinquantaine de rebelles qui la tenaient avaient disparu. Ont été laissés sur place quelques pick-up et une fabrique d’explosifs artisanaux.
Le 22 juin 2013, des soldats étasuniens sont entrés dans la base d’Amchach, localité située à 7 kilomètres de Tessalit - avec l’aval de la France. Jusque-là, Paris et Washington étaient en concurrence pour y établir une base militaire, ce contre quoi s’opposèrent durablement l’Algérie et la Libye.
Quelques jours auparavant, le 19 juin, Blaise Compaoré, président du Burkina Fasso (parce que) et assassin du nationaliste Thomas Sankara obtient en tant que médiateur désigné par la France la signature d’un accord de paix entre le Mouvement National de libération de l’Azawad et le Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad d’une part et le gouvernement transitoire malien d’autre part. Le cessez-le-feu entre en vigueur immédiatement et sans condition préalable. Le MNLA ne sera désarmé qu’après la tenue des élections présidentielles prévues le 28 juillet. En échange ses soldats et cadres seront intégrés dans l’armée nationale.
Les mois de juin et juillet correspondent à la saison des pluies au Mali, ce qui rend problématique la participation d’éventuels candidats du MNLA au processus électoral. Juillet correspondra au mois de Ramadan. De plus le délai très court de 40 jours choisi par la France rend dérisoire la consultation ‘démocratique’ pour un pays à peine sorti de la guerre.
Maintenant, la situation malienne ressemble à un statu quo ante. Sauf qu’après la rotation de 360° effectuée en un an et demi grâce au gouvernement Hollande, elle s’est enrichie de la présence officielle de l’armée américaine au Mali et au Niger.
Le déploiement étasunien prend prétexte de la surveillance du Sahel et de sa protection contre le terrorisme islamique. La technologie des avions sans pilotes commandés depuis des consoles informatiques qui ne requiert pas en principe de présence in situ serait indispensable.
Si sa forme folklorique djihadiste a disparu, le narcotrafic se poursuit sous l’œil bienveillant de membres résiduels de la fantomatique armée malienne.
Le MNLA avait ses entrées au Quai d’Orsay pendant toute l’année 2012 pendant ses tractations et son ralliement aux autres groupes armés qui demandaient la sécession et pour quelques uns d’entre eux l’instauration d’un État islamiste. 2012 avait préparé la faillite de l’État malien sous la férule d’un Amadou Toumani Traore. La première démocratie musulmane africaine a longtemps été proposée comme modèle: corruption, népotisme, absence de projet politique et économique pour doter la jeunesse d’un avenir, contraintes des politiques de réajustements structurels imposées pour des prêts dérisoires contractés lors des sécheresses des années 70 et 80. L’asymétrie des ressources et d’infrastructures entre un Nord désertique qui en est dépourvu, abandonné à lui-même et un Sud qui tire partie de ses mines aurifères, aggravée par une relative décentralisation, n’aurait pas été résorbée par la sécession.
Le MNLA est toujours en lien avec ses actuels parrains français qui lui assurent la conservation de sa structure militaire. Il a obtempéré et a accepté une solution négociée après une intervention militaire étrangère alors que le plaidoyer algérien et de l’Union Africaine pour une résolution politique du conflit avant l’opération Serval n’a pas été entendu. Dit un peu abruptement, la France est venue restaurer l’intégrité territoriale malienne en ayant soutenu un mouvement séparatiste et en le ménageant encore. Elle a été de plus responsable de la diffusion des armes depuis les arsenaux libyens, elle a été en effet l’agent causal de la destruction de la Libye pour le compte de l’OTAN et l’agent exécutant.
La narration larmoyante à propos des femmes du Nord Mali subissant les affres de la Chariâa et de supposées mains coupées ne peut leurrer personne. La mouvance salafiste armée dans cette zone du Sahel, une poignée de trafiquants volontiers kidnappeurs à l’occasion, totalise un chiffre ridicule de moins de 2000 individus. Les exactions récentes des éléments de l’armée officielle malienne sur la population touarègue, d’inspiration ethnique, sont d’une ampleur et cruauté bien supérieures.
Il faut également compter les abus habituels qui ont commencé d’être commis par les forces du corps militaire de l’ONU prévu pour se substituer à la présence militaire française. Le Ministre de la défense français, au contraire de ses affirmations antérieures, promet que celle-ci perdurera jusqu’à un terme sans cesse reculé et concernera un effectif d’au moins mille soldats.
La Chine, en général réticente à participer aux agissements occidentaux sous couvert de l’ONU, a proposé d’envoyer un contingent de quelques centaines de militaires pour intégrer la MINUSMA.
Elle a à assurer la protection de ses investissements au Niger.
Quand Exxon refusait d’exploiter le pétrole nigérien aux conditions du Président Tandja renversé par un coup d’État militaire en 2011, extraire ET raffiner sur place, la compagnie nationale chinoise China National Petroleum Company a accepté de le faire malgré le faible rendement immédiat. Il s’agissait d’avoir un accès aux ressources pétrolières. La Chine a également concurrencé Areva pour l’exploitation de mines d’uranium de sorte que c’est à la China Nuclear International Uranium Corp qu’ a été accordée la concession de la nouvelle mine de Tegguida. La construction de plusieurs dizaines de centrales nucléaires dans le monde et la prévision du doublement d’ici 2030 de la puissance électrique d’origine nucléaire dans le monde rend le minerai très convoité et son environnement très stratégique.
La diversification des sociétés minières au Niger a été l’œuvre de Mamadou Tandja qui avait réussi à accroître les revenus nationaux du pays et à les investir dans l’agriculture, la santé et l’éducation.
Les attentats-suicides de mai 2013 contre le camp militaire d’Agades et le site minier d’Arlit exploité par Areva sont peut-être venus rappeler à point nommé quelques principes au Président Mahamadou Issoufou élu en 2011 après un court intermède de pouvoir militaire. Il lui faut confier la sécurité du pays aux drones américains et à la puissance tutélaire française.
Même un Issoufou, Président d’un des cinq pays les plus pauvres de la planète en termes de revenu par tête d’habitant, ne se laisse pas facilement convaincre. Il a déploré à cette occasion que les ‘solutions après la défaite de Kadhafi sont pires que le mal. Le fait est là : la Libye continue d’être une source de déstabilisation pour les pays du Sahel’. D’autant que l’ethnie Touareg est retrouvée au Niger ainsi qu’en Algérie.
L’Occident devra commencer à considérer que l’Afrique est ‘compliquée’ comme l’est l’Orient Arabe pour des raisons analogues. Sa présence hégémonique n’y est pas garantie par son assistance à la pratique de coups d’État.
Le Mali confirme la Libye et la Côte d’Ivoire en plusieurs points. Les partenaires non occidentaux de l’Afrique ne peuvent être délogés par des opérations militaires coûteuses et épuisantes pour des économies déjà exsangues. Une fois la fièvre belliqueuse rafraîchie, la Chine est toujours là, recyclant du billet vert bientôt encombrant, moins disante et travaillant sur une autre échelle de temps que le profit immédiat.
La France pour une expédition contre quelques centaines de trafiquants qui sécurise son approvisionnement en uranium nigérien a besoin de son suzerain étasunien. Lequel monnaye son aide et la subvertit en devenant son principal bénéficiaire.
Le chef de l’exécutif français, vague copie gélatineuse d’une restauration louis-philipparde, a la consistance d’une entité nationale évanescente. Les commissaires bruxellois décident du budget de la région France. L’OTAN décide de ses orientations militaires. Il lui reste la gestion policière d’un peuple déchiré par des divisions socioprofessionnelles et ethniques élaborées froidement par les faiseurs de la politique et de l’opinion, les conseillers en communication.
Combien de temps encore avant que ce qui reste de l’armée française ne demande sa dissolution dans celle des US(a) comme viennent de le faire les Pays-Bas pour leur brigade aéromobile dans l’armée allemande ?
Le petit périmètre de la sécurité intérieure devient l’attribut majeur sinon exclusif de la cinquième République au point que la fonction de ministre de l’Intérieur devient un tremplin pour la magistrature suprême. L’actuel homme aux commandes de la place Beauvau qui ne s’est illustré que par sa signature au bas d’un opuscule fait de morceaux copiés collés de la théorie du Karcher est pressenti pour devenir le futur Premier ministre de la gélatineuse direction du pays.
Les US(a) viennent d’obtenir de Hamad Ben Kalifa Al Thani, le roitelet de la principauté du Qatar qu’il abdique en août en faveur de son fils. L’argument ne souffrait pas de répliques, le gel des avoirs aux Us(a) de celui qui avait perpétré un coup d’État contre son propre père, sans ironie aucune de l’histoire.
L’autonomie toute relative des fonds souverains qatariotes gérés à la City qui investissent en France et manoeuvrent en partie la politique étrangère d’abord de Juppé puis celle de Fabius (tiens deux anciens repris de justice !) en Syrie est insupportable au gendarme du monde.
Dans le contexte de paralysie tétanisée de Hagel, nommé pour rester muet, et de Kerry promu pour ne décider de rien, l’agitation du gardien de la base de Doha gêne le tuteur étasunien. L’actuelle visite de Hollande à Doha risque même de l’exciter sérieusement.
Au fond, la tâche politique d’Obama et de tous ses prédécesseurs revient à armer des terroristes, recyclés en ennemis selon les saisons.
Cet été, les Talibans sont de nouveau des interlocuteurs voire des amis. Vite, que Bashar Assad reprenne visage humain pour que cesse la destruction de la Syrie.
Le Mali pansera ses blessures et recoudra les liens entre ses différentes composantes, élections ou pas.
Les provinces
Badia Benjelloun

Addendum ou post-face : Technologisme et surveillance.

La France de Sarkozy a signé des accords de coopération avec Israël pour la construction de drones. Dassault a adapté le Heron d’Israel Aerospace Industries le transformant en Harfang qui reste dépendant pour de nombreuses pièces de rechange d’Israël qui renâcle à les fournir. Morin se plaignait en 2010 devant la commission de défense de l’Assemblée Nationale du manque de coopération des Israéliens.
En 2013, la France de Hollande au lieu de chercher à moderniser et adapter « son » Harfang décide d’acheter du matériel étasunien, la livraison de Reaper de General Atomics est prévue pour fin 2013, afin de soutenir les opérations au Mali.
Elle reporte sine die tout programme qui la rendrait autonome pour cette arme qui réalise le vieux rêve humain de la télékinésie.
La surveillance opérée par les États telle que révélée au grand jour par Ed Snowden pourrait donner le vertige si son inanité n’était pas avérée.
L’un des principaux ingénieurs qui avait conçu le B-2 du groupe Northrop, le bijou par excellence issu de la guerre froide, en particulier son système de défense anti-missiles et sa propulsion avait livré des informations à de nombreux États dont la Chine, l’Allemagne, l’Inde et la Suisse. Arrêté en 2005, Noshir Gowadia a été condamné en 2011 pour 32 ans de prison.

Tentative d'attentat visant ENCORE Areva dejouée au Niger.

SINTEC I (Sahara Intelligence Consulting 1)/Arlit-Niger:arrestations de plusieurs personne.Elles sont soupçonnés de vouloir perpetrés des attentats visant la Cominak une filière d'Areva Leader mondial du nucleaire français dont une des societés sur place a deja fait l objet d'une prise d'otages et d'un attentat perpetrés par Aqmi et le Mujao.A suivre..

Intéressant cet enregistrement de la chaine « France 2 » d’une discussion entre l’ambassadeur russe au Conseil de sécurité Vitali Tchourkine, le premier ministre du Qatar et le ministre qatari des affaires étrangères Hamed Ibn Jassem, où ce dernier s’est adressé à l’ambassadeur russe au Conseil de sécurité en lui disant


Intéressant cet enregistrement de la chaine « France 2 » d’une discussion entre l’ambassadeur russe au Conseil de sécurité Vitali Tchourkine, le premier ministre du Qatar et le ministre qatari des affaires étrangères Hamed Ibn Jassem, où ce dernier s’est adressé à l’ambassadeur russe au Conseil de sécurité en lui disant :

« Je vous préviens de toute utilisation du veto par la Russie sur la crise en Syrie, sinon elle perdra tous les pays arabes »

L’ambassadeur russe a répondu à Ibn Jassem en toute froideur : « Si vous me reparlez sur ce ton de nouveau, il n y aura plus une chose qui s’appelle le Qatar »

Ce dernier à poursuivi en s’adressant cette fois au Premier ministre du Qatar : « Vous êtes ici au Conseil de sécurité en tant qu’invité, respectez nous et reprenez votre taille initiale, d’ailleurs je ne m’adresserai plus a vous, je parle au nom de la grande Russie, et qu’avec les grands »

En effet, les mises en garde du ministre des affaires étrangères du Qatar n’ont eu aucun effet sur la décision Russe, où cette dernière avec la Chine ont utilisés le double droit de veto au Conseil de sécurité, pour annuler un projet de résolution qui condamne le régime Syrien.

France 2

MNLA-Mali:«Il faut aller vers une sorte de système fédéral»Hama Ag Sid Ahmed. Chargé des relations extérieures du MNLA

Hama Ag Sid Ahmed. Chargé des relations extérieures du MNLA

«Il faut aller vers une sorte de système fédéral»

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le 24.06.13 | 10h00 Réagissez

| © D. R.

Six jours après la signature de l’accord provisoire de cessez-le-feu entre les représentants des populations du Nord-Mali, en conflit avec le Sud depuis 2012, et le gouvernement malien de transition, Hama Ag Sid Ahmed, chargé des relations extérieures du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et porte-parole du Conseil transitoire de l’Etat de l’Azawad (CTEA), a accepté de faire pour nous le point sur l’évolution de la situation sur le terrain dans la région de l’Azawad et de nous livrer la position de son mouvement par rapport à l’élection présidentielle qu’organisera le gouvernement provisoire malien au mois de juillet prochain. Il énumère également les attentes des populations du Nord. Des attentes qu’il espère,dit-il, voir se concrétiser à la faveur des négociations qui auront lieu après cette échéance électorale.

-Comment l’accord intérimaire, signé par le MNLA et le HCUA, avec Bamako, la semaine dernière à Ouagadougou, a-t-il été perçu par les populations du nord du Mali ?
L’accord de Ouagadougou a trois objectifs principaux. Le plus important pour la communauté internationale est la tenue d’une élection présidentielle au Mali, au plus tard fin juillet, pour qu’il y ait un gouvernement légitime, que la transition parte et que l’on ne puisse plus voir le capitaine Sanogo dans les rouages politiques. Deuxièmement — et cela est très important — le document signé instaure un cessez-le-feu, entre les deux mouvements MNLA/HCUA et le pouvoir transitoire de Bamako, pour créer les conditions de sécurité acceptables pour la tenue de l’élection, que je viens d’évoquer.
Enfin, il consigne les assurances de la communauté internationale concernant la tenue d’un dialogue sur le statut politique de l’Azawad,  entre les mouvements signataires et le futur gouvernement malien qui sera issu des urnes. Tout le reste est  poussière. Les populations qui vivent dans l’Azawad et les chefs de famille souhaitent qu’il y ait une paix. Ces mêmes populations ont toutefois peur que cette paix ne soit que précaire et de courte durée. Il faut dire qu’elles ont été habituées à des retournements de situation aussi dramatiques que spectaculaires. Par conséquent, elles sont dans le doute et se posent encore  et légitimement beaucoup de questions.
-Qu’en pensent les populations qui ont quitté la région ?
Celles qui ont été chassées, qui ont fui par  peur des exactions et qui ont tout laissé derrière elles n’applaudissent pas au protocole de cessez-le-feu signé à Ouagadougou. Elles disent qu’elles ont été trop humiliées, qu’elles ont enduré la famine et la soif. Bien évidemment, pour tous ces gens, on est encore très loin de la réparation attendue et espérée. Les populations disent qu’elles avaient cru en quelque chose, mais que maintenant cet espoir est en train de s’estomper. Les responsables des mouvements savent ce qu’il reste donc à faire : consentir plus d’efforts pour gagner «les cœurs» de ces réfugiés et de ces familles déplacées et leur redonner espoir. Au-delà, vous devez savoir que toutes ces populations du Nord ne veulent qu’une seule chose : une vraie paix qui prenne en compte leur souffrance et leurs aspirations.
-Craignez-vous que l’accord ne soit pas respecté ?
L’expérience le montre, les autorités maliennes ne savent pas ce que signifie un engagement. Cela ne fait pas partie de la culture des politiques de Bamako. Il se pourrait qu’il y ait des exceptions, mais nous n’arrivons pas encore à en trouver. S’agissant de l’accord signé dans la capitale burkinabè, il y a un élément nouveau qui n’existait pas dans les précédents accords. Il s’agit de la présence de la communauté internationale. Il n’est pas exclu que Bamako trouve des arguments pour remettre en cause le cessez-le-feu. Je pense qu’ils sont un peu piégés par la présence des forces françaises qui tentent, tant bien que mal, de faire le tampon entre les parties en conflit et d’éviter des dérapages. Mais tout peut venir de ceux qui pilotent la transition à Bamako, et cela avec un accord tacite du capitaine Haya Sanogo. Tous souhaitent prolonger la transition. Ils ont encore  «des courses à faire ».
-Pourquoi le MNLA et le HCUA ne fusionnent-ils pas ? Sur quels éléments s’opposent-ils encore ?
Ces deux mouvements partagent l’essentiel. Les divergences portent uniquement sur des questions de gestion et de méthodologie. Il est d’ailleurs prévu, dès que le contexte le permettra, une grande rencontre entre les deux organisations. Nous mettrons alors les choses à plat et tenterons de surmonter nos divergences et, pourquoi pas, jeter les bases d’une nouvelle formation. En tout cas, nous tenterons d’avancer dans le sens des aspirations des populations. Je ne dis pas que cela se fera dans l’immédiat. Il y a effectivement un petit souci de leadership. Les divergences, pouvant être qualifiées de subjectives, peuvent être assez facilement dépassées. Mais avant, chacune des organisations a un grand besoin de se restructurer et se reconstruire. A partir de là, une fusion sera effectivement possible. En tout cas, ce n’est qu’à cette seule condition qu’une nouvelle formation sera vraiment efficace.
-Commence-t-on à mettre en œuvre les dispositions de l’accord de Ouagadougou ? Y a-t-il une présence des pouvoirs publics maliens dans Kidal maintenant ?
Comme vous le savez, il y a une commission mixte de sécurité — dont les membres sont déjà connus — qui a commencé ces travaux. Certains séjournent à Kidal, en ce moment, pour établir des contacts avec les responsables militaires des deux mouvements. On parle de quelques policiers et gendarmes qui sont entrés dans la ville. Ils ne sont néanmoins pas opérationnels. Je dirais qu’ils ont été  «cantonnés». La ville est sécurisée par le MNLA et le HCUA.
Il est prévu également, dans les prochains jours, que des infirmiers militaires de l’armée viennent à Kidal. Tout cela doit se discuter. Les officiers, les cadres militaires des deux mouvements se concertent en ce moment sur la meilleure attitude à adopter, par rapport à cette nouvelle donne. Et vu ce qu’on leur propose, beaucoup  ne cachent pas leur irritation.
-L’accord ne parle pas uniquement que de commission mixte, n’est-ce pas ?
Effectivement ! Il est également question de la venue d’une section de l’armée malienne qui sera noyée dans les forces étrangères. Cette section devrait aussi se cantonner, prendre la même position que l’ensemble des troupes des mouvements présents. Dans le cas contraire, cela pourrait compliquer les choses. Seules les forces neutres feront en principe tampon pour éviter tout dépassement sur place. Il faut savoir qu’à Kidal, une toute petite étincelle peut provoquer très vite un grand incendie. Il faut éviter de prendre des risques. Les «pompiers» ne sont pas toujours présents au bon moment et là où il faut.
Dans cette région, personne n’en a jamais vu d’ailleurs. Concernant ce que vous appelez les pouvoirs publics, il y a déjà une présence symbolique d’Ag Albessati, l’ancien chef du protocole du gouverneur de Kidal, qui tente, tant bien que mal de faire fonctionner l’administration avec le soutien de l’ensemble des organisations présentes sur place et des chefs de tribu. Cela dit, nous ne pouvons vraiment pas parler du volet lié à l’administration tant qu’il n’y aura pas eu de vraies négociations sur le statut politique de l’Azawad. Là, nous verrons quel type d’administration il faudra mettre en place (un Parlement autonome qui légiférerait et qui aurait donc de vrais pouvoirs politiques et juridiques, etc.). C’est une grosse bataille qui n’est pas encore engagée, qu’il faudra mener le moment venu.
-A quoi le MNLA et le HCUA vont-ils s’atteler durant les prochains jours ?
Les responsables des deux mouvements vont surtout s’atteler à faire adhérer la population, les responsables politiques et miliaires et les combattants à l’accord provisoire. Ils vont leur expliquer l’intérêt et les perspectives qu’il offre. Ils auront une tâche très difficile. Il n’est pas aisé, en effet, de faire accepter la présence, par exemple, d’une section de l’armée malienne à Kidal. Il faudra aussi veiller à convaincre la nouvelle génération de la justesse de la démarche, car il se peut qu’elle perçoive la situation différemment. Il est important, également, d’aller à la rencontre des populations déplacées et refugiées en Algérie, en Mauritanie, au Burkina Faso, ainsi que tous les membres de toutes les cellules présentes à l’étranger. Cette mission de sensibilisation sera assurée par quatre commissions. Elles devraient être mises en place dans les jours qui viennent. Elles auront à assumer une lourde responsabilité.  
-Le gouvernement malien provisoire organisera le 28 juillet prochain une élection présidentielle. Le MNLA aura-t-il un candidat ? S’il ne présente pas de candidat, soutiendra-t-il quelqu’un d’autre ?
Oui, le gouvernement de transition organise, effectivement, une élection présidentielle en juillet. Elle sera bâclée, j’en suis convaincu. Mais, comme diraient certains, l’essentiel est «qu’elle se tienne et qu’on sauve les apparences», même si on sait qu’à Bamako on n’est pas prêts. Les Maliens, dans leur ensemble, n’accordent pas d’intérêt aux élections. Ils constatent que cela n’apporte rien à celui qui dort dans la rue et encore moins à celui ou celle qui termine ses études. Pour revenir à l’Azawad, à ma connaissance le MNLA n’a aucun candidat. Le contexte ne s’y prête pas. Il y a trois ans, nous aurions peut-être pu choisir un ou plusieurs candidats. Mais ce n’est pas le cas maintenant. Nous savons, par ailleurs, que les hommes politiques, en lice à Bamako, ne se préoccupent pas de ce qui se passe dans le Nord. Alors à quoi bon ? Nous avons notre idée pour les prochaines élections.
-Soixante jours après l’élection présidentielle, il est prévu l’ouverture de négociations entre Bamako et les représentants des populations de l’Azawad. Quelle serait, pour vous, la solution idéale à la crise que vit votre région depuis plusieurs mois ? Quels seront les principaux points que vous défendrez ?
Pour sortir durablement de la crise, il faut doter la région d’une vraie autonomie politique, aller vers une sorte de système fédéral «ouvert». Cela permettra assurément aux populations de prendre en main leur avenir. Faire autrement, c’est semer les germes d’une nouvelle escalade. Je pense qu’en ce moment personne ne souhaite cela. Ce qui est positif aussi, c’est que la communauté internationale commence timidement à prendre conscience de cette situation particulière qui prévaut dans la région. Ce n’est pas tout.
Les militaires maliens ont aussi assez donné de vies pour que survivent les politiques de Bamako. Car, il faut se poser la question : en contrepartie, que gagnent les familles de tous ces soldats morts ? La réponse est : rien ! Pis encore, elles sont oubliées, délaissées par les politiques. Récemment d’ailleurs, des militaires maliens ont préféré se faire radier que de revenir dans ces régions. Ils savent que ce n’est pas leur combat. Idem pour les populations de l’Azawad qui se font massacrer par l’armée et des miliciens noirs de Gao. Elles aussi finissent par être oubliées aux frontières des pays limitrophes. Cela pour dire qu’il est temps que la communauté internationale  — et c’est son devoir —  s’implique réellement pour aider à instaurer une paix définitive dans la région et faire en sorte que les nombreuses tragédies vécues par les populations ne se reproduisent plus.

 
Zine Cherfaoui

Faire la guerre au Mali contre les terroristes islamistes et aller au Qatar qui les soutient!FH découvre la "réalpolitik"!

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#Sahel: "otages repérés au Mali et les négociations sont en cours avec AQMI"

: "otages repérés au Mali et les négociations sont en cours avec AQMI" (source sécuritaire)